Audio-Technica se lance dans la course des micros « Podcast » ! Aujourd'hui, nous testons leur entrée de gamme avec le micro AT2040. Répondra-t'il à vos attentes de podcaster ? Le verdict dans ce test !
Plus besoin de présenter la marque Audio-Technica. Ses produits, dans quelques domaines qu’ils soient (et ils sont nombreux : casques, microphones, platines, cellules etc.), ont parlé pour elle et ont maintes fois prouvé son sérieux dans le domaine du son. 21ème siècle oblige, la marque s’est logiquement tournée vers le milieu florissant du podcast et du streaming en proposant plusieurs microphones aux caractéristiques et tarifs assez larges. Pour ce test, nous allons étudier d’un peu plus près un de leur micro d’entrée de gamme : le microphone dynamique AT2040.
La Boîte
Dès l’arrivée du microphone, il est facile de reconnaître le soin que place Audio-Technica dans l’emballage de ces produits. La boîte est en carton certes, mais solide et présente bien le AT2040. Une fois ouverte, il est très agréable d’y trouver le microphone bien maintenu dans un carton moulé à ses dimensions. Une trousse de rangement est fournie ainsi qu’une vis de filetage de 5/8" à 3/8" . Il est un peu dommage de constater que cette vis comme la suspension du microphone ne soient pas en métal mais en plastique… attention de ne pas les casser, elles sont donc fragiles ! Néanmoins, elles remplissaient toutes deux entièrement leur travail et même si j’émets quelques doutes sur leur durée de vie, je n’y prêtai plus attention une fois le micro installé. A contrario, la trousse est de plutôt bonne facture. Elle ne protègera pas votre microphone des chocs violents mais suffira tout de même pour le stocker à l’abri de la poussière.
Le Microphone
Le design du AT2040 est très bien soigné. Son côté sobre, son beau noir mat prouve une fois de plus que AudioTechnica ne lésine pas sur les finitions de ses produits. Le micro est assez compact et ne semble pas du tout plastique (a contrario de la suspension…). Son poids est surtout situé vers l’arrière du corps mais une fois sur pied, il amène une bonne stabilité et empêche accessoirement de tomber vers l’avant. Aucun coupe-bas, atténuateur ou autre switch ne sont présents sur le corps. Si cela peut étonner de prime abord, on comprend finalement le but affiché : ce micro est censé fonctionner tout de suite, tel quel, comme tout bon dynamique qui se respecte.
Plus qu’une seule chose à faire donc: brancher le XLR et en avant !
Alors ? Ca sonne ?
Avant toute chose, ce micro étant destiné aux podcasters et autres streamers, sachez que les prises de sons ne furent pas effectuées en studio d’enregistrement professionnel mais « en condition ». À savoir : dans un appartement parisien, dans une chambre non traitée avec juste un ordinateur portable, un casque et une petite interface Universal Audio – Apollo Twin X.
Lors de l’enregistrement, je n’ai pas ressenti de plosives trop intrusives ni de sifflantes trop harassantes. La dynamique générale était bien tenue et bien que ce micro ait besoin d’un préampli avec pas mal de gain (rappelez-vous bien qu’il s’agit d’un dynamique!), le confort au casque fut assez rapide.
Toutefois, il faut constater que le micro à la fâcheuse tendance à être très très médium. Et même si ma voix est plus proche de celle du canard enrhumé que de celle d’un stentor grec, j’ai trouvé les fréquences médiums trop prononcées et surtout très dures, limite agressives et le rendu final un peu trop étriqué.
Pour essayer d’amoindrir cette raideur dans les médiums, j’ai essayé de jouer avec l’effet de proximité et me suis collé à la capsule du microphone. J’ai alors été assez étonné par l’absence de plosives. En effet, bien que le micro ne propose pas de bonnette en option, il faut savoir qu’il possède en interne un filtre non tissé qui remplit le même rôle. Mais si le bas du spectre semble si bien contrôlé, on se surprend à se demander si cela est bien le résultat dû à l’action du filtre ou tout simplement au manque de bas général du microphone. En conséquence, on comprend mieux pourquoi il ne possède pas non plus de coupe-bas intégré. Bien sûr, en étant si près du AT2040, le rendu parut plus chaud mais le résultat était néanmoins un poil trop sourd.
Afin de casser le côté un peu étouffé et de trouver un juste équilibre sonore, je suis resté très proche du microphone mais cette fois en utilisant un filtre anti-pop. Dès lors, le son m’a semblé plus intéressant et plus équilibré, avec un rendu toujours un peu trop médium à mon goût mais une voix semblant plus ronde et chaleureuse. Le juste milieu idéal entre les trois positions.
Pour finir, le micro a été testé à environ 20 cm de la cellule. De fait, les désagréments éprouvés auparavant s’en sont trouvé largement amplifiés, le bas devenant totalement inexistant (ce qui peut paraitre assez logique pour une prise de son de voix éloignée) mais surtout le médium et haut médium prenant le pas sur tout le reste. Le son devient alors dur, presque acide et à mon goût difficilement utilisable sans l’ajout d’une égalisation.
- AT2040 Proxi00:29
- AT2040 Collé00:28
- AT2040 Collé + Antipop00:28
- AT2040 20cm00:29
Petit comparatif avec un classique
Étant approximativement dans la même gamme de prix, je me suis demandé si mon vieux Sm58 saurait mieux faire que l’Audio-Technica. Reprenant ma position initiale à environ 5 cm du microphone j’ai donc donc testé le vieux Shure cabossé face au AT2040pour retrouver ce son si habituel entendu tant de fois. Les plosives sont clairement bien trop présentes sur le Shure et un anti-pop ou une bonnette semblent indispensables pour en faire une prise de son définitive, mais par rapport au AT2040 j’ai trouvé les fréquences médium moins dures et j’ai bien moins ressenti le besoin d’y appliquer une égalisation. Le son du Sm58 parait aussi plus réaliste et plus épais.
Est-ce subjectif ? Est-ce parce que le son du 58 est si familier et que j’ai l’habitude de travailler avec depuis tant d’années? Tout cela est toujours bien personnel et je laisse à chacun le soin de se forger son avis.
- AT204000:09
- Sm5800:09
Conclusion
Suite à ces différents essais de positionnement et sachant que les ingénieurs d’AudioTechnica ont, de base, intégré un filtre dans son corps, il devient clair que le micro AT2040 est destiné principalement (pour ne pas dire uniquement) aux prises de proximité, proches ou très proches en fonction de la couleur sonore que vous recherchez. Son accentuation des fréquences médiums ne conviendra certainement pas à toutes les voix et n’en fait pas le micro le plus polyvalent du monde mais si vous hésitez à vous lancer dans les podcasts ou autres streamings et que vous avez un portefeuille très serré, ce micro d’entrée de gamme peut vous servir de porte d’entrée avant de vous tourner ultérieurement vers des produits plus onéreux et plus qualitatifs.