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Test du clavier maître Novation Launchkey Mini MK3 - Un mini qui fait le maxi ?

8/10

Cela fait de nombreuses années maintenant que Novation et Ableton entretiennent une relation qui, si elle n'a rien de vraiment officielle, n'en est pas moins constante et empreinte d'une certaine fidélité.

Test du clavier maître Novation Launchkey Mini MK3 : Un mini qui fait le maxi ?

Aujour­d’hui, le fabri­cant anglais revient avec la troi­sième itéra­tion de son petit clavier maître pensé prin­ci­pa­le­ment pour la célèbre STAN alle­mande en y incluant cette fois notam­ment une sortie MIDI physique, une prise de pédale de sustain mais surtout un arpé­gia­teur maté­riel et une fonc­tion de lecture d’ac­cords, le tout pour 99 €. Alors, tenons-nous ici le clavier maître nomade idéal pour Able­ton Live ? Qu’en est-il de la rela­tion aux autres STAN ? Le présent banc d’es­sai tentera de répondre à ces ques­tions.

Un mini bien mimi

generalLa boîte contient outre l’ap­pa­reil lui-même, un câble USB type B, une feuille de garan­tie et c’est tout. Un guide de démar­rage en PDF et un raccourci vers la page web corres­pon­dante se trou­vent… stockés à l’in­té­rieur même du Laun­ch­key, celui-ci étant détecté comme un lecteur externe lorsqu’on le relie à l’or­di­na­teur. On trou­vera un mode d’em­ploi plus détaillé sur le site de Nova­tion.

Le Laun­ch­key dispose de 25 touches et de 16 pads, toutes et tous sensibles à la vélo­cité, ainsi que de huit potards non cran­tés mais à butée et deux rubans, l’un de picth bend et l’autre de modu­la­tion. Diffé­rents boutons permettent d’ac­cé­der à toutes les fonc­tions de l’ap­pa­reil, soit  de manière directe, soit en usage conjoint avec la touche « Shift ».

À l’ar­rière, on dispose d’une prise USB de type B, une entrée pour une pédale de sustain et enfin une sortie MIDI au format mini-jack.

Mini-keys

Le Laun­ch­key Mini troi­sième du nom s’est vu doté d’une nouvelle méca­nique de clavier, et le fait est qu’il propose une qualité de jeu tout à fait hono­rable pour des mini-touches parfai­te­ment secon­dée notam­ment par une bien meilleure réponse à la vélo­cité que par le passé : il n’est plus besoin de taper comme un sourd sur le clavier pour obte­nir de hautes valeurs de vélo­cité. Les bandeaux de pitch bend et de modu­la­tion sont deve­nus main­te­nant la norme, remplaçant les fameuses molettes d’an­tan, mais c’est toujours aussi agréable d’en béné­fi­cier.

Live action

C’est bien entendu pour le contrôle d’Able­ton Live que ce clavier a été pensé à l’ori­gine. L’in­té­gra­tion dans la fameuse STAN est on ne peut plus rapide car elle est … instan­ta­née. Aucune confi­gu­ra­tion parti­cu­lière n’est néces­saire, le Laun­ch­key est immé­dia­te­ment opéra­tion­nel.

session 2Quiconque est déjà habi­tué au manie­ment de Live n’aura aucun mal à pilo­ter les fonc­tion­na­li­tés du logi­ciel acces­sibles via le dernier petit clavier-maître de Nova­tion. On navigue faci­le­ment dans la matrice de clips grâce aux flèches de direc­tion en déplaçant un cadre de sélec­tion de huit pistes. Ces dernières sont repré­sen­tées sur le clavier par chaque paire verti­cale de pads. Une première pres­sion sur l’un des deux pads permet de sélec­tion­ner une piste, une deuxième lance l’en­re­gis­tre­ment d’un clip et une troi­sième en active la relec­ture. Chaque piste est auto­ma­tique­ment armée à la sélec­tion et peut être faci­le­ment mutée, mise en solo ou bien stop­pée dans sa lecture.

Live 10 oblige, le dernier Laun­ch­key en date s’offre le luxe d’une combi­nai­son de touches dédiée à la fameuse fonc­tion­na­lité de capture MIDI appa­rue dans la dernière version du logi­ciel alle­mand. Les potards peuvent pilo­ter au choix le volume, le pano­ra­mique, le niveau d’en­voi auxi­liaire ainsi que les macros asso­ciées aux plug-ins internes de Live ou de tierce partie. Et puisque l’on cite le contrôle des plug-ins, on ne saurait trop se réjouir de la possi­bi­lité que nous offre le Laun­ch­key d’en­voyer faci­le­ment des commandes de Program Change ! Un certain nombre de fabri­cants de contrô­leurs MIDI devrait en prendre de la graine ! Mais reve­nons à nos potards. La desti­na­tion de ces derniers se choi­sit via l’usage combiné de la touche Shift et d’un pad corres­pon­dant. On notera l’exis­tence d’un mode « Custom » qui permet d’at­tri­buer libre­ment un para­mètre MIDI aux potards et aux pads du Laun­ch­key grâce à l’em­ploi du logi­ciel Compo­nents sur lequel nous revien­drons. Enfin on appré­ciera la souplesse d’uti­li­sa­tion du contrô­leur de Nova­tion qui permet, même dans ce fameux mode Custom, de navi­guer faci­le­ment entre les diffé­rentes desti­na­tions de contrôle. La recherche de cette simpli­cité semble d’ailleurs avoir réel­le­ment guidé les concep­teurs du clavier en ce qui concerne l’in­té­gra­tion avec Able­ton Live, car la mise en œuvre de toutes les fonc­tion­na­li­tés décrites ci-dessus est abso­lu­ment enfan­tine.

Harmo­nie et mélo­die

Le Laun­ch­key Mini Mk3 arrive avec deux grosses nouveau­tés par rapport à ses versions précé­dentes. Nous avons tout d’abord la fonc­tion « fixed chords ». Celle-ci permet tout simple­ment d’en­re­gis­trer la struc­ture d’un accord joué au clavier, et de repro­duire ensuite cette même struc­ture où on le souhaite, en appuyant simple­ment sur la touche de la fonda­men­tale de l’ac­cord. Très pratique pour enchaî­ner rapi­de­ment et à un seul doigt toute une série d’ac­cords de même nature. Mais la nouveauté la plus marquante est sans aucun doute l’in­té­gra­tion d’un arpé­gia­teur. Celui-ci s’avère très complet. On peut bien entendu choi­sir si l’on souhaite faire évoluer l’ar­pège vers le haut, vers le bas ou aléa­toi­re­ment mais égale­ment dans l’ordre d’en­fon­ce­ment des touches. On peut jouer sur le tempo, le swing et la durée des notes. On peut impo­ser des sché­mas ryth­miques. Les options « Mutate » et « Deviate » permettent respec­ti­ve­ment d’ajou­ter des notes aléa­toires et d’in­clure des varia­tions de rythme dans l’ar­pège. On peut étendre ce dernier sur des ampli­tudes d’une à quatre octaves. Enfin on peut obte­nir que l’ar­pège soit main­tenu même après avoir relâ­ché les touches ce qui est toujours parti­cu­liè­re­ment pratique si l’on souhaite profi­ter de ses deux mains pour appliquer des effets par exemple. On retrouve ici le même souci de simpli­cité d’em­ploi que nous avons précé­dem­ment souli­gné, chaque fonc­tion étant très faci­le­ment acces­sible par la combi­nai­son de la touche « Shift » et d’une touche du clavier corres­pon­dant à ladite fonc­tion. La modu­la­tion de la valeur de chacune d’entre elles se fait via les potards. Enfin, rappe­lons que puisqu’aussi bien la lecture d’ac­cords que l’ar­pé­gia­teur sont des fonc­tions maté­rielles incluses direc­te­ment dans le clavier et non dépor­tées de manière logi­cielle dans un ordi­na­teur, ces deux fonc­tion­na­li­tés sont parfai­te­ment utili­sables pour le contrôle d’un synthé­ti­seur hard­ware.

Voyons à présent comment nous pouvons explo­rer la bête encore plus en profon­deur.

Ça compose dur…

componentsDepuis le Circuit, Nova­tion a instauré l’ap­pli­ca­tion Compo­nents pour accé­der aux para­mètres MIDI des derniers appa­reils de sa gamme et les éditer. Cette inter­face de para­mé­trage se présente sous deux formes, soit comme un logi­ciel auto­nome télé­char­geable, soit comme une appli­ca­tion web acces­sible via un navi­ga­teur auto­ri­sant l’échange d’in­for­ma­tions MIDI tels que Chrome ou Opera.

Les templates propo­sés par défaut par Nova­tion sont au nombre de 12. Ceux-ci nous offrent des affec­ta­tions par défaut des potards et des pads permet­tant soit de pilo­ter huit para­mètres de certains des synthé­ti­seurs de la marque (Circuit, Circuit Mono Station, Peak et Summit), de la boîte à rythmes Model:Samples d’Elek­tron ou encore de la Korg Elec­tribe, soit d’af­fec­ter l’une des gammes suivantes aux pads : La majeur, Do mineur ou bien Fa# harmo­nique mineur. Cela pour­rait sembler congru mais bien évidem­ment, l’ap­pli­ca­tion nous offre la possi­bi­lité de créer nos propres templates. On peut agir ainsi sur les para­mètres pilo­tés par les pads et les potards. On notera en revanche que bien que les deux boutons de lance­ment de scène et de sélec­tion du statut de piste envoient des messages MIDI, ils ne font pas partie des contrô­leurs para­mé­trables au sein de Compo­nents. Le ruban de modu­la­tion n’est pas concerné lui non plus. 

… et parfois ça sonne faux

Et cela nous amène à évoquer les choses qui pour­raient fâcher à propos du Laun­ch­key.

arriereOn pourra tout d’abord regret­ter le peu d’op­tions que nous laisse l’ap­pli­ca­tion Compo­nents. En effet, hormis des messages d’ac­ti­va­tion de notes pour les pads et de « Control Change » pour les potards, nous ne pouvons program­mer aucun autre type de message MIDI. On pourra regret­ter égale­ment que les pous­soirs du Laun­ch­key ne soient pas para­mé­trables du tout. On aurait égale­ment aimé béné­fi­cier d’un véri­table mode de choix de gammes pour les pads, qui n’im­plique­rait pas de devoir program­mer soi-même tous les modèles de gamme autres que les trois propo­sés par défaut, et qui ne se limi­te­raient pas à deux octaves. On aurait égale­ment appré­cié pouvoir béné­fi­cier d’un réglage de la courbe de vélo­cité, même si nous avons vu que cette dernière était désor­mais mieux gérée. En ce qui concerne le clavier lui-même, on regret­tera de devoir lâcher le clavier pour modi­fier les para­mètres de l’ar­pé­gia­teur, ceux-ci s’ef­fec­tuant en main­te­nant le bouton « Arp » enfoncé.

Pour ce qui est de l’uti­li­sa­tion conjointe avec Able­ton Live, il est un peu dommage que l’on ne béné­fi­cie pas de fonc­tion­na­li­tés un peu plus avan­cées de mani­pu­la­tion des clips. On aurait aimé pouvoir les copier/coller/suppri­mer direc­te­ment à partir du contrô­leur, ce qui n’est malheu­reu­se­ment pas le cas. Toute­fois, cela peut se comprendre commer­cia­le­ment, Nova­tion n’ayant certai­ne­ment pas voulu faire d’ombre au Launch­pad Pro qui béné­fi­cie de ces fonc­tion­na­li­tés. Ce qui un peu moins pardon­nable en revanche, c’est l’im­pos­si­bi­lité de pilo­ter plus de deux envois auxi­liaires, les deux premiers.

Conclu­sion

On ne peut pas faire beau­coup de reproches au Laun­ch­key Mini au prix auquel il est vendu. On peut en effet être heureux de béné­fi­cier pour 99 € d’un clavier et de 16 pads tout à fait corrects, de 8 potards MIDI à la mani­pu­la­tion plutôt agréable et enfin d’un arpé­gia­teur maté­riel abso­lu­ment opéra­tion­nel, tout cela permet­tant de pilo­ter aussi bien des éléments logi­ciels que maté­riels. Toute­fois on pour­rait trou­ver l’in­té­gra­tion avec Able­ton Live peut-être un poil congrue, en regret­tant notam­ment les limi­ta­tions autour de la mani­pu­la­tion des clips ou du nombre de pistes de retour adres­sables. On regret­tera égale­ment le peu de diver­sité dans les types de données MIDI que Compo­nents nous permet d’af­fec­ter aux diffé­rents contrô­leurs. 

Mais au final, si l’on est un musi­cien nomade fan d’Able­ton Live et que l’on ne se forma­lise pas de ne pas trop quit­ter son écran des yeux, le Laun­ch­key Mini Mk3 s’avè­rera un compa­gnon tout à fait recom­man­dable, sans comp­ter qu’il est accom­pa­gné d’une suite logi­cielle bien four­nie.

  • general
  • session 2
  • arriere
  • components

 

Notre avis : 8/10

  • L'ergonomie générale
  • L'arpégiateur matériel
  • La sortie MIDI physique
  • La qualité des potards
  • Le bundle logiciel
  • Le prix
  • On ne se passe pas de l'ordinateur
  • Impossible de copier/coller/supprimer des clips à partir du contrôleur
  • Pas de gestion des envois auxiliaires au-delà des deux premiers
  • Le paramétrage limité des messages MIDI

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