Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
58 réactions
Adieu les fils
9/10
Partager cet article

Il y a plus de 8 ans déjà, Yamaha sortait deux amplis à modélisation « de salon », ou « de table basse », qui connurent un énorme succès, totalement mérité. Une déclinaison et une mise à jour plus tard, le constructeur japonais annonce les véritables versions « II » de leur ampli beige. Sans-fil, Bluetooth, Appli mobile, batterie rechargeable, les nouveautés sont nombreuses pour un THR qui tente de s’inscrire encore un peu plus dans son époque.

Test de l'ampli Yamaha THR30II Wireless : Adieu les fils

En huit années, il s’en est passé des choses dans le monde de l’au­dio grand public et de la Hi-Tech, les câbles se raré­fiant et les batte­ries se multi­pliant quel que soit le domaine d’ap­pli­ca­tion. Et Yamaha le sait, le guita­riste est aussi une personne normale (si si), qui lui arrive d’écou­ter de la musique, comme tout le monde. La première nouveauté de cette version « II » arrive à point nommé. En effet, le THRII, profite de l’in­té­gra­tion d’une puce Blue­tooth permet­tant de modi­fier ses para­mètres via son smart­phone, et devient par la même occa­sion une enceinte Blue­tooth, prête à être appai­rée avec le premier iBidule venu. Comme ce genre d’am­pli à modé­li­sa­tion utilise un système de diffu­sion dit « FRFR », pour Full-Range/Flat-Response, donc prêt à retrans­crire de manière uniforme toutes les fréquences audibles du spectre, il devrait pouvoir diffu­ser de manière rela­ti­ve­ment trans­pa­rente n’im­porte quelle source audio, et deve­nir par la même occa­sion une enceinte Blue­tooth. C’est donc tout natu­rel­le­ment que ce THR vous permet­tra d’écou­ter votre musique préfé­rée, et ce, n’im­porte où. Car oui, l’ampli intègre aussi une batte­rie propo­sant 5 heures d’au­to­no­mie, soit exac­te­ment le temps pour un Paris — Ile-de-Ré en Renault 18 beige. Beige comme la couleur de l’am­pli qui reprend le format de l’an­cien modèle et le design « géné­ral ». Les petits « Y » (pour Yamaha ?), laissent passer la lumière rouge des LED placées à l’in­té­rieur. Il faut avouer que dans une pièce plon­gée dans la pénombre, l’ef­fet visuel est sympa. Le reste demeure une affaire de goût, mais nous appré­cions ce mélange de vintage et de moder­nité. Et puis c’est toujours moins moche qu’une boîte gris foncé sans âme.

Yamaha THR30II Wireless : THR - 1

Un ampli déca­blé, mais connecté

THR - 9Une appli pour smart­phone est donc désor­mais dispo­nible et permet­tra à l’uti­li­sa­teur de modi­fier tous les para­mètres, y compris certains non dispo­nibles en façade. On peut voir ça comme un verre à moitié plein ou à moitié vide. Certains seront heureux d’ap­prendre que l’am­pli dispose d’un compres­seur, d’un gate, et de para­mètres supplé­men­taires pour les effets de modu­la­tion (chorus, flan­ger, phaser et tremolo), l’écho et la réverbe (spring, room, plate et hall) acces­sibles via l’ap­pli (iOS et Android), d’autres trou­ve­ront ça regret­table de devoir dégai­ner son smart­phone pour régler tout ça. Soyez préve­nus en tout cas : si vous voulez tirer le plein poten­tiel de votre ampli, il faudra passer le tactile, quitte à le faire qu’une seule fois, sauver ses 5 presets préfé­rés et ne plus jamais relan­cer l’ap­pli­ca­tion.

Autre nouveauté, le côté « wire­less ready » du THR. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que l’am­pli intègre un récep­teur Line 6 Relay et qu’il suffira à l’uti­li­sa­teur d’ache­ter un émet­teur Relay (celui qui se branche sur la sortie Jack de votre pelle) pour profi­ter des joies du sans-fil total. Pas de câble d’ali­men­ta­tion pour l’am­pli grâce à la batte­rie, pas de câble entre votre smart­phone et le THR grâce au Blue­tooth, et pas de câble entre votre six cordes et la boiboite beige grâce au système Relay. C’est la liberté totale ! Sans être forcé­ment être aller­gique aux câbles, il faut avouer que c’est bien pratique. Pour la mise en place du système, c’est très simple : on branche l’émet­teur Relay à l’en­trée de l’am­pli, le tout s’ap­paire et se recharge, on le débranche de l’am­pli, on le rebranche sur la guitare et c’est parti. Il ne manque plus qu’à lancer une « backing track » dispo­nible sur YouTube sur son smart­phone via le Blue­tooth, et on jam avec assez de puis­sance pour se fâcher avec ses voisins les plus dociles. C’est beau 2020, quand même.

  • THRiOS - 1
  • THRiOS - 2
  • THRiOS - 3
  • THRiOS - 4
  • THRiOS - 5
  • THRiOS - 6
  • THRiOS - 7
  • THRiOS - 8

 

Plusieurs THR dans un THR

Heureu­se­ment, les nouveau­tés ne concernent pas que ce qu’il y a « autour » de l’am­pli, mais aussi l’am­pli en lui-même, et plus préci­sé­ment ses modé­li­sa­tions. Avant, Yamaha propo­sait trois THR diffé­rents, grosso modo un stan­dard, un vintage et un moderne. Mais ça, c’était en 2019. Car ce nouveau THR a la bonne idée d’in­clure direc­te­ment les trois modes modern, boutique et clas­sic, sachant que pour chaque mode, on dispose de 8 modé­li­sa­tions d’am­plis. On a donc désor­mais 3×8=24 modé­li­sa­tions d’am­plis diffé­rentes, chose très impor­tante et qui ne se voit pas forcé­ment au premier coup d’œil. Par exemple, si on sélec­tionne le mode clean, on aura un ampli typé améri­cain à base de 6L6 en mode clas­sic, un ampli équipé de EL34 à tendance bluesy en mode boutique et un ampli équipé de EL84 en mode modern. Ajou­tez à cela un gain, un master et un égali­seur trois bandes et vous obtien­drez énor­mé­ment de possi­bi­li­tés ! Et c’est sans comp­ter les simu­la­tions d’en­ceintes, au nombre de 16 et tota­le­ment indé­pen­dantes de l’am­pli utilisé. On va arrê­ter de faire des calculs, mais vous aurez compris qu’il est quasi­ment impos­sible de ne pas trou­ver son bonheur et la modé­li­sa­tion qui corres­pon­dra à votre style et votre guitare. Yamaha a même pensé aux autres musi­ciens, avec une modé­li­sa­tion « Bass », une « ACO » pour guitare acous­tique et une FLAT pour n’im­porte quel autre instru­ment (synthé, BAR…), sachant que chaque modé­li­sa­tion profite d’un son diffé­rent suivant le mode enclen­ché (clas­sic, modern et boutique)…

THR - 6Sans trop de surprise, la qualité du son qui sort de la boîte beige est globa­le­ment assez impres­sion­nante, même si la version précé­dente avait déjà convaincu bon nombre de guita­ristes. Nous avons cepen­dant deux idées pour la prochaine version : une simu­la­tion de pièce sur la sortie casque, à l’ins­tar de ce que l’on retrouve sur la dernière pédale de Stry­mon, l’Iridium. C’est souvent le problème avec les simu­la­teurs d’am­plis au casque, le son est très sec et il manque clai­re­ment une pièce virtuelle afin de se rappro­cher de la sensa­tion que l’on a quand on joue sur un véri­table ampli physique. On a rare­ment l’oreille collée au haut-parleur… Une autre idée pour la route : un petit looper inté­gré program­mable (x mesures, x BPM) ou déclen­chable via une pédale (Blue­tooth, par exemple ?). C’est d’au­tant plus dommage que c’est l’ou­til indis­pen­sable du guita­riste de salon soli­taire. Pour en finir avec les reproches, le THRII, comme beau­coup de ses concur­rents, propose de choi­sir et régler ses effets avec un seul et unique potard par type d’ef­fet, ce qui rend le tout assez impré­cis. Pour faire des réglages dignes de ce nom, il faudra donc sortir le smart­phone.

Enfin, pour les grognons n’ayant que faire du sans-fil et de la batte­rie, Yamaha a quand même pensé à vous en propo­sant une version moins onéreuse et ampu­tée de ces fonc­tion­na­li­tés. Il faudra cepen­dant vous tour­ner impé­ra­ti­ve­ment vers la version plus compacte et moins puis­sante (20 Watts, 320 €), qui existe aussi avec le module Relay sans-fil et la batte­rie (420 €). Avec la version ultime que nous avons entre les mains (480 €), le tout forme une gamme qui reste quand même plus chère que la version précé­dente. On pourra noter que le modèle le plus compact de la version précé­dente (THR5) reste au cata­logue de certains reven­deurs au prix de 200 €.

Voici quelques extraits audio enre­gis­trés avec les sorties lignes situées derrière l’am­pli, la confi­gu­ra­tion de type “FRFR” des haut-parleurs inté­grés n’étant pas vrai­ment faite pour être repiquée avec un micro comme nous le faisons tradi­tion­nel­le­ment. Nous avons vrai­ment appré­cié le fait de retrou­ver le son de l’am­pli avec ces nouvelles sorties lignes, c’est très pratique ! Merci à notre Hush­man natio­nal et son esprit rock’n roll sur les trois derniers exemples.

Exemple 1
00:0001:11
  • Exemple 101:11
  • Exemple 201:12
  • Exemple 3 JB00:31
  • Exemple 4 JB00:24
  • Exemple 5 JB00:21

Conclu­sion

Le THR était déjà un must dans sa caté­go­rie et cette nouvelle version enfonce le clou avec des ajouts à tous les niveaux : du sans-fil, une batte­rie et encore plus de modé­li­sa­tions. Même si on en voudrait toujours plus (looper, simu­la­teur de pièce), on retrouve tout ce qui nous plai­sait et plus encore. Tout cela tend à rendre ce petit ampli fort sympa­thique, et il rentre direc­te­ment dans la caté­go­rie de maté­riel qu’on a envie d’em­por­ter chez soi, tout simple­ment.

Tarif : 479 €

  • THR - 1
  • THR - 2
  • THR - 3
  • THR - 4
  • THR - 5
  • THR - 7
  • THR - 6
  • THR - 8
  • THR - 9
  • models
  • THRiOS - 1
  • THRiOS - 2
  • THRiOS - 3
  • THRiOS - 4
  • THRiOS - 5
  • THRiOS - 6
  • THRiOS - 7
  • THRiOS - 8
9/10
Points forts
  • Regroupe les modèles Modern, Boutique et classique
  • Qualité globale du rendu sonore
  • 5 amplis, 3 modes, 16 cabs
  • Des amplis pour basse, électroacoustique et synthé
  • Batterie intégrée (5 heures d’autonomie)
  • C’est aussi une enceinte Bluetooth stéréo
  • Récepteur Relay sans fil intégré
  • Une appli mobile simple permettant d’accéder à plus de paramètres
  • Cab et amplis dissociés
  • Les effets les plus courants sont intégrés
  • Sortie ligne disponible
  • Plus puissant que la version précédente
  • Version non « wireless » et moins puissante disponible
  • Un look qui sort de l’ordinaire
  • Qualité d’assemblage
  • Sortie casque, entrées auxiliaires
  • Interface audio USB intégrée
Points faibles
  • Il faut sortir le smartphone pour rentrer précisément dans les réglages
  • Les nouveautés ont un prix
  • Un petit looper intégré aurait été cool…
  • … et une simulation de pièce sur la sortie casque aussi
Auteur de l'article Red Led

Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.


Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre
Auteur de l'article Red Led

Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.