C’est décidément l’année du Keystep chez Arturia ! Après la sortie en avril du Keystep Pro que nous avons testé ici, voici que la marque grenobloise renchérit avec un nouveau membre de la Step-family, le Keystep 37 !
Vendu sous la barre des 170 €, comment se positionne ce nouveau modèle par rapport aux deux autres appareils de la gamme, et sur quels atouts peut-il compter pour s’imposer ? Voyons cela ensemble sans plus tarder.
Vous trouverez dans la boîte du Keystep 37… le Keystep 37 bien sûr, mais également un câble USB et un suppresseur de boucle de masse. Arturia en avait déjà fourni un avec son BeatStep Pro, et l’on est absolument ravi d’en trouver une version équivalente livrée avec le présent contrôleur ! En effet ce petit module qui sépare la partie « alimentation » de la partie « données » du flux USB opère de véritables miracles et fait réellement disparaître l’infâme petit buzz médium-aigu qui ne manque jamais sinon de se faire entendre lorsque l’on utilise notamment les connexions CV. Pour le mode d’emploi, il n’existe pour l’instant qu’en anglais et peut être téléchargé sur le site du fabricant.
Le Keystep 37 mesure 550 × 147 × 35 mm pour un poids de 1,6 kg. Comme pour les autres modèles de la série, le châssis est en métal et recouvert d’une robe de plastique, ce qui confère à l’ensemble une bonne solidité générale. La qualité de finition est aussi bonne que sur le Keystep Pro, les potards sont bien ancrés et agréables à manipuler. Le tout repose sur quatre patins caoutchoutés qui maintiennent le contrôleur bien en place.
Le clavier est le même que sur le Keystep Pro, soit un semi-lesté de 37 mini-touches sensibles à la vélocité et à l’aftertouch par canal, surmonté d’une rangée de LED RGB remplissant plusieurs fonctions différentes dont nous reparlerons. À gauche on retrouve les bandeaux tactiles dévolus au pitch bend et à la modulation, surmontés des touches de changement d’octave, de la touche « hold » et enfin de la touche « shift » permettant d’atteindre et d’activer des fonctionnalités alternatives. Au-dessus de la partie du contrôleur dédiée au jeu, on trouve de gauche à droite le sélecteur de modes « Seq/Arp », un potard cranté pour choisir le numéro de séquence ou le type d’arpège, un autre pour les divisions temporelles et enfin un 3e potard – non-cranté celui-ci – pour le réglage du tempo général, ce dernier pouvant également être défini via le bouton « tap tempo » situé à sa droite, juste avant les commandes de transport habituelles. Enfin, on découvre une section qui regroupe à elle seule les principales nouveautés du Keystep 37 sur lesquelles nous reviendrons. Pour l’instant, sachez seulement qu’elle est composée d’un petit écran LCD, d’un bouton intitulé « chord » et de quatre potards non crantés. Sur la face arrière du Keystep 37, nous avons un bouton marche-arrêt, une prise pour une alimentation autonome 12V/1,5A non comprise dans le package, une prise USB/MIDI, une prise jack grand format pour la connexion d’une pédale de sustain, une entrée et une sortie MIDI, deux mini-jacks pour les connexions de synchronisation au format CV, trois sorties au même format pour le pitch, le gate et la modulation, et enfin un duo de mini-sélecteurs pour le paramétrage du comportement de synchronisation général de l’appareil. Une fente de sécurité Kensington se situe à l’autre extrémité de la tranche.
Pour le plaisir des doigts
Je l’ai déjà dit, le clavier du Keystep 37 est le même que celui du Keystep Pro. Les touches sont ici aussi au nombre de 37, ce qui a cette fois donné son nom à l’instrument. Je ne reviendrai pas sur ce type de format, j’ai déjà eu cette année au moins deux occasions de dire à quel point je le trouvais pertinent, parfait compromis entre portabilité et plaisir de jeu. Un plaisir qui se trouve d’ailleurs augmenté par le fait que la touche « hold » retrouve sa fonction d’alternative à la pédale de sustain qu’elle avait perdu sur le Keystep Pro. Parfait ! Il me semble en effet que tout clavier destiné à un usage nomade devrait bénéficier de ce genre de fonctionnalité. Mais si le modèle que nous testons actuellement fait partie de la famille des Keystep, cela signifie bien sûr qu’il est bien plus qu’un simple clavier-maître ! Intéressons-nous donc sans tarder aux principes qui régissent son fonctionnement.
Les clés de la machine
Comme les autres appareils de la gamme, le Keystep 37 est un clavier-maître dont le fonctionnement s’articule également autour d’un arpégiateur, d’un séquenceur hardware, d’un module de création d’accords et des différentes interactions entre tous ces éléments. Le modèle auquel nous nous intéressons aujourd’hui se distingue du Keystep Pro et de ses fonctionnalités pléthoriques que nous avions testées précédemment, et l’on revient à une certaine épure héritée du Keystep originel.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas le principe des Keystep, voici un petit récapitulatif. Contrairement à des séquenceurs hardware plus traditionnels ou au Keystep Pro testé précédemment, les Keysteps ne disposent en général pas de l’outil que l’on a coutume de trouver habituellement sur ce genre d’appareils, j’ai nommé la ligne de pads programmables. Comme sur son ancêtre de 2016, le Keystep 37 articule l’ergonomie de son séquenceur principalement autour de son clavier, assisté en cela par les potentiomètres situés à gauche de l’interface. Ces boutons rotatifs contrôlent respectivement le numéro de séquence ou le mode de lecture de l’arpégiateur, la division temporelle et le tempo général du projet en cours. On peut stocker et rappeler huit séquences directement depuis le contrôleur, mais en conserver autant qu’on le souhaite sur un ordinateur séparé grâce à l’application MIDI Control Center d’Arturia qui permet également de modifier l’ensemble des paramètres de l’appareil. La bascule entre le séquenceur et l’arpégiateur se fait via le sélecteur « Seq/arp ». De cette manière, l’interface nous permet de facilement passer d’un mode à l’autre, mais nous interdit par la même occasion de les mélanger. En revanche, aussi bien le séquenceur que l’arpégiateur peuvent être librement associés au mode « chords » pour autoriser toutes les libertés créatives.
Les clés de l’harmonie
Tout comme le Keystep Pro, le fonctionnement général du Keystep 37 se verra également en bonne partie influencé par le paramétrage des gammes. Celui-ci se fait directement sur le contrôleur en combinant le bouton « shift » avec les 5 dernières touches du clavier. On accède ainsi aux gammes chromatique, majeure, mineure naturelle, blues (la pentatonique mineure dont on apprécie de retrouver la note bleue de la quarte augmentée, bien vu Arturia) et enfin la gamme « user ». Cette dernière peut être définie de manière très simple en enfonçant les touches des notes que l’on souhaite lui affecter, les LED correspondantes validant visuellement les choix effectués. Enfantin ! J’aurais en revanche les mêmes réserves à formuler que pour le Keystep Pro en ce qui concerne le système de transposition automatique, mais ne brûlons pas les étapes et penchons-nous plutôt maintenant de manière individuelle sur les différents éléments du Keystep 37, en commençant par l’arpégiateur.
Dans l’ordre et le désordre
L’arpégiateur du Keystep 37 reprend globalement le mode de fonctionnement de celui du Keystep d’origine à quelques petites exceptions près. Les différents modes disponibles sont accessibles via le potard dédié. Ces modes sont au nombre de 8. Les notes des touches enfoncées peuvent ainsi être jouées vers le haut, vers le bas, en aller-retour soit en incluant la répétition des notes extrêmes ou soit en l’excluant, dans l’ordre dans lequel les touches ont été enfoncées, ou encore selon trois modes plus ou moins aléatoires : « random », « walk » et « pattern ». Le premier, totalement aléatoire, existait déjà sur le Keystep premier du nom, alors que les deux autres sont issus du Keystep Pro. Dans le mode « walk », le système choisit au hasard s’il jouera la note suivante, la précédente ou s’il rejouera la note actuelle. Dans le mode « pattern », l’arpège fonctionne selon une séquence répétitive générée aléatoirement à chaque nouvelle note jouée. Cette pseudo-séquence peut contenir jusqu’à 64 pas mais sa longueur peut être modifiée.
Des séquences par petites touches
Les véritables séquences à proprement parler sont créables et accessibles quant à elles via le mode « séquenceur » du Keystep 37. Ces séquences sont constituées de notes qui peuvent être enregistrées de deux manières différentes : soit en mode « pas-à-pas », soit via le jeu direct sur le clavier. À l’instar du Keystep d’origine et contrairement au Keystep Pro, le Keystep 37 ne dispose pas de métronome intégré, ce qui peut rendre hasardeux l’enregistrement direct du jeu au clavier sans aucune fondation rythmique préalable. Afin donc d’assurer cette dernière, je conseillerais vivement à tous les utilisateurs de poser déjà une base de séquence en enregistrement pas-à-pas, et de n’enregistrer que dans un second temps une partie jouée librement au clavier. Lors de l’utilisation de mode pas-à-pas, l’écran LCD affiche en permanence le numéro du pas actif à l’instant T. Une séquence existante pourra être augmentée de pas supplémentaires ou s’en voir retrancher les derniers jusqu’à l’effacement complet de la série. On peut stocker 8 sons par pas, et 64 pas par séquence. Ces dernières peuvent être subdivisées rythmiquement en temps, demi-, quarts et huitièmes de temps, en mode binaire ou ternaire. Le remplacement d’éventuelles notes indésirables se fera en rejouant les notes correctes par-dessus. Les notes entrées peuvent s’étendre sur plusieurs pas de séquence ou encore être jouées en mode « legato ». Cela permet, sur des synthétiseurs mono, de ne pas redéclencher l’activation des enveloppes à chaque nouvelle note entrante et donc de créer des effets de continuité intéressants. Et puisque l’on évoque les synthétiseurs monodiques, le séquenceur Keystep 37 dispose d’un mode bien pratique et spécialement dédié qui permet de transformer une séquence polyphonique en une séquence monodique dans laquelle ne sont jouées que les notes les plus basses.
Les huit séquences sauvegardées peuvent être enchaînées les unes après les autres. Le paramétrage des règles d’enchaînement se fera dans l’application MIDI Control Center. Lorsqu’une séquence sera jouée sur le Keystep 37, le clavier pourra être employé de deux manières différentes à l’instar du Keystep originel : soit pour transposer instantanément la séquence active via la fonction « transpose », soit pour jouer librement des notes par-dessus cette même séquence via la fonction « Kbd Play ». La séquence concernée sera alors lue sans être affectée par les notes jouées par-dessus via le clavier du Keystep 37, mais pourra toujours être transposée par des messages de notes provenant d’un appareil externe. Cette technique permet de conserver une grande liberté de manœuvre dans les interactions entre le jeu libre, la lecture de séquences et la transposition automatique de celles-ci. On notera que les séquences peuvent être lues avec un niveau de swing réglable par paliers fixes, via une combinaison du bouton « shift » et des touches du clavier correspondantes. Les LED indiqueront toutes les notes jouées durant la lecture de la séquence.
Accords parfaits !
Mais là où le dernier-né des claviers-contrôleurs d’Arturia se distingue réellement non seulement de ses prédécesseurs mais aussi de la concurrence actuelle, c’est au niveau de son système de création d’accords !
Bien entendu, l’appareil peut comme ses collègues de la gamme Keystep mémoriser très facilement la structure d’un accord plaqué sur le clavier pour l’appliquer automatiquement à chaque note jouée par la suite. Et plus précisément à l’image du Keystep Pro, le Keystep 37 permet d’adapter automatiquement la structure d’un accord à une gamme préalablement paramétrée, en fonction du degré de ladite gamme actuellement joué. Exemple : si la structure mémorisée est celle de Do majeur, et que la gamme paramétrée sur le Keystep 37 est également Do majeur, le clavier jouera automatiquement l’accord de Do majeur si on appuie sur Do, mais changera automatiquement de structure si l’on joue la note Ré pour produire alors un accord de Ré mineur, ce qui permettra de rester cohérent avec la gamme de Do majeur dont Ré mineur est le 2e degré.
Les LED situées au-dessus du clavier s’allument ici pour signaler toutes les notes jouées de l’accord concerné. Mais aussi puissantes que soient ces fonctions, on les trouvait déjà sur le Keystep Pro. Le Keystep 37 se démarque doublement de ce dernier. Tout d’abord, on peut déjà choisir la structure d’accord dans une banque de presets sans plus être forcément obligé de jouer l’accord lui-même sur le clavier. La marque grenobloise va toutefois beaucoup plus loin en proposant des fonctionnalités tout à fait innovantes. On peut ainsi choisir le nombre de notes pour chaque accord (jusqu’à 16), ou encore simuler différents degrés de strumming. Mais la fonction la plus étonnante à mon sens est celle qui permet de lier à la vélocité du jeu le nombre de notes de l’accord qui seront reproduites. Je vous propose d’entendre ce que cela donne dans l’exemple suivant, avec un accord de Do mineur 7 tout d’abord plaqué puis strummé. Dans les deux cas, je ne fais que simplement enfoncer la touche « Do » à des vélocités progressivement plus importantes (attention au volume !) :
Et tout ceci est bien entendu associable aux séquences ! On peut ainsi à tout moment activer le mode chords dans une séquence et modifier ses paramètres en temps réel, enrichissant ainsi considérablement la séquence présentement lue.
MIDIStep
Tous les paramètres que nous venons d’évoquer à propos du mode chords sont pilotés par les quatre potards de la nouvelle section de commande décrite dans le premier paragraphe. La nature des messages envoyés par ces potards peut être modifiée d’une simple combinaison de touches, nous donnant alors accès à 4 banques de 4 messages MIDI CC chacune. Pour chaque potard et pour chaque banque, le numéro de message CC concerné pourra être paramétré directement à partir de l’interface du contrôleur. Toutefois, pour nombre d’autres éléments que vous souhaiteriez configurer, il vous faudra vous débrouiller autrement.
On sort la clé à molette…
Comme pour tous les produits Arturia, la configuration passe par le logiciel MIDI Control Center – le seul logiciel d’ailleurs à être fourni avec l’appareil, tout comme c’était déjà le cas avec le Keystep Pro. MIDI Control Center permet d’accéder à une foule de paramètres. Certaines fonctions sont en doublon de ce que l’on peut déjà faire à partir du clavier lui-même, comme par exemple le choix du canal MIDI ou – comme nous venons de le voir – du numéro de message MIDI CC de chacun des 4 nouveaux potards lorsque ces derniers sont en mode de contrôle MIDI. Mais à ces rares exceptions près, la grande majorité des fonctions du Keystep 37 ne pourra être paramétrée que via l’application. On accédera notamment aux courbes de vélocité et d’aftertouch, à l’activation du MIDI thru, au comportement de la pédale de sustain ou du bouton « hold ». On pourra également spécifier le format des messages de synchronisation reçus et émis, le canal MIDI employé pour la transposition extérieure, le comportement d’enchaînement des séquences entre elles ou encore si les notes d’une séquence doivent être conservées ou non dans la mémoire du contrôleur lorsque ladite séquence est réduite. En ce qui concerne les connexions CV, on pourra bien sûr définir la nature du signal de pitch et de gate, la note permettant de calibrer la hauteur tonale des messages CV, la priorisation des notes lorsque plusieurs touches sont enfoncées, ainsi que l’origine du message de modulation (vélocité, aftertouch ou bandeau tactile) pour le canal MOD CV. Et enfin, on peut également paramétrer les différentes fonctions de transport.
… mais cela suffira-t-il ?
Malheureusement, dans le cas du Keystep 37, l’emploi du MIDI Control Center se heurte à un problème qui avait pourtant été réglé avec le Keystep Pro. Tant que l’appareil n’est utilisé que pour contrôler des modules matériels ou qu’il passe par une interface MIDI/USB tierce pour contrôler des logiciels, il n’y a aucun souci. En revanche, si sa connexion USB à l’ordinateur sert également de liaison MIDI, le MIDI Control Center ne reconnaîtra pas la présence de l’appareil. Vous serez donc obligé de déconnecter la liaison MIDI au sein de votre STAN à chaque fois que vous souhaiterez paramétrer votre clavier, ce qui peut s’avérer pénible à la longue. C’est d’autant plus embêtant que le Keystep 37 n’a que peu de possibilités de paramétrage embarquées et nécessite donc d’autant plus l’emploi de l’application dédiée.
Pour rester dans le domaine de la configuration, on peut également regretter qu’Arturia ait choisi de revenir à la solution des microsélecteurs pour le paramétrage du comportement de synchronisation du Keystep 37. Ce n’est pas très pratique, et j’aurais préféré à titre personnel que la marque grenobloise ait affecté ce paramétrage à une fonction supplémentaire du bouton chord et de son écran dédié, par exemple. Mais poursuivons.
On pourra également trouver dommage qu’Arturia n’ait pas choisi de reproduire sur la face supérieure du contrôleur l’impression des sérigraphies de sa connectique, comme elle l’avait fait sur le Keystep pro. Ceci n’est toutefois pas très grave sur un appareil comme celui-ci, de dimensions plus réduites et avec une connectique qui sera peut-être sujette à un nombre moins important de manipulations. En revanche, on se plaindra davantage du fait que dans la section « chord »/contrôle MIDI, les inscriptions des potards écrites en bleu et en rouge soient absolument illisibles sur leur fond noir par faible luminosité. On pourra arguer qu’elles ne sont pas si nombreuses et qu’on les connaît vite par cœur – certes. Mais il s’agit tout de même d’une petite nuisance. D’ailleurs concernant ces mêmes potards, on se demande pour quelle raison Arturia ne les a pas programmés pour qu’ils puissent bénéficier d’un accès direct aux valeurs souhaitées en combinaison avec la touche « shift », comme c’est le cas pour les potards de gauche hérités du Keystep originel. Pour en finir avec la fonction « chord », on s’étonnera que malgré la très bonne intégration globale dans le fonctionnement général de l’appareil, il ne soit toujours pas possible d’arpéger un accord automatique créé via cette fonction, l’arpégiateur ne reconnaissant pour l’instant encore que les accords « réellement » joués sur le clavier.
À présent, ceux qui connaissent mes bancs d’essai savent que nous allons maintenant évoquer les sujets plus ennuyeux. Dans le cas du Keystep 37, ils sont au nombre de deux. Le premier concerne le système automatique de transposition de gammes. Hérité du Keystep Pro, j’avais déjà signalé dans le test de ce dernier à quel point je trouvais ce système abscons. Je ne reviendrai pas en détail sur son mode de fonctionnement et j’invite ceux qui souhaitent en savoir davantage à se reporter à l’article concerné.
Mais le reproche principal que j’aurais à adresser au Keystep 37 tient en réalité à la nature même de son fonctionnement, et plus particulièrement à celui de son séquenceur. J’avais déjà émis des doutes lors du test du Keystep premier du nom quant à un système de séquençage qui n’offrait à l’époque ni repère visuel d’aucune sorte, ni la possibilité de modifier les notes séquencées sans les rejouer. Le système du Keystep 37 reprend celui de son prédécesseur quasiment tel quel, à l’exception notable toutefois qu’il ajoute l’usage des LED ainsi que la possibilité de rallonger ou de raccourcir une séquence déjà existante. Ce sont certes deux avancées par rapport aux possibilités offertes par son prédécesseur, mais nous sommes à mon sens encore loin de la simplicité d’utilisation d’un système classique à pads rétroéclairés. Même si le séquenceur du Keystep 37 propose la création de séquences pouvant atteindre les 64 pas, n’espérez pas pouvoir les créer de manière aussi intuitive et efficace qu’avec un système plus traditionnel. Et comme je l’ai déjà évoqué dans cet article, il ne vous sera pas non plus aisé de vous passer d’un repère rythmique externe.
Conclusion
Le Keystep 37 coche bien toutes les caractéristiques de la famille « Keystep », avec ses 37 mini-touches sensibles à la vélocité et à l’aftertouch par canal, ses bandeaux tactiles, sa connectique diversifiée USB/MIDI/CV, son séquenceur et son arpégiateur. Deux choses toutefois le distinguent de ses camarades. La première est l’intégration enfin d’une véritable section de contrôle MIDI CC de 4×4 potards, un nombre que même le Keystep Pro n’avait pas atteint. Mais ce qui fait véritablement sortir le Keystep 37 du lot, c’est son superbe système de création d’accords réellement innovant et qui autorise toutes sortes de folies dans le domaine.
En contrepartie, le Keystep 37 n’améliore que peu le système de séquençage du Keystep d’origine, qui continue de s’avérer un peu lourd à manipuler et peu intuitif en comparaison de séquenceurs hardware plus classiques.