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Test du Native Instruments Komplete Kontrol S mk3 - Kontrol passe à l'after...

7/10

La clavier phare de Native nous revient dans une troisième version avec un tarif singulièrement revu à la hausse. Reste à voir si tout cela se justifie...

kks1Avec le Komplete Kontrol S premier du nom sorti fin 2014, Native peut se vanter d’avoir fait évoluer le marché des claviers de contrôle pensés pour l’in­for­ma­tique musi­cale. Sans parler de l’ex­cel­lente qualité de fabri­ca­tion du clavier lui-même, c’est surtout alors le nouveau format NKS et son inté­gra­tion hard/soft qui chan­geaient la donne : depuis le clavier, on pouvait enfin recher­cher dans les dizaines de milliers de présets de la Komplete comme des instru­ments ou effets compa­tibles, et dispo­ser pour chacun de mappings prêts à l’em­ploi en même temps que de repères lumi­neux faci­li­tant le jeu comme la program­ma­tion. Bref, le clavier était plein de bonnes idées, à tel point qu’il est vite devenu une réfé­rence inté­grant quan­tité de studios ou de home studios, même si certains partis pris étaient critiqués par les utili­sa­teurs : juste 8 enco­deurs et une molette de navi­ga­tion, deux touchs­trips en guise de pitch bend et de modu­la­tion, ça semblait un peu juste pour beau­coup quand la concur­rence propo­sait quan­tité de sliders, de pads, voire de pads x/y. Et person­nel­le­ment, tout en trou­vant l’idée d’un navi­ga­teur de presets globale extrê­me­ment perti­nente, j’avoue que l’usage d’une molette qu’il fallait tour­ner, tour­ner et encore tour­ner pour faire défi­ler ces derniers me semblait bien rustique à l’heure des écrans tactiles.

kks2Arri­vée trois ans plus tard, la version mk2 s’est char­gée pour de corri­ger certains défauts sans gran­de­ment remettre la formule en ques­tion. Le pitch bend et la modu­la­tion ont enfin eu droit à de « vrais » contrôles physiques (comprendre non tactiles), la molette de défi­le­ment est deve­nue molette ET joys­tick, et on a surtout eu droit à deux écrans couleurs permet­tant non seule­ment d’af­fi­cher les para­mètres d’une façon autre­ment plus esthé­tique et convi­viale, mais aussi et surtout le navi­ga­teur de présets du logi­ciel Komplete Kontrol. Si le succès de cette seconde mouture a été au rendez-vous (dur de ne pas tomber sur un Komplete Kontrol dans la plupart des vidéos sur Youtube), bien des défauts rele­vés sur la première version sont demeu­rés toute­fois, tels que le peu de contrôles physiques offerts pour le jeu ou la navi­ga­tion toujours un tanti­net labo­rieuse en absence de tactile.

Autant dire donc que cette version mk3 est atten­due au tour­nant, non seule­ment parce qu’elle débarque six ans plus tard, mais aussi parce qu’il s’est passé bien des choses dans le domaine du clavier depuis : non seule­ment la concur­rence a sorti quelques très bons claviers, qu’il s’agisse d’Ar­tu­ria, Nova­tion ou Nektar notam­ment, mais on a même vu arri­ver des tech­no­lo­gies de rupture dans le sillage des produits Roli, comme sur le synthé Osmose d’Ex­pres­sive E dont on espère fran­che­ment qu’il sera décliné en clavier de contrôle. En outre, si le MPE s’est géné­ra­lisé dans quan­tité de logi­ciels, il semble que l’Ar­lé­sienne MIDI 2.0 soit enfin arri­vée à matu­rité !

Bref, c’est avec fébri­lité qu’on se jette sur le carton pour désha­biller le nouveau venu, dont on espère bien qu’il exau­cera nos souhaits les plus fous !

Kontrol tech­nique

Native Instruments Komplete Kontrol S49 MK3 : kks3Et le débal­lage est à la fois une bonne et une mauvaise surprise. Commençons par la bonne : le clavier est vrai­ment « beau » (autant qu’un clavier de contrôle peut l’être, hein), tout en métal noir, rehaussé de ses LED RGB, tandis que les deux petits écrans cèdent la place à un grand écran… De la qualité de tous les contrô­leurs à la fermeté du clavier, tout respire en outre la qualité, avec un feeling « haut de gamme » indu­bi­ta­ble…

Mais alors, c’est quoi la mauvaise nouvelle ? Eh bien, c’est que les connec­tiques à l’ar­rière sont les mêmes que sur le mk2 en dehors de l’adop­tion de l’USB-C mais surtout qu’il n’y a toujours pas de pads, de sliders, de pad x/y, et qu’on a même sensi­ble­ment moins de boutons sur cette nouvelle version que sur la précé­dente. Des 40 dont on dispo­sait sur la version mk2, il n’en reste que 29, soit une régres­sion assez rare dans l’évo­lu­tion d’un maté­riel. Bon, tempé­rons ce point tout de même : tout dépend de la façon dont l’er­go­no­mie a été pensée, plus de boutons n’étant pas forcé­ment, loin de là, syno­nyme de mieux…

Native Instruments Komplete Kontrol S49 MK3 : kk-nopowerOn branche donc la machine pour s’aper­ce­voir d’un autre problème : si le KK2 Mk2 pouvait être autoa­li­menté en USB, ce n’est plus forcé­ment le cas de cette version MK3, suivant la puis­sance élec­trique déli­vrée par votre prise USB (un macbook n’y suffit pas, mais un hub bran­ché sur le secteur, oui)… Sur ce point, on revient donc à l’époque de la version Mk1, sachant que cette consom­ma­tion élec­trique plus élevée s’ex­plique proba­ble­ment par les LED RGB plus présentes sur la machine (désor­mais sur les molettes de pitch bend/modu­la­tion ou cerclant la molette de navi­ga­tion), le grand écran ou peut-être aussi l’ar­ri­vée de la plus grosse nouveauté de cette version : la gestion de l’af­ter­touch poly­pho­nique. Nous y revien­drons, après être passés par la case navi­ga­tion/contrôle.

Sur l’écran noir de mes touches blan­ches…

kknavigation-instrumentQue dire des premières impres­sions ? Qu’il est bien agréable d’avoir un grand écran de bonne qualité comme celui-ci, même si ce dernier n’est toujours pas tactile et que son usage ne change pas gran­de­ment l’aperçu visuel des instru­ments qu’on y charge par rapport à ce que faisait la version MK2 : on ne dispose toujours pas de l’aperçu de l’in­ter­face réelle de l’ins­tru­ment ou de l’ef­fet que l’on charge, mais d’un « papier peint » occu­pant la moitié de l’écran à titre de décor, et de potards corres­pon­dant en dessous aux diffé­rents para­mètres, quels qu’ils soient.

Cela permet évidem­ment de rendre intui­tif l’usage des 8 enco­deurs physiques propo­sés en vis-à-vis, mais on ne peut s’em­pê­cher de penser qu’avec une telle surface d’af­fi­chage, on aurait gran­de­ment appré­cié de travailler sur les vraies inter­faces graphiques des instru­ments ou effets char­gés, comme on regrette toujours l’ab­sence de sliders pour certains contrôles, notam­ment parce qu’on peut mani­pu­ler plusieurs de ces derniers avec une seule main, chose qu’il est nette­ment moins évident à faire avec des enco­deurs rota­tifs. Avec un Komplete Kontrol S, jouer un orgue Hammond n’a plus rien à voir avec les sensa­tions de l’ori­gi­nal dont toute l’er­go­no­mie est basée sur des tirettes, par exemple.

kkonoffMais c’est aussi limi­tant sur les instru­ments orches­traux qui réclament souvent de gérer plusieurs contrô­leurs conti­nus pour gérer et la vélo­cité, et l’ex­pres­sion et le vibrato par exemple. Et c’est même contre-intui­tif lorsqu’il s’agit juste d’édi­ter des para­mètre On/Off. En tour­nant à droite on allume, à gauche on éteint : ou comment se compliquer la vie avec un simple bouton…

Native Instruments Komplete Kontrol S49 MK3 : kk-moletteEt c’est évidem­ment la même chose pour ce qui est du contrôle de la table de mixage d’une STAN : on voudrait des sliders et des potards pour gérer et le volume et le pano­ra­mique, mais il faudra tout faire avec 8 enco­deurs seule­ment. Et force est de la consta­ter : à cause de cela, on passe toujours pas mal de temps à faire défi­ler les contrôles de manière logique, certes, mais un brin fasti­dieuse tout de même. Bref, on est loin, très loin de ce que propose le model 2A de MPMidi qui vaut certes, à lui seul, le prix de ce Komplete Kontrol sans offrir ni clavier ni quan­tité de choses propres au bébé de Native, dont le système de navi­ga­tion qui lui vaut son nom.

La navi­ga­tion dans les présets ne change pas gran­de­ment elle aussi, dans la mesure où l’on retrouve toujours un système de filtres permet­tant d’écour­ter une longue liste de sons qu’il faudra, à la fin, parcou­rir à grands coups de molette. Peut-on faire de l’ex­clu­sion de filtre ? Toujours pas, hélas. Tout juste dira-t-on que la navi­ga­tion est cohé­rente, que la baisse du nombre de boutons ne se fait pas sentir, et qu’il est toujours aussi agréable de dispo­ser d’une préécoute audio d’un préset avant de le char­ger, mais que la molette n’est pas ce qui se fait de mieux pour parcou­rir de longues listes. Sans parler d’er­go­no­mie tactile, un large jogw­heel tel qu’on en trouve dans le domaine de la vidéo aurait été autre­ment plus pratique, à défaut de dispo­ser d’un clavier pour saisir une recherche.

kk-navPréci­sons-le : à présent que Kontakt a inté­gré Komplete Kontrol depuis sa version 7, la surcouche logi­cielle de Native Instru­ments n’est plus néces­saire pour ce dernier, ce qui présent certains avan­tages à l’usage. Non seule­ment, la surcouche n’alour­dira plus l’usage de Kontakt mais dans votre STAN, vous ne verrez plus des dizaines de Komplete Kontrol sur vos pistes sans savoir ce qu’ils cachent… Cette nouveauté est toute­fois hélas réser­vée au mk3, car elle passe­rait vrai­sem­bla­ble­ment par un proces­seur inté­gré pour inter­pré­ter le rendu des méta­don­nées récu­pé­rées par le clavier : point de tout cela sur le mk2 donc. Bref, voilà qui simpli­fie un tanti­net les choses pour le logi­ciel vedette de Native Instru­ments, dont les utili­sa­teurs deviennent la cible première de ce clavier, sachant que si, au-delà de Kontakt, quelques grands éditeurs ont inté­gré le format NKS (Artu­ria, East­West, U-He, AAS, Even­tide, Modartt, Waves, Xils, Unfil­te­red audio, etc.), il demeure toujours de grands absents : Spec­tra­so­nics, UVI, Vienna notam­ment ne proposent pas de support de NKS même si l’on trouve ça et là sur le web des patches pour y remé­dier…

On le notera par ailleurs, cette meilleure inté­gra­tion de Kontakt ne s’étend pas pour l’heure à Reak­tor qui néces­site toujours, quant à lui, de passer par la surcouche Komplete Kontrol… À voir si Native aura à cœur de faire évoluer ce dernier comme il l’a fait pour son sampler, et surtout quand il le fera, les déve­lop­pe­ments étant souvent longs à venir chez Nati­ve…

Mais lais­sons-la la partie contrô­leur et navi­ga­tion pour nous pencher sur ce qui consti­tue la moitié du Komplete Kontrol S mk3 : son clavier…

Un contrô­leur qui fait aussi clavier…

Native Instruments Komplete Kontrol S49 MK3 : kk-globalComme nous l’avons dit plus haut, la qualité de toucher du clavier est irré­pro­chable et donne tout son sens au terme « semi-lesté ». Sans qu’on parle du toucher lourd d’un piano réservé au modèle S 88, les touches offrent ici un poids et une résis­tance ferme tout à fait excel­lents, avec une préci­sion qui ne souffre aucun reproche à la clé. On dira d’ailleurs autant de bien des molettes de modu­la­tion et pitch bend qui, comme les enco­deurs, sont désor­mais en métal et rehaus­sées d’un éclai­rage RGB, et sont placées sous le ruban tactile plutôt qu’au-dessus comme sur la version Mk2. Ce posi­tion­ne­ment est-il plus perti­nent ? Pas néces­sai­re­ment : disons que c’est une ques­tion d’ha­bi­tude.

Ceci étant dit, comme aimait à le rappe­ler Saint-Exupéry, l’es­sen­tiel est invi­sible pour les yeux. Et si je vous dis cela, ce n’est pas tant qu’un chapeau se cache dans le boa mais que la plus grande nouveauté de ce nouveau Komplete Kontrol tient dans ce qu’il gère l’af­ter­touch poly­pho­nique. De fait, après avoir enfoncé trois touches, le clavier sera sensible aux varia­tions de pres­sion que vous pouvez appliquer sur chacune d’elles, ce qui offre bien des façons de faire des nuances dans le jeu des notes tenues, en fonc­tion de la façon dont le contrô­leur continu a été implé­menté dans l’ins­tru­ment que vous utili­sez. À n’en pas douter, c’est un vrai plus en termes d’ex­pres­si­vité comme de créa­ti­vité, même si cela ne présente d’in­té­rêt que sur un jeu plutôt lent. On se retrouve ainsi à pouvoir donner de la vie au sustain de chaque note, et grâce à la poly­pho­nie, à pouvoir créer des mouve­ments extrê­me­ment complexes…

25 % de boutons en moins mais 25 % plus cher ?

Bon, les râleurs auront raison de le souli­gner : à voir l’ex­pres­si­vité d’un Osmose, on aurait rêvé que cet after­touch poly­pho­nique s’ac­com­pagne d’un pitch bend poly­pho­nique. Mais soyons honnête, cela aurait occa­sionné une sacrée hausse du prix de la machine, l’Os­mose étant vendu trois fois plus ch… Ah non, pardon, pas trois fois plus cher vu que Native a singu­liè­re­ment augmenté le tarif de ses claviers…

kkscarbeeSi le Komplete Kontrol S49 mk2 était en effet proposé à 600 euros, ce qui n’était déjà pas rien, cette version mk3 nous arrive à… 750 euros, soit une augmen­ta­tion de 25 % du prix !

Ouch !

Alors oui, on a globa­le­ment un contrô­leur de grande qualité de fabri­ca­tion avec toujours plus de métal et moins de plas­tique, un clavier haut de gamme désor­mais sensible à l’af­ter­touch poly­pho­nique, le tout flanqué d’un grand écran en couleur et illu­miné de quan­tité de pads rétroé­clai­rés en RGB. Soit ! Mais on dispose aussi de moins de boutons, d’un écran qui ne change pas tant que ça l’er­go­no­mie de la machine et d’un nombre de contrô­leurs toujours aussi restreint : huit enco­deurs seule­ment, et toujours pas les sliders et les pads récla­més par la commu­nauté d’uti­li­sa­teurs depuis la première version. Or, si sur le registre des pads, on peut comprendre Native ne veuille pas faire d’ombre à Maschine avec ses claviers, on se dit que rien ne justi­fie l’ab­sence de sliders ou d’en­co­deurs ou potards supplé­men­tai­res… De la sorte, vous l’au­rez compris, il n’est pas si évident que ce Komplete Kontrol S49 Mk3 soit 25 % mieux que son prédé­ces­seur qui, du coup, aussi incroyable que cela puisse paraître, est peut-être son plus grand concur­rent. Essayons d’ailleurs d’y voir plus clair à l’heure des conseils d’achat.

KK pour qui, pour quoi ?

Le Komplete Kontrol S est-il le meilleur clavier de contrôle jamais produit par Native Instru­ments ? Sans l’ombre d’un doute, en consi­dé­rant l’ap­port de l’af­ter­touch poly­pho­nique et du MIDI 2.0 sur cette version. Toute­fois, comme en regard de cela, les nouveau­tés sont rares, que les vieilles lacunes demeurent et que le prix du produit fait un bond spec­ta­cu­laire, il n’est pas certain que les posses­seurs de la version Mk2 se laissent tenter par nouvelle mouture : tout dépend de la façon dont ils valo­risent l’af­ter­touch.

À l’in­ten­tion des autres, on souli­gnera qu’en dépit des défauts que nous avons mention­nés, pour la qualité globale de son clavier, l’in­ter­ac­tion pous­sée que permet le format NKS en termes de navi­ga­tion comme de jeu (mappings précon­fi­gu­rés, light­guide), le Komplete Kontrol et sa couche logi­cielle sont indu­bi­ta­ble­ment la meilleure solu­tion pour qui cherche à simpli­fier son rapport avec une multi­tude d’ins­tru­ments et d’ef­fets sans avoir à passer des heures dans un utili­taire de mapping.

Il n’en reste pas moins que l’offre de Maschine ne compense pas l’ab­sence de pads (parce qu’on veut pouvoir utili­ser des pads simple­ment sans se frap­per la surcouche logi­cielle Maschine et donc sans un paquet de boutons qui ne servent alors à rien) tandis que pilo­ter une STAN, il y a mieux, pour pilo­ter des synthés maté­riels, il y a mieux aussi, et que même pour pilo­ter des instru­ments, il y a presque aussi bien et moins cher, à commen­cer par le Komplete Kontrol S Mk2…

Conclu­sion

kksideLe Komplete Kontrol S est-il le game chan­ger qu’on atten­dait ? Non hélas, car tout en progres­sant sur quelques points comme l’af­ter­touch poly­pho­nique ou l’in­té­gra­tion de Kontakt, tout en demeu­rant un clavier au-delà de tout reproche en termes de qualité de construc­tion, il n’en exauce pas pour autant les souhaits de longue date des utili­sa­teurs : d’au­cuns voulaient des pads, des sliders, plus d’en­co­deurs, d’autres récla­maient du tactile pour simpli­fier la navi­ga­tion fasti­dieuse à la molette, d’autres encore voulaient du CV/Gate pour pilo­ter des synthés externes et rien de tout cela n’a été pris en compte. De fait, le Komplete Kontrol S Mk3 n’est certai­ne­ment pas le clavier le plus poly­va­lent du marché et ce n’est pas lui qu’on regar­dera en premier si on veut pilo­ter physique­ment sa STAN ou dispo­ser d’un outil pour un usage géné­ra­liste ou dans un home studio hard/soft…

En vis-à-vis de cela, souli­gnons toute­fois ce que sait faire le Komplete Kontrol S mk3, grâce notam­ment au format NKS, et ce qu’il permet en termes de navi­ga­tion et d’er­go­no­mie (le light­guide demeure pratique à plus d’un titre), il est le seul à le faire sur le marché, et à présent qu’il a renforcé son inté­gra­tion à Kontakt, il est un outil de choix pour ceux qui utilisent majo­ri­tai­re­ment le sampler de Native. Ça n’a rien d’éton­nant en regard de la stra­té­gie de l’édi­teur ces dernières années, mais pour ceux qui font de la musique orches­trale ou du son à l’image, pour ce type de compo­si­teurs poly­va­lents devant tout aussi bien faire du sympho­nique que du rock, de l’elec­tro, du jazz ou une hybri­da­tion de tout cela en passant par Kontakt 7, alors là, oui, c’est sans le clavier à avoir… pour peu que vous ache­tiez un jeu de sliders à côté…

Reste le sujet qui fâche : ce mk3 est 25 % plus cher que son prédé­ces­seur, sans être 25 % hélas plus perti­nent pour autant, car quan­tité d’uti­li­sa­teurs ne valo­ri­se­ront pas forcé­ment l’ajout de l’af­ter­touch par exem­ple… Du coup, la pilule a un peu de mal à passer, à plus forte raison quand Native fait la sourde oreille sur les desi­de­rata de sa commu­nauté. À ce stade, la ques­tion se pose toute­fois de savoir si, en ces temps où la réces­sion croise les problé­ma­tiques géopo­li­tiques et envi­ron­ne­men­tales, avec ce que cela implique en termes de coûts du point de vue de l’éner­gie, des ressources et des trans­ports, Native n’a pas construit le clavier dont nous rêvions, mais le clavier dont il pouvait assu­mer la construc­tion de manière suffi­sam­ment dura­ble… Voilà qui est dur à dire, sachant qu’il faudra voir les direc­tions prises par le construc­teur concer­nant son évolu­tion, comme la réac­tion des concur­rents à l’heure où le MIDI 2.0 pour­rait tout à fait, sur le papier, se poser en solu­tion alter­na­tive sur certaines capa­ci­tés du NKS (le mapping notam­ment).

Bref, vous l’au­rez compris : on se retrouve là avec un clavier haut de gamme, plus que jamais taillé pour Kontakt, mais qui peine à justi­fier son nouveau tarif face à son prédé­ces­seur par rapport à ce qu’il apporte concrè­te­ment. Et il nous tarde déjà de voir ce qu’il devien­dra en version mk4 pour savoir si Native saura de nouveau nous enchan­ter…

Notre avis : 7/10

  • Esthétique et fabrication haut de gamme
  • Le grand écran bien agréable
  • L’excellente qualité du clavier…
  • …désormais sensible à l’aftertouch polyphonique !
  • Intégration plus directe de Kontakt
  • Ergonomie globalement cohérente
  • Généralisation du RGB pour les éclairages
  • Compatible MIDI 2.0
  • Pas de réelle concurrence sur ce qu'il sait faire...
  • Tout ce qu’on aimait déjà sur le Komplete Kontrol S : le ruban tactile, les mappings NKS, la possibilité de naviguer dans les presets avec préécoute, le lightguide, la génération d’arpèges et d’accords, etc.
  • 25% plus cher malgré les 28% de boutons de moins !
  • Toujours pas de pads, de sliders ou d’encodeurs supplémentaires...
  • Sachant que ces derniers compliquent parfois certains contrôles (ON/OFF, etc.)
  • Toujours pas d’écran tactile
  • La molette, petite et crantée, rend toujours la navigation laborieuse
  • Un grand écran qui sert surtout à afficher de plus grands papiers peints...
  • Pas de joyeusetés MPE/MIDI 2 en dehors de l’aftertouch qui n’est intéressant que sur certains instruments et certains types de jeu
Intêret de la mise à jour :
Pays de fabrication : Chine

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