Les interfaces audio chez Audient ne cessent de rapetisser. Après l’iD22 sortie en 2013, l’iD14 en 2015, c’est au tour de l’iD4 de pointer le bout de ses potards. Le menu est diététique cette fois-ci : seulement une entrée DI et une entrée micro/ligne, mais avec la surprise du chef en dessert sur la sortie casque… À table !
S’il y a bien un point qui nous ravit depuis l’iD22, c’est la qualité de construction des interfaces signées Audient. L’iD4, malgré son prix réduit (moins de 150 €), dispose d’un boitier entièrement en métal avec une finition très soignée et une robustesse à toute épreuve. Ça change de certaines concurrentes entièrement en plastique ! L’impression de solidité est réelle une fois en main, et son poids de 1 kg fait qu’elle tient bien en place une fois posée sur le bureau. Néanmoins, ses dimensions sont très compactes, 133 × 62,1 × 120 mm, ce qui ravira les musiciens nomades.
Chacun se fera son iD
L’interface est au format desktop et présente sur le dessus les potards de gain des entrées instrument (DI) et micro, un potard permettant de doser le mixage entre les entrées physiques et le retour de votre STAN, et un gros encodeur rotatif qui permettra de gérer les niveaux de sortie des enceintes et du casque. Eh oui, voici le premier petit point noir de l’interface : le casque ne possède pas son propre potard de volume. Heureusement, Audient sauve les meubles en mettant un bouton permettant de rendre silencieux (mute) les enceintes en un clic. N’empêche qu’on aurait quand même préféré avoir deux potards distincts, afin d’avoir quelque chose de plus instinctif. Juste à côté de ce petit bouton mute, on retrouve le bouton iD cher à la marque, permettant d’utiliser l’encodeur principal en lieu et place de votre molette de souris afin d’agir sur le paramètre survolé par votre curseur. Pratique pour changer une valeur de plug-in ou faire une automation. Enfin, si l’on appuie sur les deux boutons en même temps, on active le « monitor pan » permettant de placer les retours des entrées physiques plus ou moins à gauche/droite dans le retour casque via l’encodeur principal. Une idée simple et sympathique. On termine avec une petite série de LEDs pour les niveaux (2 × 5), une affichant l’activation ou non de l’alimentation fantôme et une autre pour indiquer l’état de la liaison USB.
À l’avant de l’interface, on retrouve l’entrée instrument, ainsi que deux prises casques, une au format mini-jack et une autre au format Jack 6,35 mm. Ces deux sorties auront la même source (et la même que les enceintes), mais il sera quand même possible de brancher deux casques simultanément. Une très bonne idée qu’on aimerait voir sur d’autres interfaces !
À l’arrière, on a l’entrée micro/ligne au format combo XLR/Jack TRS, le bouton pour activer l’alimentation fantôme, les sorties enceintes au format Jack TRS et la prise USB 2 (l’interface est autoalimentée). Le tour du proprio étant fait, il ne nous reste plus qu’à la brancher !
Benchmark
Nous avons réglé la mémoire tampon au minimum (32 échantillons) afin d’obtenir la meilleure latence : 2,93 ms en entrée et 2,59 ms en sortie (à 96 kHz). Ces résultats sont les mêmes que sur les dernières interfaces audionumériques USB d’entrée de gamme testées ici (M-Track 2X2, Focusrite Scarlett 18i20, Zoom U-44 et la PreSonus StudioLive AR12 USB). Elles doivent toutes utiliser le même contrôleur, rien de bien surprenant à cela.
Afin de tester l’interface, nous avons fait des benchmarks avec notre APx515 d’Audio Precision, et nous allons pouvoir comparer les résultats à ceux obtenus avec les interfaces que nous avons précédemment testées.
Voici les résultats obtenus avec les niveaux ligne :
Avec une déviation de ±0,157 dB, l’Audient fait un tout petit peu mieux que la M-Track 2X2 (±0,174 dB) et un peu moins bien que les Focusrite Scarlett Solo 1re gen (±0,095 dB) ou la 18i20 2d Gen (±0,057 dB). Vu le prix de l’interface, c’est plutôt bon, il y a juste une petite atténuation dans le haut du spectre.
La distorsion est très basse en dessous de 5 kHz, cela augmente un peu au-delà (jusqu’à 0,015 %). Rien de bien méchant, mais cela reste moins bien que la M-Track 2X2 qui arrive à rester sous la barre des 0,003 %. C’est correct.
Passons maintenant au préampli, qui offre un gain allant jusqu’à 58 dB, ce qui est devenu un peu la nouvelle norme pour les interfaces d’entrée de gamme.
Avec le gain réglé sur 34 dB, la déviation passe à ±0,107 dB avec une réponse en fréquence légèrement différente des niveaux ligne (l’atténuation dans le haut du spectre a disparu, il y a même un tout petit boost). Quoi qu’il en soit le résultat démontre que le préampli est de bonne qualité, l’iD4 battant même la M-Track 2X2 (±0,139 dB) ou encore la Scarlett Solo 1re Gen (±0,129 dB). Concernant la distorsion, elle n’évolue pas, ce qui indique que la partie préamplification est vraiment transparente, on reconnait là le savoir-faire des Britanniques. Avec ce réglage de gain, on obtient un rapport signal/bruit de 99 dB, ce qui est mieux que la M-Track 2X2 (93 dB) ou encore les Scarlett Solo 1re Gen (87 dB) et iOne de Presonus (83 dB). Le préampli est vraiment silencieux, et c’est une très bonne chose.
Pour résumer, les convertisseurs restent dans la moyenne et c’est plutôt au niveau du préampli que l’iD4, à l’instar de sa grande sœur l’iD14, arrive à se démarquer avec un modèle silencieux et transparent.
Conclusion
Audient propose cette fois-ci une interface sous la barre des 150 € et partageant bon nombre de qualités avec ses grandes sœurs : une robustesse à toute épreuve, un look sympa, une bonne qualité de fabrication, le bouton iD et un bon préampli. L’iD4 ajoute à cela un format compact, deux sorties casques (dépendantes) aux formats Jack et mini-jack (qui malheureusement n’ont pas leur propre potard de volume) ou encore la fonction Monitor Pan. Son seul vrai défaut est d’être un peu plus chère que ses concurrentes directes (plutôt situées autour des 100 €), mais elle ne manquera pas de séduire les utilisateurs sensibles aux qualités précitées.