café du coin : analyse et commentaire de l'actualité poliltique
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tropdeg'
970
Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 21 ans
Sujet de la discussion Posté le 16/04/2020 à 15:11:05café du coin : analyse et commentaire de l'actualité poliltique
Un endroit qui fleure bon la France et ses discussions interminables au comptoir pour parler de politique.
Je lance cette question : que pensez-vous de la suppression de l'ISF ?
Je lance cette question : que pensez-vous de la suppression de l'ISF ?
[ Dernière édition du message le 16/04/2020 à 15:13:02 ]
Doc Plus
36202
Administrateur·trice du site
Membre depuis 21 ans
51 Posté le 16/04/2020 à 22:02:45
Avertissement de la modération :
TripleOverhead tu vas aussi en rester là et surtout lâcher la cheville de krava. Un membre qui harcèle un autre membre, on n'en veut plus.
Avertissement: ce message peut contenir des arachides.
kravatorf
9930
Membre d’honneur
Membre depuis 21 ans
52 Posté le 16/04/2020 à 22:12:20
Citation :
Et bien c'est à la fois dommage et bien foutu, dommage car tu aurais pu être à l'origine d'idées progressistes qui auraient changé un peu la donne du toujours plus, et bien foutu car et te collant le nez dans le guidon, tu n'en a pas eu l'occasion.
En tant qu'entrepreneur, je n'ai pas joué à "burning planet" et pas trop à "toujours plus" et il n'est pas impossible que j'ai contribué à 2-3 idées "progressistes" (en particulier coté sécurité des personnes et protection de l'environnement)
et aujourd'hui, en tant que proprio d'un font d'investissement je suis certain d'y avoir mis des choix d'activité pas trop pourris (du local, de l'environnement, de la culture...) et des gros morceaux d'éthiques dedans.
Je ne cherche aucun laurier, dans ma carrière j'ai aussi réalisé qq saloperies et pris qq décisions que je n'aime pas. J'essaie juste que, à mon niveau, ma "contribution au monde" ne soit pas trop pourrie
[ Dernière édition du message le 16/04/2020 à 22:13:29 ]
Buzzless
1381
AFicionado·a
Membre depuis 19 ans
53 Posté le 16/04/2020 à 22:18:59
Citation :
aujourd'hui, en tant que proprio d'un font d'investissement je suis certain d'y avoir mis des choix d'activité pas trop pourris (du local, de l'environnement, de la culture...) et des gros morceaux d'éthiques dedans
Et bien bravo.
Penses-tu que tu es exceptionnellement conscient que faire gaffe est important, et si non, pourquoi donc les monstres de fonds de pensions par exemple, n'arrivent pas à appliquer la même morale au sein de leurs activités ?
N'est-ce pas pour des raisons systémiques ?
Si ils ne font aucun effort, alors pourquoi ne pas élever des barrières efficaces pour les raisonner ? ne serait-ce pas logique et même salvateur pour faire perdurer une forme de capitalisme raisonné ?
Penses-tu que les transactions boursières à la nano seconde soient un outil de bienveillance économique ?
A propos de science po, voici A.Barrau qui a été invité à leurs donner son avis sur sa vision du moment.
Drôle, pertinent, ou informatif qu'y disaient ... Et sans fautes !
[ Dernière édition du message le 16/04/2020 à 22:37:40 ]
Shreddator
2846
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 19 ans
54 Posté le 16/04/2020 à 22:44:24
Faut quand-même être extrêmement présomptueux pour croire qu'on s'est fait soi-même.
Je conçois qu'on puisse penser qu'une société inégalitaire, avec peu de redistribution et où on dit aux gens qu'ils n'ont que ce qu'ils méritent, etc, est désirable (en disant que c'est un facteur de dynamisme économique, que ça motive les gens à se sortir les doigts du cul, tout ça).
Après, croire à cette mythologie du «quand on veut on peut» en oubliant tous les déterminismes, faut bien avoir débranché son esprit critique quand même. Ça me fait penser à ça.
Je conçois qu'on puisse penser qu'une société inégalitaire, avec peu de redistribution et où on dit aux gens qu'ils n'ont que ce qu'ils méritent, etc, est désirable (en disant que c'est un facteur de dynamisme économique, que ça motive les gens à se sortir les doigts du cul, tout ça).
Après, croire à cette mythologie du «quand on veut on peut» en oubliant tous les déterminismes, faut bien avoir débranché son esprit critique quand même. Ça me fait penser à ça.
kravatorf
9930
Membre d’honneur
Membre depuis 21 ans
55 Posté le 16/04/2020 à 22:55:08
Buzzles==>
De ce que je découvre depuis 1 an, le monde merveilleux des fonds de pension monstrueux est bizarrement très nuancé.
Ceux que j'ai croisé (aux USA et en Europe) ont pour objectif de "garantir à long terme les pensions de leur souscripteurs" ce qui n'est pas mal en soit, en tout cas au départ. Ce coté long terme leur donne de facto un coté "stable" ce qui est plutôt positif. Quant à leurs choix, ils appliquent 2 règles fondamentales à savoir "investir dans ce qu'on connait" et "diversifier tout en optimisant les effets de masse" ==> leurs choix évoluent peu et très très lentement (que ce soit en terme de secteur, produit financier, etc.) et en tout cas, ils financent tous une (petite) partie des dettes des états
Si on va du coté des edge funds, ils ont un coté (très) court terme qui leur permet de changer leurs choix très rapidement. Coté positif, ils ont un apport de liquidité vital pour les entreprises et coté négatif un fort niveau de risque et donc une recherche de rentabilité forte (pour compenser leurs pertes) ce qui mène régulièrement aux pires conneries.
Mon fond a les deux comme clients (il nous confient des fonds à investir) donc je les aime un peu quand même
Tout ça pour dire que le plus frappant est leur coté "amoral" pas dans le sens "mauvais" mais dans le sens "absence de morale", pas de bien ou de mal, juste du légal et des chiffres. La plupart gèrent leur "implication sociale positive" avec un impact objectivement positif (j'ai vu les rapports annuels avec les chiffres, études d'impact, tout ça), mais leur façon de le faire a un coté déshumanisé qui me le rend assez incompréhensible.
Les "raisonner" semble à la fois facile et impossible: facile car il suffit de ne pas en être client ou souscripteur (ou de mener la négo selon ses objectifs moraux). Impossible parce qu'une action systémique à leur encontre vient avec un "risque de crise" tout aussi monstrueux qu'eux.
bref... ce sont des constats de newb, pas un vrai avis éclairé
pour les transactions nano seconde comme outils de bienveillance économique, ma meilleure réponse est "kamoulox!"
De ce que je découvre depuis 1 an, le monde merveilleux des fonds de pension monstrueux est bizarrement très nuancé.
Ceux que j'ai croisé (aux USA et en Europe) ont pour objectif de "garantir à long terme les pensions de leur souscripteurs" ce qui n'est pas mal en soit, en tout cas au départ. Ce coté long terme leur donne de facto un coté "stable" ce qui est plutôt positif. Quant à leurs choix, ils appliquent 2 règles fondamentales à savoir "investir dans ce qu'on connait" et "diversifier tout en optimisant les effets de masse" ==> leurs choix évoluent peu et très très lentement (que ce soit en terme de secteur, produit financier, etc.) et en tout cas, ils financent tous une (petite) partie des dettes des états
Si on va du coté des edge funds, ils ont un coté (très) court terme qui leur permet de changer leurs choix très rapidement. Coté positif, ils ont un apport de liquidité vital pour les entreprises et coté négatif un fort niveau de risque et donc une recherche de rentabilité forte (pour compenser leurs pertes) ce qui mène régulièrement aux pires conneries.
Mon fond a les deux comme clients (il nous confient des fonds à investir) donc je les aime un peu quand même
Tout ça pour dire que le plus frappant est leur coté "amoral" pas dans le sens "mauvais" mais dans le sens "absence de morale", pas de bien ou de mal, juste du légal et des chiffres. La plupart gèrent leur "implication sociale positive" avec un impact objectivement positif (j'ai vu les rapports annuels avec les chiffres, études d'impact, tout ça), mais leur façon de le faire a un coté déshumanisé qui me le rend assez incompréhensible.
Les "raisonner" semble à la fois facile et impossible: facile car il suffit de ne pas en être client ou souscripteur (ou de mener la négo selon ses objectifs moraux). Impossible parce qu'une action systémique à leur encontre vient avec un "risque de crise" tout aussi monstrueux qu'eux.
bref... ce sont des constats de newb, pas un vrai avis éclairé
pour les transactions nano seconde comme outils de bienveillance économique, ma meilleure réponse est "kamoulox!"
[ Dernière édition du message le 16/04/2020 à 23:31:57 ]
kravatorf
9930
Membre d’honneur
Membre depuis 21 ans
56 Posté le 16/04/2020 à 23:08:33
Shreddator : le coté "chef d'entreprise qui s'est fait tout seul et qui a réussi", c'est l'image vite fait... la caricature en qq mots de + de 20 années de vie pro
évidemment que je suis le produit d'un contexte, de divers coup de bols, de décisions heureuses comme malheureuses etc.
J'ai effectivement 3 prétentions: Avoir eu envie de saisir une belle opportunité, avoir réussi à bien m'entourer, avoir pris des décisions pas trop con à des moments clé. Le reste, c'est de la chance.
et je généralise abusivement en considérant que les "chef d'entreprise qui ont réussi" et qui s'en attribuent tout le mérite ou qui on "accompli leur vision", au fond ce sont de gros chanceux avec qq qualités.
enfin, bref, je ne veux pas monopoliser d'avantage ce thread
évidemment que je suis le produit d'un contexte, de divers coup de bols, de décisions heureuses comme malheureuses etc.
J'ai effectivement 3 prétentions: Avoir eu envie de saisir une belle opportunité, avoir réussi à bien m'entourer, avoir pris des décisions pas trop con à des moments clé. Le reste, c'est de la chance.
et je généralise abusivement en considérant que les "chef d'entreprise qui ont réussi" et qui s'en attribuent tout le mérite ou qui on "accompli leur vision", au fond ce sont de gros chanceux avec qq qualités.
enfin, bref, je ne veux pas monopoliser d'avantage ce thread
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
57 Posté le 16/04/2020 à 23:26:33
Et la conférence de Jancovici à Sciences Po Paris est très instructive aussi :
Shreddator
2846
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 19 ans
58 Posté le 16/04/2020 à 23:32:00
J'y connais rien en fond d'investissement mais puisqu'on parle de ça, une boîte dans laquelle j'avais fait un stage (leader mondial de son secteur, je dis pas lequel sinon ça serait trop facile à retrouver) a été depuis rachetée par un fond d'investissement. En gros ce fond a racheté quasiment toutes les boîtes du secteur (dont une ancienne partie d'une grosse boîte française vendue à la découpe il y a pas très longtemps). L'entreprise se portait à merveille et venait de signer le plus gros contrat de son histoire, ça les a pas empêché de virer du monde et fermer des sites de production.
Je précise bien que ma connaissance du monde financier est quasi-nulle, c'est peut-être une pratique marginale, mais je me dis que les objectifs d'un fond d'investissement, même si ils visent la rentabilité à long-terme, ne sont pas ceux des employés des entreprises. Une entreprise peut très bien avoir «trop» d'employés du point de vue des actionnaires dans le cas où elle pourrait faire la même chose avec moins de gens. Et je me dis aussi que quand toutes les entreprises qui vendent un type de produit ont le même fond d'investissement à leur capital, il n'y a plus du tout de concurrence.
Du coup (et ce que je dis est peut-être naïf, je suis pas économiste), j'ai l'impression que le coût du capital peut être un frein à l'activité, puisque pour améliorer la rentabilité d'une entreprise on peut être amené à détruire des emplois.
Je précise bien que ma connaissance du monde financier est quasi-nulle, c'est peut-être une pratique marginale, mais je me dis que les objectifs d'un fond d'investissement, même si ils visent la rentabilité à long-terme, ne sont pas ceux des employés des entreprises. Une entreprise peut très bien avoir «trop» d'employés du point de vue des actionnaires dans le cas où elle pourrait faire la même chose avec moins de gens. Et je me dis aussi que quand toutes les entreprises qui vendent un type de produit ont le même fond d'investissement à leur capital, il n'y a plus du tout de concurrence.
Du coup (et ce que je dis est peut-être naïf, je suis pas économiste), j'ai l'impression que le coût du capital peut être un frein à l'activité, puisque pour améliorer la rentabilité d'une entreprise on peut être amené à détruire des emplois.
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
59 Posté le 16/04/2020 à 23:50:26
Citation :
Du coup (et ce que je dis est peut-être naïf, je suis pas économiste), j'ai l'impression que le coût du capital peut être un frein à l'activité, puisque pour améliorer la rentabilité d'une entreprise on peut être amené à détruire des emplois.
Tout à fait.
En 10 ans les dividendes distribuées par les plus grosses entreprises ont doublé, alors que leur CA, le PIB etc n’ont pas du tout doublé (ça correspondrait à une croissance de 7% par an). C’est hors-sol. Revenus du travail versus ceux du capital... pas vraiment nouveau...
Anonyme
4548
60 Posté le 17/04/2020 à 09:01:14
Citation :
Le reste, c'est de la chance.
Et des privilèges.
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