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Test de la Native Instruments The Definitive Piano Collection - De l’affirmation pianistique

7/10

Bon an, mal an, l’éditeur Native Instruments nous livre une nouvelle version de son ensemble d’instruments et d’effets, plus ou moins complet suivant les versions, Komplete. C’est la dixième version qui nous est parvenue, dans sa version Ultimate. L’objet de ce test est la Definitive Piano Collection, un titre riche de promesses, mais qui peut aussi sembler présomptueux...

On garde en effet un souve­nir mitigé des premiers efforts de l’édi­teur, avec l’Akous­tik Piano, réunis­sant un Bech­stein D 280, un Stein­way D, un Bosen­dor­fer 290 et un Stein­grae­ber 130 (avec un total de 12 Go en 24 bits, 7 Go en 16 bits), puis sa trans­for­ma­tion à l’oc­ca­sion de Komplete 8, respec­ti­ve­ment en Berlin, New-York, Vienna et Upright (pianos regrou­pés sous l’ap­pel­la­tion Clas­sic Piano Collec­tion). L’ins­tru­ment ne convainquait pas, notam­ment en raison d’un nombre de layers insuf­fi­sant, le passage de l’un à l’autre manquant de cross­fades effi­ca­ce­ment program­més, d’une cohé­rence parfois étrange sur l’en­semble du clavier (l’im­pres­sion de chan­ger de piano en montant dans les aigus), l’ab­sence de réso­nance sympa­thique et autres défauts. 

Machine de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
MacBook Pro 2,3 GHz
OS 10.9.5
OS 10.10
Komplete 10 Ulti­mate
The Defi­ni­tive Piano Collec­tion
Kontakt 5.4.1.211
Logic Pro X 10.0.7

Bref, même si peu cher et propo­sant plusieurs sono­ri­tés typiques, Akous­tik Piano ne pouvait riva­li­ser avec les banques propo­sées par Synthogy et d’autres éditeurs ; le seul instru­ment pouvant trou­ver une utili­sa­tion étant le Stein­grae­ber et son « acous­tique » très parti­cu­lière, qui offrait des options inté­res­santes notam­ment dans le travail à l’image. 

Les sorties de l’Alicia Keys puis de The Giant ont redoré le blason de l’édi­teur sur ce secteur bien parti­cu­lier des pianos acous­tiques virtuels, chacun des deux instru­ments ne pouvant cepen­dant prétendre à l’uni­ver­sa­lité d’un Stein­way, d’un Fazioli ou d’un Bosen­dor­fer virtuels tels que propo­sés par d’autres facteurs virtuels.

Native compte donc répondre à cette problé­ma­tique en offrant une solu­tion poly­va­lente, permet­tant l’in­ter­pré­ta­tion de stan­dards, de pièces clas­siques, de ragtime, de rock, bref de la quasi-tota­lité des genres deman­dant un piano sonnant parfai­te­ment. Qu’en est-il ? 

Intro­du­cing Native Instru­ments The Defi­ni­tive Piano Collec­tion

Native Instruments Definitive Piano Collection

La Defi­ni­tive Piano Collec­tion est dispo­nible sous plusieurs formes : instru­ments sépa­rés (99 euros chaque), réunion des trois (199 euros) et au sein de la Komplete (de 199 euros l’up­date à 499 euros la version complète) et de la Komplete Ulti­mate (de 399 euros l’up­date à 999 euros la version complète), sans oublier les versions incluant les nouveaux contrô­leurs de la maison (voir ici). Où l’on regrette d’ores et déjà l’ab­sence d’un 88 notes toucher lourd dans la gamme…

Native a colla­boré avec l’édi­teur Galaxy, déjà connu des amateurs de pianos virtuels pour ses Vintage D, Galaxy Stein­way ou 1929 German Baby Grand (liste non exhaus­tive) et par les utili­sa­teurs de produits estam­pillés Native, puisque The Giant, ainsi que Rise & Hit proviennent de chez lui. 

Le premier, The Gent­le­man, est un piano droit de 1908 (un Bech­stein Model A) et pèse un poids total de 3,56 Go (dans le format compressé natif de Native, qu’il faut multi­plier par un peu plus de deux fois pour imagi­ner son poids si les échan­tillons n’étaient pas compres­sés), le tout pour 2.300 échan­tillons, 16 couches de vélo­ci­tés, neuf de relâ­che­ment, ainsi que des samples sépa­rés pour les harmo­niques et la réso­nance (on y revien­dra).

Native Instruments Definitive Piano Collection

Le deuxième, The Gran­deur, est un piano de concert récent (un Stein­way Model D alle­mand), pèse 5,19 Go et offre 2.500 échan­tillons, 18 couches de vélo­ci­tés et neuf de relâ­che­ment, et les samples sépa­rés pour les harmo­niques et la réso­nance.

Le dernier, The Mave­rick est un piano à queue de 1905, conçu à l’ori­gine pour le prince de Prusse (un Bech­stein Model A long de 1,80 m) pesant 5,21 Go et offrant le même nombre d’échan­tillons et de layers que The Gran­deur.

Instal­la­tion et auto­ri­sa­tion sans problème, avec place­ment des biblio­thèques (en 24 bits/48 kHz) où on le souhaite, avec le Service Center et le numéro de série fourni, comme d’ha­bi­tude, et l’on pourra utili­ser les instru­ments avec Kontakt 5 version complète aussi bien qu’avec le Kontakt Player gratuit. Écou­tons tout ce petit monde.

De l’ap­pa­rence

Native Instruments Definitive Piano Collection

Les trois instru­ments présentent une inter­face commune, de grande taille (parfois un peu encom­brante). Au centre, l’ins­tru­ment mis en situa­tion (il faut recon­naître la qualité du boulot graphique depuis quelque temps chez Native), à droite, la réverbe à convo­lu­tion habi­tuelle de Kontakt, dotée de belles réponses impul­sion­nelles, y compris quatre Piano Reso pouvant aider à repro­duire le compor­te­ment de l’ins­tru­ment.

C’est à la gauche de l’in­ter­face que se situent les réglages les plus nombreux, acces­sibles via deux modules, Tone et Anatomy. Le premier est doté d’un réglage Color (soft à hard) qui modi­fie le timbre global de l’ins­tru­ment, selon l’édi­teur en modi­fiant le mapping ; j’ai eu beau cher­cher, je n’ai pas trouvé le pourquoi du comment, mais cela fonc­tionne, c’est le prin­ci­pal (certai­ne­ment une combi­nai­son d’EQ, de compres­sion et de trai­te­ment des tran­si­toires via le module fourni). 

Un autre bouton, Lid, repro­duit l’ef­fet provoqué par la posi­tion du couvercle (deux pour Gent­le­man, trois pour les autres, fermé, ouvert, à demi-ouvert), via une modi­fi­ca­tion de la courbe d’EQ.

Une petite flèche ouvre une fenêtre s’af­fi­chant au centre, dans laquelle on trou­vera trois boutons d’EQ (le Solid G-EQ, dont trois bandes sont pré-réglées, le potard sur l’in­ter­face ne modi­fiant que le gain), un Tonal Depth permet­tant de choi­sir progres­si­ve­ment entre son « natu­rel » et son plus « réso­nant » (certai­ne­ment via un des trois scripts créés pour les instru­ments), un réglage de Tran­sients via le module stan­dard de Kontakt, un autre permet­tant de modi­fier l’équi­libre du volume des octaves infé­rieures, et un ensemble Compres­sor/Tape utili­sant des présets avec un dosage Amount, basé sur les modules de Kontakt, Comp en mode Pro, le Solid­Bus Comp et le Tape Satu­ra­tor.

Native Instruments Definitive Piano Collection

Autre module, Anatomy, permet­tant de régler la plage dyna­mique (sans modi­fier l’uti­li­sa­tion des couches d’échan­tillons, mais en jouant sur le volume), et le volume des samples de réso­nance lors du jeu à la pédale. La petite flèche est là aussi présente, pour affi­cher les derniers para­mètres des instru­ments. D’abord, Over­tones, le volume des échan­tillons d’har­mo­niques, puis celui des échan­tillons de relâ­che­ment. Ensuite un proces­seur de stéréo avec inver­sion possible droite/gauche (lais­sez tomber ces trai­te­ments, cause de plus de dégâts que de réus­sites. À mon humble avis…). Ensuite un réglage de la réponse à la vélo­cité, ainsi qu’une touche Silent Key qui permet de n’avoir pas de son à très faible vélo­cité, comme sur un vrai piano (mais étrange qu’il faille en passer par une fonc­tion dédiée, et que ça n’ait pas été programmé direc­te­ment). Puis l’ac­ti­va­tion des fonc­tions de Repe­da­ling et de Half Peda­ling (il faut une pédale conti­nue dans ce cas). On trouve ensuite les réglages d’ac­cord, diapa­son et égal ou étiré. Fina­le­ment, on dispose de réglages sépa­rés pour les bruits de marteaux, d’étouf­foirs, de pédale et de cordes. Tous les modules pouvant être option­nels disposent d’un bouton d’ac­ti­va­tion/désac­ti­va­tion. On le voit, les réglages ne manquent pas. Mettons-les en situa­tion… 

En action

Chacun de nos pianos va subir les procé­dures et morceaux utili­sés pour les précé­dents tests de pianos acous­tiques virtuels. D’abord le test de passage d’une couche d’échan­tillons à l’autre.

Dans l’ordre, Gent­le­man, Gran­deur et Mave­rick (ordre qui restera dans les exemples multiples).

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Native Instruments Definitive Piano Collection

Premier constat, on entend clai­re­ment les diffé­rents niveaux de vélo­cité, avec plus ou moins d’évi­dence selon le piano. Quelques irré­gu­la­ri­tés dans l’image stéréo (le pan bouge d’une oreille à l’autre) sont à noter en parti­cu­lier chez The Gent­le­man, moins chez The Mave­rick, qui présente en revanche une réso­nance métal­lique assez pronon­cée (sur cette note en tout cas, choi­sie au hasard).  

Ensuite, écou­tons la réso­nance sympa­thique, en effec­tuant le test de l’ac­cord plaqué (mi, la, ré) et main­tenu sans le faire sonner, puis le jeu d’une gamme chro­ma­tique sur deux octaves. On enten­dra pour chaque piano, Over­tones désac­tivé, puis activé avec son réglage de volume par défaut.

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On se rend clai­re­ment compte de l’ajout de la fonc­tion Over­tones, même si l’on est parfois surpris des harmo­niques « produites », l’ef­fet n’étant pas tout à fait celui attendu. Pour se faire une idée, voici ce que l’édi­teur appelle échan­tillons Over­tone, ceux de Mave­rick (atten­tion, ils sont ici décon­tex­tua­li­sés, on ne les entend jamais seuls lorsque l’on joue). Souffle, modu­la­tion et extinc­tion du son sont ceux d’ori­gine. 

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Native Instruments Definitive Piano Collection

Une frayeur, aussi : lors de l’es­sai sur The Gran­deur, immé­dia­te­ment après l’avoir chargé, il était impos­sible d’avoir un son court qui émette une réso­nance natu­relle, le son se coupait sans aucun espace, aucune durée… Ce n’est qu’après avoir constaté que les échan­tillons de relâ­che­ment ne sont pas acti­vés dans le préset par défaut que l’on a compris ce qu’il se passait. Un mauvais point pour le sound design, le préset par défaut devrait être jouable immé­dia­te­ment.

Essayons une dernière procé­dure, afin d’en­tendre les réso­nances. Plaquons un accord qu’on lais­sera durer jusqu’à sa dispa­ri­tion natu­relle en le main­te­nant joué, puis plaquons ce même accord en le main­te­nant unique­ment à la pédale.

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On pourra être surpris par l’am­pleur de certaines réso­nances, et par la diffé­rence de durée entre accord plaqué et accord pédalé. Le réglage par défaut du volume de la réso­nance semble être un peu trop élevé, on obtien­dra des résul­tats plus probants en jouant sur ce réglage. La bonne nouvelle étant que les échan­tillons ne sont pas bouclés, certains d’entre eux flir­tant avec la minu­te… 

Mais ce ne sont là que tests plutôt tech­niques, voyons ce que donnent les pianos en situa­tion musi­cale, avec les diffé­rents réglages offerts par l’in­ter­face.

Commençons d’abord par le Rimsky-Korsa­kov.

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Puis enchaî­nons avec le boogie. 

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Et enfin, le morceau « Emotio­nal ».

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Native Instruments Definitive Piano Collection

À chaque fois, on se retrouve avec trois ambiances très diffé­rentes, profi­tant des nombreux réglages propo­sés par l’édi­teur, sans que l’un ou l’autre piano paraisse déplacé, hors contexte. Un petit doute quant aux bruits a vite été levé en allant véri­fier dans l’édi­teur d’échan­tillons, ils sont bien diffé­rents d’un piano à l’autre, mais hélas pas très nombreux, d’où parfois l’im­pres­sion de répé­ti­tion.

Pour exemple et pour finir, voici quelques sons isolés de pédale, de marteau, d’étouf­foir, réso­nance, etc.

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Bilan

Native ne pouvait raison­na­ble­ment pas se conten­ter de sa Clas­sic Piano Collec­tion, large­ment en dessous de la qualité de ses autres pianos, et même de ses autres produits. Cette dernière a d’ailleurs disparu du cata­logue, de la même façon qu’Elek­trik (pas réussi, non plus) a cédé la place aux instru­ments signés Scar­bee (très réus­sis, eux). En toute logique, la géné­ra­tion issue d’Akous­tik Piano dispa­raît, et la Defi­ni­tive Piano Collec­tion dote enfin Native d’une biblio­thèque satis­fai­sante, qui justi­fie à peu près son nom très reven­di­ca­tif et qui offre une solu­tion complète à un prix raison­nable, même si le Stein­way ici proposé n’est pas la meilleure version virtuelle que l’on ait pu rencon­trer. 

Des batte­ries, des claviers élec­triques, des effets pro, des basses, des synthés (et quels synthés !), de l’or­chestre, du groove, de l’eth­nique, du sound design, et main­te­nant des pianos acous­tiques de qualité, Komplete porte de mieux en mieux son nom (parti­cu­liè­re­ment la version Ulti­mate) ; ne reste plus à l’édi­teur qu’à mettre des guitares du niveau de celles d’Efi­mov par exemple, et le compo­si­teur/produc­teur aura, pour une somme certes consé­quente si c’est un premier achat, mais que l’on songe à ce que contient le bundle, un ensemble d’ou­tils réel­le­ment poly­va­lent.

Télé­char­gez les extraits sonores (format FLAC)

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Notre avis : 7/10

  • Trois pianos de caractère
  • Qualité d’enregistrement
  • Très nombreuses possibilités de sound design
  • Effets spécifiques très bien conçus
  • Échantillons de bruits
  • Repedaling et half pedaling
  • Bonne gestion de la phase
  • Belles IR pour la réverbe
  • Qualité et réalisme des résonances sympathiques en retrait
  • Overtones parfois étranges
  • Réactions de la pédale de The Grandeur, pas toujours lisibles
  • Stéréo qui se balade parfois
  • Stéréo de The Grandeur
  • Traînée métallique sur Maverick parfois trop prononcée
  • The Grandeur un peu en dessous des deux autres

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