L'époque est au podcast et au streaming et il n'en fallait pas plus pour que Thomann propose à son tour des micros dédiés à ce nouveau marché florissant. Place donc au t-bone Mb7 Beta !
La marque t-bone est connue dans le milieu audio pour ses produits économiques toujours plus ou moins librement inspirés de marques concurrentes souvent beaucoup plus onéreuses. Larges membranes, petites capsules, dynamiques, micros à ruban : le panel offert par la marque allemande est plus que varié et le rapport qualité-prix attire de nombreux clients. À l’attention des podcasters, Thomann a sorti une gamme toute aussi variée de microphones et en particulier le Mb7 beta, un micro dynamique assez intrigant.
En boite !
Pour un tarif si économique, ne vous attendez évidemment pas à une énorme boîte en métal ou en bois. Le Mb7 beta est fourni dans une petite boîte en carton toute simple mais qui a le mérite de remplir totalement son rôle : garder le microphone à l’abri des chocs et de la poussière. Si de prime abord, le tout paraît un peu « cheap », le Mb7 beta y est toutefois parfaitement mis en valeur.
Une notice succincte mais claire accompagne le t-bone, ainsi qu’une vis de filetage de 5/8" à 3/8" en métal. Qu’une bonnette et une trousse de rangement aient été fournies aurait été un plus mais pour un tel prix, il faut bien accepter certaines lacunes au niveau des accessoires.
Le microphone
Au premier regard, le Mb7 beta nous fait irrémédiablement penser à deux poids lourds des microphones dynamiques : le Sm7b (dont le t-bone semble tirer son nom et dont la suspension le rappelle énormément) et le Re20 (de par la forme de sa grille de protection).
Bien qu’assez léger, le micro fait plutôt bonne figure. La grille de protection paraît solide et bien dense, la suspension suffisamment costaude et souple pour assumer des mouvements simples au micro. Aucun coupe-bas et switch de présence ne sont présents sur le corps. Comme pour la boite et les accessoires, le parti pris est de proposer un produit efficace et simple, faisant fi de toute option trop superflue… ou trop onéreuse…
D’une façon générale, les finitions générales sont plutôt agréables et bien que l’on se rende assez vite compte qu’on est en présence d’un micro d’entrée de gamme, le tout inspire une certaine confiance. Le micro en devient assez intrigant et l’on se demande bien vite quelle sera la couleur sonore offerte pour un si petit prix.
Ein, Zwei, Drei !
Dès l’installation, la suspension prouve de suite ses capacités : très agréable à utiliser, elle s’oublie rapidement et il devient instinctif de se mouvoir devant son ordinateur en tournant aisément le microphone.
A l’instar du Shure Sm7, il est également très instinctif de se placer devant le Mb7 Beta, avec l’envie de se coller près de la membrane. Lors de la première prise de voix, je suis tout de même resté à environ 5 cm de la grille afin de garder une certaine liberté de mouvement. La première chose qui m’a sauté aux oreilles est un problème de plosives. En effet, malgré le fait que le t-bone possède un filtre anti-pop et un support anti-chocs intégrés, le micro s’avère très sensible à ces dernières et aux mouvements d’air. Mon premier réflexe a été de chercher une bonnette de protection afin d’atténuer tout cela avant de me rappeler sa cruelle absence… Bigre…
Essayant d’oublier ce petit désagrément, j’ai remarqué que l’équilibre général du t-bone est assez homogène (malgré le souci de plosive) et j’ai reconnu immédiatement le timbre général de ma voix. À la réécoute, j’ai ressenti toutefois une proéminence assez forte des fréquences médiums qui m’a gêné. On peut du coup se demander si le Mb7 Beta ne risque pas sur le long terme de devenir un peu fatiguant aux oreilles.
A base de popopop
Une seconde prise a été effectuée mais cette fois-ci collé à la grille de protection. Une position particulièrement efficace pour les fameux Sm7 et Re20 dont semble s’inspirer le Mb7 Beta. La voix parait alors un peu plus « bigger than life » et pleine bien qu’un peu trop sourde. La légère accentuation des médiums relévée auparavant est un petit peu gommée, le bas du spectre prenant plus de place avec l’effet de proximité.
Malheureusement, comme nous pouvions le craindre, le micro réagit une fois de plus assez mal aux mouvements d’air et il est de nouveau vraiment regrettable de ne pas avoir de bonnette sous la main. N’y tenant plus, on installe un anti-pop devant le t-bone pour faire une nouvelle prise de son en « close-miking ». Le résultat est alors bien meilleur. Les médiums sont toujours un peu trop présents mais finies les plosives! Une petite égalisation aurait été la bienvenue histoire d’ouvrir le spectre de la voix (dommage qu’un switch de présence ne soit pas présent sur le micro) mais un équilibre général semble toutefois enfin atteint.
En parlant d’ouverture de spectre sonore, notez qu’avec le Mb7 Beta, la gestion des sifflantes semblent assez bonnes, que cela soit sur la prise en proximité ou à 5 cm de la grille. Cet atout est bien loin d’être anodin pour un microphone destiné à de la voix parlée, la langue française étant truffée de « s » souvent bien enquiquinants pour les ingénieurs du son.
Pour un dernier essai, je me place à environ 15–20 cm du t-bone. Évidemment, à cette distance aucun problème de mouvement d’air mais les fréquences médiums ont de fait tout loisir de prendre le devant de la scène, rendant le son un peu plat. Alors qu’en prise de voix proche, aucun souci de son de pièce ne se fait réellement sentir, sur cette prise légèrement lointaine, la réverbération devient bien audible et difficilement contrôlable. Attention donc à ne pas trop vous éloigner du microphone : le Mb7 Beta est clairement destiné aux prises de sons de proximité !
- T-bone M7 Beta Proxi00:27
- T-bone M7 Beta Collé00:27
- T-bone M7 Beta Collé + Antipop00:27
- T-bone M7 Beta 20cm00:27
Enfin, histoire de mieux vous situer par rapport à ce microphone, nous avons fait un petit comparatif avec un Sm58. Le micro Shure se situant dans la même gamme de prix, cela vous permettra de juger au mieux des performances du t-bone.
- T-bone M7 Beta00:09
- Sm5800:09
Conclusion
Comme la plupart des produits t-bone, le Mb7 Beta est au final assez surprenant. Plusieurs défauts comme la proéminence des médiums, sa mauvaise gestion des plosives et son manque d’accessoires et d’égalisation intégrée le place évidemment dans les micros d’entrée de gamme. MAIS adjoignez lui un filtre anti-pop, travaillez la distance idéale au micro qui vous convient le mieux (sans trop vous en écartez bien sûr) et vous aurez un rendu plutôt correct pour un prix vraiment dérisoire. Un bon micro pour débuter en somme, avant de se tourner vers des modèles plus onéreux et polyvalents. Et pourquoi pas vers les micros dont il s’inspire ?