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Kemper Profiler Player
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Test de la pédale Kemper Profiler Player

Multi-effet pour guitare électrique de la marque Kemper

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Test écrit
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Kemper veut sa place sur nos pedalboards !
8/10
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Kemper a récemment dévoilé son nouveau multieffet, qui se distingue des autres produits de la marque grâce à sa taille compacte. Manifestement, Kemper cherche à se faire une place sur un marché très convoité ces dernières années. Examinons ensemble les possibilités offertes par le Profiler Player.

Test de la pédale Kemper Profiler Player : Kemper veut sa place sur nos pedalboards !

Deutsch Qualität

faceLe nouveau Kemper Profi­ler Player est un multief­fet qui vient complé­ter le modeste, mais quali­ta­tif cata­logue de la marque alle­mande. En effet, jusqu’à présent, la tech­no­lo­gie Kemper était propo­sée sur deux machines : le Head Profi­ler et le Stage Profi­ler, avec quelques variantes offrant un format rack ou un ampli­fi­ca­teur de puis­sance inté­gré. Avec le Player, Kemper semble vouloir concur­ren­cer des produits comme le HX Stomp de Line6 ou encore la ToneX Pedal d’IK Multi­me­dia. Le format est effec­ti­ve­ment simi­laire, avec des dimen­sions de 145 × 166 × 68 mm, pour un poids d’un peu plus d’un kilo. Le boîtier du péda­lier est en acier et adopte les couleurs vertes et noires typiques des produits de la marque. On dispose de 8 poten­tio­mètres en acier : GAIN, BASS, MIDDLE, TREBLE, RIG VOL, FX 1, FX 2 et MASTER VOL. D’ailleurs, ces poten­tio­mètres sont des enco­deurs avec bouton-pous­soir qui permettent d’agir sur des réglages secon­daires. Nous avons aussi accès à 11 boutons afin de navi­guer entre les banques et les préré­glages asso­ciés, d’uti­li­ser la fonc­tion Tap Tempo ou encore d’en­clen­cher un accor­deur plus précis que celui qui est activé en perma­nence et muni de trois petites LEDs. À ce sujet, le Kemper Profi­ler Player ne dispose d’au­cun écran, et ce sont préci­sé­ment les nombreuses LEDs et leurs couleurs qui servent de guides. La pédale est équi­pée de 3 foots­witches dont les fonc­tions pour­ront être person­na­li­sées.

connectiqueLa connec­tique se trouve sur la tranche supé­rieure du péda­lier et offre tout le néces­saire pour ce genre d’ap­pa­reil, à savoir : une entrée instru­ment mono, une sortie XLR, 2 sorties mono gauche et droite, une prise casque et une connexion pour une pédale d’ex­pres­sion. À cela viennent s’ajou­ter deux ports USB, un au format A et l’autre au format B. Ils permettent de bran­cher la pédale à un ordi­na­teur pour utili­ser l’ap­pli­ca­tion « Rig Mana­ger ». Ils servi­ront égale­ment à exploi­ter les fonc­tion­na­li­tés MIDI et d’in­ter­face audio du péda­lier. Enfin, l’ali­men­ta­tion, dont le bloc est fourni, est de type 9–12 VDC.

En conclu­sion de ce tour du proprié­taire, il convient de noter que le Kemper Profi­ler Player est fabriqué en Alle­magne et est vendu envi­ron 700 euros au moment de la rédac­tion de ce test. La qualité de fabri­ca­tion est bonne et les maté­riaux et le poids inspirent confiance quant à une utili­sa­tion inten­sive.

Un Kemper bridé ?

Tout d’abord, attar­dons-nous sur l’er­go­no­mie géné­rale de l’ap­pa­reil. Comme nous l’avons déjà mentionné, cette version du Kemper ne possède aucun écran, mais seule­ment un système à LEDs. Est-ce problé­ma­tique au quoti­dien ? Tout dépen­dra de la quan­tité de sons dont on a réel­le­ment besoin. Plus préci­sé­ment, un(e) guita­riste ou bassiste qui utilise un nombre réduit de préré­glages pourra large­ment se satis­faire de cette ergo­no­mie que l’on pour­rait quali­fier « d’aveugle ». En revanche, pour des sets plus géné­reux que d’ailleurs la pédale nous permet de stocker sans aucun problème grâce à ses 10 banques capables d’ac­cueillir 5 préré­glages chacune, ça sera tout de même peu ergo­no­mique et cette version du Kemper sera proba­ble­ment bien plus pratique à utili­ser couplée à un contrô­leur MIDI. La partie MIDI fonc­tionne très bien et m’a permis d’uti­li­ser mon Black Star Live Logic sans rencon­trer le moindre problème grâce à une docu­men­ta­tion bien détaillée (même si on peut regret­ter qu’il n’y ait pas de manuel en français).

La gestion des sons à même la pédale reste assez basique avec la possi­bi­lité de gérer le gain, l’éga­li­sa­tion ou encore le seuil du noise-gate. Les deux poten­tio­mètres « FX 1|2" permettent d’agir sur les réglages des effets. Par exemple, on pourra régler le niveau du « mix » d’une réverbe puis, en appuyant sur le poten­tio­mètre, la durée de la réverbe. Cepen­dant, pour travailler ses sons de manière plus concrète, il faudra passer soit par l’ap­pli­ca­tion PC/Mac « Rig Mana­ger », soit par l’ap­pli­ca­tion éponyme pour mobile. C’est seule­ment de cette façon que l’on peut accé­der à toutes les fonc­tion­na­li­tés de la machine.

Rig ManagerL’uti­li­sa­tion des deux appli­ca­tions n’a posé aucun problème. Bien que fonc­tion­nelle, l’in­ter­face du logi­ciel pour PC/Mac est un peu vieillotte et aurait besoin d’un petit rafraî­chis­se­ment de son design austère. L’ap­pli­ca­tion mobile est quant à elle agréable à utili­ser et sera bien utile dans des situa­tions réelles telles qu’une répé­ti­tion ou la balance d’un concert. La connexion sans-fil pourra se faire en Blue­tooth ou en Wifi. D’ailleurs, pour utili­ser le Wifi, il faut scan­ner un QR code ou saisir manuel­le­ment le mot de passe noté sur une étiquette collée… sous la pédale. Autre­ment dit, il faut prendre ses dispo­si­tions avant de monter le Kemper Profi­ler Player sur son pedal­board. Je n’ai toute­fois rencon­tré aucune décon­nexion lors de ce test. Une fois que le Player est connecté à l’une des appli­ca­tions, on découvre immé­dia­te­ment l’une des prin­ci­pales limites de cette version compacte : les effets. Tout d’abord, tous les effets de Kemper ne sont pas dispo­nibles. Ensuite, et c’est proba­ble­ment le point le plus fâcheux, on ne peut utili­ser que 4 effets : 2 avant l’am­pli et 2 autres après l’am­pli/enceinte. Dans l’ab­solu, on peut consi­dé­rer que cela permet déjà de répondre à la plupart des usages, et c’est tota­le­ment vrai, surtout que, bien que réduite, la liste des effets couvre les besoins les plus courants. En revanche, cela pose un problème lors de l’im­por­ta­tion de préré­glages desti­nés aux versions Head/Rack et Stage. En effet, si des préré­glages utilisent plus d’ef­fets, alors ces derniers sont simple­ment igno­rés. Autre­ment dit, la version Player ne peut pas être consi­dé­rée comme une copie complète et compacte de ses deux grands frères. Si l’on possède déjà un Kemper, il sera néces­saire d’adap­ter ses préré­glages.

Rig Manager mobile 2Il est égale­ment dommage que Kemper n’ait pas inté­gré une boucle d’ef­fet à son péda­lier, comme l’a fait Line6 sur le HX Stomp. Ceci aurait eu du sens pour un appa­reil destiné à se retrou­ver sur un pedal­board, proba­ble­ment entouré de quelques pédales supplé­men­taires. Cela aurait égale­ment été une bonne alter­na­tive aux limites évoquées précé­dem­ment. Enfin, notons que la version Player ne permet pas de cloner son maté­riel. On sera par consé­quent dépen­dant du cata­logue en ligne, qui a le mérite d’être colos­sal.

Les foots­witches, bien que peu nombreux, sont tota­le­ment person­na­li­sables. Par défaut, le premier et le troi­sième permettent de navi­guer entre les sons là où le deuxième sert à gérer l’ac­ti­va­tion des effets. Tout ceci est modu­lable et de manière très simple. Très bon point.

J’ai égale­ment voulu tester la partie « inter­face audio » que Kemper présente comme permet­tant de fonc­tion­ner avec les STANS profes­sion­nelles. Sur ma machine tour­nant sous Windows 11 et Cubase Pro 13, cela a été fasti­dieux. En réalité, Kemper ne semble avoir prévu aucun pilote ASIO dédié à son péda­lier. J’ai dû utili­ser des pilotes géné­riques, ce qui peut être rece­vable sur certaines pédales peu onéreuses, mais qui fait tache sur un appa­reil de cette caté­go­rie (là aussi, Line6 et IK Multi­me­dia font bien mieux). Cela dit, une fois l’in­ter­face audio confi­gu­rée, cela fonc­tionne plutôt bien avec la possi­bi­lité de faire du ream­ping. On notera toute­fois que l’on est limité à une fréquence d’échan­tillon­nage de 44,1 kHz, ce qui réduit les possi­bi­li­tés d’une utili­sa­tion studio plus pous­sée. En résumé, la fonc­tion­na­lité dépanne, mais elle n’a rien de profes­sion­nelle dans sa mise en œuvre.

Le son dans tout ça ?

Du côté du son, il n’y a pas vrai­ment de mauvaises surprises. Le Kemper Profi­ler Player sonne comme ses grands frères et est tota­le­ment compa­tible avec les profils d’am­plis stan­dards tout comme les plus récents appe­lés « Liquid Profiles ». Pour rappel, ces derniers permettent aux sections d’éga­li­sa­tion et de gain de réagir de la même manière que le ferait un ampli­fi­ca­teur spéci­fique. Ce que j’ai appré­cié c’est l’im­mense quan­tité de profils dispo­nibles par défaut dans l’ap­pli­ca­tion de Kemper, et ce, sans comp­ter tous les packs vendus par des tiers sur la toile. Fina­le­ment, il manque surtout la possi­bi­lité de créer ses profils soi-même à la manière d’un ToneX. Si l’on devait ici encore le compa­rer au HX Stomp (que j’uti­lise au quoti­dien), les sensa­tions de jeu, et de manière plus géné­rale, le grain des ampli­fi­ca­teurs sont bien meilleur par défaut. Aussi, le son au casque est tout à fait convain­cant, aucune mauvaise surprise de ce côté-là non plus.

Voici quelques extraits pour illus­trer ces propos et pour se rendre compte de la poly­va­lence de ce péda­lier :

1 – Twin Reverb 1967 + Switch­bla­ck212 + WahWah
00:0000:25
  • 1 – Twin Reverb 1967 + Switch­bla­ck212 + WahWah00:25
  • 2 – Prin­ce­ton Reverb + Switch­back 21200:33
  • 3 – Vox AC30TB + Delay + Rev00:41
  • 4 – Bogner Helios + Pure Boos­ter + Delay + Rev00:44
  • 5 – Plexi 50 1968 + Switch­black 21200:33
  • 6 – JCM 800 + 1936V + Analog PP + Rev Big Hall00:51
  • 7 – Keith Merrow – Top Romu­lan00:19
  • 8 – Hiwatt Custom 20000:17
  • 9 – Tech21 Brass Driver DI00:16

J’ai égale­ment trouvé inté­res­sante la fonc­tion « Pure Cabi­net » qui repro­duit le son d’une enceinte telle qu’on l’en­tend en étant en face de celle-ci, et non pas tel qu’il est capturé par le ou les micros. Voici un exemple :

10 – Pure Cabi­net – 0 puis 5 puis 10
00:0000:25

Conclu­sion

Le Kemper Profi­ler Player pouvait manquer au cata­logue de la marque alle­mande. Pouvoir profi­ter de la très bonne qualité des sons que propose Kemper, direc­te­ment sur son pedal­board dans un format réduit est un atout majeur. Cepen­dant, malgré les excel­lentes quali­tés sonores, Kemper aurait pu faire mieux en ce qui concerne certains aspects pratiques. Ainsi, on pourra regret­ter l’ab­sence d’une boucle d’ef­fet pour inter­agir avec d’autres pédales. Un écran aurait été égale­ment appré­cié, car le système à LEDs, bien que fonc­tion­nel, n’est pas le plus pratique sur ce type d’ap­pa­reils sophis­tiqués. Il est aussi éton­nant que Kemper ne propose pas de pilotes ASIO pour un multief­fet haut de gamme. Enfin, il faudra prendre en compte que la version Player du Kemper ne pourra pas être consi­dé­rée comme une alter­na­tive compacte permet­tant d’em­por­ter ses préré­glages élabo­rés sur la version Head/Rack et Stage du fait d’une section effets limi­tée.

  • face
  • face 2
  • connectique
  • Rig Manager
  • Rig Manager mobile
  • Rig Manager mobile 2
  • Rig Manager mobile 3

 

8/10
Fabrication (?) : Allemagne
Points forts
  • Très bonne qualité de fabrication
  • Pouvoir profiter de la qualité des profils Kemper sur son pedalboard
  • Une connectique polyvalente (XLR, stéréo, USB, Wifi, Bluetooth, MIDI…)
  • Une application mobile agréable à utiliser et stable
Points faibles
  • Un écran aurait été le bienvenu quand on a plein de présets
  • Forcément des choses en moins par rapport à l'original (pas de boucle, moins d'effets dispos et pas de profilage possible)
  • La fonctionnalité « interface audio » un peu sommaire
Auteur·rice de l’article
Roman Rouzine(Roman Rouzine)
Rédacteur

Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.


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Guitariste et compositeur, je travaille pour la presse spécialisée depuis 2011. Certains ont peut-être eu l'occasion de travailler quelques-unes de mes études et autres adaptations classiques parues chez le libraire. J'ai eu la chance durant cette dernière décennie de parcourir la France avec divers groupes et artistes. Je suis également l'auteur de deux albums solos que j'ai eu l'occasion de défendre sur scène et dans le cadre de masterclass. Mon travail de compositeur est aujourd'hui quasi-exclusivement orienté vers l'écriture pour les médias (films, séries, jeux vidéo...). Enfin, j'enseigne la guitare dans un célèbre et réputé centre d'enseignement des musiques actuelles et amplifiées présent en Touraine.