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Test de l'Arturia Spark Vintage Drum Machines - L’étincelle du passé

Encore un produit Arturia émergeant de la déferlante lancée par l’éditeur depuis le début d’année : Spark Vintage Drum Machines est sensé regrouper le meilleur du vintage et les bénéfices de la technologie moderne. Avec quelle réussite ?

« Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’équipe d’Ar­tu­ria carbure au survi­ta­miné : les updates pour leurs produits exis­tants tombent régu­liè­re­ment, et sortent quasi­ment coup sur coup les divers Analog Expe­rience, l’Obe­rheim SEM V et le Mini­Brute ». Ainsi commençait mon tout récent test de l’Obe­rheim SEM V. Mais je n’avais pas prévu la suite : il faut croire qu’à peine l’on pense avoir fait le tour des plus récents produits de l’édi­teur Artu­ria, qu’en déboule un autre, en l’oc­cur­rence Spark Vintage Drum Machines, ou Spark VDM (acro­nyme malheu­reux en français…), version déri­vée de Spark Crea­tive Drum Machine. Exeunt les kits acous­tiques et modernes, le contrô­leur hard­ware dédié (même si la compa­ti­bi­lité est gardée), Spark VDM se concentre sur les antiques boîtes à rythmes, en y asso­ciant les raffi­ne­ments et la puis­sance du monde logi­ciel.

Intro­du­cing Artu­ria Spark Vintage Drums Machine

Le logi­ciel peut être acheté sous forme physique (boîte, pour 119 euros) ou par télé­char­ge­ment depuis le site de l’édi­teur (180 Mo, pour 99 euros). L’au­to­ri­sa­tion s’ef­fec­tue toujours via le eLicen­ser, donc soit sur clé soit sur le disque dur de l’or­di­na­teur, cette dernière solu­tion empê­chant de passer d’une machine à l’autre. Le logi­ciel est compa­tible Mac/PC, et est fourni sous forme d’ap­pli­ca­tion auto­nome et de plug-ins VST, RTAS et Audio Units.

Machine de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
OS 10.6.8
Logic Pro 9.1.6
Artu­ria Spark Vintage Drums Machine 1.0

Instal­la­tion sans trop de problèmes à partir du moment où l’on choi­sit le mode normal (quelques soucis à instal­ler la banque d’échan­tillons à un autre endroit que celui prévu). Le fonc­tion­ne­ment du logi­ciel est basé sur deux tech­no­lo­gies : l’ému­la­tion via la TAE maison des boîtes analo­giques, et l’échan­tillon­nage des boîtes utili­sant du sample ou des prin­cipes hybrides. On peut appré­cier l’ac­cès à tous les échan­tillons, signés Ulti­ma­te­Sound­Bank, permet­tant leur utili­sa­tion dans d’autres outils. On notera tout de même une étrange « proxi­mité » (allant jusqu’au silence absolu lors d’une oppo­si­tion de phase) de certains échan­tillons (Roland R-8, par exemple, voir copie d’écran) avec ceux du Cult Sampler de Best Service, qui, dans mon vague souve­nir (et donc sous réserves), ont été obte­nus auprès d’un troi­sième déve­lop­peur… 

Arturia Spark Vintage Drum Machines

Orga­ni­sa­tion sonique

Arturia Spark Vintage Drum Machines

L’in­ter­face utilise trois fenêtres sur lesquelles on bascule via les flèches situées sur les flancs ou les trois boutons de la barre supé­rieure. La première, Center, regroupe un séquen­ceur à pas par touches contac­teur, des commandes de trans­port (possi­bi­lité d’en­re­gis­trer sans quan­ti­sa­tion), réglages du tempo (via rota­tif ou bouton Tap), accen­tua­tion, déter­mi­na­tion de la longueur de la boucle et dépla­ce­ment de son début, ainsi qu’un mode Shuffle pour obte­nir les valeurs ternaires. 

À gauche du petit écran central, on trouve un pavé « tactile » FX, permet­tant d’in­ter­ve­nir en temps réel sur un Filter (LP, BP ou HP), un Slicer (plusieurs modes, de la répé­ti­tion, à l’ar­rêt de bande magné­tique) ou Roller (que je n’ai jamais pu faire fonc­tion­ner).

Quelques exemples sur un pattern d’usine (de DR-626).

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Instru­men­ta­rium

L’édi­teur a donc inté­gré trente boîtes à rythmes mythiques via modé­li­sa­tion physique (Roland CR-78, TR-808, TR-606, Korg Mini Pops 7, KPR-77, Ace Tone Rhythm Ace FR-2L, Yamaha MR-10, Maes­tro Rhythm King MKII, Boss DR-55, Casio VL Tone and SK-1, Simmons SDS V, Phat­werk, Micro­ma­tix) ou échan­tillon­nage (EMU SP 12, Roland TR-909, TR-707, TR-727, TR-626, R8, EMU Drumu­la­tor, Oberheim DMX, Sequen­cial Circuits Drum­trax, Kawai R-100, Linn­Drum, Linn 9000, Casio RZ1, Yamaha RX5, Pulsa­tor, Dirty-909).

À droite de l’écran, un sélec­teur multi­fonc­tion qui permet de navi­guer dans les banques (A, B, C, D), les patterns (16 par banques), les Songs (enchaî­ne­ment de 64 patterns), les instru­ments ou les Kits via le rota­tif cliquable. On passe ensuite à la partie contrôle des instru­ments, avec six rota­tifs (CutOff, Reso, Aux 1 et 2, Pan et Volume) qui corres­pondent aux réglages de chacun des 16 instru­ments auxquels on accède via les boutons Select, 1–8/9–16 et les Pads. Au-dessus de chacun de ces derniers, trois rota­tifs libre­ment assi­gnables à un ensemble de fonc­tions auxquelles on accède une fois le symbole « ? » activé (en haut à gauche). Appa­raissent alors les indi­ca­tions de fonc­tions ainsi que des accès à des menus dérou­lants. 

 

Arturia Spark Vintage Drum Machines

On peut libre­ment assi­gner tel ou tel instru­ment à tel kit, tous les mélanges sont permis grâce entre autres aux fenêtres Library et Studio, donnant accès à tous les samples et émula­tions, ainsi qu’à de nombreuses fonc­tions de synthèse.

Groove & Mix

Arturia Spark Vintage Drum Machines

Le panneau supé­rieur regroupe les fonc­tions de program­ma­tion évoluée des Songs (pas grand-chose à en dire, on empile les Patterns), et surtout des Patterns. L’édi­teur de Pattern est plutôt sophis­tiqué, c’est un des points forts du logi­ciel. On commence par régler la signa­ture ryth­mique (du 1/1 au 16/16, merci), la divi­sion ryth­mique (de la blanche à la quadruple croche) et le nombre de pas (jusqu’à 64). La présen­ta­tion est claire, des cases sur lesquelles on clique, avec les indi­ca­tions de mesure signa­lées par un point, et des boutons Mute et Solo. Et surtout un bouton « + » qui ouvre l’ac­cès à toute la puis­sance de Spark. En effet, on dispose alors d’une auto­ma­tion de 15 fonc­tions (variant suivant les instru­ments) et de para­mètres des effets de mixage (on y revien­dra). Trois outils sont dispo­nibles pour éditer les parties, crayon, ligne et gomme. 

C’est donc un moyen très puis­sant d’amé­lio­rer ou défor­mer les sons d’usine qui, de par leur ancien­neté (mais pas de problème, c’est le but de Spark) sont très limi­tés. On peut très rapi­de­ment arri­ver à des résul­tats inté­res­sants, grâce aussi à la table de mixage et aux effets inclus. 

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Arturia Spark Vintage Drum Machines

On passe à la fenêtre Mixer, offrant une tranche par instru­ment, deux bus d’ef­fets et un Master. Les pistes instru­ments disposent de deux départs, un Pan et deux slots d’in­ser­tion d’ef­fets à choi­sir entre Crush, Chorus, Comp, Delay, Disto, EQ, Phaser, Destroy, Flan­ger, SpPan, SubGen et Limi­ter. Les choix des effets de Bus se feront entre Delay, Plate, Reverb, Destroy, Flan­ger, SpPan, SubGen et Limi­ter. Rappe­lons que tout cela peut être auto­ma­tisé via le program­meur de Pattern…

Voici quelques exemples des sons et Patterns d’usine, sans retouches (les niveaux sont ceux d’ori­gine). Il suffit d’ima­gi­ner comment toutes les possi­bi­li­tés de trai­te­ments et de synthèse peuvent trans­for­mer tout ça…

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Bilan

La première réac­tion, habi­tué que nous sommes aux nouveaux outils de produc­tion ryth­mique que sont BFD2, Addic­tive Drums ou Super­ior 2, est un ques­tion­ne­ment immé­diat sur l’uti­lité de telles sono­ri­tés hors nostal­gie. Puis on se rappelle avoir pratiqué la plupart de ces boîtes et la façon dont elles nous sont appa­rues à l’époque : géniales ! Et déjà, on pouvait tritu­rer les sons dans tous les sens, grâce aux sorties sépa­rées, puis au Midi qui permet­tait de déclen­cher des sons ou séquences externes. Souve­nirs…

Bref, avant tout ne pas perdre de vue l’usage prévu. Si c’est celui de dispo­ser d’un outil puis­sant de program­ma­tion et de sound design ryth­miques, Spark VDM est tout indiqué, si l’on n’a pas besoin de sono­ri­tés acous­tiques. Dans un contexte elec­tro, malgré quelques petits bugs et défauts ergo­no­miques, il fera merveille.

  • Puissance de programmation
  • Puissance de synthèse et de traitements
  • Qualité sonore globale
  • Automation interne de quasiment tous les paramètres
  • Sorte de mémoire des B-À-R mythiques
  • Beaucoup de fonctionnements par glissé-déposé
  • Pavé FX
  • Roller ne fonctionne pas
  • Undo/Redo limité
  • Pas d’automation du pavé FX
  • Pas de manuel complet
  • Un peu complexe au départ vu le nombre de fenêtres
  • Niveaux des patterns non harmonisés

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