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L'apprentissage du savoir et parcours musicaux

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Sujet de la discussion L'apprentissage du savoir et parcours musicaux
.

Citation : Message de Laurent :
"Tu sais Rainbow je suis d'accord sur tout ce que tu dis, mais je te trouve un peu trop scolaire et dur en ce qui concernne d'autres points de vues concernant l'harmonie et l'écriture. Nous avons eus apparemment plu sou moins le même parcours, et ce que j'ai remarqué c'est que si le conservatoire t'inculque un certain savoir faire et une certaine somme de connaissances, il te forme aussi le goût que tu le veuilles ou non. Et l'ésthètique classique n'est pas une loi universelle même si elle est là mère de bien des choses, mais cela est dû à la chronologie. Et d'ailleur je commence à me dire qu'il est possible d'échanger des points de vues entre musiciens appartenants à des mondes différents, mais qu'il est très difficile de se comprendre au fond, car chacun se raccroche à ce qu'il connait et le rassure, et ça c'est tout à fait normal. Surtout pour des artistes en proie au doute et à la réflèction continuellement.

Mais si vous voulez continuons ce débat ailleur, pour ne pas gêner la lecture de ceux qui veulent des renseignements techniques.



Laurent



Salut Laurent
Comme proposé, je commence un nouveau fil... je ne sais pas si le fil est bon...

Bien sûr quand on est en apprentissage, il est normal d'être encore fort rattaché à l'école (d'une part la scholastique, d'autre part l'esthétique du professeur même). Et étant étudiante (j'ai commencé de manière systèmatique il y a trois ans), j'ai encore difficile à prendre des distances. Bien sûr je ne peux aussi parler que de ce que je connais : la musique classique européenne d'une part et la musique classique d'Inde du Nord d'autre part. Déjà que les esthétiques de ces deux mouvements est à l'opposé l'une de l'autre... et ce n'est pas évident d'en trouver l'essence, encore moins l'essence commune...

Corinne - étudiante en composition classique
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191

Citation : Bonnes initiatives, mais le Rock au conservatoire...ce serait un peu " enterrer la part "éminemment autodidactique des acteurs, ainsi qu'une certaine forme de normalisation d'une musique vivante et surprenante.. 



Je comprends pas, si tu enseignes dans une école, où est l'autodidactisme?
Je ne comprends pas non plus si tu formes des pro ou des amateurs? Parce que je réagissais à une interrogation sur la formation de musiciens professionnels "non- classiques".
Les Etats-Unis ont des écoles qui délivrent des diplômes comme la Berklee School. En quoi est-ce mauvais? Est-ce l'idée d'un di^lôme qui te gêne?
192
Mais il existe tant de manières de jouer les musiques "actuelles", et tant d'approche valables.

Pas besoin d'avoir un diplôme pour enseigner, c'est ta pratique, ton travail de recherche sur ton instrument et un idiome musical qui valide aux yeux de tous tes compétences.

L'inconvénient du diplôme est qu'insidieusement,
il se crée une norme,
un programme, une validation des acquis, une sélection, bref, ce que les musiques actuelles (leur histoire, leurs valeurs) ont toujours remis en question ou combattu.

Et je tenais à rappeler qu'il n'y a pas que les conservatoires qui dispensent un enseignement de qualité.

les bons profs n'enseignent pas forcément au conservatoire,
ils peuvent être aussi seulement musiciens, ou chef d'orchestre
:clin:
et les bons musiciens ne sont pas forcément d'excellents pédagogues.

Dans mon école, c'est destiné aux amateurs, et le pourcentage d'amateurs qui pérsévère ensuite dans des écoles pré-pro est identique à celui des élèves de conservatoire.
Je ne suis pas diplomé, de quelquonque conservatoire, je suis jeune et je ne peux pas encore passer le D.E.(faute de préparation), mais mes élèves chantent, aprennent la mesure, ce que c'est qu'un cadre harmo-rythmique, la construction d'une mélodie, la technique vocale.

c'est mon approche, mes élèves la valident et les enseignants titulaires du D.E., médaillés du conservatoire ou que sais je, l'approuvent aussi.

ca fait cinq ans que j'ai commencé et je commence à en vivre.
J'aime la pédagogie, j'aime réfléchir sur l'acte du chant

Mais, je veux devenir avant tout musicien, pas prof'.

Mais on en apprend un tas de choses, en enseignant, et on apprend un tas de choses en pratiquant dans l'univers merveilleux des musiques actuelles
193

Citation : Construction des gammes : http://etiop.free.fr/gammes.htm


Je viens de jeter un oeil, ça me semble très intéressant: je l'ai imprimé pour le lire. C'est plus du traitement du signal et de la physique que de la musique, mais ça fait longtemps que je souhaitais regarder cette construction de gammes. Donc merci pour le lien !

Pour pinailler ;) ce que j'ai écrit reste exact: "dès que tu as un note avec un timbre (donc pas un bruit), ce son contient des harmoniques en rapport entier les uns des autres, c'est déjà un accord"

Une note sans timbre = une sinusoïde pure -> pas d'harmoniques...
Un timbre qui n'est pas une note = un bruit, pas de notion d'accord
une note avec un timbe -> des harmoniques, un accord...
Les harmoniques "de base" (quinte, tierce) apparaissent nettement dans la plupart des timbres. Après la construction d'une gamme, voire d'un piano, c'est effectivement plus compliqué.

Ferdy et Mathieu : vos contributions sont intéressantes également, au plaisir de vous lire...
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Le plaisir est réciproque.
:clin:

Pour jouer avec des personnes de la Berkley, je te dis franchement que ce qui les a surpris c'est que à Berkley, tu joues avant tout, et n'importe ou avec n'importe qui.0
Il ya une application in vivo de tes savoirs, dans un contexte hors cours.
Néanmoins la Berkley reste orienté jazz, puisque le jazz est aujourd'hui un peu l'autre fond commun des musiciens rock (avec le classique bien sur).

Nous savons bien qu'il existe de liens plus que ténus entre ces deux univers musicaux que sont le jazz et le classique.
Le Rock est un dérivé lointain des musiques afro-américaines, et revenues aux mains du peuple et de génies qui s'ignoraient, donc.
Certes, un génie se façonne.
Bon, je veux pas rentrer dans le débat du génie, ce serait balancer la discussion dans le pub des gentlemen (eh eh pourquoi pas?).

Mais il y a mille façons de façonner un génie.
n'étant pas génie, je façonne mon approche du chant à mon rythme.
ma pratique quotidienne, mes rencontres avec les musiciens externes, mon enseignement me confronte au langage que je construis.
Ma méthodologie s'élabore au fur et à mesure.

Celà, c'est aussi de l'autodidactisme: personne d'autre que moi ne tire les conclusions de mes constatations.
personne d'autre que moi n'élabore ma méthode: je pioche dans ceux qui ont fait pareil pour alimenter mon regard et réparer mes défauts.

Pour faire correspondre ma voix au champ musical ou elle est inscrite.
D'ou le solfège et l'harmonie, puisque je suis né de ce coté çi de la planête et que je dispose d'une quantité d'informations phénoménales ( on s'y perd d'ailleurs,

D'ou la nécessité d'acquérir une méthode - donc d'aller dans une école (ou les savoirs sont hierarchisés).

Mais nous ne sommes pas tous réceptif à une hierarchisation standardisé du savoir.
Qui n'a pas eu un jour un prof avec lequel on ne sentait pas que ça n'avançait pas.
Ce prof ne touchait pas la fibre sensible qui faisait de nous un curieux.

Mais contrairement à GGn, je puis affirmer que ces profs là, ils n'ont pas forcément tort.
195
Ce que tu dis Ferdy au sujet de Berkley c'est vrai... :bravo: ... tu as a jouer un concert le soir même qu'ils te le font savoir avec des musiciens que tu connais pas... Tu demandes les scores des pièces à jouer afin d'y jeter un coup d'oeil et on te dis qu'ils seront à ton lutrin sur le stage... hi hi hi... That's all Folks... :tourne:

Marie :coucou:
196
Et quand ils reviennet en Françe, ils sont déçus de ne pas trouver cette émulation.

car on apprend beaucoup en voyant les gens jouer et expérimenter.
Encore plus quand ils vous invitent modestement
à jouer avec eux.

La tradition orale du jazz, c'était les boeufs en club, les relevés et un rapport vraiment Maître disciple( il n'y a qu'à voir Coltrane avant Monk et coltrane après Monk).


Dis moi, Marie, toi qui vis par delà l'atlantique

la Banf school of Fine Arts, ça existe encore?
Quand tu vois les musiciens passés par là et l'émulation qui s'y est produite, ça doit être un peu comme à la Berkley, non?
197
Ce que je veux dire, c'est comment garantir à des élèves qu'ils pourront vivre de leur passion, si on ne leur donne pas une garantie minimale que constitue un diplôme? Trop souvent, les jeunes rêvent avant d'être brutalement ramenés à la réalité à cause d'un manque cruel d'argent qui les obligent à prendre un boulot qui n'a rien à vori avec la musique.
198
Le professorat n'est pas le refuge des musiciens passionnés.

:clin:

le professorat est un passage obligé dans la vie d'un musicien.
Mais ce n'est pas forcément ce à quoi tu te destines lorsques tu veux faire ta vie dans la musique.
je pense bien plutôt que la passion pour la pédagogie vient plus tard,
ce que tu veux avant tout c'est jouer, composer chercher le maximum d'endroits pour toucher le maximum de public,


Citation : Ce que je veux dire, c'est comment garantir à des élèves qu'ils pourront vivre de leur passion, si on ne leur donne pas une garantie minimale que constitue un diplôme? Trop souvent, les jeunes rêvent avant d'être brutalement ramenés à la réalité à cause d'un manque cruel d'argent qui les obligent à prendre un boulot qui n'a rien à vori avec la musique.



:bravo:
Te mettre en danger: mais c'est ça la vie de musicien!
Si tu ne te mets pas en danger, tu n'avances pas.

Ce n'est pas le musicien qui se met en danger, c'est la société qui l'entoure qui le met en danger en lui disant: gagnes du fric mon pote!

Le diplôme c'est bien, mais il y a mille et une façons de faire carrière dans la musique,

je n'ai pas de diplôme, j'ai fait des boulots qui n'ont rien à voir avec la musique (bah, oui , je suis pas rentier), mais maintenant j'en vis.

Je gagne moins qu'avant, mais je choisis mes priorités.
D'autres potes musiciens préfèrent toucher le RMI et travailler à plein temps à monter un projet viable.
Ils ont acquis un niveau musical, et des compétences d'organisations, qui leur permet de batir plus rapidement des projets viables.


Ce n'est pas le diplôme qui fait de toi un musicien à plein temps: ce sont les gens autour de toi, qui travaillent avec toi, qui t'écoutent, qui te connaissent de réputation.
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Le diplôme sanctionne un parcours. Il permet aussi aux gens de savoir qu'ils n'ont pas affaire à un rigolo. Personnellement, je trouve que ton approche est un peu utopiste.

Citation : Le professorat n'est pas le refuge des musiciens passionnés. 
 
 
 
le professorat est un passage obligé dans la vie d'un musicien. 
Mais ce n'est pas forcément ce à quoi tu te destines lorsques tu veux faire ta vie dans la musique. 
je pense bien plutôt que la passion pour la pédagogie vient plus tard, 
ce que tu veux avant tout c'est jouer, composer chercher le maximum d'endroits pour toucher le maximum de public, 


Je vois pas le rapport avec ce que je disais avant.

Citation : Te mettre en danger: mais c'est ça la vie de musicien! 
Si tu ne te mets pas en danger, tu n'avances pas. 


Parce que pour toi, étudier en conservatoire, c'est ne pas se mettre en danger? La concurrence est omniprésente à partir d'un certain niveau. Tu te mets en danger dès lors que tu joues. Le diplôme n'est pas une fin en soi. Et la reconnaissance de ce diplôme par les institutions est une véritable honte. Mais au moins, on sort de cet établissement avec quelque chose en main.

Lorsque j'ai décidé de devenir musicien, je me suis renseigné sur les études possibles. Je me suis inscrit au conservatoire qui seul me donnait un sentiment de sérieux et de rigueur. Et c'est ce qui me permet aujourd'hui de jouer du classique,du contemporain du jazz et de la variété.

J'aimerais revenir sur une anecdote qui a été citée plus haut concernant un clarinettiste incapable de jouer sans partition. Lorsque j'étais élève en classe de jazz, le prof nous encourageait à écrire des arrangements. J'en ai donc écrit un, et lorsque je l'ai amené à la classe, il y avait un musicien qui ne savait pas lire la musique. On a perdu un temps incroyable pour finalement faire une version sans lui.
200
Alors, je veux déjà te remercier pour le ton de cette conversation intéressante.
:clin:

Le diplôme sanctionne un parcours.
mais il n'ya pas qu'un parcours dans la musique.
je pense que ce qui valide encore plus ton parcours de musiciens

je disais que

Citation : Ce n'est pas le diplôme qui fait de toi un musicien à plein temps: ce sont les gens autour de toi, qui travaillent avec toi, qui t'écoutent, qui te connaissent de réputation.



c'est ainsi que sont nées les écoles, et que naissent de nouvelles pédagogies.
parce qu'il n'y a pas qu'une seule approche.
dans les musiques de tradition orale; c'est l'aptitude du maître à maitriser les fondamentaux et à en proposer une lecture qui valide son statut de maître.
il en a été ainsi pendant des siècles chez les fjembéfolla, et les musiciens indien.
ce n'était pas un diplôme qui déterminait s'ils étaient aptes à enseigner, c'est la maîtrise de leur art.

Citation : Ce que je veux dire, c'est comment garantir à des élèves qu'ils pourront vivre de leur passion, si on ne leur donne pas une garantie minimale que constitue un diplôme? Trop souvent, les jeunes rêvent avant d'être brutalement ramenés à la réalité à cause d'un manque cruel d'argent qui les obligent à prendre un boulot qui n'a rien à vori avec la musique.



le diplôme ne garantit pas l'emploi, et enseigner ne doit pas être l'activité refuge des musiciens qui ne peuvent pas en vivre.

Citation : Parce que pour toi, étudier en conservatoire, c'est ne pas se mettre en danger? La concurrence est omniprésente à partir d'un certain niveau. Tu te mets en danger dès lors que tu joues. Le diplôme n'est pas une fin en soi. Et la reconnaissance de ce diplôme par les institutions est une véritable honte. Mais au moins, on sort de cet établissement avec quelque chose en main.



C'est bien dommage, on est d'accord, et un même contexte pour des musiques actuelles, non merçi.
Je ne suis pas partisan du "faute de mieux".
J'ai commencé la musique dans une salle de répet' pourrie, et je pense que le cadre scolaire du conservatoire ne m'aurait pas poussé à en faire mon métier.
j'ai été en fac' de musicologie, et en école de jazz, poussé par ma curiosité, pas à cause d'un programme.

attention
il ya de bons enseignants en conservatoire!
ne mélangeons pas les institutions et les hommes.

et surtout: il n' y a pas que le conservatoire pour bien faire de la musique, dieu merçi...
( demandes à hariprasad chaurasia...)

Pour faire de la musique avec un contexte harmonique, c'est clair que c'est une mine d'infos.
encore faut-il que tu puisses appliquer musicalement ces infos!