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Sujet L'artiste doit-il passer par la souffrance ou s'en servir pour créer ?

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Sujet de la discussion L'artiste doit-il passer par la souffrance ou s'en servir pour créer ?
L'artiste doit-il passer par la souffrance ou s'en servir pour créer ?
Les œuvres étant empreintes de souffrance sont-elles les plus "géniales" ?
Je ne sais pas si c'est le bonne endroit ou poster mais je voyais pas ou...
Perso je pense qu'on est pas obligé de souffrir ou de se servir de la souffrance pour créer mais a vrai dire j'ai du mal a trouver des exemples...
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81
:bravo:
82

Citation : Bataille a fait partie du mouvement surréaliste.


Absolument pas.
83
Il est quand même de ceux qui s'y sont intéressé de près, comme Leiris.
Dis donc JJ, c'est pas toi qui a fait un mémoire sur Artaud ?
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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Si Si.
C'est pour ça que la souffrance et l'artiste, je connais un peu :oops2:

Citation : En 1924, l'attrait qu'exerce le surréalisme naissant sur la jeunesse est considérable. Nombreux sont les jeunes artistes et intellectuels à le rallier, parmi lesquels Michel Leiris et André Masson que Bataille vient de rencontrer et auxquels il restera durablement lié. A la différence de ces derniers, Bataille ne sera cependant jamais surréaliste.

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Tu m'étonnes...
Ouais, Leiris n'y est resté que quelques moi, mais ses écrits en portent définitivement la marque, c'est sûr.
Bon, c'est en train de se transformer en café littéraire, c'est pas pour me déplaire... :mrg:
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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Ce que je disais en début de thread, l'écriture n'est pas la même pratique que la musique. Les problèmtaiques ne sont pas les mêmes.
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Il existait une relation entre le mouvement surréaliste et G. Bataille que je ne connais pas dans les détails mais dont j'ai le souvenir qu'elle s'appuyait sur des valeurs théoriques communes. Je ne prétends pas ici faire l'histoire du mouvement surréaliste mais bien de ses bases théoriques auxquelles Bataille est plus ou moins associé.

D'après Wikipédia :

Citation : en marge des Ligues et du Front populaire, Bataille fonde le mouvement Contre-attaque qu'il dirige dans ses grandes lignes théoriques, contrairement à ce que s'est efforcé de faire croire André Breton. En effet, le "pape du surréalisme" dut être dérangé par l'importance et le crédit nouvellement accordé à une ancienne victime de la politique d'ostracisme qu'il avait appliquée jusqu'alors à ses "troupes" surréalistes.

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Popo > ouais, j'ai la chance de partager la vie d'une lettreuse, et on a souvent l'occasion de parler de ça.
ADT > il est certain que Bataille n'est pas tout à fait étranger à la chose surréaliste, même s'il n'en a pas fait partie de la même manière que Desnos, Vaché, Picabia, Char ( :aime: ), etc.
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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Artaud disait quand il était surréaliste

Citation : Nous avons moins besoin d'adeptes actifs que d'adeptes bouleversés



En disant ça, bien évidemment, il pensait à lui même. Il voulait aller plus loin que le surréalisme, et surtout, il voulait se débarrasser de l'aspect politique incarné par Breton.

Citation : il n'est pas honnête de parler du bien (au sens de ce qu'on vient d'évoquer) parce que son expérience n'est pas faite par l'artiste (a priori). Pour qu'elle soit faite, il faut que l'artiste se nie en tant que soi (difficile).


Et pourtant... Toujours concernant l'écriture
Qui l'accomplit, intégralement se retranche (Mallarmé)
Et Artaud :
Je ne conçoit pas d'oeuvre comme séparée de la vie.

Et ça ne me semble pas antinomique. L'écrivain n'est déjà plus dans son écriture. Le point de rencontre est éphémère... et primordial. Mais il reste fugace.
Ce qui n'est pas le cas dans la musique. En tout cas pas dans l'instrumentiste moderne qui, à chaque interprétation, je jette en pature, tout en en tirant une certaine jouissance.
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Il y a eu des brouilles entre Breton et Bataille, assez fortes je crois, mais bon, je ne connais pas plus que ca sa bio. Il y a eu des rapprochements intellectuels assez evidents, apres, le reste, ce sont des querelles de chapelles.

Pour revenir au sujet: meme si Bataille parle du mal dans la litterature, la maniere dont il raisonne ne me parait pas propre a la litterature. Son premier chapitre qui parle de Bronte, donc (que je ne connaissais pas par ailleurs), est base sur le fait que l'histoire d'amour y est proprement malefique; Bataille dit de son oeuvre (dont le titre m'echappe la) qu'elle va aux profondeurs du mal, et pourtant, elle ne l'a certainement jamais connu (elle a vecu seule, morte jeune, etc...). Pour Bataille, enfin dans ce bouquin, le bien est defini comme "agir pour le bien commun", "agir en pensant au futur", et le mal y est defini comme l'inverse (la jouissance instantanee de maniere simpliste).

Bronte, d'apres lui, n'a pas pu etre "habite" par ce mal, et c'est la que le lien avec la question posee originale apparait: elle a pu imaginer le mal absolu, sans le vivre d'aucune maniere. Pour Bataille, le mal est en soi de chacun, aucun statut propre a l'artiste a ce niveau la.