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Overloud REmatrix
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Test de l'Overloud REmatrix

Réverbération à convolution logicielle de la marque Overloud appartenant à la série REmatrix

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Prix public : 299 € TTC
Test écrit
8 réactions
REmatrix, l’élue ?
9/10
Award Valeur sûre 2014
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Overloud, auteur des SpringAge et BReverb 1 et 2, poursuit sa ligne de plugs de réverbération avec REmatrix, associant plusieurs moteurs de convolution et chaîne d’effets. Simple multiplication des possibilités d’une technique éprouvée, ou nouvelle approche de la création d’espaces ?

La vie de « revie­wer MAO  », qu’on l’ef­fec­tue de manière épiso­dique ou de façon soute­nue, si elle peut être riche de bonnes (et mauvaises) surprises, est la plupart du temps assez régu­lière en ce sens que l’on ne rencontre pas souvent de produits qui sortent tota­le­ment de l’or­di­naire. On peut être étonné par la qualité, le son d’une banque de sons, l’as­tuce ou les possi­bi­li­tés offertes par tel ou tel script, l’er­go­no­mie ou les fonc­tion­na­li­tés d’un instru­ment, d’un plug-in d’ef­fet. Mais tomber sur un produit inno­vant tota­le­ment, un instru­ment ou un effet qui révo­lu­tionne son « segment de marché » (quels horribles mots…) est plutôt rare. 

Ce qui est, après tout, tout à fait normal ; on ne peut attendre des éditeurs de réin­ven­ter la roue à chaque sortie de produit, de même que l’on n’at­tend pas des utili­sa­teurs de leurs produits de révo­lu­tion­ner la musique à chaque enchaî­ne­ment d’ac­cords. Mais il est vrai que lorsque l’on se retrouve face à un Melo­dyne poly­pho­nique, un Pitch­Map, correc­teur de pitch en temps réel ou autres merveilles de la recherche musico-sonoro-infor­ma­tique, les réac­tions sont tout autre que celles éprou­vées devant l’an­té­pénul­tième version d’un compres­seur ou d’un filtre, de la nouvelle banque de cordes ou de pianos acous­tiques, tout aussi réus­sis et impres­sion­nants soient-ils.

Machine de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
MacBook Pro 2,3 GHz
OS 10.9.4
Logic Pro 10.0.7
Over­loud REma­trix 1.
0

Alors, quand on fait une veille sur les nouveaux produits, certains allument plus parti­cu­liè­re­ment les feux de la curio­sité que d’autres, et l’on se plaît à espé­rer monts et merveilles, quitte à être ramené à la simple réalité, voire plongé dans un abîme de décep­tion (dit plus simple­ment : caramba, encore raté…).

L’an­nonce de la sortie de REma­trix et la lecture de ses spéci­fi­ca­tions ont plus que suscité cet inté­rêt. Qu’en est-il après tests et pratique ? Réponses. 

Intro­du­cing Over­loud REma­trix

Overloud REmatrix

Le logi­ciel est le résul­tat de la colla­bo­ra­tion entre l’édi­teur Over­loud, déjà respon­sable des VKFX, BReverb 2, TH2, Mark Studio 2, et Spring Age, et qui a donc déjà œuvré dans le domaine de la réverbe, et de MoRe­Vox, éditeur spécia­lisé dans la produc­tion d’échan­tillons, de boucles et de réponses impul­sion­nelles, cette dernière compé­tence étant ici parti­cu­liè­re­ment solli­ci­tée, puisque la réverbe est prin­ci­pa­le­ment basée sur la convo­lu­tion (les curieux ou lecteurs non fami­liers avec la convo­lu­tion liront avec profit l’ar­ticle signé Wolfen, spécia­liste du sujet). 

REma­trix se présente sous la forme d’un plug-in aux formats AU, RTAS, VST et AAX (en versions 32 et 64 bits), et l’on dispose aussi d’une appli­ca­tion auto­nome. Le logi­ciel est vendu 247 euros pendant une période dite d‘in­tro­duc­tion, puis il passera à 299 euros, ce qui le place, a priori, dans une certaine caté­go­rie d’ou­tils, même si un prix élevé n’im­plique pas néces­sai­re­ment une qualité en rapport (et vice versa). Il faut aussi prendre en compte que REma­trix peut être auto­risé sur trois ordi­na­teurs simul­ta­né­ment (via un numéro de série), ainsi que sur une clé USB, permet­tant ainsi de se trim­bal­ler avec sa réverbe partout (en prenant soin d’em­me­ner les instal­leurs, bien enten­du…). À l’heure où pour le même tarif (quand ce n’est pas plus), certains éditeurs n’offrent toujours qu’une seule auto­ri­sa­tion sur une clé, le choix d’Over­loud ne peut qu’être salué.

Du neuf par cinq 

La prin­ci­pale origi­na­lité de la réverbe tient dans sa concep­tion, puisqu’elle n’est pas consti­tuée d’un seul moteur comme la plupart de ses consœurs à convo­lu­tion, mais de cinq, chacun ayant une spécia­li­sa­tion. D’autre part, le chemin emprunté par l’au­dio, après le trai­te­ment via l’une, l’autre, n’im­porte quelle combi­nai­son ou la tota­lité des cinq réponses impul­sion­nelles succes­sives, passera par une suite de modi­fi­ca­tions supplé­men­taires sur lesquelles on revien­dra. 

Ressources

Étonné par la consom­ma­tion CPU très basse, nous avons voulu compa­rer celle de REma­trix avec celles d’autres proces­seurs de convo­lu­tion. Même fichier, même latence (128 ms @ 44,1 kHz), recherche d’un espace le plus proche possible (notam­ment en termes de diffu­sion et de durée, 4,4 secondes). Voici le résul­tat via les indi­ca­teurs de Logic.

Overloud REmatrix

On le voit, toutes les réverbes consomment à peu de choses près les mêmes ressources. Sauf que REma­trix pour ce compa­ra­tif était chargé avec quatre I.R., et que tous ses modules à l’ex­cep­tion du délai étaient actifs… Opti­mi­sa­tion aux petits oignons, bravo.

Détaillons : les moteurs de convo­lu­tion sont respec­ti­ve­ment et dans l’ordre dédiés à la repro­duc­tion de Hall, Room, Plate, Early et Special. On char­gera l’une des réponses impul­sion­nelles (R.I. ou I.R. en grand-briton) dans la partie basse du logi­ciel qui offre les cinq curseurs de volumes des moteurs plus les deux de Dry et Wet. Chacune des sous-réverbes dispose d’in­di­ca­teurs de niveaux avec témoin d’écrê­tage, de boutons Mute et Solo, les Dry et Wet, de Mute et pour chacun de deux rota­tifs L et R permet­tant d’ajus­ter préci­sé­ment le place­ment stéréo et sa largeur (un véri­table réglage de pano­rama, donc, et non pas de balance).

L’écran placé au-dessus des volumes permet de visua­li­ser les formes d’ondes des I.R., une par une suivant que l’on les sélec­tionne via un bouton dédié, ou le résul­tat de toutes si l’on clique sur Mix. L’af­fi­cheur montre aussi le volume respec­tif par rapport à celui d’ori­gine, et permet de jouer sur le Rev Time en temps réel, sans décro­chage de l’au­dio : on peut donc modi­fier la durée des I.R. à la volée, c’est assez impres­sion­nant ; en effet, la quasi-tota­lité des proces­seurs à convo­lu­tion coupe le signal pendant le temps néces­saire pour effec­tuer les calculs, là non, le signal passe, pendant que le logi­ciel prend en compte les chan­ge­ments. C’est de plus très rapide (une petite roue de progres­sion façon Apple nous informe des calculs en cours). Souli­gnons dès à présent la consom­ma­tion CPU éton­nam­ment basse pour un plug aussi fourni en para­mètres (voir enca­dré).

I.R., c’est le futur

Overloud REmatrix

Les deux éditeurs ont doté chacun des moteurs d’I.R. corres­pon­dant aux noms utili­sés, pour un total de 250 réponses impul­sion­nelles et 400 présets clas­sés dans le navi­ga­teur placé sur la gauche du logi­ciel : dans la partie haute, les Banks, par instru­ment ou genre (21 familles), dans la partie basse, les présets (entre 20 et 35 par famille, une seule n’en propo­sant que 10).

Quand on clique sur la petite icône sous le curseur de volume de chaque moteur de convo­lu­tion, le navi­ga­teur cède la place à l’ac­cès aux réponses impul­sion­nelles dans la partie haute, avec durée affi­chée à la droite du nom (bien pratique, merci), tandis que le bas affiche deux EQ para­mé­triques, les réglages de Pan, Stereo, Length et Delay (ceci, par moteur bien entendu). On dispose des I.R. d’usine (Factory), et d’un menu pour ses propres réponses (My IRs, que l’on impor­tera très simple­ment via le bouton… Import).

Tout cela repré­sente déjà une sacrée masse de possi­bi­li­tés quant aux desi­gns sonores possibles. En effet, si l’on a en tête un espace précis, qu’il soit réaliste, ou au contraire irréel, on peut très rapi­de­ment le « construire », avec une action précise sur les durées, les place­ments, les loca­li­sa­tions des sources, etc.

Mais ce n’est pas fini.

Effets l’af­faire 

Overloud REmatrix

En effet, une fois les réverbes calées, on clique sur le bouton Master dans l’écran de visua­li­sa­tion qui affiche alors un synop­tique révé­lant les richesses supplé­men­taires de l’ou­til. En effet, le signal compilé des cinq moteurs passera par une série de modules, tous acti­vables à volonté, mais sans que l’on puisse en chan­ger l’ordre, immua­ble­ment fixé par Over­loud. La première desti­na­tion en sortie de mix est un module de modu­la­tion (trois para­mètres, largeur, mouve­ment et inten­sité) qui peut s’ap­pa­ren­ter à un chorus. De là, le signal se dirige vers un Sub-Mixer maté­ria­lisé par le symbole « + » (aucun para­mètre), tout en étant dérivé vers un module de réverbe algo­rith­mique (dont les para­mètres rappellent forte­ment ceux de la BReverb, étant moins four­nis, bien entendu : durée jusqu’à 20 secondes, diffu­sion, niveau et deux rota­tifs de filtrage), un autre de délai (avec réglages de durée, en ms ou en valeur ryth­mique, réinjec­tion, filtrage, stéréo pour le ping-pong et niveau), les deux repar­tant dans le Sub-Mixer.

Ce dernier dirige ensuite le signal ainsi fabriqué vers une chaîne compo­sée de Drive (module de satu­ra­tion, taux et « couleur »), Comp (compres­seur avec réglages d’at­taque et de release, de gain de sortie, et d’un Sustain remplaçant les ratio et thre­shold, à l’an­cienne) et fina­le­ment d’un double EQ para­mé­trique pouvant aussi fonc­tion­ner en plateau haut et bas.

REma­trix, en situa­tion

Overloud REmatrix

Il sera compliqué de faire entendre tous les présets, I.R. et familles de REma­trix. On pourra à cet effet effec­tuer chez soi ses propres tests grâce à la démo dispo­nible chez l’édi­teur.

Plutôt que de donner pléthore d’exemples, le choix s’est porté sur un préset faisant appel à de nombreuses ressources de REma­trix, ce qui permet­tra l’écoute de l’en­semble, puis de chaque élément compo­sant le préset de réver­bé­ra­tion. Et l’on trou­vera de nombreux autres exemples audio chez l’édi­teur, sur cette page.

Commençons par un morceau à base de voix, avec le préset Voices/The Vocal Hall.

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Tous les modules à l’ex­cep­tion du délai et de Drive sont actifs, et le programme utilise cinq I.R. Désac­ti­vons d’abord Mod, Rev, Comp et EQ.

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Puis dans l’ordre, les I.R. de Hall, Room, Plate, Early et Special, et pour termi­ner par toutes les réverbes réac­ti­vées, puis toutes les réverbes plus modules.

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Overloud REmatrix

Pour finir, ce qui fait aussi tout l’in­té­rêt d’un moteur à convo­lu­tion et a fortiori de cinq : il s’agit bien entendu de la possi­bi­lité d’y impor­ter des réponses impul­sion­nelles autres que celles corres­pon­dant à des espaces ou maté­riels repro­dui­sant des espaces. En clair, n’im­porte quel fichier audio.

Voici donc deux exemples de sono­ri­tés obte­nues en impor­tant diffé­rentes sources sonores et en les mélan­geant des I.R. de réverbes du logi­ciel, afin de trai­ter des sons a priori anodins. 

Le premier exemple :

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Ce type de son peut immé­dia­te­ment être importé dans un échan­tillon­neur, avec une simple acti­va­tion d’un LPF pour en faire une nappe person­na­li­sée (ici dans l’exs24, LPF 24 dB/oct.)…

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La source de départ (celle envoyée dans la REma­trix) étant ceci :

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Ou encore faire ceci (la dernière note ne subis­sant aucun trafic, elle est simple­ment main­te­nue, et il s’agit de sa lecture normale jusqu’à la fin du fichier résul­tant du trai­te­ment via REma­trix et ayant servi à construire l’ins­tru­ment) :

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Source envoyée dans la REma­trix :

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Bilan

Pour reprendre une artiste rare actuel­le­ment en concert à Londres : Wow ! Faisons court : d’un point de vue sonore, REma­trix est à la hauteur des réverbes logi­cielles haut de gamme actuel­le­ment dispo­nibles. D’un point de vue possi­bi­li­tés, on est au-dessus de la majo­rité de ce qui se pratique actuel­le­ment, en réus­sis­sant à « casser » le côté statique de la convo­lu­tion. D’un point de vue réali­sa­tion, c’est presque un sans-faute : d’abord la consom­ma­tion CPU, éton­nante par sa discré­tion vu le nombre de trai­te­ments. Ensuite, l’er­go­no­mie, l’af­fi­chage faci­li­tant la compré­hen­sion (très péda­go­gique), les petites astuces (un clic+­Maj pour bouger tous les faders simul­ta­né­ment, etc.) sont idéales. Le fait de n’avoir aucune coupure audio pendant les modi­fi­ca­tions est aussi un véri­table plus, aucune distrac­tion pendant le travail…

Quelques reproches quand même (chouette, des updates possi­bles…) : devant le nombre de para­mètres, on regrette de ne pas dispo­ser de LFO ou d’en­ve­loppes de modu­la­tion (même si tout peut être auto­ma­tisé via l’hôte). Et l’on aurait aimé pouvoir insé­rer les modules à sa guise, après l’une ou l’autre I.R., bref dispo­ser de plus de modu­la­rité. Mais il ne faut pas bouder son plai­sir, l’ou­til, par son concept, apporte un bain de fraî­cheur dans le monde de la réverbe, et par sa réali­sa­tion et sa qualité de son, une solu­tion à sérieu­se­ment envi­sa­ger si l’on compte inves­tir dans un proces­seur de réver­bé­ra­tion. Son prix ne devrait pas arrê­ter si l’on prend en compte d’abord la qualité du logi­ciel (critère fonda­men­tal), et ensuite les quatre auto­ri­sa­tions possibles. REma­trix mérite plei­ne­ment son Award Valeur Sûre.

Télé­char­gez les fichiers sonores (format FLAC)

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9/10
Award Valeur sûre 2014
Points forts
  • Concept
  • Réalisation
  • Ergonomie
  • Son
  • Qualité des présets
  • Possibilités d’importer ses I.R.
  • Visualisation de l’addition des I.R.
  • Consommation CPU étonnamment basse
  • Qualité des effets
  • Véritable Pan
  • Possibilité d’automation complète
  • Puissance de traitement par moteur
  • Autorisations pour trois ordinateurs plus une clé USB
Points faibles
  • Manquent quelques LFO et Enveloppes pour moduler les paramètres...
  • Pas de modularité réelle (changements de l’ordre des effets)

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