Sujet Commentaires sur la news : L'Elvis Presley de France s'est éteint

C'est quoi exactement dans "respect" que tu as du mal à comprendre, au point de confondre avec "obséquieux"?

Il aurai pu chanter le bottin , ça aurai été bien ...

J'ai lu une grande partie des commentaires, et je n'en attendais pas moins pour la plupart, où la méchanceté est bien présente en rédigeant de façon anonyme son texte et en choisissant soigneusement les mots et les phrases qui feront le plus mal. Mais bon, c'est typique des réseaux sociaux, des forums. En tout cas à tous ces musiciens ou pseudo musiciens je leur souhaite une telle carrière et un tel tsunami médiatique à leur décès, du Monde à la Une aujourd'hui de Libération, émissions spéciales des télés, etc. Mais tout ceci n'est que méprisable, et synonyme de très mauvais goût pour bon nombre qui s'exprime ici.

Je suis entrée cette année, en juin dernier, dans ce qu'on appelle les septuagénaires, c'est à dire que j'ai quatre ans de moins que Johnny. Et même si dans ma musique (expérimentale, contemporaine, Ircamienne) je suis très éloigné de ce qu'il faisait, j'ai toujours eu une tendresse pour Johnny. Et sa mort m'a autant touché que celle de Pierre Boulez ou Iannis Xénakis pour ne citer qu'eux. Car si j'ai eu l'occasion de découvrir l'informatique musicale en 1981 en suivant le stage de l'Ircam de 40 jours, c'est grâce à Pierre Boulez que j'avais reçu à Lille en 1980 dans l'établissement culturel que je dirigeais, dans le cadre du festival de Lille et grâce à Maurice Fleuret, directeur du festival et qui deviendra directeur de la musique au Ministère de la Culture. Et Xénakis, ce fut notamment dans le cadre des Maisons de la Culture où je fus durant quelques années animateur musical dont la Maison de la Culture de Créteil qui était dirigée par Jean Négroni, le narrateur dans Apocalypse Jean de Pierre Henry. Et si j'ai rencontré un jour ces deux grands compositeurs (trois avec Pierre Henry que j'ai interviewé plusieurs fois), c'est peut-être aussi parce qu'à 13 ans j'ai découvert à la télévision, en 1960 Johnny Hallyday. Et c'est lui à la base qui m'a fait découvrir le rock, la rock music, avec tout ce qui s'ensuivit, Beatles, Stones, etc. Et ce à la plus grande fureur de mes parents. Parents qui détestaient Johnny, son image "de blouson noir". Et avec lui, nous, entrant dans l'adoiescence, nous avions enfin notre musique, et bien en opposition de celle des adultes. Peut-on rappeler qu'en 1960, ceux qui étaient en âge de faire leur service militaire pouvaient partir faire la guerre en Algérie et y mourir, faut-il rappeler les attentats nombreux à Paris durant toute cette période, la menace des parachutistes d'Alger qui menaçait de sauter sur Paris... Mais aussi cette chape de plomb, cette sclérose, cet ordre moral non dit qui régnait dans cette France et qui éclata avec Mai 1968.
Alors oui, Johnny et tout ce qui s'ensuivit nous amena à supporter toute cette chape de plomb. Et rien que pour ça, pour son disque paru en 1964 "les Rocks les plus Terribles" avec Joe Le Gréco (Johnny a toujours eu d'excellents guitaristes qui l'ont accompagné) qui m'a amené à acheter ma première guitare un an plus tard, oui tendresse pour lui, pour celui qui fut quelque part un compagnon de route dans l'histoire d'une vie de 70 ans.

A quoi servent les forums déjà?