L'OR50H n'est pas une nouveauté, il fait partie de la série "Pics Only" lancée en 1972. C'est une légende de l'amplification qui a marqué l'histoire de la firme en développant un son "So British". À l'occasion des 40 ans d'Orange, l'entreprise avait réédité l'ampli en version limitée. Suite à son succès, la firme a décidé de l'ajouter définitivement à son catalogue. Après cette brève histoire, il est l'heure de déballer l'engin.
L’heure de souffrance
Étant de petite taille (surnommé Willow, comme le film…), le carton semble immense face à moi. Je l’ouvre et découvre un monstre d’une dimension de 55 × 26 × 24cm. Je prends mon courage à deux mains et le soulève, il pèse 19kg, à peu près comme ses confrères de même puissance. Je le pose sur mon petit baffle 2×12" et découvre une finition irréprochable. Le coffrage en bois est solide et recouvert d’un épais tolex orange qui pourra résister sans problème aux animaux et groupies déchaînées. La façade, typique de la marque, est munie de 6 réglages agrémentés uniquement de pictogrammes comme sur l’original de 1972, d’où le nom « Pics Only ». Ce qui nous donne en façade : deux entrées jack (une pour la guitare l’autre pour le footswitch), un Gain, une égalisation 3 bandes, un HF Drive, un Master Volume, un stand-by et une mise sous tension. Une façade simple et jolie qui a fait la réputation de la firme durant toutes ces années.
L’arrière est aussi joli à regarder : une prise d’alimentation, 2 fusibles et 3 sorties haut-parleurs (2×8 Ohms et 1×16 Ohms). On pourra raccorder au choix : un baffle 16 Ohms, un baffle 8 Ohms ou encore deux baffles 16 Ohms (un dans chaque sortie 8 Ohms). L’esthétique est à la hauteur de la légende : robuste, belle et simple. Sous le capot, pas de chichi, uniquement du lourd : 2xEL34, 3×12AX7 et deux transformateurs massifs, d’où le poids ! Les cordes me démangent, c’est déjà l’heure de jouer.
Que le Rock soit !
Quitte à faire du rock, j’y branche de suite ma Les Paul Studio. Je commence par le clean en mettant tout à midi à l’exception du gain que je mets à 3. Les fans de la marque ne seront pas dépaysés par le grain. En clean, l’ampli est très dynamique et offre un son chaleureux et équilibré. Les réglages d’égalisation sont complémentaires et fonctionnent à merveille, on peut passer d’un son claquant esprit Hiwatt au son chaleureux chargé en basses en quelques secondes. Les joueurs de rock, pop, funk, ska, blues, etc. y trouveront leur compte dans ce clean facilement ajustable. Je mets le Gain à 3, Bass à 4, Mid à 3, Treble à 6 et le reste à midi. Le son est idéal pour frapper un petit « Old Love » suivi de l’arpège « Tears in Heaven » (personne n’est parfait…).
Je pousse le gain à midi et le son devient mordant à souhait. Le « HF Drive » commence à être intéressant, il joue sur le son comme une présence, mais rajoute aussi de l’ampleur à la saturation des lampes de puissance. Ce réglage ressemble un peu au « Shape » des autres amplis du catalogue, nous permettant de passer d’un son étouffé à un son plus acide et agressif. Poussant le « HF Drive » à 7, le Gain à 6, le tout sur une position chevalet, on pourra se prendre pour Jet et jouer « Are you gonna be my girl ». En continuant d’augmenter un peu le gain (à 8) on se rapproche du son heavy pour jouer du « Whole lotta rosie ». La saturation peut monter très haut et nous permettre de taper du riff furieux à souhait.
Il est temps de m’enregistrer, j’ai relié la tête à un baffle 2×12" Greenback, j’y ajoute un petit SM57 connecté à ma carte son EMU pour la prise de son. Je vais jouer la même séquence en tournant uniquement le potard « HF Drive » afin de montrer l’influence du réglage sur notre son.
- orangeHF100:15
- orangeHF200:15
- orangeHF300:15
- orangeHF400:15
Toujours accompagné de ma LP Studio, je redescends le gain et le monte au fur et à mesure.
Histoire de voir comment sonne la bête, je vais y brancher une Fender Telecaster Mexicaine ainsi qu’une Marauder.
- Orange Telecaster00:28
- Orange Marauder00:28
La puissance du 50 Watts est suffisante pour toutes les utilisations, que ce soit à la maison, en répétition avec le groupe ou même sur scène. Malgré son Master Volume, l’ampli dégage pas mal de décibels et pourra dégrader les relations avec les voisins. On regrettera quand même l’absence d’une boucle d’effets, mais il encaisse quand même très bien les pédales. Quitte à être casse-pieds, je regrette quand même qu’il n’y ait pas de réverbe. Si Orange avait rajouté ces deux détails, ce produit serait proche de la perfection. Pour ceux qui ont peur du monocanal, on pourra régler notre premier son saturé en position chevalet (par exemple) et baisser le volume de l’instrument de la position manche jusqu’à ce que le son soit clean, afin d’avoir deux sons (clean et satu) à portée de main. Parlons du footswitch (non non je ne l’avais pas oublié celui-là !), il nous permet tout simplement d’activer ou non le Master Volume, ce qui peut être utile lors d’un concert, pour avoir un boost de décibels lors d’un solo par exemple.
Alors ?
Cet ampli OR50 made in England replonge donc aux sources du son Orange pour notre plus grand bonheur. Amateurs de son vintage et des saturations d’antan, cet ampli est pour vous. Doté d’une solide construction et d’une puissance de 50 Watts, il vous accompagnera lors de concerts, répétitions et même à la maison grâce à son potard de Master Volume. Mais malheureusement ce produit n’est pas pour toutes les bourses, il est affiché au prix public de 1489€, la qualité à un prix…