La nouvelle ST-80FR HH a rejoint le catalogue de Harley Benton en juin dernier, après avoir été présentée au NAMM en janvier. Intégrée à la série Pro de la marque, elle reprend les caractéristiques de la ST-Modern Plus, déjà testée dans nos colonnes, mais avec une orientation résolument 80’s.
Présentation : ST-80FR HH, une Super Strat « Pro » orientée années 80
La ST-80FR HH de la marque allemande Harley Benton est une guitare électrique de type Super Strat. Elle appartient à la série Pro et reprend les caractéristiques de lutherie de l’excellente ST-Modern Plus déjà testées dans nos colonnes. Le corps de l’instrument est en tilleul américain et dispose de nombreux chanfreins voués à procurer davantage de confort et à faciliter l’accès aux cases les plus aiguës. La 

La ST-80FR HH m’a été livrée directement dans son carton floqué Harley Benton, bien protégée dans un épais voile de polystyrène. Elle est fournie avec un petit pochon contenant un câble Jack-Jack, la tige pour le Floyd Rose, un outil pour le Truss-Rod double action dont le réglage s’effectue au talon du manche (très pratique pour des ajustements rapides) et les diverses clés Allen relatives au Floyd Rose (petite clé pour le changement des cordes et clé pour le déverrouillage du sillet bloque-cordes). La guitare est montée en cordes Elixir Coated (avec revêtement en polymère) .010 — .046. Je ne suis pas le plus grand fan des cordes avec revêtement, mais c’est un attribut qui plaira à certains guitaristes. Pour ce test, le fabricant m’a envoyé la guitare dans sa finition la plus récente, Lime Sparkle. Ce vernis légèrement pailleté est appliqué avec soin, la surface de la guitare est un vrai miroir. La ST-80 affiche un poids compris entre 3.6 kg et 3.8 kg, ce qui est très correct. Après avoir inspecté la guitare, je la branche à mon matériel habituel pour commencer le test.
Prise en main & sons : du clean précis au gros drive, avec un Floyd Rose 1000
Comme son nom l’indique, la ST-80FR HH est une guitare d’inspiration Eighties. À cette époque, les guitaristes demandaient à leurs luthiers de modifier leurs Fender Stratocaster (rayon de touche plus plat, installation d’un Floyd Rose et de micros Humbuckers) pour en faire des véritables machines à Shredder. On a pu observer un regain d’intérêt pour ces Super Strat avec des marques comme Charvel et Jackson qui proposent de nombreuses nouveautés Super Strat chaque année. Harley Benton a suivi le mouvement et propose avec sa ST-80FR HH une concurrente sérieuse. La guitare est d’ailleurs déclinée dans deux versions, H et HH, un seul humbucker en position chevalet ou deux humbuckers, pour davantage de polyvalence.
Je commence par jouer la ST-80FR HH à vide, comme à mon habitude. Elle ne dégage pas beaucoup de volume, mais corps et manche vibrent de manière équivalente. Je commence le test par un son clair fourni par mon petit Hughes & Kettner Spirit of Vintage. Dans ce registre, notre Super Strat du jour s’en sort très bien, à condition de n’utiliser que les positions manche et intermédiaire sur le sélecteur de micros. Le micro manche génère un son très doux et précis, on entend bien toutes les cordes et les notes sont bien séparées. La position intermédiaire sera parfaite pour des cocottes Funk. Le son est moins épais, mais possède un caractère musical très agréable. En passant sur le micro chevalet et son niveau de sortie de cheval, on fait immanquablement saturer l’entrée de l’ampli et le son clair devient un son Crunch. J’active donc ma fidèle Analog Man king of Tone pour passer sur un « vrai » son Crunch. Le micro manche accepte la saturation à la manière d’un PAF de Gibson plus énervé, avec beaucoup de délicatesse et de dynamique. Sans toucher au potentiomètre de volume, on peut basculer entre des sons clairs et crunch en variant simplement l’attaque de la main qui tient le médiator. La position intermédiaire développe toujours cette sonorité plus fine, mais qui rappelle le son de Jimmy Page en concert (le guitariste de Led Zep étant connu pour beaucoup utiliser la position intermédiaire de sa Les Paul en live). En passant sur le micro chevalet, le son devient beaucoup plus mordant et incisif. La guitare est très à l’aise en son Crunch et pourra sans problème aborder des registres comme le Blues et le Classic Rock. Dans ces styles, le réglage de volume sera utile pour calmer un peu le micro chevalet.

- Clean All pickups02:14
- Crunch All pickups02:42
Sans plus attendre, j’active mon MXR 5150 Overdrive pour un son de distorsion bien énervé. C’est dans ce registre que j’ai trouvé la guitare la plus à l’aise. Le micro chevalet est totalement dans son élément et retranscrit les notes jouées avec précision. Son caractère mordant est un vrai plus, car il permet de conserver une belle précision, même avec des taux de saturation qui frisent le déraisonnable. Le vibrato Floyd Rose 1000 s’est montré assez efficace bien qu’un réglage complet de l’instrument soit nécessaire pour bien stabiliser l’ensemble. J’ai en effet subi quelques désagréments au niveau de l’accordage lors d’une utilisation un peu lourde du vibrato. Une fois bien réglé, il ne bougera plus. Le Floyd Rose est presque obligatoire pour une guitare qui se veut d’inspiration Eighties ; on pense immédiatement aux guitares de Mick Mars, Steve Vai, Vivian Campbell ou encore Eddie Van Halen qui en étaient toutes équipées.













