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Test du service Waves Mastering Online - Waves surfe sur la vague du mastering en ligne

7/10

Le mastering en ligne s'est aussi invité par chez Waves, la célébrissime marque aux 1000 plugins. Au programme, intelligence artificielle, acquisition et paramètres avancés, sur une interface plutôt convaincante.

Test du service Waves Mastering Online : Waves surfe sur la vague du mastering en ligne
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Depuis le site de Waves, avec son fameux logo dont la forme d’onde dessine un W, on accède rapi­de­ment au service de maste­ring en ligne. Une fois sur la page Online Maste­ring, on découvre cinq onglets, dont deux qui nous font la promo­tion du service, en nous expliquant les spéci­fi­ci­tés de celui-ci et en compi­lant une myriade d’avis de profes­sion­nels et autres utili­sa­teurs. Le construc­teur nous explique avec convic­tion que son algo­rithme d’in­tel­li­gence arti­fi­cielle est en partie basé sur de l’ac­qui­si­tion. Waves, dans le monde du trai­te­ment numé­rique du son et du plugin, c’est un peu le Lee Cooper du Jean ; tout le monde dit que les plugins Univer­sal Audio sont meilleurs, mais tout le monde conti­nue d’uti­li­ser certains outils de la plétho­rique collec­tion Waves. En tout cas, nous on conti­nue…

La Nouvelle Vague

pricingNous allons tout d’abord jeter un œil sur l’on­glet Pricing, afin de comprendre comment le déve­lop­peur a pensé sa grille tari­faire. Waves Online Maste­ring propose ses masters à l’unité, par cinq, quinze ou soixante. L’unité est ici appe­lée un « crédit », et coûte 5,99$ HT si on n’en prend qu’un, 4,99$ HT si on en achète cinq, 3,99$ et 2,99$ en augmen­tant encore les quan­ti­tés. Ce qui est un peu surpre­nant, c’est que le service ne semble pas être inclus dans les abon­ne­ments comme le Waves Ulti­mate. On s’at­ten­dait à ce que la marque utilise ce service comme appât, pour pêcher de nouveaux abon­nés à l’an­née, mais on n’a pas trouvé trace de cela, et Online Maste­ring est une offre indé­pen­dante du reste. Assez rapi­de­ment, on tombe sur une infor­ma­tion très inté­res­sante : le type de fichiers pris en charge et généré par Waves est très varié. On peut télé­ver­ser du WAV, AIF, AIFF ou mp3, les fréquences d’échan­tillon­nage accep­tées sont 44,1, 48, 88,2 ou 96 kHz, les réso­lu­tions 16, 24 ou 32 bit. Les fichiers géné­rés pour­ront être télé­char­gés en WAV ou mp3, avec les mêmes choix de fréquence d’échan­tillon­nage et réso­lu­tion. Il est rare de trou­ver autant de possi­bi­li­tés sur ce plan-là !

Waves à la page

preview et options 2On part en explo­ra­tion avec la pré-écoute de trente secondes, et on peut déjà appré­hen­der assez clai­re­ment les quelques options qui nous sont propo­sées. Sur cette pré-écoute, on retrouve une fonc­tion qu’on aime parti­cu­liè­re­ment, le « volume match » qui nous permet­tra de compa­rer le master et le mix d’ori­gine à niveau équi­valent, et d’ap­pré­cier ainsi à quel point les dyna­miques, l’équi­libre des fréquences ou la largeur sont modi­fiés. Vrai­ment pratique ! En passant du master à l’ori­gi­nal, on a parfois une mésa­ven­ture : on entend un effet de phase très pertur­bant, qui nous laisse penser que les deux fichiers sont en lecture simul­ta­née. A priori, cela n’ar­rive que lorsque le volume match est sélec­tionné, mais globa­le­ment le passage du master à l’ori­gi­nal rencontre quelques diffi­cul­tés, quand on répète l’opé­ra­tion à inter­valles trop régu­liers. Tout de même, cela nous permet de bien entendre les trois propo­si­tions de « Style ». Du moins au plus compressé et modi­fié, on a le choix entre « Orga­nic », « Precise » qui est sélec­tionné par défaut, et « Eleva­ted ». D’un réglage à l’autre, le niveau moyen est de plus en plus fort, les dyna­miques clai­re­ment réduites et la balance tonale un peu modi­fiée. On notera que le niveau LUFS n’est pas spéci­fié, et qu’il semble assez diffé­rent d’un style à l’autre. Quel que soit le style choisi, on a ensuite la possi­bi­lité d’ajou­ter un « Tone », ou même deux. Ici, les deux propo­si­tions se nomment « Depth » pour un ajout de basses fréquences, et « Presence » pour augmen­ter le haut du spectre. On a rapi­de­ment le senti­ment que la « profon­deur » ne descend pas très bas en réalité, mais gonfle une zone assez large des graves, et que la présence se situe plutôt dans les hauts médiums, ce qui a du sens au vu du mot utilisé. Encore une option inté­res­sante, on a la possi­bi­lité d’in­sé­rer une réfé­rence : et là encore, une bonne surprise, les fichiers accep­tés sont assez variés et incluent évidem­ment le WAV, mais aussi le mp3. Dans la section Refe­rence, un bouton permet d’ac­ti­ver ou non la prise en compte de celle-ci dans la pré-écoute. On note égale­ment que la réfé­rence acti­vée n’em­pêche pas le choix entre les diffé­rents styles ou égali­sa­tions. Cela fait peut-être beau­coup d’in­for­ma­tions à prendre en compte pour obte­nir un trai­te­ment cohé­rent, si on cumule tout cela, mais pourquoi pas…

librairieEn haut de la page maste­ring figure le fichier qu’on a télé­versé et sur lequel on travaille, et à côté de son nom appa­raissent les réglages choi­sis : O pour « Orga­nic », P pour « Presence », R pour « Refe­rence ». Au bout de la ligne, on trouve le bouton « Create Master » qu’on acti­vera après avoir précau­tion­neu­se­ment choisi les réglages adéquats. Une fois le master créé, on pourra le télé­char­ger en choi­sis­sant le type de fichier et la réso­lu­tion qui nous convient, qui pour nous sera WAV / 24 bit / 48 kHz, et on aura égale­ment l’oc­ca­sion de le télé­char­ger à nouveau plus tard dans un autre format, admet­tons en mp3, si on le souhaite. Les fichiers origi­naux et géné­rés sont conser­vés par Waves pendant 180 jours, et donc télé­char­geables à nouveau, à volon­té… Vrai­ment pratique.

Pour tester diffé­rentes propo­si­tions, n’ayant que cinq masters possibles (budget oblige), voici ce que nous avons choisi. Sur la première chan­son B.I.C. (hip-hop plutôt ancienne école, discours fron­tal et samples) on génère deux masters : le réglage par défaut « Precise » sans égali­sa­tion, et le plus compressé « Eleva­ted » avec l’op­tion « Depth ». Pour la deuxième chan­son Shirt Off (pop-rock à guitare, que des prises instru­men­tales et un chant plutôt doux), notre master d’ori­gine avait fran­che­ment valo­risé les haut-médiums et la présence, on va donc tester la compres­sion par défaut « Precise » avec la « Presence » ajou­tée. Toujours sur cette même chan­son, on choi­sit d’écou­ter aussi le réglage plus doux « Orga­nic », et d’in­sé­rer une réfé­rence qui sera la chan­son Loading Zone de Kurt Vile.

fenetre globaleL’onde de choc

Après avoir créé la session pro tools pour pouvoir procé­der à l’écoute compa­ra­tive, nous allons commen­cer par calcu­ler le niveau LUFS inté­gré de chaque version. Nous les rame­nons ainsi à un niveau commun afin de pouvoir nous proje­ter dans une écoute de plate­forme de strea­ming, c’est-à-dire qui comprend une norma­li­sa­tion à –14 dB LUFS (norme Spotify).

preview et options 2On se rend compte assez rapi­de­ment que les fichiers maste­ri­sés que nous a four­nis Waves sont beau­coup plus forts que les –14 dB auxquels ils seront rame­nés une fois envoyés sur les plate­formes d’écoute. Aussi, ils sont éton­nam­ment limi­tés en court terme à –0,1 dB, ce qui ne corres­pond pas vrai­ment aux –1 dB préco­ni­sés par les plate­formes pour éviter un ajout de distor­sion harmo­nique lors de la norma­li­sa­tion. Fina­le­ment, les masters s’ap­pa­rentent plutôt à des fichiers à desti­na­tion d’un pres­sage physique de type CD. On signale au passage que la fréquence d’échan­tillon­nage de télé­char­ge­ment suggé­rée par défaut est de 44100 Hz, soit le format CD, alors que le service propose des fichiers jusqu’à 96 kHz.

On commence par B.I.C., notre morceau de Rap de Huck­le­berry Djinn, et le mode Precise proposé par défaut nous parait assez convain­cant de prime abord. On sent une légère bosse dans le bas du spectre, plutôt conte­nue et musi­cale, ainsi qu’une ouver­ture vers les exté­rieurs de la stéréo qui rendent certains éléments d’ar­ran­ge­ment et de produc­tion plus explo­sifs et présents. Les guitares et les percus­sions en sortent plus vives sans pour autant que ce soit agres­sif. La gestion des dyna­miques nous paraît très adap­tée au morceau et on ne ressent pas d’écra­se­ment du mix dû à un limi­teur qui aurait été exces­sif. Le style Eleva­ted, auquel on a ajouté le correc­teur de tona­lité Depth nous semble exces­sif. Il pour­rait certai­ne­ment être à propos sur des morceaux dont les arran­ge­ments sont moins riches, et a tendance à écra­ser un peu trop certains éléments ou en faire jaillir d’autres. Le rajout dans le grave s’étend assez large­ment au bas medium et donne une sensa­tion un peu lourde et boueuse au résul­tat. Ce choix n’était appa­rem­ment pas la bonne direc­tion. Dans les deux cas (Precise et Eleva­ted), quand on compare à notre version du master, on reste un peu sur notre faim concer­nant l’uti­li­sa­tion du M/S et la valo­ri­sa­tion de ce qui se passe sur les cotés.

B.I.C. Mix-St
00:0000:37
B.I.C. Master-St
00:0000:37
B.I.C Precise-St
00:0000:37
B.I.C. Eleva­ted Depth-St
00:0000:37

 

On conti­nue sur notre lancée avec le morceau Shirt Off, de Manolo Redondo. En écou­tant le mode Orga­nic, on est très proche de notre mix tant en termes de dyna­miques qu’au niveau de la balance tonale et le tout est très natu­rel. On se rapproche à s’y méprendre de notre pré-master, qui était le fichier de réfé­rence envoyé au studio de maste­ring. La version Precise, à laquelle on a rajouté la correc­tion tonale Presence est simple­ment stupé­fiante. On est vrai­ment proche de notre master et de ce qu’on attend sur ce morceau. La bosse dans le haut médium est peut-être un petit peu plus large et plus basse dans le spectre sur le résul­tat de Waves que sur notre master et le résul­tat est par consé­quent légè­re­ment plus doux, mais on n’est réel­le­ment pas loin. On juge utile de préci­ser qu’on avait indiqué à l’in­gé­nieur du son qui a fait le maste­ring que l’on voulait du mordant et de la présence sur ce morceau. Enfin, on teste la version qui prend en compte notre fichier de réfé­rence Loading Zone. Il s’agit d’un master avec un gros niveau et des timbres plutôt fermés bien qu’as­sez dyna­miques. Le service nous propose ainsi une nouvelle vision de notre morceau avec une balance tonale moins ouverte, mais qui reste très équi­li­brée et inté­res­sante. On garde vrai­ment de belles tran­si­toires malgré un spectre harmo­nique plus fermé, et on ne perd que très peu en nervo­sité, tout en respec­tant vrai­ment la réfé­rence et ses spéci­fi­ci­tés. Même s’il est souvent compliqué de trou­ver une réfé­rence en termes de maste­ring, et notam­ment avec des services algo­rith­miques qui s’en servent en acqui­si­tion, on a l’im­pres­sion que cette fois-ci, cela fonc­tionne plutôt pas mal, et que l’on conserve du carac­tère et de la cohé­rence par rapport à la source, et à la réfé­rence.

Shirt Off Mix-St
00:0000:41
Shirt Off Master-St
00:0000:41
Shirt Off Precise Presence-St
00:0000:41
Shirt Off Orga­nic-St
00:0000:41
Shirt Off Ref-St
00:0000:41

Tous les fichiers en 48 kHz et 24 Bits sont dans le fichier archive suivant.

 

masters listConclu­sion

On a été agréa­ble­ment surpris par la variété des fichiers pris en charge et géné­rés, et enthou­sias­més par l’in­ter­face très claire et bien pensée. Les fichiers géné­rés sont, par leurs niveaux, plutôt proches de masters CD et il ne nous est pas proposé de format norma­lisé pour le strea­ming, ce qui est un peu regret­table. Le prix est plutôt dans la moyenne des autres services concur­rents. Pour ce qui est du résul­tat sonore obtenu, il nous a semblé fran­che­ment satis­fai­sant ! Les diffé­rentes options sont claires et on pourra faci­le­ment trou­ver ce qui convient à chaque titre à l’aide de la pré-écoute.

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Notre avis : 7/10

  • l'interface claire et bien pensée
  • les masters obtenus, très crédibles
  • la pré-écoute et son volume match
  • la variété des fichiers pris en charge et générés
  • l'option Reference
  • le site qui connaît parfois des difficultés avec la pré-écoute
  • l'absence de fichiers orientés vers les normes plateformes de streaming
Pays de fabrication : États-Unis

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