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Test de la Gibson SG Futura - La SG du futur ?

7/10

La Gibson du futur possède-t-elle le caractère policé de son homonyme scriptural ? Où est-ce une énième tentative de révolution respectueuse des traditions ?

La Luthe­rie du futur ?

La Futura ne propose pas que des nouveau­tés. À commen­cer par la forme SG, utili­sée par la firme améri­caine depuis plus d’un demi-siècle, mais qui a large­ment fait ses preuves en termes d’er­go­no­mie, de sono­rité et de poids. Les essences utili­sées sont typiques des Gibson actuelles, avec le tradi­tion­nel acajou pour le corps, tandis que le manche est composé d’érable surmonté de palis­sandre. Les pein­tures et vernis sont à la mode « faded », ce qui permet de voir que l’acajou sélec­tionné pour le corps est tout à fait respec­table. Contrai­re­ment au manche où le palis­sandre fait pâle figure à côté de celui équi­pant une SG stan­dard par exemple. Il faut bien justi­fier son prix plus élevé me direz-vous, et vous aurez raison (les puristes iront jusqu’à dire que le bon palis­sandre n’existe plus, alors…).

Gibson SG Futura

Mais parlons un peu plus du manche 24 cases profilé 60's, c’est-à-dire parti­cu­liè­re­ment fin pour une Gibson, tout en conser­vant un radius de 12 pouces. Les petites mains seront à la fête en posi­tion « pouce par dessus », mais aussi en posi­tion acadé­mique grâce à l’apla­tis­se­ment central dédié au pouce, mais les grandes paluches seront moins enthou­siastes et pour­ront se sentir à l’étroit. Notez égale­ment que les véri­tables frettes jumbo ne sont pas de la partie, elles se font d’ailleurs de plus en plus rares du côté de Nash­ville par les temps qui courent (snif).

Enfin, la Futura est logique­ment équi­pée d’un Min-ETune et de ses méca­niques moto­ri­sées (pour plus d’in­fos concer­nant le Min-ETune, c’est ici) tandis que l’en­semble cheva­let et cordier reste fidèle à la tradi­tion avec un Tune-O-Matic chromé. 

L’élec­tro­nique du futur ?

Gibson SG Futura

Côté élec­trique, la Futura propose un couple de capteurs réso­lu­ment modernes sous des habits vintage : un Burst­bu­cker 3 au cheva­let, déjà présent dans plusieurs modèles de la marque et surtout un P90H Side­win­der côté manche. Ce tout nouveau soap­bar garde l’es­thé­tique et les mensu­ra­tions d’un P90 tradi­tion­nel, tout en abri­tant une deuxième bobine ayant pour voca­tion de bais­ser le déno­mi­na­teur du rapport signal/bruit. Autre­ment dit, il s’agit d’un « P90 noise­less ». Les deux micros sont spli­tables à l’aide des boutons de volume par push/pull. Quant aux réglages de tona­lité, ils incombent à de tradi­tion­nels poten­tio­mètres passifs. L’en­semble est pompeu­se­ment nommé « Next gen knobs », mais rien de réel­le­ment nouveau n’est à signa­ler, tout comme pour le toggle switch et la néces­saire prise jack.

La dernière inno­va­tion concerne un petit switch trônant sur la plaque qui promet 15 déci­bels supplé­men­taires pour faire ressor­tir vos jolis soli. Et comme qui dit déci­bels supplé­men­taires dit alimen­ta­tion, une pile 9 V se loge sous la plaque arrière, avec plusieurs vis à reti­rer pour y accé­der (ce qui est tout de même bien pénible à l’usage). On remarquera au passage que la prio­rité a été donnée au bois, au détri­ment de la place dévo­lue à l’élec­tro­nique qui se retrouve bien à l’étroit dans son petit compar­ti­ment.

La fini­tion du futur ?

Gibson SG Futura

Espé­rons que ce n’est pas le cas ! Car l’exem­plaire que j’ai eu entre les mains méri­te­rait de repas­ser au contrôle qualité pour deux détails qui chagrinent lorsque l’on parle d’une pelle à 1000 € : il manque une vis sur la plaque arrière, mais surtout la plaque qui protège la table des assauts du plectre n’est pas correc­te­ment montée ou bien ce n’est pas la bonne, je n’ai pas réussi à tran­cher défi­ni­ti­ve­ment (mais je penche pour la seconde hypo­thèse). Le genre de détail qui n’est pas grave tant qu’on ne l’a pas vu, mais qui une fois décou­vert, se voit comme le nez au milieu de la figure. Heureu­se­ment, le reste est tout à fait hono­rable (avec une mention spéciale pour l’in­crus­ta­tion à la 12e case) et ces petites bêtises ne jouent en rien sur le rendu sonore.

Open (soap) bar

 

Débu­tons les festi­vi­tés avec le jeune P90H.

Futura p90 clean
00:0000:36
  • Futura p90 clean 00:36
  • Futura p90 crunch 00:25
  • Futura p90 sat 00:24
  • Futura p90s­plit clean 00:36
  • Futura p90s­plit crunch 00:25
  • Futura p90s­plit sat 00:21

Tech­nique d’en­re­gis­tre­ment

La guitare a été bran­chée en direct dans un Hugues & Kett­ner Triamp MKII raccordé à un Marshall 1960 Vintage.
Le son est ensuite capté par un Shure SM57 à gauche et un Senn­hei­ser E609 à droite, en direct dans une 01-V qui renvoie le signal dans une ProFire Light­Bridge sur un iMac sous ProTools M-Powe­red.

Sans surprise le son est chaud, vrom­bit digne­ment en crunch tout en déli­vrant une quan­tité d’ai­gus et de hauts-médiums plus impor­tante que prévue. Le son splitté est quant à lui plus surpre­nant. En effet, on se rappro­che­rait presque d’un simple bobi­nage « à la Fender », avec beau­coup d’ai­gus pour un micro aussi proche du manche.

Splitté ou non, ce micro sonne donc réso­lu­ment moderne, ce qui paraît fina­le­ment logique pour une guitare du futur, mais qui pourra décon­te­nan­cer les aficio­na­dos du P90 « à l’an­cienne ». 

Ça déchire

Passons ensuite à la posi­tion Treble pour décou­vrir comment le plus violent des Burst­bu­cker se comporte dans la Futura.

Futura Burst clean
00:0000:35
  • Futura Burst clean 00:35
  • Futura Burst crunch 00:26
  • Futura Burst sat 00:36
  • Futura Bursts­plit clean 00:36
  • Futura Bursts­plit crunch 00:26
  • Futura Bursts­plit sat 00:37
Gibson SG Futura

Le niveau de sortie est là bien plus élevé et le crunch arrive assez vite, même en son clair. Sans aller jusqu’à des extrêmes de type EMG, le Burst­bu­cker sonne à la fois lourd et précis, et les aigus cinglants et chaleu­reux à la fois, typiques de la SG, restent bien présents. Un micro rock/métal qui sera diffi­cile à faire sonner dans d’autres registres plus calmes, même s’il est split­table, car là aussi on restera dans une ambiance « qui envoie du bois », plus proche d’un micro cheva­let de Tele­cas­ter qu’autre chose.

Vous enten­drez égale­ment le boost activé au milieu des extraits satu­rés. Sa posi­tion sur la plaque, qui paraît judi­cieuse de prime abord, ne se révèle pas très pratique à l’usage. Les posses­seurs de pédales de boost n’iront donc pas revendre leur bien de sitôt. Il est à noter pour ceux qui aiment les sons sacca­dés que le bouton peut se trans­for­mer en kills­witch lorsque l’on retire la pile.

L’open (soap) bar, ça déchire

Je finis par ce qui m’a le plus plu, c’est-à-dire la posi­tion centrale avec les 2 micros à fond. Même avec les 2 micros split­tés, on obtient pas mal de présence et un carac­tère bien trempé.

Futura p+burst clean
00:0000:28
  • Futura p+burst clean 00:28
  • Futura p+burst crunch 00:27
  • Futura p+bursts­plit clean 00:28
  • Futura p+bursts­plit crunch 00:27
  • Futura p+burst sat 00:30
  • Futura p+bursts­plit sat 00:29
 

L’achat du futur ?

Cette nouvelle Gibson possède de sérieux argu­ments pour les rockeurs de toute obédience, grâce au Min-ETune bien sûr, mais aussi à ses micros spli­tables tout à fait perti­nents au rendu moderne et précis, au détri­ment d’un peu de chaleur. Si la fini­tion ne lais­sait pas à dési­rer, le millier d’eu­ros demandé pour l’ac­qué­rir pour­rait paraître ample­ment justi­fié. Ceci dit, sachant que cela peut être un cas isolé, il suffira d’al­ler en maga­sin afin de pouvoir exami­ner l’exem­plaire convoité sous toutes les coutures avant l’achat pour éviter les mauvaises surprises.

 

Notre avis : 7/10

  • Les micros polyvalents avec des splits utiles
  • Le Min-ETune
  • Le boost (utilisable en tant que killswitch)
  • Le manche 60's pour les petites mains
  • La finition
  • L’emplacement du boost
  • Le manche 60's pour les grandes mains

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