La ToneX One, une version miniaturisée de la ToneX Pedal originale, a été récemment dévoilée par la marque italienne. Il nous était inconcevable de ne pas y brancher nos jacks pour vous partager notre avis.
Une de plus !
La série « ToneX » de la marque IK Multimedia ne nous est pas inconnue puisque nous avions déjà eu le loisir de tester l’application ToneX ainsi que la première solution matérielle, la ToneX Pedal, qui permettait de retrouver ses sons d’amplis et ses saturations directement sur son pedalboard. La marque italienne poursuit sur sa lancée en proposant une pédale aux dimensions on ne peut plus minimalistes de 94 × 48 × 53 mm pour 160 grammes. Quatre potentiomètres sont présents sur la face principale, avec des fonctionnalités doubles : VOL/GAIN, BASS/GATE, MID/COMP, TREBLE/REVERB. En outre, trois d’entre eux, les plus petits, sont pourvus de LEDs pour notifier divers états de fonctionnement. Les options secondaires sont accessibles par l’appui sur le bouton-poussoir « ALT », lui aussi lumineux. On dispose d’un unique footswitch qui servira à basculer entre deux préréglages si la pédale est réglée sur le régime « Dual mode » et il fera office d’un banal bypass lorsque cette dernière est réglée sur le mode « Stomp mode ». La connectique comprend une entrée instrument (mono) et une sortie qui peut être utilisée en mono ou en stéréo. C’est là une chose formidable car cela signifie qu’il est possible d’utiliser cette minuscule pédale pour se brancher dans une console, une carte son ou une enceinte FRFR. Cette sortie peut aussi servir de prise casque. De plus, la ToneX One a un port USB-C sur sa partie inférieure. Cette prise sert à connecter la pédale à son ordinateur pour mettre à jour le firmware (version 1.0 au moment de ce test) et gérer les 20 préréglages que l’on peut stocker dans la mémoire interne. La pédale peut également faire office d’interface audio (24 bits/44,1 kHz). Notons qu’il est possible de l’alimenter grâce à ce port USB-C, il faudra simplement s’assurer d’avoir au moins 260 mA à disposition. Néanmoins, on peut toujours alimenter la pédale de manière plus classique grâce à sa prise 9V DC pour au minimum 120 mA.
La ToneX One est conçue et fabriquée en Italie. La qualité semble vraiment bonne, et cet effet trouvera sans difficulté sa place sur un pedalboard utilisé fréquemment. Le prix de vente constaté au moment de la rédaction de ce test est de 199 euros.
La prise en main
Malgré ses dimensions modestes, la ToneX One est une pédale numérique qui permet d’accéder à une grande variété de réglages. Il convient de rappeler qu’un préréglage dans ToneX peut prendre différentes formes :
- Une pédale, que ce soit un boost, une overdrive ou encore un égaliseur.
- Une pédale et un amplificateur auquel on pourra joindre une enceinte
- Un amplificateur, qu’il soit seul ou combiné avec son enceinte
La seule limite concerne l’utilisation d’effets tels que la réverbe, le délai, le chorus, etc. ; ces derniers ne peuvent pas être « clonés » par l’algorithme de ToneX.
La prise en main a été pratiquement instantanée lors de ce test. Le premier niveau de réglage donne accès à une égalisation à trois bandes tout à fait classique, ainsi qu’à un volume général. En appuyant sur le bouton « ALT », on agit sur le niveau du noise-gate, du compresseur, de la réverbe et du gain. Par défaut, la ToneX One se base sur les réglages que l’on aura préalablement définis dans l’application ToneX. Toutefois, il n’est pas possible de tout modifier à même l’effet sans passer par son application. Par exemple, si on peut agir sur le niveau de la réverbe, on ne peut pas en modifier la nature (room, plate ou spring). De la même manière, le réglage du noise-gate concerne uniquement le seuil, tout comme pour le compresseur. Dans le cas où il est nécessaire d’affiner des réglages plus spécifiques, il sera nécessaire de passer par l’application. Dans l’idéal, il aurait été pratique d’avoir à disposition une version mobile de ToneX ainsi qu’une connectique sans-fil pour pouvoir réaliser ces actions lorsque l’on est en déplacement ou en répétition.
On dispose également d’un accès à des fonctionnalités supplémentaires, dont le choix entre deux modes de fonctionnement, énumérés en amont : « Dual mode » et « Stomp mode ». Le premier permet, grâce au footswitch, d’alterner entre deux préréglages. C’est un mode que j’ai trouvé idéal pour alterner entre deux amplificateurs. Par ailleurs, je n’ai pas ressenti de latence lors du passage d’un préréglage à un autre. Le « Stomp mode » permet de n’utiliser qu’un seul son que l’on activera au besoin. Comme son nom le suggère, c’est probablement un mode plus adapté pour utiliser un préréglage simulant une pédale, même si en réalité, IK Multimedia nous permet d’agencer nos préréglages comme bon nous semble. Bien entendu, nous ne disposons d’aucun écran pour nous indiquer quel préréglage est actif. Il faudra pour cela se fier à un code couleur qui a le mérite d’être totalement personnalisable. Cependant, il sera nécessaire de faire preuve d’un peu d’organisation pour se repérer parmi les 20 réglages stockés dans la mémoire de la ToneX One. D’autres fonctionnalités sont également disponibles telles que l’accès à un accordeur que j’ai trouvé suffisamment précis, la possibilité de désactiver toutes les simulations d’enceintes en une fois (pratique si l’on se branche dans la boucle d’effet d’un amplificateur) ou encore la possibilité de régler le niveau d’entrée de manière optimale. Pour accéder à certaines de ces options, il sera surtout nécessaire de mémoriser les combinaisons de boutons et de couleurs.
Le test de cette nouvelle pédale est également l’occasion de redécouvrir l’application ToneX dans une version plus aboutie. L’interface a évolué dans le bon sens pour une utilisation que j’ai trouvée plus intuitive. En achetant la ToneX One, la marque italienne offre la version SE de ToneX (en plus d’AmpliTube 5 SE). Il s’agit d’une édition allégée qui offre tout de même des centaines de sonorités avec un accès complet au catalogue communautaire nommé « ToneNET » dans lequel on trouve assez facilement des préréglages excellents. Bien entendu, l’une des grandes forces de l’écosystème ToneX est de pouvoir cloner son propre matériel. Je vous invite à consulter le test de l’application pour en voir toutes les subtilités. En d’autres termes, il est possible d’amener une partie de son matériel (souvent la plus lourde et encombrante) dans cette minuscule pédale avec une qualité de clonage qui, comme nous l’avions déjà constaté, est tout à fait convaincante.
Enfin, la ToneX One peut servir d’interface audio en utilisant son port USB-C. Cela dit, j’ai trouvé cette fonctionnalité plutôt accessoire. Il semble que la marque n’ait pas mis au point de pilotes ASIO spécifiques pour son appareil, et j’ai dû utiliser les pilotes génériques de Windows 11 pour m’enregistrer. Malgré tout, cela a le mérite de fonctionner plutôt correctement et pourra dépanner lorsque l’on n’a rien d’autre sous la main.
Le son
Je vous invite à écouter quelques extraits audios provenant de la ToneX One :
- 1 – PRS Archon 50 + Rev00:29
- 2 – Mesa Boogie 20_20 + Open back Eminence + Rev00:49
- 3 – Mesa Boogie F50 + Comp + Rev00:22
- 4 – Fender Super Reverb00:30
- 5 – Vox AC30 + Rev00:25
- 6 – Marshall AFD100 + 1960BV00:41
- 7 – JCM800 + 1960BV + Rev00:37
- 8 – Orange Rockverb 50 MKII + PPC41200:44
- 9 – Marshall JMP 100W + ENGL 41200:17
- 10 – MXR Distortion+00:43
- 12 – 62 Bassman00:18
- 13 – Ampeg BA 210 + Rev00:18
- 14 – Mark Bass + Barefaced 2×1000:19
La bonne nouvelle c’est que la pédale sonne tout aussi bien que sa grande sœur et je n’ai constaté aucune altération dans le son des préréglages par rapport à celui que délivre l’application ToneX. Aussi, les sensations de jeu sont très bonnes et j’ai surtout apprécié le respect de la dynamique de mes instruments avec une réaction très naturelle aux changements de volume sur la guitare (exemples 6 et 10). Bien entendu, tout n’est pas excellent dans les presets disponibles dans le catalogue d’IK Multimedia, mais il y a largement de quoi faire pour un peu tous les styles et il ne faut pas oublier le catalogue communautaire en plus de la possibilité de créer ses propres « clones ». Les réverbes sont, elles aussi, d’excellente qualité et la sortie stéréo permet d’en profiter pleinement. Avec tous ces bons côtés, j’aurais tendance à regretter qu’IK Multimedia n’ait pas ajouté de protocole MIDI à sa pédale. En effet, il aurait été très pratique de pouvoir en brancher deux ou trois à la suite et que ces dernières puissent interagir les unes avec les autres. Cela aurait permis de se constituer un pedalboard miniature sophistiqué et polyvalent.
Enfin, j’ai obtenu de très bons résultats en connectant mon casque directement à la sortie de la pédale. On peut facilement imaginer partir en vadrouille avec uniquement sa guitare, la ToneX One et son casque sans renier sur la qualité du son.
Pour conclure
L’écosystème ToneX d’IK Multimedia nous avait déjà séduits, et il est clair que l’arrivée de la ToneX One ne fait que confirmer nos impressions initiales. La qualité de fabrication est très bonne, tout comme l’ergonomie générale. La facilité de la prise en main et surtout la possibilité de retrouver les sons de ToneX sans qu’ils subissent la moindre altération sont des atouts appréciables. On aurait aimé avoir une application mobile pour affiner quelques réglages en conditions réelles. Il aurait été également très intéressant d’avoir un système permettant à plusieurs ToneX One de se connecter entre elles. Malgré tout, la ToneX One est un produit très convaincant pour un prix raisonnable compte tenu de ses nombreuses qualités.