Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
FR
EN
Test écrit
Réagir

Test de la pédale Crazy Tube Circuits Mirage - Mirage : La réverbe à deux têtes !

8/10

La marque grecque Crazy Tube Circuits a dévoilé une nouvelle réverbe au format pédale dont la particularité est d’intégrer deux moteurs identiques, promettant de belles escapades musicales. Découvrons cela ensemble.

Test de la pédale Crazy Tube Circuits Mirage : Mirage : La réverbe à deux têtes !

Mirage : une réverbe numé­rique « boutique »

faceCrazy Tube Circuits n’est peut-être pas la marque dite « boutique » à laquelle on pense en premier lorsqu’il s’agit de pédales de réverbe numé­rique. Pour­tant, la Mirage affiche une fiche tech­nique suffi­sam­ment origi­nale pour qu’on s’y attarde.

Au débal­lage, on découvre une pédale au boîtier en acier dont les dimen­sions restent tout à fait conte­nues : 12,3×9,7×5,4 cm pour un poids de 460 grammes. La face prin­ci­pale présente des réglages dispo­sés « en miroir », indiquant clai­re­ment que nous avons affaire non pas à une, mais à deux réverbes iden­tiques offrant les mêmes possi­bi­li­tés sonores.

Chaque section propose les mêmes poten­tio­mètres : VOLUME, MIX, SWELL, EXCITE et VOICE. S’ajoutent à cela trois boutons-pous­soirs : SHIFT, ASSIGN et IND SW/R1 XF. La pédale dispose égale­ment de deux foots­witches accom­pa­gnés de leurs LED, offrant deux modes de fonc­tion­ne­ment sur lesquels nous revien­drons un peu plus loin.

Sur la tranche gauche, on trouve une entrée R2 XF, desti­née à accueillir une pédale d’ex­pres­sion dédiée à la seconde réverbe. Sur la tranche supé­rieure, les entrées et sorties peuvent donner un léger tour­nis au premier regard en raison de leurs doubles étiquettes : OUT1/SEND, IN1/MASTER, IN2/RETURN et OUT2/MASTER. Cette orga­ni­sa­tion reflète la grande flexi­bi­lité des bran­che­ments possibles.

  • connectique
  • connectique2

La Mirage peut ainsi s’uti­li­ser en stéréo, avec chaque réverbe sur un canal (voire sur deux ampli­fi­ca­teurs diffé­rents), mais aussi en série, par exemple dans la boucle d’ef­fet d’un ampli. Il est égale­ment possible d’in­sé­rer une pédale externe dans la boucle inté­grée de la Mirage, ce qui ouvre encore davan­tage de pers­pec­tives créa­tives.

Côté alimen­ta­tion, la pédale n’est pas livrée avec son bloc secteur, mais requiert une alimen­ta­tion clas­sique en 9 V DC pour une consom­ma­tion de 210 mA, ce qui reste tout à fait stan­dard pour un effet de ce type.

Enfin, la Mirage est fabriquée en Grèce, et la qualité d’as­sem­blage se révèle excel­lente. Le boîtier inspire confiance, les poten­tio­mètres offrent une légère résis­tance agréable à la rota­tion, et les foots­witches semblent conçus pour durer. S’il fallait formu­ler une réserve, ce serait du côté de l’er­go­no­mie visuelle : les poten­tio­mètres blancs avec capu­chons « alumi­nium brossé » affichent leur posi­tion via une petite excrois­sance blanche/noire, peu lisible sur le fond bleu foncé de la pédale.

Son prix de vente constaté au moment de la rédac­tion de ce test est de 325 euros.

Banques, algo­rithmes et contrôles : comment pilo­ter les 2 réverbes

La prise en main de la Mirage mérite qu’on jette un petit coup d’œil au manuel dispo­nible sur le site de la marque pour appré­hen­der ses diverses subti­li­tés. Au premier abord, je n’étais pas certain de bien comprendre toutes les possi­bi­li­tés offertes par la pédale.

face2La Mirage dispose de deux banques de huit algo­rithmes chacune. C’est le bouton SHIFT qui permet de navi­guer entre les deux banques, tandis que le poten­tio­mètre VOICE sert à choi­sir l’al­go­rithme.

La première banque regroupe des réverbes que l’on pour­rait quali­fier de « réalistes », avec les grands clas­siques que l’on souhaite toujours retrou­ver sur une pédale de ce type : Plate, Cathe­dral, Hall, Room, Spring, Sprin­gier, Inchin­down et Gated.

La seconde banque nous emmène dans un univers plus auda­cieux, certains diraient expé­ri­men­tal, avec les algo­rithmes suivants : Up Shim­mer, Down Shim­mer, Dual Shim­mer, Pitch Shim­mer, Repea­ter, Modu­verb, Frozen Hall et Infi­nite.

Comme évoqué précé­dem­ment, on peut donc opter pour une réverbe clas­sique — par exemple une Hall en stéréo — ou, au contraire, explo­rer des terrains bien plus sophis­tiqués en combi­nant deux algo­rithmes, que ce soit en stéréo ou en série. Dans ces condi­tions, vous imagi­nez aisé­ment que les possi­bi­li­tés sont nombreuses et que l’on peut passer d’agréables heures à expé­ri­men­ter des combi­nai­sons inat­ten­dues.

Le bouton ASSIGN permet de déter­mi­ner quel para­mètre — SWELL ou EXCITE — sera contrôlé via le foots­witch de droite pour la première réverbe (à condi­tion que le bouton R1 XF soit activé), ou via une pédale d’ex­pres­sion bran­chée sur la prise R2 XF mention­née plus haut.

Autre­ment dit, les foots­witches offrent deux modes de fonc­tion­ne­ment :

  1. Acti­va­tion/désac­ti­va­tion indé­pen­dante de chacune des réverbes lorsque le bouton R1 XF n’est pas actif et se trouve sur la posi­tion IND SW.
  2. Acti­va­tion/désac­ti­va­tion simul­ta­née des deux réverbes à l’aide du foots­witch gauche, pendant que celui de droite contrôle la modu­la­tion du para­mètre SWELL ou EXCITE.

intérieurVous l’au­rez compris, la pédale n’est pas réel­le­ment compliquée à utili­ser, mais sa présen­ta­tion n’est pas la plus intui­tive lorsqu’on la découvre. D’au­tant plus que Crazy Tube Circuits a eu la bonne idée de cacher quelques réglages impor­tants à l’in­té­rieur du boîtier.

Il faudra donc dévis­ser la plaque infé­rieure pour accé­der à de petits switchs internes permet­tant de sélec­tion­ner le type de bypass (True ou Tails, pour lais­ser la réverbe se dissi­per lorsqu’elle est coupée). C’est égale­ment à cet endroit qu’on active le mode « mono to stereo » (MISO) ou encore le mode « Kill Dry » (KD).

Alors, certes, c’est génial de pouvoir agir sur ces para­mètres, qui trou­ve­ront sans aucun doute leur utilité, mais je reste person­nel­le­ment peu convaincu par le fait de devoir dégra­fer la pédale de mon pedal­board puis reti­rer la plaque infé­rieure pour chan­ger un mode de fonc­tion­ne­ment. Dans un monde idéal, de petits switchs acces­sibles sur la tranche de la Mirage auraient offert une solu­tion bien plus confor­table.

En somme, je reste mitigé sur l’er­go­no­mie géné­rale de la Mirage, ce qui n’en­lève rien à l’am­pli­tude de ses possi­bi­li­tés et, comme nous allons le voir, à la qualité sonore qu’elle est capable de déli­vrer.

En test : qualité sonore, exemples et limites (pas de MIDI)

Je commence mon tour du proprié­taire en me concen­trant sur la première banque de la Mirage, dont je vous laisse écou­ter quelques extraits dans la confi­gu­ra­tion « MISO », autre­ment dit : entrée mono dans la pédale, sortie stéréo vers la carte son.

1 – Double Cathe­dral
00:0000:49
  • 1 – Double Cathe­dral00:49
  • 2 – Double Hall00:31
  • 3 – Plate + Cathe­dral01:16
  • 4 – Double Sprin­gier00:21

Le rendu sonore de cette réverbe au format pédale est vrai­ment convain­cant. J’ai été parti­cu­liè­re­ment séduit par les modes Cathe­dral et Plate, surtout lorsqu’ils sont combi­nés (exemple 3). Natu­rel­le­ment, pour les besoins du test, j’ai forcé le trait sur le mix géné­ral de la pédale, mais même dans ces condi­tions, le résul­tat reste très musi­cal.

À noter que ce sont les poten­tio­mètres SWELL et EXCITE qui permettent d’agir sur le compor­te­ment des réverbes. Ainsi, SWELL influe globa­le­ment sur la taille et la durée de la réverbe, tandis qu’EX­CITE agit sur le timbre, en appor­tant plus ou moins de brillance et de présence. J’ai d’ailleurs trouvé agréable de dispo­ser de réglages que je quali­fie­rais « d’aveugles », dans le sens où aucune indi­ca­tion numé­rique n’est donnée. Cela pousse à ajus­ter l’ef­fet à l’oreille plutôt qu’avec les yeux.

Je vous propose main­te­nant de décou­vrir quelques possi­bi­li­tés offertes par la seconde banque :

5 – Double Dual Shim­mer
00:0000:33
  • 5 – Double Dual Shim­mer00:33
  • 6 – Up Shim­mer + Down Shim­mer01:03
  • 7 – Pitch Shim­mer + Repea­ter00:49
  • 8 – Modu­verb + Frozen Hall00:42

Ici encore, les algo­rithmes sont de très belle qualité. Et s’il est bien sûr possible d’ap­pliquer deux algo­rithmes iden­tiques sur les deux canaux, on se retrouve rapi­de­ment à expé­ri­men­ter des binômes éton­nants, capables de façon­ner des textures sonores origi­nales. Il est égale­ment possible de combi­ner un algo­rithme de la première banque avec un autre de la seconde, ce qui multi­plie encore les possi­bi­li­tés. Autant dire qu’elles sont immenses.

J’ai ensuite testé le système de modu­la­tion des para­mètres de la pédale, en assi­gnant le foots­witch de droite au poten­tio­mètre EXCITE. Le réglage reste assez sommaire : on tourne le poten­tio­mètre pour défi­nir l’am­pli­tude de la modu­la­tion. Voici un exemple :

9 – Plate + Inchin­down avec R1 XF Excite
00:0000:34

La pédale peut aussi être utili­sée en mono, et dans cette confi­gu­ra­tion, les deux réverbes peuvent être chaî­nées en série. Par ailleurs, la boucle d’ef­fet inté­grée permet d’in­sé­rer une autre pédale entre les deux moteurs de réverbe. Voici un exemple avec une Plate sur la R1 et une Infi­nite sur la R2 :

10 – En série – Plate + Infi­nite
00:0000:57

Qu’en est-il avec un synthé ? C’est ce que j’ai voulu tester en bran­chant la Mirage sur les sorties de mon Osmose. On imagine sans peine des routages plus sophis­tiqués grâce aux nombreuses possi­bi­li­tés de la pédale, mais même avec une confi­gu­ra­tion simple, on obtient déjà des textures très musi­cales :

11 – Cathe­dral + Dual Shim­mer
00:0000:58

Je vous propose main­te­nant d’écou­ter le même patch de l’Os­mose, avec le même binôme d’al­go­rithmes, mais cette fois en mode « Kill Dry » (KD). Le résul­tat est vrai­ment surpre­nant (dans le bon sens du terme) :

12 – Kill Dry – Cathe­dral + Dual Shim­mer
00:0001:34

Après avoir passé plusieurs heures à jouer avec la Mirage, j’ai compris qu’elle pouvait être l’al­liée idéale pour les longues sessions créa­tives et expé­ri­men­tales. Toute­fois, je ne peux m’em­pê­cher d’ex­pri­mer une certaine frus­tra­tion face à l’ab­sence de pilo­tage MIDI, ne serait-ce que pour rappe­ler quelques mémoires lors d’un set.

Notre avis : 8/10

La marque grecque Crazy Tube Circuits crée la surprise avec une réverbe numé­rique aussi origi­nale que réus­sie. La Mirage est une pédale solide, dotée d’une connec­tique flexible lui permet­tant de s’in­té­grer dans à peu près n’im­porte quelle confi­gu­ra­tion. Sur le plan sonore, les algo­rithmes sont excel­lents, et si la Mirage peut sans problème remplir le rôle d’une réverbe d’am­biance discrète, on sera proba­ble­ment tenté de l’uti­li­ser pour des choses plus auda­cieuses, et pas unique­ment à la guitare.

Il n’y a donc pas grand-chose à repro­cher sur le plan sonore, et c’est davan­tage du côté de l’er­go­no­mie que quelques amélio­ra­tions auraient pu être appor­tées. La prise en main pourra sembler un peu dérou­tante au premier abord, et le système de switchs internes se révèle peu pratique à l’usage. De plus, quel dommage que la pédale soit tota­le­ment dépour­vue de connec­tique MIDI, ou même d’un système simple permet­tant de navi­guer entre quelques préré­glages.

Pour 325 euros, la Mirage s’im­pose néan­moins comme une pédale haut de gamme. Si elle n’est pas parfaite sur tous les aspects, elle se montre redou­ta­ble­ment convain­cante là où cela compte le plus : le son et la créa­ti­vité.

  • couverture
  • face
  • face2
  • connectique
  • connectique2
  • intérieur

 

  • Une pédale robuste
  • La quantité et la qualité des algorithmes
  • Les différentes possibilités de branchement
  • La boucle d’effet pour intégrer une pédale entre les deux moteurs
  • Le format

  • La prise en main pas tout à fait naturelle
  • Les switchs cachés dans la pédale qui auraient pu être disposés ailleurs
  • Il lui manque un système pour gérer les préréglages (par exemple du MIDI)
Pays de fabrication : Grèce
Sauvegarder l’article

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre