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Interview / Podcast

Visite et interview à la SAE de Paris - Back to school ! (Visite de la SAE Paris)

Pour fêter ses 30 ans, la SAE se paye de nouveaux locaux dans le nord de Paris. A l’occasion de la journée Portes Ouvertes, AudioFanzine se devait d'aller voir ça de plus près pour s’entretenir avec les deux têtes pensantes du projet...

Pour fêter ses 30 ans, la SAE se paye de nouveaux locaux dans le nord de Paris. A l’oc­ca­sion de la jour­née Portes Ouvertes, Audio­Fan­zine se devait d’al­ler voir ça de plus près pour s’en­tre­te­nir avec les deux têtes pensantes du projet…

Fondée en 76 par l’in­gé­nieur du son Tom Misner parce qu’il déses­pé­rait de trou­ver des gens quali­fiés suscep­tibles de l’ai­der dans son acti­vité, la SAE (School of Audio Engi­nee­ring) est aujour­d’hui une multi­na­tio­nale qui en impose : en comp­tant les 47 centres de forma­tions répar­tis sur toute la surface du globe, le groupe SAE compte en effet 80 socié­tés dont les studios profes­sion­nels 301 (celui de Sydney est notam­ment le plus gros studio de l’hé­mi­sphère sud), ou encore Neve, le légen­daire fabriquant de consoles de mixage.

Le Holly­wood français ?

Situé à la Plaine Saint-Denis, le Pôle Audio­vi­suel Nord Pari­sien est un bassin d’ac­ti­vité audio­vi­suel en deve­nir. Outre la SAE, on y trouve les studios des grandes émis­sions de télé produites par Nagui, Marc-Olivier Fogiel, Ende­mol ou Decha­vanne, mais aussi des entre­prises comme Publi­cis, cepen­dant que Luc Besson devrait enfon­cer le clou en y implan­tant ses studios de ciné­ma… A coup sûr, la meilleure façon qu’ait trouvé le 93 pour en finir avec la promis­cuité socio-écono­mique qu’on lui asso­cie depuis les années 70 …

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Evidem­ment, Paris dispose de son propre centre de forma­tion ouvert en 1993 et qui s’ap­prête à faire peau neuve, inves­tis­sant des locaux de 2000 m², aux abords de Paris. Car c’est à la Plaine Saint-Denis que l’école a élu domi­cile depuis 13 ans et c’est bien à la Plaine Saint-Denis, le futur Holly­wood à la française, qu’elle démé­nage. Lors de notre visite, le chan­tier touchait à sa fin même s’il restait encore beau­coup de choses à faire. Rien ne semble avoir toute­fois été laissé au hasard pour accueillir les 700 étudiants de la prochaine promo­tion.

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Dans un vaste bâti­ment, on trouve ainsi 9 salles de cours suréqui­pées, 9 studios d’en­re­gis­tre­ment et de post-produc­tion, tous en réseau et accé­dant à une biblio­thèque multi­mé­dia compre­nant, entre autres choses, 200 Go de sons. Pion­nière dans le multi­mé­dia, la SAE n’a pas oublié d’ins­tal­ler un studio de tour­nage multi-caméra avec blue-screen, cepen­dant que 6 stations de montage vidéos numé­riques attendent les appren­tis Coppola.

Plan­chers et murs trai­tés acous­tique­ment, matières et déflec­teurs soigneu­se­ment choi­sis en fonc­tion de la voca­tion des salles (prise d’ins­tru­ments, prise de voix, etc.) : l’en­droit a fait l’objet de toutes les atten­tions et, pour ne rien gâcher, le matos est au rendez-vous.

Si l’on trouve ça et là les inévi­tables NS10 et Behrin­ger Truth dans certaines salles, c’est bien une Neve VR et une AWS900 qui trônent dans les grands studios, en vis-à-vis d’en­ceintes Gene­lec 1030 ou 1037, ou encore des systèmes BlueSky 5.1 pour la post­prod vidéo. Les effets et trai­te­ments suivent avec un Focus­rite Liquid Chanel ici, des TC Elec­tro­nics M5000 & M2000 là, le tout étant piloté par une impres­sion­nante batte­rie de Mac G4 ou G5 tour­nant sous ProTools avec tout ce que l’in­dus­trie infor­ma­tique a pu pondre comme plug-ins de qualité depuis quelques années.

Assu­ré­ment, ça donne envie d’ap­prendre et on se demande bien aussi, à voir tant d’in­ves­tis­se­ment, comment un tel projet a pu voir le jour. Des ques­tions que nous avons posées à François Festy et Mike Bruck, les deux arti­sans de ce qui s’an­nonce comme une réus­si­te…

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La SAE Paris démé­nage !

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Comment est né le projet de la SAE Paris ? Y’a-t-il un rapport avec la créa­tion des studios de cinéma que projette d’ins­tal­ler Luc Besson à Saint Denis ?

François Festy : Ici, nous devions jusqu’ici refu­ser des étudiants pour des raisons de place. Il fallait donc nous agran­dir. Nous avons visité des choses en banlieue, mais aussi à Paris même, près de Nation, sans jamais trou­ver rien de très convain­cant. A la faveur d’un audit sur le projet d’im­plan­ta­tion de Luc Besson, les Entre­pôts et Maga­sins Géné­raux de Paris (proprié­taires de la zone) sont toute­fois parve­nus à nous faire une propo­si­tion inté­res­sante, à deux pas d’ici : 2000 m² en plein Pôle Audio­vi­suel Nord Pari­sien, de quoi rece­voir 700 étudiants au lieu de 450 que nous pouvons accueillir actuel­le­ment…

 

Quel budget repré­sente ce nouveau projet ?

Mike Bruck : Rien qu’en terme de travaux, on est aux alen­tours des 2 millions d’eu­ros, et on frise les 2,5 à 3 millions si l’on prend en compte le maté­riel. Evidem­ment, ces chiffres ne tiennent pas compte des frais d’ex­ploi­ta­tion futurs, comme la masse sala­riale.

 

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Qu’est ce qui coûte d’ailleurs le plus cher pour une école SAE en France ?

Mike : La masse sala­riale bien sûr, dans la mesure où le statut de Free­lance n’est pas aussi souple en France qu’à l’étran­ger, et la TVA surtout, car ici, comme nous sommes pas sous contrôle d’Etat, notre acti­vité de forma­tion est assi­mi­lée à un busi­ness comme un autre.

 

Pourquoi juste­ment n’êtes vous pas sous contrôle d’Etat ?

Mike : Pour préser­ver notre indé­pen­dance et notre réac­ti­vité : accep­ter un droit de regard dans nos programmes de forma­tion ou sur l’équi­pe­ment de nos insti­tuts, c’est souf­frir des lour­deurs de l’ad­mi­nis­tra­tion française et dépendre de gens qui de toutes façons n’y connaissent pas grand-chose…

 

Pourquoi avoir choisi de louer des locaux plutôt que de les ache­ter, vu que vous avez fait des travaux rela­ti­ve­ment coûteux ?

François : Nous avons un bail de 12 ans, ce qui est une durée suffi­sante pour amor­tir l’in­ves­tis­se­ment. En ache­tant, nous nous serions exposé à la diffi­culté de recon­ver­sion des locaux en cas de reven­te…

 

Comment se passe l’achat des diffé­rents maté­riels ?

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François : Nous dealons tous les achats des écoles SAE à partir de la Hollande : pour Pro Tools par exemple, notre inter­lo­cu­teur est donc Avid plutôt que Digi­de­sign France. De même pour l’achat des macs : toute la négo­cia­tion se fait avec Cuper­tino et non avec Apple France. Ce qui nous permet d’avoir des prix de gros…

Mike : Pour pour­suivre sur l’exemple Apple, sachez que rien que l’an dernier, nous avons acheté 12 000 Macs. Cela nous permet par exemple de remettre un iBook à chaque étudiant dans les centres de forma­tions alle­mands et améri­cains, et norma­le­ment, à partir d’oc­tobre en France.

 

Vous voulez direz que vous donnez des iBook !?

Mike : Tout à fait.

 

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Dispo­sez vous de réduc­tions ?

Mike : Bien évidem­ment, mais je tiens à préci­ser que nous n’avons pas de cadeaux pour autant. Nous payons le matos. Il y a toute­fois certains arran­ge­ment parfois : un déve­lop­peur ou un construc­teur peut nous confier du maté­riel ou un logi­ciel en beta test. Qu’y a-t-il de mieux, en effet, que des gens qui apprennent pour éprou­ver la soli­dité ou la stabi­lité d’un produit ? Nous l’avons fait aussi avec la Neve 88D.

 

De quels ordres peuvent être les rabais dont vous béné­fi­ciez ?

Mike : Disons que certains construc­teurs peuvent nous vendre du maté­riel à prix coûtant. Pas parce que nous sommes un bon client, mais parce que les gens que nous formons sont leurs futurs ache­teurs…

Du fait que la SAE possède Neve, comment envi­sa­gez vous la forma­tion sur des produits ‘con­cur­rents’ ?

Philippe : Sans aucune ambi­guïté. Notre but est de former des gens sur les maté­riels qu’ils vont trou­ver en dehors d’ici. Et si Neve est un stan­dard du marché, les produits SSL le sont tout autant. Il n’y a donc pas de raison que nous ne propo­sions pas à nos étudiants d’être formé là-dessus.

Mike : Nous avons d’ailleurs fait l’ac­qui­si­tion de 10 AWS récem­ment.

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En vis-à-vis des consoles Neve, SSL, et des systèmes Pro-Tools HD, on peut s’éton­ner de la présence de maté­riel Behrin­ger ou Tapco. Que pouvez-vous nous dire là-dessus ?

François : D’abord, je tiens à préci­ser que les maté­riels en ques­tion, desti­nés pour l’es­sen­tiel aux salles de classe, disposent d’un rela­ti­ve­ment bon rapport qualité/prix. Ensuite se pose une ques­tion : pourquoi j’irais propo­ser du Tube­tech à un grand débu­tant ? Je préfère qu’il fasse ses armes sur du Behrin­ger qu’il peut maltrai­ter à loisir pour apprendre les rudi­ments. Dans les auto-écoles, on n’ap­prend pas à conduire sur des Rolls Royce… Et je tiens à rassu­rer là-dessus : quand ils ont fait leurs armes, tous nos étudiants ont par la suite accès à du maté­riel de qualité, avec par exemple 90 heures de console Neve mini­mum pour chacun au cours de leur forma­tion…

 

 

La forma­tion

Quels sont les critères pour entrer à la SAE ?

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François : Offi­ciel­le­ment, tu peux diffi­ci­le­ment te passer d’un niveau bac car il y a des connais­sances à avoir en élec­tro et en maths qui sont du niveau Termi­nale Scien­ti­fique… D’une façon plus offi­cieuse, un ingé son en séance ne passe pas son temps à faire des calculs : son premier outil de travail, c’est sa culture tech­nique : savoir où placer tel micro pour prendre le son de tel instru­ment, et ça, c’est plus une affaire d’ex­pé­rience que de connais­sance scien­ti­fique. Du coup, on a certains étudiants qui n’ont pas forcé­ment la bagage suffi­sant pour comprendre les démons­tra­tions trigo­no­mé­triques sur la micro­pho­nie, mais qui compensent grâce à leur expé­rience et leur oreille. Inver­se­ment, on a des étudiants qui sortent de S ou de Maths Sup, Maths Spe parce qu’ils ont voulu tenter Louis Lumière (16 places pour 400 concur­rents) et qui ne seront pas aussi à l’aise en pratique.

Y-a-t’il des possi­bi­li­tés d’équi­va­lence avec le système scolaire clas­sique ?

Pour avoir une équi­va­lence univer­si­taire, il faut évidem­ment être titu­laire du Bac (n’im­porte lequel). Il y a ensuite un système d’ho­mo­lo­ga­tion avec l’uni­ver­sité Midd­le­sex de Londres. Par ce biais, le diplôme ‘Bache­lor of Arts’ que nous prépa­rons équi­vaut à un bac + 3, ce qui permet de faire jouer le systèmes de points ECTS recon­nus par l’Edu­ca­tion Natio­nale (notez qu’il est même possible de pour­suivre jusqu’au niveau docto­rat à la SAE). Il n’y a donc aucun problème pour complé­ter sa forma­tion au sortir d’une forma­tion SAE, et un titu­laire du Bache­lor of Arts peut tout à fait s’ins­crire dans une Fac pour complé­ter sa forma­tion au niveau maîtrise par exem­ple…

Le Système Euro­péen de Trans­fert de Crédit

La vali­da­tion inter­na­tio­nale des diplômes et des forma­tions repose, au sein de la Commu­nauté Euro­péenne, sur un système de crédits communs, appelé ECTS (Système Euro­péen de Trans­fert de Crédits – Euro­pean Credits Tran­fer System). Les crédits ECTS obte­nus sont capi­ta­li­sables et trans­fé­rables, par exemple dans le cas d’un parcours d’études à travers plusieurs établis­se­ments euro­péens.

Extrait du site http://www.edufrance.fr/

 

Y a-t-il des échanges entre les diffé­rentes écoles SAE ?

François : Effec­ti­ve­ment, on peut très bien commen­cer une forma­tion dans l’une des 47 écoles SAE pour la finir dans une autre tandis que certaines forma­tions (le jour­na­lisme notam­ment) s’ac­com­pagnent de stages en entre­prise à l’étran­ger : dans la ville où se situe une école, évidem­ment. Et quand c’est à Byron Bay, notre école phare en Austra­lie, avec ses 31 studios, sa centaine de stations indi­vi­duelles et ses 100 000 m², et son campus à l’amé­ri­caine en bord de plage, inutile de dire que la chose est plutôt agréa­ble…

En fait, il faut bien comprendre que la SAE tourne autour de 2 ou 3 idées centrales : celle de former des gens qui soient effi­caces dès leur sortie de l’école, ce qui implique des équi­pe­ments et des inter­ve­nants de qualité, mais aussi celle que nous sommes dans une indus­trie où la créa­ti­vité et la culture sont extrê­me­ment impor­tantes. Sur ce point, en dépit de cours consa­crés à la culture musi­cale, la diver­sité cultu­relle des étudiants de la SAE suffit à elle seule à s’ou­vrir à d’autres hori­zons créa­tifs. D’au­tant que la SAE a un pied dans de nombreuses parties du monde, dont le Koweit et les Emirats des Arabes Unis, les deux pays les plus occi­den­taux du Moyen Orient.

 

Vous pensez d’ailleurs vous implan­ter dans d’autres pays du monde, sur d’autres conti­nents ?

François : Ca fait partie de nos projets bien sûr, dans la limites de certains facteurs géopo­li­tiques : le premier critère pour monter une école SAE dans un pays, c’est la stabi­lité écono­mique et poli­tique de son régi­me…

Mike : Il faut savoir aussi que les chinois nous ont demandé 40 centres de forma­tions pour leur terri­toi­re… Sur ce point, nous devrions plutôt créer un grand campus capable d’ac­cueillir 3000 à 4000 étudiants.

 

Une forma­tion SAE coûte-t-elle la même chose partout ?

François : Globa­le­ment oui, même s’il y a des ajus­te­ments en fonc­tion du niveau de vie de chaque pays. Par exemple, Paris, Londres et New York sont à peu près dans les mêmes prix, à 10 % près…

 

On dit que les tarifs pratiqués par la SAE sont chers. Que peux tu dire à ce sujet ?

François : Ca m’énerve que les gens ne regardent pas les tarifs qui sont pour­tant dispo­nibles sur le net : certaines écoles offrent des forma­tions sur 3 ans à 6500 € l’an­née, quand nos forma­tions d’Eu­dio Engi­neer sont propo­sées à 10 000 € sur 12 mois en temps complet, et 8500 € sur 21 mois en temps partiel. Et préci­sons que le Bache­lor of Arts, reconnu par la Midd­le­sex Univer­sity, coûte quant à lui 8500 € + 6000 € pour 33 mois de forma­tion.

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Mike : Pour complé­ter cela, j’at­tire votre atten­tion sur le fait que l’en­sei­gne­ment public n’est pas si gratuit qu’on veut bien le dire… Un étudiant qui fait 5 ans de philo­so­phie après le bac doit se loger 5 ans, se nour­rir 5 ans, ce qui finit par coûter cher…

François : Par rapport à l’en­sei­gne­ment, les français et les anglo-saxons n’ont clai­re­ment pas la même culture : d’un côté, les français sont habi­tués à la gratuité du service public, de l’autre les anglais trouvent ça normal de payer pour apprendre. L’avan­tage de ce système, c’est qu’il a un impact non négli­geable sur le contexte et le contenu de la forma­tion : c’est vrai pour le maté­riel mais c’est aussi vrai pour les forma­teurs, car en plus de nos profes­seurs régu­liers qui dispensent des cours fonda­men­taux sur la prise de son, la micro­pho­nie, etc., la SAE s’at­tri­bue aussi les services d’in­ter­ve­nants quali­fiés, tel Jean-Pierre HALPOIX qui bosse énor­mé­ment pour le cinéma et fait de la forma­tion à l’INA pour la post­prod, mais aussi Alan Parson, DJ Muggs, Roger Nichols, Eric Shil­ling, Desmond Child qui ont vendu 200 millions de disques à eux 5.

C’est ce qui m’énerve parfois quand j’en­tends ça et là dire que la SAE est une boîte à fric : pensez vous sincè­re­ment qu’un établis­se­ment issu de l’en­sei­gne­ment public puisse vous amener Alan Parson comme ça ? Il y forcé­ment des sommes consi­dé­rables en jeu pour pouvoir propo­ser ce genre de choses…

 

Comment appro­chez vous les gens comme ça ?

François : C’est 30 ans de construc­tion Lego. Tu mets une brique après l’autre et tu lèves des oppor­tu­ni­tés comme ça. Il y a ainsi pas mal de gens qui sont passé par la SAE… José Cotto par exemple, est un étudiant de la SAE Miami et cela fait deux années consé­cu­tives qu’il gagne un Grammy Award aux Etats-Unis : meilleur produc­teur et meilleur ingé son… En France, je pour­rais aussi te citer Philippe Amir qui est l’ingé son d’IAM ou encore Martiano qui a été assis­tant du son pour Obispo pendant deux ans, ou encore Lagatta qui fait Johnny Hally­day au Stade de France.

 

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Sur la forma­tion Engi­neer, le temps partiel semble presque plus inté­res­sant que le temps plein ?

François : Ca dépend de tes objec­tifs et du temps que tu es prêt à consa­crer à ta forma­tion mais c’est vrai que ça permet de faire de l’al­ter­nance et ça te laisse du temps pour digé­rer ce que tu apprends. Et surtout, quand tu es un vrai ‘mort de faim’, tu peux faire en temps partiel beau­coup plus d’heures qu’en temps complet. Pourquoi ? Parce qu’en dehors des 5 heures hebdo­ma­daires de cours théo­riques, le reste c’est de la pratique. Et la pratique s’or­ga­nise simple­ment : tu disposes d’une carte qui permet de réser­ver un studio sur un plan­ning, en sachant que l’école est ouverte 16 heures par jour, 6 jours sur 7… S’il y a bien sûr une répar­ti­tion équi­table de ces possi­bi­li­tés de réser­va­tions, ce sont toujours les plus moti­vés qui en jouissent le plus, profi­tant de ce qu’un étudiant n’est pas venu à la séance qu’il avait pour­tant réser­vée.

Quelles sont les chances pour les diplô­més de la SAE de trou­ver ensuite un emploi ?

François : Elles sont excel­lentes pour ceux qui finissent leur forma­tion (95 %) mais il faut bien comprendre que la SAE ne mène pas qu’à la carrière, tant convoi­tée, d’in­gé­nieur du son en studio…

Si le talent et le génie ne s’ap­prennent pas, la SAE ne peut pas non plus peser sur le marché du travail dans le petit monde de l’au­dio. Tout le monde rêve de vivre de sa passion et on comprend aisé­ment que des jeunes ambi­tionnent de deve­nir ingé son plutôt que de suivre une voie de garage dans laquelle ils ne s’épa­nouissent pas. Reste que les places sont chères et que s’il y a beau­coup d’ap­pe­lés, il y a en défi­ni­tive peu d’élus. Je suis d’ailleurs assez fier du discours très clair que nous tenons à ce sujet à nos étudiants.

Les mecs viennent plein de rêve et si cette passion est un formi­dable carbu­rant pour l’ap­pren­tis­sage, elle est loin de suffire car il semble bien qu’à notre époque, la passion se trans­forme diffi­ci­le­ment en force de travail, en inves­tis­se­ment person­nel (et je ne parle pas d’ar­gent à ce niveau, mais bien d’im­pli­ca­tion, de rigueur). A la fin, seule une poignée se donnent vrai­ment les moyens de réus­sir : comme je le disais précé­dem­ment, j’ai vu des étudiants dormir devant un studio dans l’es­poir que celui qui l’avait réservé ne se poin­te­rait pas. Et c’est en géné­ral ceux-là qui réus­sis­sent…

En revanche, il faut bien comprendre que la forma­tion dispen­sée par la SAE ne conduit pas qu’aux carrières d’ingé son. Chez nombre de distri­bu­teurs ou de construc­teurs de maté­riel audio répu­tés, on trouve des gens qui sont passé par la SAE. C’est le cas chez Juke­Box, Senn­hei­ser France, Audio Addict ou encore Inno­va­son…

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