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Test de l'Akaï MPK Mini Mk3 - En rouge et noir

8/10
Award Qualité / Prix 2020
2020
Qualité / Prix
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Grandement amélioré et assorti d'un bundle logiciel bien pensé, le MPK Mini nous revient dans une troisième version : serions-nous en présence de la solution idéale pour démarrer la production instrumentale à petit prix?

Test de l'Akaï MPK Mini Mk3 : En rouge et noir

généralLe MPK Mini Mk3 est un petit clavier-contrô­leur de 318×181×44mm et 0,75kg. La version « clas­sique » reprend la robe de son prédé­ces­seur, à savoir un boîtier noir avec des flancs et une surface infé­rieure rouge du plus bel effet. Il existe égale­ment en version inté­gra­le­ment noire (jusqu’aux touches habi­tuel­le­ment blanches du clavier) ou bien blanche (avec inver­sion des couleurs du même clavier).

Le MPK Mini Mk3 est livré unique­ment avec un câble USB et un petit guide de démar­rage rapide. Au-dessus du clavier de 25 touches, on dispose de huit « Thick pads », les fameuses surfaces de frappe sensible à la vélo­cité et à l’af­ter­touch (poly­pho­nique ou par canal) qu’Akaï a déve­lop­pées à l’ori­gine pour ses MPCs. À gauche des pads, on retrouve le joys­tick qui pilote les fonc­tions de pitch bend et de modu­la­tion comme sur le modèle précé­dent.

arrièreÀ droite des pads, on retrouve égale­ment huit potards comme sur les anciens modèles, sauf qu’à la diffé­rence de ces derniers, ceux du Mk3 sont à course infi­nie et non plus à butée. L’autre grande nouveauté exté­rieure du Mini Mk3 par rapport à ses prédé­ces­seurs tient dans la présence d’un écran four­nis­sant toutes sortes d’in­for­ma­tions sur les données envoyées par les diffé­rents éléments du contrô­leur.

Enfin une dizaine de boutons pous­soirs répar­tis à gauche et en haut à droite de l’ap­pa­reil activent les diffé­rentes fonc­tions de chan­ge­ment d’oc­tave, de l’ar­pé­gia­teur, de la répé­ti­tion de note, et enfin le para­mé­trage des pads sur lequel nous revien­drons. Sur la tranche arrière, nous dispo­sons enfin d’une prise USB-B ainsi que d’une entrée pour une pédale de sustain.

Les touches noires, les touches blanches, les pads noirs

Le clavier a été revu à la hausse par rapport à la version précé­dente, mais on reste toute­fois dans un confort de jeu habi­tuel de cette gamme de prix et de ce format de mini-touches. C’est loin d’être vrai­ment désa­gréable mais l’on n’a pas non plus de sensa­tions de jeu extra­or­di­naires. Il s’agit d’un semi-lesté stan­dard, point.

Ce qui ressort en revanche très nette­ment, c’est la qualité excep­tion­nelle des pads, et ce n’est pas un hasard puisqu’il s’agit comme je le disais des pads équi­pant tous les derniers modèles de MPCs, des pads dont j’avais déjà exprimé tout le bien que j’en pensais dans mes précé­dents bancs d’es­sai. Un vrai bonheur à utili­ser, notam­ment grâce à leur épais­seur qui fait que l’on peut taper dessus allè­gre­ment sans déclen­cher l’af­ter­touch malen­con­treu­se­ment! Ce dernier ne s’ac­tive que si on le souhaite réel­le­ment par une pres­sion plus affir­mée, et révèle toute sa puis­sance dès lors que l’on active la fonc­tion de note-repeat. Mais les fonc­tions de jeu du MPK Mini 3 ne s’ar­rêtent pas là.

L’art-pégia­teur

écranOn retrouve en effet sur ce clavier l’ar­pé­gia­teur dont béné­fi­ciaient déjà les modèles précé­dents, équipé de toutes les fonc­tion­na­li­tés habi­tuelles de ce genre d’ou­til. Les notes dont les touches sont enfon­cées sur le clavier peuvent ainsi être repro­duites vers le haut, vers le bas, en aller-retour avec ou sans répé­ti­tion des notes extrêmes, dans l’ordre dans lequel les touches ont été enfon­cées ou bien de manière tota­le­ment aléa­toire. Les valeurs des durées de notes vont de la noire à la triple croche, en binaire comme en ternaire, et le niveau de swing peut être ajusté de 50 à 75%.

Comme souvent, l’ar­pège peut être main­tenu de manière arti­fi­cielle via la fonc­tion « latch », auto­ri­sant l’uti­li­sa­teur à relâ­cher le clavier pour pouvoir par exemple mani­pu­ler un autre instru­ment ou effec­tuer des modu­la­tions d’ef­fets. L’ar­pé­gia­teur peut être synchro­nisé à une source externe – par exemple MPC Beats – ou bien à l’hor­loge interne du MPK Mini. Dans ce dernier cas, on peut défi­nir le tempo via l’em­ploi de la touche « tap tempo » ou bien en modi­fiant sa valeur via un enco­deur. Chaque para­mètre de l’ar­pé­gia­teur dispose d’ailleurs de son enco­deur atti­tré, mais peut être égale­ment modi­fié via les touches du clavier. Et l’écran du MPK se charge d’in­diquer toutes les infor­ma­tions rela­tives à l’usage de l’ar­pé­gia­teur.

Tout pour la musique!

Le MPK Mini 3 est livré avec MPC Beats, la version allé­gée de la STAN maison d’Akai, MPC 2. Ce dernier offre les fonc­tion­na­li­tés suivantes : huit pistes MIDI, 2 pistes audio stéréo, 4 canaux auxi­liaires, l’en­semble très complet d’ef­fets AIR FX bundle et les instru­ments Bass­line, Elec­tric et Tube­Synth, toujours signés AIR.

MPC BeatsA part quelques rares contraintes, MPC Beats reprend toutes les carac­té­ris­tiques de fonc­tion­ne­ment de sa grande soeur. On retrou­vera donc la construc­tion de morceaux repo­sant sur l’agen­ce­ment de séquences et la gestion de l’en­semble du système repo­sant sur l’uti­li­sa­tion des pads, des Qlinks (la gestion de la majo­rité des para­mètres du logi­ciel via les enco­deurs), etc. Je vous invite à vous repor­ter au banc d’es­sai que j’avais réalisé concer­nant la MPC Live si vous souhai­tez davan­tage de détails. Depuis cette époque, le logi­ciel d’Akai a d’ailleurs encore évolué et propose des fonc­tion­na­li­tés extrê­me­ment inté­res­santes. Ainsi par exemple, à l’ins­tar d’Able­ton Live et de sa fonc­tion « Capture », MPC 2 et Beats proposent main­te­nant la fonc­tion « Retros­pec­tive Record » qui permet de conser­ver les notes MIDI que l’on vient de jouer, même si l’en­re­gis­tre­ment n’a pas été activé. On constate d’ailleurs un effort de rappro­che­ment avec la STAN alle­mande puisque l’on peut main­te­nant expor­ter des séquences indi­vi­duelles au format de Live.

Mais il me faut main­te­nant vous révé­ler une astuce qui devrait vous inté­res­ser au plus haut point. Offi­ciel­le­ment MPC Beats est donc une version bridée de MPC 2 ne propo­sant que 8 pistes MIDI et 2 pistes audio stéréo. Il existe toute­fois une astuce qui vous permet­tra de contour­ner ces limi­ta­tions.

Rappe­lons tout d’abord que le prin­ci­pal outil de créa­tion dans l’en­vi­ron­ne­ment MPC est la matrice de 16 pads. Chaque pad peut conte­nir un fichier audio (ou une note MIDI mais ce n’est pas ce qui nous inté­resse ici). Chaque piste MIDI peut elle-même conte­nir un drum rack de 16 pads multi­pliés par 8 banques, donc 128 pads. Ce qui signi­fie que chacune des pistes MIDI peut déjà faire jouer 128 fichiers audio simul­ta­né­ment. Si on multi­plie tout cela par le nombre de pistes MIDI dispo­nibles, on obtient un total de 128×8=1024 fichiers audio jouables simul­ta­né­ment, et fina­le­ment 1026 si l’on y ajoute les deux pistes audio initiales. Mais ce n’est pas tout ! En effet, dans l’en­vi­ron­ne­ment MPC, chaque pad est traité comme une piste audio indé­pen­dante et dispose donc de sa propre « tranche de console » avec volume, pano­ra­mique, solo, mute, 4 départs auxi­liaires, filtre inté­gré, enve­loppe et 4 empla­ce­ments d’in­serts chacune. On dispose donc alors virtuel­le­ment d’une console de 1026 pistes acces­sibles direc­te­ment sans néces­si­ter aucun prémixage!

Quand il y en a plus, il y en a encore !

L’offre logi­cielle ne s’ar­rête pas à MPC Beats, loin s’en faut. On a ainsi droit aux versions spéciales MPC Beats des expan­sions F9, ADSR LoFi Produ­cer collec­tion, Lania­kea Sounds Trap­Soul and LoFi Beats, MSX Soul­ful Expe­rience ainsi que divers kits de produc­tion. AIR, le déve­lop­peur des instru­ments inclus dans la STAN, nous propose en plus les VSTs Mini­Grand (piano) et Velvet (pianos élec­triques). Mais surtout, l’édi­teur nous propose le superbe Hybrid, un synthé­ti­seur très poly­va­lent fina­le­ment assez méconnu en regard du gros son qu’il propose!

Enfin pour complé­ter tout cela et plon­ger réel­le­ment dans les entrailles du contrô­leur, le MPK Mini mk3 dispose comme chacun de ses prédé­ces­seurs d’un logi­ciel de para­mé­trage dédié, ici le MPK Mini 3 Program Editor.

Les mains dans le cambouis

L’ap­pli­ca­tion repro­duit à l’écran les diffé­rents éléments d’in­ter­face du MPK Mini, à savoir le clavier, les pads, les enco­deurs, le joys­tick et l’ar­pé­gia­teur. On peut trans­po­ser le clavier dans toutes les gammes majeures (et donc par défi­ni­tion égale­ment leurs rela­tives mineures), ainsi que préré­gler son numéro d’oc­tave par défaut. Les pads peuvent être para­mé­trés selon le numéro de note, de program change ou de contrôle continu qu’ils seront censés envoyer. Les enco­deurs quant à eux ne pour­ront envoyer que des messages de contrôle continu. On pourra en revanche défi­nir indi­vi­duel­le­ment leurs numé­ros, leurs valeurs mini­male et maxi­male ainsi que la manière dont devront s’opé­rer les modu­la­tions : par l’en­voi de valeurs abso­lues ou par incré­men­ta­tion / décré­men­ta­tion.

Program EditorOn pourra aussi attri­buer un nom à chacun des enco­deurs. Le clavier, l’en­semble des pads et l’en­semble des enco­deurs pour­ront béné­fi­cier chacun d’un canal MIDI atti­tré. Le joys­tick peut être para­mé­tré pour envoyer, sur chacun des axes X et Y, soit un message de pitch bend, soit un message unique de contrôle continu, soit encore deux messages de contrôle continu. Enfin, chacun des éléments de para­mé­trage de l’ar­pé­gia­teur pourra égale­ment être pré-établi ici.

Les choix effec­tués pour­ront ainsi être sauve­gar­dés dans l’un des 8 empla­ce­ments mémoire du clavier. A titre person­nel, je me suis empressé de créer un preset de Qlinks supplé­men­taires pour palier l’ab­sence de seconde banque de potards et pouvoir ainsi faci­le­ment accé­der à la tota­lité des 16 Qlinks tradi­tion­nels de l’in­ter­face MPC. Enfin, on peut sauve­gar­der autant de presets que l’on souhaite dans l’or­di­na­teur et les rappe­ler à volonté. L’in­ter­face est extrê­me­ment claire, les connais­seurs en MAO s’y retrou­ve­ront immé­dia­te­ment et les autres pour­ront béné­fi­cier d’un mode d’em­ploi très didac­tique. Enfin, si l’on peut regret­ter l’ab­sence de certaines fonc­tions (typique­ment, les touches de trans­port!) dans l’in­ter­face physique du MPK, il est possible grâce au Program Editor de para­mé­trer jusqu’à 128 para­mètres diffé­rents sur les pads et 64 sur les enco­deurs. Il y a donc de quoi s’amu­ser, même s’il est temps à présent d’abor­der les points un peu moins réjouis­sants.


[illus­tra­tion: Droite.jpg ]

Tout n’est pas rose…

Hélas, si le mode d’em­ploi du MPK Program Editor s’avère complet, on pourra regret­ter que ce ne soit pas le cas de celui du MPK Mini mk3 qui pour l’ins­tant se limite à un simple « Quicks­tart Guide » qui ne nous donne pas beau­coup d’in­for­ma­tion. Ainsi, on peut par exemple igno­rer que si l’on n’ac­tive pas le bouton « control » dans les options de synchro MIDI de MPC Beats, on passera tota­le­ment à côté des possi­bi­li­tés de prise de contrôle des fonc­tion­na­li­tés du logi­ciel par l’in­ter­mé­diaire du MPK, et donc rater ce qui fait l’une des carac­té­ris­tiques les plus inté­res­santes de l’en­semble!

Puisque l’on parle de l’in­ter­ac­tion du clavier avec MPC Beats, on regret­tera que la confi­gu­ra­tion des potards par défaut dans le preset « MPC » ne soit pas la bonne. En effet, les enco­deurs sont para­mé­trés par défaut pour envoyer des valeurs « abso­lues », alors que les Qlinks ont été visi­ble­ment program­més dans le logi­ciel pour rece­voir des valeurs rela­tives, ce qui peut induire des sauts de valeurs ou des réponses erra­tiques de certains para­mètres.

On regret­tera égale­ment que l’écran ne four­nisse pas davan­tage d’in­for­ma­tion. En dehors de celles concer­nant l’ar­pé­gia­teur, ce dernier se contente en effet d’in­diquer le numéro de message MIDI envoyé ainsi que sa valeur. À aucun moment il n’y a de reprise des noms de para­mètres pilo­tés par exemple, ou encore des valeurs dans les unités de mesure appro­priées (db, Hz, etc…).

Il est égale­ment dommage d’avoir supprimé le bouton « sustain », même s’il a été remplacé par une prise de pédale pour la même fonc­tion. Sur un clavier de cette taille clai­re­ment imaginé pour l’em­ploi nomade, un bouton me semble plus perti­nent qu’une pédale qu’il va falloir trim­ba­ler.

On aurait égale­ment aimé retrou­ver, comme chez de nombreux appa­reils de cette gamme de prix, un petit ensemble de touches de trans­port, même s’il nous est toujours donné la possi­bi­lité de para­mé­trer certains des pads en mode « CC » pour qu’ils accom­plissent cette tâche. Ce qui m’amène à souli­gner l’in­di­gence des templates four­nis pour le « pilo­tage » des STANs autres que celle d’Akai ! Par exemple, le template prévu pour Able­ton Live se borne à contrô­ler les macros via les enco­deurs ! Pas d’ar­me­ment de piste, de déclen­che­ment de clips, d’en­re­gis­tre­ment ou de lectu­re… Je vous conseille vive­ment de vous concoc­ter vos templates par vos propres moyens via le Program Editor !

Enfin, le choix de design qui me semble le plus incom­pré­hen­sible est celui du joys­tick, déjà présent sur le modèle précé­dent. Il est évident qu’Akai a cher­ché à gagner de la place. Mais cela rend de facto la fonc­tion­na­lité « molette de modu­la­tion » inuti­li­sable, le joys­tick reve­nant par nature toujours à une posi­tion centrale. Impos­sible donc de fixer une valeur à la modu­la­tion concer­née!

Conclu­sion

Dépourvu d’une inter­face MIDI tradi­tion­nelle et d’une alimen­ta­tion auto­nome, le MPK Mini Mk3 est un petit clavier compact pensé pour le pilo­tage de logi­ciels audio exclu­si­ve­ment – et plus spéci­fique­ment de la STAN made in Akai, MPC. Cette dernière est d’ailleurs livrée gratui­te­ment avec le clavier dans une version allé­gée – MPC Beats – qui n’a rien à envier à sa grande soeur en-dehors de quelques menues contraintes et d’un nombre de pistes plus réduit, ce dernier point pouvant être contourné comme nous avons pu le voir dans cet article. On saluera égale­ment l’offre logi­cielle complète et diver­si­fiée qui achève de faire de ce contrô­leur, malgré certains défauts ergo­no­miques comme le joys­tick hérité du modèle précé­dent, un ensemble parfai­te­ment recom­man­dable pour commen­cer à produire sérieu­se­ment de la musique pour un tarif tout à fait inté­res­sant ! 

  • général
  • MPC Beats
  • écran
  • arrière
  • Droite
  • Gauche
  • Program Editor

 

Notre avis : 8/10

Award Qualité / Prix 2020
2020
Qualité / Prix
Award
  • Excellent rapport qualité-prix
  • Bonne qualité de fabrication
  • Les pads, oh oui, les pads!!
  • Le bundle logiciel
  • Intégration poussée dans MPC Beats
  • Templates décevants pour les STANs concurrentes
  • Un écran sous-utilisé
  • Certaines fonctionnalités manquantes au premier abord (fonctions de transport par ex)
  • Nécessité de passer par le Program Editor pour compenser ces manques
  • Certaines lacunes du mode d'emploi qui peuvent faire rater des fonctionnalités cruciales !

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