Maintenant que nous avons vu l’ensemble de la chaîne de mastering, nous allons nous intéresser aux différents outils d’aide qui ne sont vraiment pas du luxe dans le cadre du « tout fait maison ». Commençons aujourd’hui avec l’écoute au casque.
Mise en garde
Avant toute chose, sachez que le recours à l’écoute au casque en situation de mastering n’est rien de plus qu’une aide. Il est tout à fait inconcevable de travailler uniquement au casque. Les raisons à cela sont multiples. Il y a d’abord le fait qu’une écoute au casque ne saurait rendre justice à l’image stéréo d’un titre dans l’absolu, car aucun son du canal droit n’arrive jusqu’à l’oreille gauche, et vice-versa.
D’autre part, il est extrêmement difficile de se rendre compte de l’impact réel de la dynamique avec un casque, aussi bon soit-il. En effet, la sensation de puissance tient pour beaucoup au déplacement de l’air produit par des enceintes dans une pièce, déplacement réduit au minimum lorsque le son voyage des écouteurs jusqu’à vos oreilles. Pensez à la bonne vibration produite par des basses bien charnues qui se ressent jusqu’au plus profond de votre squelette, ce phénomène est tout bonnement inexistant avec un casque.
Enfin, une égalisation au casque ne sonnera jamais de la même manière lors d’une diffusion classique à cause des filtres naturels que sont le lieu d’écoute, notre corps, notre tête et même le pavillon de nos oreilles.
Bref, retenez qu’un bon travail sur de bonnes enceintes sonnera forcément bien au casque alors qu’un excellent boulot fait avec un casque mortel ne rendra pas obligatoirement bien lors d’une écoute sur enceintes.
En pratique
Ceci étant dit, il se trouve qu’en situation de « Home Mastering », l’utilisation d’un casque peut tout de même rendre de sérieux services. Dans les faits, un excellent casque sera toujours bien moins onéreux qu’une belle paire d’écoutes accompagnée des traitements acoustiques adéquats. Il est donc tout à fait envisageable de se servir de l’écoute au casque comme d’une béquille palliant aux défauts de vos écoutes et/ou de votre lieu de travail, à partir du moment où vous gardez bien en tête les mises en garde ci-dessus.
Mais à quoi peut bien servir cette écoute au casque avec tous ces défauts ? En premier lieu, elle vous permettra de vérifier l’équilibre tonal dans le bas du spectre si votre casque descend plus bas que vos enceintes. Bien sûr, le casque ne retranscrira pas l’énergie réelle des basses, mais en ce qui concerne l’égalisation de cette zone, son utilisation semble pertinente étant donné que les fréquences graves ne sont que peu altérées par le filtre naturel de notre corps.
Le casque pourra également vous aider à vérifier de façon clinique le bien-fondé de vos fades ainsi que l’impact du dithering en poussant légèrement le volume. Attention cependant à la santé de vos oreilles ! Une grande concentration vous permettra de mieux contrôler cet aspect plutôt qu’un volume trop élevé qui pourrait blesser irrémédiablement votre principal outil de travail, à savoir vos esgourdes !
D’autre part, l’écoute au casque peut vous permettre de gérer plus finement la réverbération. Le dosage en situation de mastering se faisant de façon homéopathique, le casque tiendra lieu de microscope afin d’inspecter les queues de réverbe.
Enfin, il est évident que vos œuvres seront écoutées un jour ou l’autre au moyen d’un casque audio. Autant vérifier par vous-même que le résultat sera conforme à vos attentes.
Tools of the trade
Afin de choisir le compagnon idéal pour vos oreilles, nous ne saurions trop vous conseiller de jeter un œil attentif à notre collection de tests dédiée aux casques audio.