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Sujet L'artiste doit-il passer par la souffrance ou s'en servir pour créer ?

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Sujet de la discussion L'artiste doit-il passer par la souffrance ou s'en servir pour créer ?
L'artiste doit-il passer par la souffrance ou s'en servir pour créer ?
Les œuvres étant empreintes de souffrance sont-elles les plus "géniales" ?
Je ne sais pas si c'est le bonne endroit ou poster mais je voyais pas ou...
Perso je pense qu'on est pas obligé de souffrir ou de se servir de la souffrance pour créer mais a vrai dire j'ai du mal a trouver des exemples...
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Tu me rassures.
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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Il n'y a pas de musiques majeures ou mineures mais des bonnes et des mauvaises, non ? (en tout cas, c'était l'avis de Duke Ellington que je partage assez, sinon je n'irais pas le paraphraser :8) ). Quand j'entends la danse des canards ou à la queue leuleu ou les chansons dont s'inspire cet abruti de Patrick Sébastien, je trouve ça d'une tristesse à mourir. En fait, si je devais simplement faire une critique de chanson, je dirai qu'il n'y a pas de chansons tristes et des chansons gaies ; il y a des chansons intelligentes et d'autres cons et, je ne sais pas vous mais, perso, quand je j'entends une chanson con et que je découvre qu'elle fait un tabac, ça me rend triste. Rien n'est plus triste que la bêtise quand elle s'exporte et se vend bien, non ? Je trouve personnellement pathétique cette négation du chagrin, qu'il soit d'ados ou de personnes matures, et ce besoin de crier "allez, yop la boum, tout va bien" pour nous rappeler que si nous voulons que tout aille bien, il n'y a pas mieux à faire que d'adopter la méthode Coué. Quand j'entends "avec le temps" de Ferré, je n'ai pas envie de me tirer une balle dans la bouche. Je suis heureux, vraiment :furieux: (smiley du bonheur quand on a Patrick Sébastien dans un oeuf)
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Ce qui est bon avec Patrick Sébastien, c'est qu'on passe directement de l'idée à la réification, sans passer par la phase art. :bravo:
Dans l'usine dans laquelle j'ai bossé cet été, y avait un mec qui sifflottait toutes les nuits (et toute la nuit) 'le petit bonhomme en mousse'. J'avais une envie folle de lui balancer une pièce en ferraille à travers la gueule quand il passait à portée.

Citation : il y a des chansons intelligentes et d'autres cons et, je ne sais pas vous mais, perso, quand je j'entends une chanson con et que je découvre qu'elle fait un tabac, ça me rend triste.


Oui, je suis triste toute la journée. Quand un truc comme ça approche de mes oreilles, j'ai une combine : je me chante intérieurement un thème de jazz qui me tient à coeur. Pour moi, rien d'extraordinaire : 'Summertime' en imaginant le son de la trompette de Miles, et ça passe vite...
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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Hors sujet :

Citation : 'le petit bonhomme en mousse'



Ca, c'est au-delà de la souffrance : ça ramasse un max, mais Dieu sait quelles tortures il aura fallu infliger au gars pour arriver à pondre ça !...
L'artiste passe donc bien par la souffrance pour créer, CQFD.

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Pour reprendre la question de départ, j'ai un super exemple d'artistes qui ne semblent pas puiser leur musique dans la souffrance :
la compagnie créole !!!

peut-on leur renier un statut de musiciens, d'artistes ? non, ce qu'il font, ils le font très bien.
on peut aussi dire que leur musique diffuse de l'énergie et de la joie, plus que de la souffrance.

ensuite, que ça plaise et que ça touche, c'est une histoire de goût, d'humeur au moment de l'écoute, etc...

je ne milite pas pour la compagnie créole, puisque j'écoute en général des choses plus tristes, mais je voulais dire qu'il ne faut pas s'enfermer dans cette idée du "poéte maudit qui exprime ses maux et ceux du monde au travers de son art magnifique"...
bref, ne soyons pas réducteurs :)

je déteste l'idée que l'art soit "réservé" à ceux qui auraient "vécu des choses". Que ceux-là soient inspiré, pourquoi pas, mais sans que ca ferme la porte à tous les autres.

il faut aussi rappeller que se vouloir "artiste" reste un privilège. De la souffrance, il y en a plein le monde, des gens qui auraient de quoi raconter leurs vies, il y a en a aussi beaucoup, mais tous ne peuvent pas se permettre de prendre une plume, un papier, ou de gratouiller une guitare.
Question de contraintes, d'urgence, de priorité, de temps, de culture...

bref, relativisons :)
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Mouapi, bof... c'est en l'occurrence un assez mauvais exemple. La "Compagnie" ne sont pas des gens systématiquement gais, ne crois pas ça... Je ne dis pas en ceci qu'ils sont spécialement tristes (c'est l'humeur générale du "Pays" qu'on pourrait qualifier presque d'insouciante qui veut ça), mais bon, dans Paris à Lille ou Marseille, c'était pas forcément la grosse détente ou la grande déconne assurée, loin s'en faut...

N'imaginons pas automatiquement que des De Funès, des Sim ou encore moins des Fernandel pass(ai)ent leur temps à faire le pitre...

Les + mélancoliques, les + tristes -voire suicidaires- que j'ai rencontrés sont curieusement, précisément, souvent humoristes ou... ventriloques ! (cent fois vérifié, et je ne suis pas le seul à le dire).
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Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit :
je n'ai pas parlé de ceux qui composent le groupe, je ne sais rien sur eux. je parlais de leur style de musique !
par rapport au faux débat "musique gaie = nulle "
c'était juste un exemple, mais on peut sans doute en trouver bcp.

je voulais dire qu'il existait de vrais musiciens qui pratiquent une musique dynamique, en réaction à l'exemple qui ne citait que Laurie dans les musiques positives...
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Comme a dit lebat, des morceaux tristes sont positifs dans l'intention, ce d'une manière diffé"rente des morceaux exprimant explicitement la joie.
Moi je pense à la musique folk, au jazz swing bebop... beaucoup de thèmes vraiment pêchus et positifs, qui sont très forts émtionnellement, sauf qu'au lieu de faire pleurer, ils "excitent", ils font même rire...
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Henri Salvadore qui, comme chacun sait, n'a pas fait qu'un jardin d'hiver, a reconnu qu'il avait chanté des merdes pour faire du blé. De même, qd je parle de Patrick Sébastien, je parle de l'homme public. Je n'ai rien contre lui à titre personnel et privé où il peut parfaitement être un triste individu. Je plussoie toilb quand il dit que, très souvent, les humoristes sont des gens tristes, voire suicidaires. Le rire est souvent une soupape de sécurité indispensable pour eux. En corollaire, les gens qui pondent des oeuvres sombres sont souvent des hommes tranquilles dans leur tête, voire de vrais plaisantins.

Citation :
je déteste l'idée que l'art soit "réservé" à ceux qui auraient "vécu des choses".



Je ne crois pas que cette idée ait été soutenue ici. Il me semble qu'on avait évoqué simplement le fait qu'on ne pouvait parler honnêtement que de ce qu'on a réellement vécu. Comme je suis convaincu que peu d'artistes qui chantent le bonheur l'ait vécu réellement, j'ai tendance à les considérer comme malhonnêtes. Je me souviens d'une chanteuse qui s'exerçait à écrire des textes de chansons. Elle disait souvent des choses du genre "Quand tu as le bourdon, n'y pense pas, chante et ça passera". C'est le genre de truc qui me fait bondir à chaque fois. Je ne sais pas ce qui me retenait de lui mettre des tartes... peut-être la crainte qu'elle ne se mette alors à chanter de bonheur ? :furieux: