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Slate Digital VIRTU
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Test du mastering en ligne VIRTU de Slate Digital

Suite logicielle de mastering de la marque Slate Digital

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Test écrit
63 réactions
Les Vertus du Mastering
8/10
Award Innovation 2024
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Les services de Mastering en ligne se multiplient, et on constate une grande diversité de propositions et d'acteurs sur ce marché. Aujourd'hui on écoute avec curiosité le VIRTU de la disruptive marque Slate Digital.

Test du mastering en ligne VIRTU de Slate Digital : Les Vertus du Mastering
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En cher­chant « maste­ring online » dans notre moteur de recherche favori, il y a des chances pour que nous tombions sur l’offre de Slate Digi­tal, qui se nomme VIRTU. Connue pour ses propo­si­tions auda­cieuses, comme le casque VSX qui vous permet de passer d’une paire de moni­teurs hors de prix à un SUV ou un Night Club, les micros ML-1 qui émulent un U47 ou un Coles, au choix, la marque du baraqué Steven Slate est un cas à part dans le monde de l’au­dio­nu­mé­rique. On va aujour­d’hui s’in­té­res­ser à son service de maste­ring en ligne.

Slate, ou le monde déma­té­ria­lisé

En allant se bala­der sur le site de Slate Digi­tal, on a eu du mal à trou­ver notre chemin pour ce service de maste­ring en ligne… Normal, le service n’était acces­sible qu’aux abon­nés All Access au moment où ce test a été écrit. Depuis, les condi­tions tari­faires ont évolué, et il est désor­mais possible d’uti­li­ser Virtu sans abon­ne­ment, à l’unité. Un master coûte main­te­nant 4,99 $ HT, et cerise sur le gâteau, vous avez la possi­bi­lité d’en faire deux gratuits ! Un bon moyen de vous faire votre idée sur la perti­nence de ce service, avant d’y inves­tir de l’ar­gent.

inclus with virtuConcer­nant l’offre par abon­ne­ment, le All Access Pass pour le merveilleux monde de Slate, vous coutera 24,99 $ HT par mois, ou 14,99 $ par mois si vous vous enga­gez pour un an. Nous, pour tester ce service, avons donc payé 29,99 $ TTC, ce qui n’est pas négli­geable, d’au­tant que nous n’au­rons droit qu’à 3 masters pour ce mois ! À partir du quatrième, il nous en coutera 3,59 $ par piste. En revanche, cela ouvre le droit à tous les outils numé­riques déve­lop­pés par Steven Slate et sa bande, et il y a de quoi faire. La marque propose aujour­d’hui une offre plétho­rique de plugins, du Virtual Mix Rack aux synthés Ana, en passant par des émula­tions de micros, des proces­seurs pour la voix… bref de quoi bien s’amu­ser pendant un mois si on a le temps d’ex­plo­rer tout cela. Après avoir payé notre abon­ne­ment, on doit aussi se connec­ter à un iLok pour fina­le­ment accé­der au service de maste­ring, ainsi qu’à tout le reste, après un chemin un peu longuet.

Un algo­rithme Virtu-ose

Nous voici donc en présence de la fenêtre Virtu – Maste­ring Assisté par Slate Digi­tal. Avant même d’en­trer dans les détails, on nous demande de télé­ver­ser le fichier du mix, en Wav stéréo 44.1 ou 48 kHz. Une fois le fichier audio chargé, une nouvelle fenêtre s’ouvre, où un certain nombre d’op­tions vont nous être propo­sées. A ce stade, on va pouvoir écou­ter une pré-écoute sur un extrait de 20 secondes, sélec­tionné auto­ma­tique­ment vers la fin du morceau, et compa­rer la version origi­nale et le Master grâce à un sélec­teur. Une option très inté­res­sante nous est propo­sée : le « level match » qui permet de compa­rer les diffé­rences tonales et dyna­miques entre les deux versions, à niveau iden­tique ou simi­laire. On va pouvoir choi­sir à partir de là l’orien­ta­tion que l’on souhaite donner à notre master, et notam­ment le style et le niveau (loud­ness) visés. Pour le style et l’orien­ta­tion esthé­tique, on devra choi­sir entre Univer­sal, Hip-Hop, Pop, Rock, EDM et Instru­men­tal, avec en bonus la possi­bi­lité d’in­sé­rer un morceau réfé­rence (on revien­dra plus tard là-dessus). Concer­nant le niveau, on pourra viser –14 dB LUFS, ce qui est le stan­dard pour les plate­formes de strea­ming, –11 dB dési­gné comme un niveau « all round », ou –8 dB pour le CD.

On a choisi pour ce test la chan­son Shirt Off de Manolo Redondo, qu’on a produit aux Studios Mega­phone, et dont on a le mix ainsi qu’un master effec­tué par un studio de maste­ring pari­sien, et acces­soi­re­ment dont on a les droits, ce qui nous permet de vous donner ces exemples à écou­ter. Comme le morceau se situe dans une esthé­tique rock indé, on choi­sit le préré­glage Rock, et le niveau strea­ming stan­dard qui corres­pond a priori à l’usage le plus répandu, et voici le premier master généré en une petite minute.

En dessous de ces deux choix initiaux, on trouve un bouton « advan­ced controls », qui nous permet d’ac­cé­der à quelques réglages supplé­men­taires. Ici on va pouvoir modi­fier un peu l’éga­li­sa­tion, le trai­te­ment dyna­mique, ou encore la largeur. Le bas du spectre peut être augmenté avec l’op­tion « deep », ou abaissé avec l’op­tion « gentle », le haut égale­ment avec « bright » pour éclair­cir ou « smooth » pour adou­cir. Par défaut, ces deux bandes sont à plat, quel que soit le style choisi.

Sur le plan dyna­mique, la compres­sion peut être annu­lée pour retrou­ver la dyna­mique origi­nale, ou affi­née entre trois niveaux, du moins au plus compressé, nommés « balan­ced », « punchy » et « aggres­sive ». Par défaut, la compres­sion est enclen­chée sur son niveau moyen, « punchy ». Enfin, dans la largeur on pourra là encore enle­ver le trai­te­ment pour garder les carac­té­ris­tiques du fichier origi­nal, ou au contraire élar­gir en choi­sis­sant « wider », le réglage par défaut « balan­ced » se situant entre les deux.

Pour bien éprou­ver tous ces réglages, et n’ayant pas droit à un nombre illi­mité de masters, on choi­sit des options un peu radi­cales : plus de bas, plus de haut, la compres­sion agres­sive, et la largeur maxi­male. Certai­ne­ment pas les choix les plus perti­nents dans l’ab­solu, mais au moins on pourra entendre à quel point Slate Digi­tal nous donne de la marge dans toutes ces direc­tions.

Une autre possi­bi­lité qui a titillé notre curio­sité, c’est celle de dési­gner un morceau de réfé­rence. Il suffit d’in­sé­rer un fichier, que l’al­go­rithme de Slate pourra analy­ser pour en déduire les carac­té­ris­tiques tonales, dyna­miques et autres, et enfin les appliquer au master de notre morceau. Pour cet exer­cice, on choi­sit une chan­son de Kurt Vile, « Loading Zone », qui nous semble de loin être une réfé­rence inté­res­sante pour le master de Shirt Off. On découvre au passage que Slate ne prend pas pour réfé­rence les fichiers FLAC ni mp3, mais unique­ment les WAV.

uploading file

C’est l’heure du verdict

Une fois nos trois masters offerts par l’abon­ne­ment all access géné­rés et télé­char­gés, on s’est donc demandé comment on allait compa­rer tout ça, et avec quoi ? On crée donc une session Pro Tools et on y importe les 3 fichiers, puis on ajoute le mix du morceau en ques­tion, le premas­ter qu’on avait envoyé au studio de maste­ring et qui sert plutôt de direc­tion à la personne qui le réalise, le fichier final maste­risé, et égale­ment le morceau de Kurt Vile dont on s’est servi comme réfé­rence. Par ailleurs, il existe d’autres types de services de maste­ring algo­rith­mique, dont celui de Izotope Ozone, que nous possé­dons. Il parait donc inté­res­sant de faire un petit compa­ra­tif sur l’as­pect réfé­rence et ainsi de géné­rer un maste­ring avec Ozone et le même morceau de réfé­rence. 


parametresOn se rend immé­dia­te­ment compte que les niveaux sont assez diffé­rents et on passe en revue nos diffé­rents maste­rings pour les aligner sur le même niveau que les –14 dB LUFS proposé par Slate. Il s’avère que notre premas­ter attei­gnait –11 dB, le maste­ring défi­ni­tif (et humain) passait lui la barre des –9,5 dB, alors que le maste­ring de Ozone, qui était pour­tant censé être opti­misé pour le strea­ming, plafon­nait à –6,3. Il souf­fri­ront tous les 3 d’un défi­cit de dyna­mique rela­tif à leurs niveaux inté­grés. Autre diffé­rence qui saute aux yeux, c’est le limi­teur instan­tané. Alors que les fichiers premas­ter et master qui étaient desti­nés à une sortie strea­ming et physique, sont limi­tés à 0 dB. Les masters propo­sés par Slate sont limi­tés à –1 dB, ce qui est recom­mandé pour éviter de géné­rer de la distor­sion harmo­nique quand l’al­go­rithme des plate­formes norma­lise le fichier.

shirt_of_mix
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shirt_of_premas­ter
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shirt_of_master_pro
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Le premier Maste­ring que Slate nous propose en choi­sis­sant simple­ment un style musi­cal, et une desti­na­tion (strea­ming pour notre cas), est déjà plutôt convain­cant. Il est assez rond dans le bas du spectre et ouvert dans les aigus, la spatia­li­sa­tion est plutôt impor­tante en rapport à notre mix et il préserve une belle palette de dyna­mique en donnant du carac­tère et de la profon­deur aux effets tempo­rels. Les tran­si­toires sont fort bien resti­tuées, et peut-être un peu trop saillantes. On aurait préféré les conte­nir un peu plus. On perd à contra­rio l’agres­si­vité dans les hauts médiums qu’on aime tant dans notre master défi­ni­tif. Fina­le­ment, en tenant compte de ce qu’on atten­dait du preset Rock, on trouve un poil doux et plutôt propre le résul­tat.

preview precise bicLe master aux para­mètres avan­cés nous présente un gros défi­cit de médium, et de substance tonale (parti­cu­liè­re­ment entre 500 700 Hz), assez logique­ment au vu du réglage que nous avions choisi, ainsi qu’une image stéréo extrê­me­ment large. Le niveau de compres­sion est plus élevé, mais rien de vrai­ment très extrême. On s’en rend plutôt compte parce qu’on gagne en niveau d’écoute moyen, mais on ne ressent pas pour autant un effet de pompe ou de glue exagé­rée. Un peu timide pour un para­mètre agres­sif. Avec la pré-écoute, on a pu tester un réglage qui nous parais­sait plus proche de ce qu’on atten­dait, et donc de notre maste­ring défi­ni­tif. On baisse les graves et les aigus, on garde la compres­sion agres­sive, et on revient à l’ou­ver­ture de base. Le résul­tat s’ap­proche comme escompté du nôtre, mais manque tout de même du petit carac­tère nerveux et de la présence qui en fait la spéci­fi­cité.

shirt_of_maste­red_rock
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shirt_of_rock_lowboost_high­boost_agres­sive_wide­ner
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shirt_of_maste­red refe­rence
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shirt_of_zone
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advanced parametersLe dernier test répond à l’ap­pli­ca­tion des carac­té­ris­tiques tonales et dyna­miques de notre morceau de réfé­rence, il est donc clai­re­ment à disso­cier des deux autres, mais on pourra le compa­rer à la propo­si­tion de Izotope. C’est évidem­ment très bouché, ce qui parait logique à l’écoute du morceau de Kurt Vile. Le niveau de compres­sion est pour le coup beau­coup plus impor­tant que le préré­glage agres­sif, et la largeur de l’image est très exagé­rée par rapport aux types de sources que nous avions placés sur les côtés dans notre mix. Cela resti­tue pour­tant assez fidè­le­ment les traits de carac­tères du maste­ring de Kurt Vile, ce qui nous amène à consta­ter que le choix d’une réfé­rence dans ce cadre n’est pas si évident que ça. Cela donne donc envie d’al­ler corri­ger la largeur propo­sée initia­le­ment, ainsi que d’af­fi­ner quelques para­mètres. Le maste­ring proposé par Izotope avec le même fichier de réfé­rence est lui beau­coup plus extrême, sur toutes les carac­té­ris­tiques que peut conte­nir le titre de réfé­rence.

Tous les fichiers en 48 kHz et 24 Bits sont dans le fichier archive suivant. 

Conclu­sion

On a aimé la pré-écoute avec son « level match », la diver­sité des options de styles et des para­mètres avan­cés. On a été plutôt surpris que la compres­sion soit si raison­nable, mais le choix de l’ou­ver­ture stéréo est très inté­res­sant. À l’unité, le prix est très raison­nable. Dans la formule abon­ne­ment que nous avions dû adop­ter, 29,99 $ pour trois masters, c’est un peu cher, mais si on est inté­ressé par le reste de l’offre Slate Digi­tal, pourquoi pas prendre un abon­ne­ment annuel.

Article suivant dans la série :
Le Studio de l'Alliance →
8/10
Award Innovation 2024
Fabrication (?) : États-Unis
Points forts
  • L’offre générale de Slate
  • Le preview
  • La possibilité de corriger ou d’affiner grâce aux advanced controls
  • Le paramètre Widener
Points faibles
  • La complexité du site pour obtenir les informations et les prix
  • La prise en charge de Wav uniquement dans les références
Auteur·rice de l’article Studios Megaphone

Les Studios Mégaphone, c'est un ensemble de studios de création, enregistrement et production musicale... situé à Aubervilliers juste au nord de Paris. Dimitri et Manuel sont les deux techniciens son et musiciens qui font tourner le studio principal.


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