L'apprentissage du savoir et parcours musicaux
- 405 réponses
- 29 participants
- 20 002 vues
- 0 follower
Anonyme
Citation : Message de Laurent :
"Tu sais Rainbow je suis d'accord sur tout ce que tu dis, mais je te trouve un peu trop scolaire et dur en ce qui concernne d'autres points de vues concernant l'harmonie et l'écriture. Nous avons eus apparemment plu sou moins le même parcours, et ce que j'ai remarqué c'est que si le conservatoire t'inculque un certain savoir faire et une certaine somme de connaissances, il te forme aussi le goût que tu le veuilles ou non. Et l'ésthètique classique n'est pas une loi universelle même si elle est là mère de bien des choses, mais cela est dû à la chronologie. Et d'ailleur je commence à me dire qu'il est possible d'échanger des points de vues entre musiciens appartenants à des mondes différents, mais qu'il est très difficile de se comprendre au fond, car chacun se raccroche à ce qu'il connait et le rassure, et ça c'est tout à fait normal. Surtout pour des artistes en proie au doute et à la réflèction continuellement.
Mais si vous voulez continuons ce débat ailleur, pour ne pas gêner la lecture de ceux qui veulent des renseignements techniques.
Laurent
Salut Laurent
Comme proposé, je commence un nouveau fil... je ne sais pas si le fil est bon...
Bien sûr quand on est en apprentissage, il est normal d'être encore fort rattaché à l'école (d'une part la scholastique, d'autre part l'esthétique du professeur même). Et étant étudiante (j'ai commencé de manière systèmatique il y a trois ans), j'ai encore difficile à prendre des distances. Bien sûr je ne peux aussi parler que de ce que je connais : la musique classique européenne d'une part et la musique classique d'Inde du Nord d'autre part. Déjà que les esthétiques de ces deux mouvements est à l'opposé l'une de l'autre... et ce n'est pas évident d'en trouver l'essence, encore moins l'essence commune...
Corinne - étudiante en composition classique
Mathieuuuu
Citation : le diplôme ne garantit pas l'emploi, et enseigner ne doit pas être l'activité refuge des musiciens qui ne peuvent pas en vivre.
Mais le diplôme ne sert pas qu'à enseigner. Il ouvre aussi des portes dans le monde artistique.
Citation : C'est bien dommage, on est d'accord, et un même contexte pour des musiques actuelles, non merçi.
Ok, mais ça renforce le statut précaire du musicien.
fullwood
je précisais qu'il y a debons enseignants dans les consevatoires.
Je ne vais pas rentrer dans le débat du "bon et du mauvais enseignant".
Les conservatoires évoluent.
heureusement- malgré le paradoxe naturel, conservatoire/évolution
Elle était facile celle là
Une des spécificités du système éducatif du conservatoire est la validation d'un diplôme.
L'enseignement qu'on y fait est de qualité: je ne remets pas celà en cause.
mais il existe d'autres modes de transmission , parallèles à l'approche du conservatoire qui méritent d'être développées, puisqu'elles évitent le travers d'un système parfois "rigide", et comme tu le dis- compétitif.
je suis géné par la "nécessité" d'aller au conservatoire,
et le coté "on apprend à jouer au conservatoire mieux qu'ailleurs et c'est reconnu."
et d'avoir le diplome.
c'est un terrain balisé,
mais il y en a d'autres à essayer, voire à baliser.
car parlons du fond.
le but de toute personne qui pratique la musique est d'être "musicant".
C.a.d. de communiquer aux yeux des autres sa propre musique, d'exister en étant musicien, en jouant avec des notes, des sons.
le bagage harmonique et mélodique dispensé par le conservatoire est un bagage pratique, puisqu'il permet de placer
- le support écrit comme véhicule d'un univers sonore,
- un traitement spécifique du rythme, partageable par tous les membres d'un orchestre ou d'une formation de chambre.
-un rapport entre l'interprétant et l'oeuvre interprétée.
le conservatoire nous livre une vision de ces élèments, offre un parcours pour la compréhension de la musqiue, pour poser un univers mental aux yeux des autres.
c'est un bagage devenu universel, le reflet de la domination d'une pensée de la musique: celle de la musique européenne occidentale.
Attention, je ne dis pas ça, avec mépris, c'est l'histoire...c'est comme, ça
il existe d'autres musiques aux "musicants" tout aussi qualifiés pour transmettre leur vision de ce qu'est" la musique", leur musique:
Il y a mille façons de rationnaliser l'acte musical.
Mathieuuuu
Ce qui me gène dans le domaine de la musique actuelle, c'est justement que, l'absence de structure et de cadres entraîne la promotion de musiciens souvent médiocres. Je ne peux m'empêcher de frémir lorsque j'allume la radio.
Je ne sais pas comment se débrouillent les américains, mais leur musique commerciale est toujours faite extrêmement proprement.
Lorsque j'entends Vincent Delerm, Yann Tiersen ou Carla Bruni, je suis désolé de dire que c'est mal chanté et mal interprêté.
On ne trouve pas d'équivalent en musique classique. Les musiciens qui enregistrent le font très bien.
Attention, il ne s'agit pas d'un mépris vis à vis de la musique actuelle, mais de la constatation que dans ce domaine musical, ce n'est pas la qualité et le travail qui permet la réussite. Il y a évidemment de nombreuses exceptions, mais la grande majorité de ce qui est diffusé est fait médiocrement, il faut bien le reconnaître.
Laurent Juillet
Dr Pouet
Hors sujet : Citation : Lorsque j'entends Vincent Delerm, Yann Tiersen ou Carla Bruni, je suis désolé de dire que c'est mal chanté et mal interprêté.
Je suis bien d'accord ! J'ai tendance à dire que je suis très sensible aux voix (Dianne Reeves, Cesaria Evora...) et à leur "beauté" (donc un peu aussi la technique qui permet d'avoir une bonne "colonne d'air" etc...) Cela dit ça ne m'empêche pas d'apprécier de temps en temps des gens qui ne chantent pas très bien, comme Arthur H ; pas mal à cause de sa musique sûrement... bizarre.
Il y a aussi une question qui me travaille depuis longtemps: dans "Joe le Taxi", le parolier Etienne Roda-Gil cite Yma Sumac parmi les musiciens qu'écoute Joe dans sa caisse. Etant donné la voix misérable de Vanessa ainsi que celle absolument hors normes (4 octaves de tessiture, puissance, habileté...) de Yma Sumac, est-ce qu'il a glissé ça dans la chanson pour se moquer de son interprète ?
Enfin tu es sûr qu'il n'existe pas des lampées de chanteurs ne sachant pas chanteur aux USA ? De toute façon est-ce que ça une importance ? Je crois que c'est inutile de se lamenter sur le fait qu'il existe une musique commerciale. Est-ce moins décevant si elle est techniquement correcte ? Franchement, les rares minutes où j'ai vu la starac et où les musiciens qui accompagnent sont certainement compétents, je n'ai pas trouvé que ça sauvait les arrangements dégoulinants de mauvais goût...
C'est peut-être encore plus déprimant de se dire que ces gens ont les moyens techniques de faire des trucs terribles... A la réflexion je crois que c'est mieux de se dire: ok Carla et Delerm c'est consternant, mais bon ils s'amusent à faire ce qu'ils font et ils ne pourraient pas tellement faire mieux...
Pour le diplôme, musique ou autre métier, je crois qu'il y a un fond qui reste: c'est juste une preuve simple qu'on a une maîtrise au moins minimale dans une liste de compétences liées au diplôme.
Après, doué / pas doué, passionné / pas passionné, innovant ou pas... Ca ça n'a jamais été garanti ou interdit par aucun diplôme... Vous ne croyez pas ?
Et enfin d'acccord avec Laurent: il y a une structure pour le classique, il en faudrait pour d'autres musiques. Est-ce ce que Didier Lockwood ne cherchait pas à créer de telles structures à un moment ?
Dr Pouet
Hors sujet : Je me disais un jour qu'il faudrait que je fasse une compil de mauvais chanteurs. Dernières découvertes dans l'absence de son: Amélie Simon... Mais la couronne revient à Elisa Point : l'ingé colle sûrement le micro à sa glotte pour capter quelque chose !!
Désolé, il fallait que ça sorte
fullwood
Citation : Est-ce ce que Didier Lockwood ne cherchait pas à créer de telles structures à un moment ?[
Lockwood a fait une école de jazz privée à dammaris les lys.
Un circuit déjà très balisé et utilisé.
Laurent, je ne vais pas du tout contre tes arguments
Citation : Le conservatoire est beaucoup critiqué, or à mon avis il vaudrait mieux réfléchir comment trouver une structure équivalente qui enseignerait d'autres musiques, avec leur propres codes et histoires.
Et je pense que tu diras comme moi,
que ce qui fait l'âme d'un conservatoire, ce sont avant tout des bons pédagogues.
Pas le diplôme( en plus tous l'ont).
Il n'y a pas un "système pédagogique" identique pour chaque conservatoire.
Je dirais alors: de même pour chaque "système pédagogique", que ce soit dans le cadre d'un conservatoire ou dans le cadre d'une autre structure.
Puisque la pédagogie est l'expérience, la part d'autodidactisme, eh oui!, des enseignants qui composent cette musique.
Cet autodidactisme s'identifie et se spécifie par leur approche de la pratique instrumentale, des écoutes qui ont façonné leur univers musical, des constatations effectuées après mise en jeu d'un phénomène musical.
Elles sont inhérentes à chaque musiquant, profs ou élèves.
l'autodidactisme se traduit aussi par la faculté d'observer la capacité d'exposition d'un univers musical chez un élève.
C'est le domaine de l'expérience, chez l'enseignant.
elle se traduit par la capacité de nourrir la faculté d' exposer la voix de quelqu'un d'autre que soi au sein d'un contexte musical.
Donc, la pédagogie, qui nait aussi pour une grande part, des constations que nous avons fait seul, face à la partition, ou au pc, ou au dictaphone.
Cette part de "recul" nous permettant d'élaborer une méthodologie afin d'éxécuter un dessin sonore au départ iréalisable.
Citation : Beaucoup de personne sont déçues par l'enseignement classique simplement parce que ce n'est simplement pas leur culture. Ils se dirigent vers cet enseignement par manque d'un autre enseignement, c'est tout.
Un peu pessimiste tout ça....
Mais c'est aussi parce que le monde change.
Les gens veulent tout tout de suite, et le premier réflexe c'est imiter ce qui passe à la radio pour assouvir leur désir de consommation.
"Et l'histoire de la musique, le solfège à apprendre, et tout le tralala...non merçi"
( faut voir ce que mes élèves me demandent de chanter...le mercredi c'est NRj!!! ).
Est ce que chaque pédagogie valide doit être cadré dans une structure normalisée.
(valides....mais pas par un diplôme forcément?( )
fullwood
Hors sujet :
Je ne dirais rein sur la différence de qualité entre les musiques actuelles et la daube qui passe sur
les radios, ce sont souvent des musiciens plus que qualifiés qui se cachent en pseudos et qui répondent à une offre de production alléchante- et pas forcément rémunérante...
Mathieuuuu
1 : une absence de structure publique pour enseigner les musiques actuelles (qu'on soit pour ou contre l'autocicactisme, il faudrait au moins quelques établissements pour accueillir les élèves qui souhaitent se former et ce, sans débourser des sommes folles)
2 : les élèves ont de moins en moins de patience. Plusieurs de mes élèves ont arrêté le saxophone au bout du 2ème cours. J'essayai d'expliquer à l'élève et à ses parents que nous n'avions rien vu (juste emboucher l'instrument et sortir quelques sons), et les parents me disaient que leur enfant avait beaucoup d'activités à côté (théatre, gymnastique, dessin...) et pas de temps à consacrer à l'instrument. La société évolue rapidement, tout s'accélère, mais l'apprentissage d'un instrument reste un travail assez long et qui nécessite un effort que les élèves ont de moins en moins envie de fournir (même si il y a de nombreux élèves qui ne rechignent pas, mais c'est une tendance grandissante).
3 : Le musicien a toujours sur lui une image de saltimbanque qui gagne sa vie en se faisant plaisir. C'est pourquoi de nombreuses personnes sont étonnées de devoir payer des musiciens. La frontière devient d'ailleurs de plus en plus floue entre amateurs et professionnels.
Anonyme
Marie
- < Liste des sujets
- Charte