Un an après la sortie du VoiceLive 3 Extreme et trois après celle des VoiceLive Touch 2 et Harmony Singer, le spécialiste du traitement vocal, TC-Helicon, revient avec un processeur à contrôler du bout du doigt, placé en milieu de gamme, avec moins de fonctionnalités, mais qui réserve quelques surprises. Bienvenue au Perform-V !
La gamme de processeurs vocaux de TC-Helicon comprend des pédales, la dernière en date étant la VoiceLive 3 Extreme, avec son arsenal d’effets pour voix, mais aussi pour guitare, un looper, un enregistreur sur clé ou disque externe USB, une mémoire pour 500 presets, bref une belle bête ; mais aussi la Harmony Singer, une petite pédale qui n’offre qu’une réverbe et un harmoniseur, ce dernier se basant soit sur la guitare qui peut y être branchée, soit sur le micro intégré. Outre les pédales, TC-Helicon offre aussi des modèles à contrôler “desktop”, le VoiceLive Touch 2 étant le dernier arrivé en 2013, une véritable bête de scène et de studio qui pourra aussi convenir aux guitaristes puisqu’une commande au pied est possible via un footswitch vendu séparément.
Bien que très complets, les VoiceLive peuvent s’avérer complexes et nombre de leurs fonctionnalités peu utiles, notamment à ceux qui ne sont pas guitaristes. TC-Helicon a donc décidé de concevoir un modèle intermédiaire compact, à monter sur un pied de micro, et qui ne traite que la voix avec des effets essentiels, idéal pour le live donc. Son nom ne laisse d’ailleurs aucun doute sur ses intentions, ce nouveau processeur promet d’être un vrai “performeur” !
Sortie de boîte
C’est dans une boîte compacte que TC-Helicon nous a livré le Perform-V ; à l’intérieur, la petite bête, le bloc d’alimentation avec deux adaptateurs pour les prises européennes et américaines, un câble mini-USB et un dépliant en anglais rappelant les fonctions principales du processeur. Un manuel complet est disponible en PDF sur le site de TC-Helicon, il est traduit en 6 langues dont le français. Et si vous perdez la petite notice papier, vous la retrouverez également en PDF sur le site du fabricant canadien.
Sortons donc le Perform-V de son plastique scellé et découvrons un pavé noir de 167 mm de large par 170 mm de profondeur par 92 mm de hauteur et 480 grammes sur la balance. Il est entièrement en plastique, à l’exception de la plaque arrière en métal qui reçoit la connectique. Celle-ci se compose d’une entrée et d’une sortie sur XLR 3 fiches, d’une prise jack 6.35 mm pour pédale, d’une entrée auxiliaire sur mini-jack 3.5 mm pour y brancher votre lecteur de musique préféré, du port mini-USB et de la prise pour le bloc d’alimentation. Pas d’interrupteur de marche/arrêt ici, on le regrette, comme souvent sur les processeurs TC-Helicon. Terminons la visite de la partie arrière par le port de sécurité Kensington.
Sur le côté gauche, un système que je ne décrirai pas, mais que vous verrez en photo, permet de fixer le Perform-V à un pied de micro. Il faut forcer un peu, mais cela tient bien en place. TC-Helicon recommande des pieds au diamètre de 14 à 17 mm, du standard donc (attention, on parle de la partie supérieure, celle que vous réglez en hauteur et qui reçoit la pince ou la suspension du micro).
En façade, les contrôles s’organisent autour d’un gros potard central entouré de 13 LEDs multicolores : à gauche les trois effets disponibles, soit le doubleur/harmoniseur vocal, la réverbe et l’écho/délai ; en dessous l’accès au réglage du volume du casque, ce dernier se trouve sur la tranche avant, en mini-jack 3.5 mm ; le tap tempo et la fonction Talk et Lock/Mute (via un appui long) qui va désactiver ou verrouiller les effets pour que vous puissiez parler au public entre deux morceaux ou désactiver entièrement le Perform-V lorsque vous ne l’utilisez pas (entre les balances et le concert par exemple), à droite trois boutons pour activer les presets, simplement estampillés 1, 2, 3, et au-dessus un bouton pour ajuster automatiquement le niveau du micro, un égaliseur/compresseur/de-esseur/gate adaptatif automatique (pas de réglage possible, mais c’est un outil efficace, comme vous l’entendrez plus bas), un anti-feedback également automatique, un correcteur automatique de justesse (pas d’auto-tune violent ici, mais vous en jugerez un peu plus bas dans les extraits sonores) et un dernier bouton pour activer l’alimentation fantôme 48 V, vous pourrez donc y brancher votre micro à condensateur préféré. Tous ces contrôles se présentent sous la forme de pads en caoutchouc bien larges et rétro-éclairés, certains avec plusieurs couleurs, nous y reviendrons. De même, le potard central sans fin présente une fonction push très discrète, une toute petite pression sera suffisante pour valider le réglage du paramètre.
Tout est très bien construit, robuste, facile d’accès et très lisible, chacun des contrôles étant sérigraphié en noir. Une dernière petite chose non négligeable en façade, un petit trou en bas à droite recèle le micro RoomSense intégré indispensable pour l’harmoniseur. Eh non, pas de connexion pour guitare cette fois, le Perform-V se calera sur ce qu’il entend via le micro ou le lecteur externe, il a donc intérêt à avoir une bonne oreille.
Performer éblouissant !
C’est l’heure de brancher et de découvrir ce que le Perform-V a à nous offrir. Bloc secteur enfoncé dans le mur, l’anneau de LED se met à s’illuminer, temps de chargement oblige, et après quelques secondes c’est un festival de lumières. Des bleues claires et foncées, des vertes, des rouges, des blanches, on en prend plein les mirettes ! Dans l’obscurité ou la semi-pénombre, mes yeux ont même eu un peu de mal à s’habituer, mais bon, la vieillesse et les heures passées devant les écrans doivent y être pour quelque chose. En tout cas, on ne pourra pas reprocher le manque de visibilité, et franchement, cette illumination fait son petit effet (les membres de mon groupe étaient comme devant le sapin de Noël, de vrais gosses).
D’entrée de jeu, le Perform-V va se caler sur le premier preset configuré ; en fonction donc de ce qui aura été paramétré, les boutons Double, Reverb et Echo s’illumineront en vert (l’effet est actif) ou en blanc (il est inactif). Pour éditer les effets, un appui long suffit, et c’est avec l’encodeur central que vous ferez le reste. En le tournant, vous réglez d’abord la quantité de l’effet en cours, et une fois atteinte la 13e (dans le sens des aiguilles d’une montre) ou la 1re LED (dans le sens inverse), vous changez de style d’effet (les LED changent de couleur). Rassurez-vous, chaque famille d’effet ne propose que trois variantes d’usine (je vais vous laisser mijoter encore un peu), et la vitesse de changement est assez rapide pour que ne perdiez pas de temps.
Restons un instant sur ces effets : le doubleur propose deux effets de doublement à 1 et 2 voix (bien évidemment ma bonne dame), mais aussi un harmoniseur aux octaves inférieure et supérieure. Pour la réverbe, vous avez des Room, Club et Hall, avec des effets plus ou moins longs et larges. Le délai enfin propose des échos à la croche, double-croche et slap, et s’accompagne d’un bouton de tap tempo, merci !
À vous donc de combiner ces trois types d’effets et de les enregistrer dans l’un des trois presets, la sauvegarde se fait automatiquement. C’est bien vu, mais vous n’avez pas d’Undo si jamais vous n’êtes pas satisfait(e) et souhaitez revenir en arrière. Du coup, si le choix des styles et niveaux peut être rapide, les possibilités, malgré tout nombreuses, peuvent vite vous embrouiller et c’est là que vous perdrez du temps. Notez que vous pourrez retrouver les réglages d’usine en appuyant simultanément sur Echo et Double à l’allumage du processeur.
Bon, vous avez assez mariné, découvrons la petite surprise du chef TC-Helicon…
Et Beam !
Le Perform-V a un pied dans le monde des TonePrints, ces presets additionnels créés à l’origine pour les pédales d’effets du cousin européen TC Electronic, puis étendus à ses amplis. Vous pouvez donc grâce à votre smartphone profiter d’effets supplémentaires qui vont au-delà des trois familles d’effets disponibles au départ, et notamment les modulations présentes sur les plus gros modèles VoiceLive. Un preset (nous l’appellerons “VoicePrint”, même si ce n’est pas l’appellation officielle, mais cela permet de le différencier des mémoires de presets du Perform-V) peut ainsi contenir jusqu’à 7 types d’effets (harmonie, hardtune, mégaphone, modulation, réverbe, doubleur et écho). Je dégaine donc mon téléphone, télécharge l’appli gratuite dédiée (elle est disponible sur iOS et Android) et à moi les effets les plus fous !
La V-Perform App comprend des dizaines de “VoicePrints”, la liste est complétée régulièrement et automatiquement au démarrage. Pour vous aider à vous y retrouver, vous pouvez les trier par genre musical (pop, rock, alternative, country, hip hop/rap, dance/EDM) mais aussi par style d’effet (réverbe, écho, doubleur, harmonies, hardtune, mégaphone, extrême ou “character”), consulter uniquement les derniers arrivés ou les plus récents, et même accéder à une liste de morceaux, à vous donc les effets de We Will Rock You, de Another Brick in the Wall, de Toxic, la liste est longue… Vous pourrez mettre les “VoicePrints” qui vous intéressent en Favoris dans l’appli pour les retrouver plus facilement. Chaque “VoicePrint” présente un descriptif des effets utilisés, et c’est là que vous découvrirez une autre fonction cachée du Perform-V : avec ces presets externes, vous avez accès une seconde couche d’effets, que les habitués des processeurs de TC-Helicon connaissent sous le nom de Hit. Chaque bouton de preset sur le processeur vocal permettra donc d’activer une deuxième configuration d’effets, via un second appui, la couleur du rétro-éclairage passera alors au bleu. Mais, rappelons-le, cette fonction n’est disponible que pour les effets provenant de l’appli ou du logiciel externe. Et pourquoi donc pas avec les combinaisons d’effets d’usine me demanderez-vous ? Mystère…
Pour envoyer un “TonePrint“ de l’appli dans le Perform-V, appuyez sur le bouton du preset dans lequel vous souhaitez le stocker, approchez le HP de votre smartphone du micro RoomSense situé en façade et lancez le transfert, comme cela se fait avec les TonePrints de TC Electronic envoyés via les micros de la guitare. Le son n’est pas des plus mélodieux, mais c’est rapide, et cela vous permet d’utiliser l’appli même sans connexion. Attention à bien choisir votre preset, car ce “VoicePrint” écrasera votre configuration (vous me voyez venir ? Non ? alors retournez faire encore un peu trempette).
Ces presets peuvent aussi être édités, de la même manière que les effets d’usine, avec une petite nuance : les trois boutons de gauche (Double, Reverb et Echo) permettent d’éditer les effets respectifs intégrés au “VoicePrint” (un 4e type d’effet est ajouté à leurs mémoires) mais pour accéder aux réglages des familles d’effets supplémentaires, c’est sur le bouton du preset qu’il vous faudra appuyer.
Un petit mot sur le logiciel VoiceSupport dont nous vous avons déjà parlé dans les tests des autres processeurs vocaux de TC-Helicon (au hasard le VoiceLive Touch 2) : sachez qu’une version 2 est sortie en janvier dernier, mieux organisée, avec une nouvelle interface, et qui prend désormais en compte vos configurations lors de l’installation du nouveau firmware, une fonctionnalité vraiment utile lorsque l’on a stocké 300 presets concoctés avec amour, son temps et ses petites mimines… Sauf qu’ici, vous n’avez que trois emplacements mémoire, sans accès à la couche Hit ni à l’édition, et la fonction “Cloud” reste désespérément vide (espérons que TC-Helicon intégrera les “VoicePrints” dans un futur proche). À moins de vouloir mettre à jour le firmware et de faire un backup des trois presets, le logiciel est donc peu utile pour la gestion quotidienne du Perform-V.
Une fois tout cela dit, si on faisait une pause musicale ?
Du son, de dedans et de dehors
Le Perform-V étant prévu pour le live, j’ai donc dégainé mon micro Neumann KMS 105. Le signal est enregistré sur Studio One 3 sur un Mac de 2011 via une interface Focusrite Saffire Pro 24. Le processeur allumé, j’active l’alimentation fantôme (le micro est à condensateur) et j’appuie long sur le bouton Set tout en chantant le plus fort possible dans le micro pour le réglage du gain. La petite LED, également protégée par une gomme, changera de couleur lorsque le signal vient à saturer (orange quand c’est chaud, rouge quand ça brûle).
Commençons par voir comment fonctionne l’égaliseur/compresseur/de-esseur/gate dynamique :
Puis le réglage du pitch :
Pas violent, mais pas anecdotique non plus, on entend bien les petites corrections numériques. Avec le reste des instruments, cela passera sans problème, mais pour l’a capella, ça s’entend.
Notons la présence d’une fonction bien pratique dans ce mode, puisque l’anneau de LED autour du potard pourra servir d’accordeur : si vous chantez juste, les trois LED supérieures (11h, midi et 1h) s’illuminent de couleur verte, trop bas et ce sont celles de gauche qui s’éclairent, trop haut et le basculement se fait vers la droite, le tout avec changement des couleurs pour vous faire peur (aïe, c’est rouge !). Cela vous évitera notamment d’avoir des harmonies désaccordées.
Pour les exemples des trois effets embarqués, je vais tourner progressivement le potard afin que vous puissiez entendre les quantités et styles disponibles pour chacun d’eux. Commençons par Double, puis Reverb et enfin Echo :
- Double 00:19
- Reverb 00:27
- Echo 00:22
C’est propre, efficace, rien à dire, les algorithmes de TC-Helicon sont toujours impeccables. La forme, l’éclairage et la disposition des trois boutons d’effets permettent de plus d’ajouter ou de désactiver un effet à la volée sans aucun problème. À vous donc les choristes sur les refrains, un délai sur une fin de phrase, même un allongement progressif de la réverbe pendant un pont, tout est très intuitif.
Chargeons à présent quelques presets :
- Harmony rev hit echo 00:15
- Amazing Grace 00:20
- J’ai Deux Amours 01:02
- Yo Pierrot 00:21
- Sinatra 00:13
- Toxic 00:21
Tout de suite, ce Perform-V vous propulse dans une autre dimension. Les effets sont variés, très bien compilés. Une mention spéciale aux voix d’harmonie qui réagissent au quart de tour, même en staccato. À vous de garder la justesse sur les notes maintenues, les harmonies peuvent changer très vite, cela peut apporter un effet sympathique si ça reste dans la tonalité, mais les oreilles de votre auditoire peuvent aussi piquer… Je le dis à chaque fois, pour bien utiliser un harmoniseur, il faut d’abord savoir chanter juste. TC-Helicon propose aussi une flopée de “VoicePrints” d’harmonies configurée sur une tonalité particulière, toutes les notes sont couvertes, en majeur et mineur.
Les effets de modulation (radio, mégaphone, distorsion) doivent être utilisés lorsque vous chantez plutôt fort et droit, j’ai parfois eu des coupures lorsque je baissais d’intensité ou ajoutais de la nuance dans la voix. Ils seront donc parfaits pour le gros rock, le rap, à tester aussi sur le beatboxing.
Une petite chose qui a son importance, le micro RoomSense peut parfois être capricieux, il faudra donc faire attention à ce qu’il entende bien les accords et les gammes pour la génération d’harmonies. Avec ma guitare placée à une trentaine de centimètres du Perform-V, j’ai parfois eu du mal à lui faire reconnaitre les changements d’accords, cependant il a aussi été capable de reconnaitre parfaitement des arpèges et donc d’adapter les harmonies sans trop de problème. De même, j’ai parfois dû m’y reprendre à plusieurs fois pour “beamer” les presets qu’il ne semblait pas entendre. Est-ce juste un problème de sensibilité sur mon exemplaire ?
Performer un peu petit joueur
On voit bien que TC-Helicon propose avec ce Perform-V, un outil polyvalent qui pourra convenir à tous, des chanteurs amateurs qui souhaitent orner leur voix dans leur chambre ou en karaoké, aux musiciens plus pro qui veulent faire des démos en home studio, font de la scène régulièrement et ont besoin d’un outil efficace et facile à manier. D’autant que ce processeur est compatible avec les micros sans fil TC-Helicon MP-75 et MP-76 sur lesquels les boutons permettent de changer les presets, les effets, activer l’EQ dynamique, l’anti-feedback et le pitch, ainsi que le Hit des presets externes. Notez que pour gagner de la place, l’appairage du Perform-V avec ces micros se fait depuis le bouton d’alimentation fantôme, c’est d’ailleurs l’une des rares fonctions cachées présentes sur ce Perform-V.
Donc oui, mais non (vous pouvez ressortir du bain), car on voit très rapidement apparaitre le gros point faible de ce Perform-V. Trois presets, c’est en effet bien peu, quand on sait qu’en live, on peut facilement jouer une vingtaine de morceaux, voire plus (et je compatis avec certains collègues qui jouent 4 heures dans certains endroits que je ne nommerai pas). Certes, beaucoup de morceaux ne nécessitent qu’une réverbe, un délai et une ou deux voix d’harmonie ; ceux-ci pourront être réglés presque à la volée, même si en live, on n’a pas vraiment envie de laisser de place à l’imprévu. Mais si en plus il vous faut “beamer” des presets entre deux morceaux, autant dire que le Perform-V montre bien vite ses limites, limite accentuée par le fait que pour certains morceaux, vous avez un “VoicePrint” pour le couplet et un autre pour le refrain.
De même, pourquoi les effets embarqués ne peuvent-ils pas être remplacés et complétés par une couche Hit ? Cela permettrait notamment de profiter d’autres voix d’harmonies que l’octave, au hasard, des quintes ou des tierces, plus fréquemment employées par les choristes, ou un effet ping-pong au lieu d’une room. Certains presets plus intéressants pourraient en effet parfaitement remplacer les effets d’usine et libérer ainsi les mémoires réservées aux presets. Et si vraiment j’étais gourmande, je demanderais à TC-Helicon un VoicePrint Editor, à la manière de ce que propose TC Electronic à ses guitaristes et bassistes, pour pouvoir concocter mes effets aux petits oignons depuis une interface logicielle…
Autre point noir, l’absence d’un écran qui permettrait, d’une part d’afficher le nom des presets affectés (on s’y retrouverait plus facilement), et de l’autre la valeur des différents effets utilisés. Un point de plus ou de moins, ce n’est parfois pas gênant, mais si, comme moi, être carré(e) rime avec être rassuré(e), et que vous êtes le roi ou la reine des feuilles volantes qui ne reviennent jamais, vous risquez bien de vous passer d’une des grandes forces de ce Perform-V. Entre les 500 presets possibles d’un gros VoiceLive et les trois petites mémoires (OK, 6 avec les Hit, mais que vous ne choisissez pas), il y avait certainement un juste milieu que TC-Helicon n’a pas exploité.
Bon, on ne va pas se quitter fâché, ça donne mauvaise mine. Sachez que le Perform-V n’est pas limité aux chanteurs seuls, les guitaristes/bassistes/claviéristes-chanteurs pourront également contrôler le processeur au pied, grâce aux footswitches de la marque (que je ne possède pas, les prises voix et guitare ont été faites séparément pour les extraits de ce test).
Conclusion
Lors de nos précédents tests, nous avions regretté que les processeurs vocaux VoiceLive demandent un gros travail d’apprentissage et de programmation en amont de leur utilisation en live. TC-Helicon semble avoir écouté nos doléances et propose, avec ce Perform-V, un outil très bien pensé, ergonomique, contrôlable aussi bien à la main qu’au pied. Sans parler de la qualité des effets, toujours optimale, aussi bien le doubleur/harmoniseur que les réverbes et échos embarqués, et des possibilités immenses qu’ouvre l’appli iOS et Android. Ils permettent d’ajouter des effets externes en quelques clics, d’étendre les possibilités d’origine, en donnant notamment accès aux effets de modulation µMod et aux presets programmés pour les morceaux populaires qui feront gagner un temps fou à ceux qui font des reprises.
Mais voilà, toutes ces possibilités se retrouvent vite limitées par la mémoire de seulement trois presets qui équipe cette petite machine. Entre les 199 € que coûte ce Perform-V et les 400 € (tarif moyen en magasin) du VoiceLive Touch 2 avec son looper, ses effets guitare, ses 300 presets et sa fonction Hit elle aussi programmable, le Perform-V nous laisse clairement sur notre faim, à tel point que l’on se demande si ce processeur sera vraiment utilisable en live, impression renforcée par l’absence d’un écran qui permettrait de voir noms des presets et valeurs des différents effets.
Si les pro du live passeront leur chemin, les chanteurs de karaoké, home studistes et maquettistes qui avaient peut-être lorgné sur la pédale Harmony Singer (vendue aux alentours de 160 € aujourd’hui) trouveront en revanche dans le Perform-V un outil au rapport qualité/prix imbattable, puisqu’ils profiteront d’un délai, d’effets et de mémoires supplémentaires.
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