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Les oreilles absolues

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Sujet de la discussion Les oreilles absolues
Salut à tous. je sais que je redéterre un vieux topic, mais c'est justement pour avoir de nouveaux avis.
Je dispose en quelque sorte d'une "semi-oreille absolue".
Depuis la fin de l'an dernier, je suis capable de reproduire un la 440Hz à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, je peux donc matérialiser toutes les autres notes. Ca marche aussi quand j'écoute de la musique (bien tonale et tempérée, pas quand j'écoute du free) ou qu'on me fait une dictée mélodique. même quand j'ai raté un wagon (ce qui arrive évidemment, je suis loin d'être infaillible), je peux retomber sur mes pieds grâce à ce fameux diapason intégré.
Je me demandais donc s'il y avait DES oreilles plus ou moins absolues (j'ai un pote qui est capable de me transcrire un cluster à 9 sons sans aucun doute ni problème) et si quelqu'un était aussi doté de cette "semi-faculté". Et puis aussi pour débattre un peu de ce truc bizarre. voici les questions que je me pose :
L'oreille absolue n'est elle une faculté reservé qu'aux occidentaux (un indien d'Inde peut-il avoir l'oreille absolue étant donnée que les références sont absolument relatives et qu'un ton peut être divisé en 22 srutis) ?
Est-ce un plus ou un moins ?
Acquisition ou innéisme ?
et bien d'autres encore qui viendront avec vous, je l'espère !

absolument vôtre...
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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+1.
J'écris dans le train ou les transports sans mon instrument.
Je note tout en Do pour faciliter le travail une fois de retour chez moi, mais je n'ai aucune difficulté à retrouver les intervals.
Esuite, je prend mon instrument pour vérifier ce que j'ai écris, soit, mais il ne m'est pas nécessaire pour composer.

Pour la pédagogie virtuelle, contre l'assistanat numérique... ;-)

-Espace-Cubase.org

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Pour vous répondre, je dirai tout d'abord à une personne qui parlait de composition au dessus, qu'il y a plusieurs types de composition, et de compositeurs: les compositeurs mélodiques, qui ne disposent pas de l'enseignement nécessaire à l'écriture sur portée de ce qu'ils composent, et donc qui manipulent les sonorités, et non les notes écrites, et puis il y a les compositeurs techniques, qui savent écrire en même temps qu'ils entendent mentalement. Et puis ces catégories sont divisibles, il y a les compositeurs qui composent au fur et à mesure sur leur instrument (bien que composant en tête des parties plus ou moins longues), et puis, il y a les compositeurs...on pourra dire de génie je crois. Ce sont ceux qui composent intégralement des morceaux sans avoir besoin de noter ou tester quoi que ce soit. Il est évident que ce type de compositeur sera bien plus fréquent dans le groupe des compositeurs techniques(je veux dire par là pour des compositions complexes de type classique, avec plusieurs voix, un nombre de note extrêmement important, des changements de rythme, reprises de mouvements, ornementations, etc), compte tenu des capacités supérieures attribuées au cerveau humain à mémoriser des choses écrites, imagées, à la différence des sons; et si mémorisation importante il y a au niveau des sonorités (je veux bien dire ici ces phénomènes qui composent des choses tout à fait extraordinaires sans attribuer à une aucune note, un nom, une place sur une portée, juste des sons) il y a bien évidemment d'importantes capacités à prôner ici. La vérité est qu'il est extrêmement rare de rencontrer ce cas de figure, qui concerne là, véritablement, des génies au niveau intrensèque, des cerveaux supérieurs.
Pour ce qu'il est des compositions de variété, vous savez bien qu'il n'y a rien d'exceptionnel à composer intégralement, en sonorité ou avec connaissances d'écriture sur portée ou tablatures, en tête ou sur papier, un titre, aussi bien mélodie qu'accompagnement.

Pour la composition du monsieur qui compose dans le train, à l'avant du Titanic, sur ses chiottes ou je ne sais où, c'est bien exact que l'on peut composer n'importe où, en posant même sur papier si l'on dispose d'un enseignement minimum. Bien entendu, vous avez tout à fait raison.
Mais nous ne parlons certainement pas du même style de musique. Dans la variété, au sens large du terme, c'est-à-dire tout ce qui n'est pas du classique, il est très facile de composer si je le puis dire ainsi, à vue.
Mais en classique (tout ce que comprend le classique bien entendu) , la chose s'annonce bien plus...ardue. Evidemment une mélodie sonnera dans l'intention de la même manière, mais là réside toute la subtilité musicale.
Dans l'écriture classique, tout détient son sens, et les gammes, sonorités, aussi, par conséquent. Beaucoup de compositeurs l'ont eu dit, et tous les plus grands y ont trouvé une évidence: certaines sonorités sont plus solennelles que d'autres, certaines plus touchantes, émouvantes, chacune exprime des choses différentes, etc... Dans ce type de composition, de la sonorité de départ dépendra l'enchaînement de composition, les reprises, la mise en forme, les accompagnements, les voix, etc... Et souvent d'un changement de sonorité, on obtint et on obtiendra, des innovations. Pour exemple, change la sonorité de l'Aria de la suite en ré majeur, de Bach. Et même si un changement de sonorité n'est qu'un simple déplacement de la totalité d'une oeuvre sur portée, là réside tout le mystère de la musique, des normes établies, telles le La 440, et de cette prétendue universalité.


Tout ce qui est dit ici ne concerne que la composition classique, du reste, la composition de variété est un univers bien différent. Mais comme partout, en danse également, le classique restera l'univers de la rigueur, des difficultés techniques sans égale. C'est une base en soi.
Et celui qui sait, très partiellement ou mieux, le classique, saura en variété, c'est évident.
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Il y a aussi la fausse oreille absolue, qui est un truc de tricheur parfois inconscient.

On a lancé il y a quelques posts la notion de timbre. Par exemple sur un piano, chaque note est donnée par une corde différente (en fait un groupe de 2 ou 3 cordes accordées sur la même note, mais c'est un détail). Même sur un piano bien homogénéisé, chaque corde a fircément des caractéristiques physiques légèrement différentes de ses voisines, causées par toutes sortes d'imperfections de sa matière de base. Chaque note d'un même piano envoie donc un timbre légèrement différent, voire franchement autre pour un piano de mauvaise qualité ou mal entretenu.
C'est ainsi qu'en apprenant le piano, dans ma jeunesse, j'ai développé une sorte d'oreille absolue basée sur le timbre et non sur la hauteur, mais qui ne marchait au début que sur MON piano ! A force d'entraînement, et comme tous les pianos sont construits globalement selon les mêmes principes, j'ai fini par y arriver sur n'importe quel piano, à condition d'en entendre quelques notes d'abord. Mais pas sur d'autres instruments...

Ceci dit, ça marche avec n'importe quel instrument réel. Les guitaristes par exemple, pour ne citer que les plus nombreux, connaissent bien ce phénomène qui fait qu'une même note, jouée sur deux cordes différentes, ne produit pas exactement le même son. Un guitariste, ou écouteur de guitare, bien entraîné de cette façon, peut donc reconnaître, non seulement la note, mais aussi le doigté !
Il est possible que certains instruments virtuels échappent à cette règle, suivant le principe de modélisation utilisé. Ceci étant, on voit qu'il est tout-à-fait possible à un mélomane passioné d'acquérir ce type d'oreille, étendu à une large gamme d'instruments, ce qui aurait pu m'arriver si je n'avais pas, bêtement, abandonné l'étude de la musique pendant trois années de suite à l'adolescence... révolte idiote qui n'aura eu comme avantage que de me faire passer d'un instrument (piano) à un autre (basse) moins encombrant...
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Citation : Pour la composition du monsieur qui compose dans le train, à l'avant du Titanic, sur ses chiottes ou je ne sais où, c'est bien exact que l'on peut composer n'importe où, en posant même sur papier si l'on dispose d'un enseignement minimum. Bien entendu, vous avez tout à fait raison.
Mais nous ne parlons certainement pas du même style de musique. Dans la variété, au sens large du terme, c'est-à-dire tout ce qui n'est pas du classique, il est très facile de composer si je le puis dire ainsi, à vue.



tu pars du principe que toutes les musiques classiques sont extrêmement complexes, ce qui est faux; et que toutes les musiques "populaires" sont simples, ce qui n'est pas toujours vrai.
Je suis d'accord avec la distinction que tu fais, mais elle est purement formelle et il n'existe pas forcément de frontière réelle et discernable entre populaire et savante.

Et puis le fait d'écrire les notes est une convention: si j'entends mentalement une mélodie, peu importe que je l'écrive en solfège ou que je la chant epour la "matérialiser".

Je sais que sur un strict point de vue musical classique(mélodies, harmonies, ryhmique), je suis bien spur une grosse bouse comparé à ceux qui pratiquent de musiques savantes; ne vois donc pas dans mon argumentation une tentaive de justifier mon faible niveau musical :mrg:
de toute façon je travaille plutôt sur les textures du son...
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Diviser la musique en variété et classique, ça me rappelle la division de la france en Province/Paris.... ç'est formel et plutôt vide de sens...
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Citation : Pour la composition du monsieur qui compose dans le train, à l'avant du Titanic, sur ses chiottes ou je ne sais où, c'est bien exact que l'on peut composer n'importe où, en posant même sur papier si l'on dispose d'un enseignement minimum. Bien entendu, vous avez tout à fait raison.
Mais nous ne parlons certainement pas du même style de musique. Dans la variété, au sens large du terme, c'est-à-dire tout ce qui n'est pas du classique, il est très facile de composer si je le puis dire ainsi, à vue.
Mais en classique (tout ce que comprend le classique bien entendu) , la chose s'annonce bien plus...ardue.

J'ai pas tout lu, car quand je lis des trucs pareils, ça me donne pas envie d'aller plus loin.
Bref, je voulais juste te remercier pour ta remarque absolument pas réductrice et très obligeante ;).
Ceci dit, je compose en partie à l'image, et donc, tous styles confondus.
Je n'ai pas la prétention d'égaler les grands compositeurs, mais je fais mon truc à moi, qu'il s'agisse de Jazz, Classique ou Variété.

Ma technique de formation pour me permettre de pouvoir composer sans instrument, c'était de prendre des mélodies connues comme point de référence pour retenir les intervals:
Les deux premières notes de la Marseillaise pour la 4te.
Les deux premières notes de "Au clair de la lune" pour la 2de majeure.
etc...

J'avais une référence pour chaque interval, et lorsque je composait une mélodie, je me référait à ça pour savoir à quel interval j'avais à faire. Je transcrivais ainsi sur papier toutes mes mélodies en les transposant d'office en Do pour faciliter la notation. Je retravaillais le tout par la suite en mettant la mélodie dans la bonne tonalité (telle que ça sonnait dans ma tête) à l'aide de mon instrument.

Maintenant, je n'ai plus besoin que très occasionnellement de cette astuce, car j'ai intégré les intervals pour eux-m^m et non plus pour les mélodies de références que j'utilisais.

J'utilise cette technique à présent pour composer plus ou moins en écriture contrapuntique, ce qui de toute manière est quasiment toujours le cas pour moi, car m^m lorsque je compose du rock, je le fais en pensant ma mélodie en m^m temps que ma mélodie de basse, basse que je n'aime pas trop entendre jouer des fondamentales ou quintes comme souvent.

Bref, l'exemple concret d'une oreille relative...

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C'est bien dommage cyrod, mais tu sais, l'idée de limite humaine est un concept babylonien. Et la stricte vérité est qu'un cerveau humain a beaucoup plus de capacités que ce qu'on peut l'imaginer, il suffit juste de ne pas "brider" son esprit comme une mobylette.
Moi je dis: tu devrais te remettre au piano.
Et pour l'André Rieu du rock'n roll, je pense que t'as raison, l'important c'est de faire le truc qui te correspond. Juste qu'il y avait comme un goût d'autosuffisance musicale dans ce que tu disais plus haut, et tu le sais, la satisfaction n'a jamais desservi le géni qui est en chacun de nous. Insatisfaction perpétuelle, et remise en question, ça c'est la clé, qui amène vers la base de tout: le boulot acharné à s'en faire griller les neurones. Tout est à portée de main, mais comme l'a dit dieu à ce gars qui le priait pour gagner au loto: ça sert à rien de prier si tu joues pas.

Avé. Respect, robustesse. :clin:
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Citation : Et pour l'André Rieu du rock'n roll

Ca vise qui ça?

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J'ai tout lu le thread ! :bravo:

Dommage qu'il se soit arrêté le 12 / 02 / 2006 :((


UPPPPP !!! :bravo:
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En m^m temps, tout y a plus ou moins été dit, donc...

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