Xavier Belmoufles chouettes coucous land

Dangers dans le ciel est vraiment une excellente série oui.

Les explications sont très techniques, mais expliquées à chaque fois avec une pédagogie maximale pour ne pas laisser sur le carreau les 2/3 des téléspectateurs qui ne sont ni ingés, ni techniciens, ni fanas de zincs.

D'autre part, les reconstitutions ne sont vraiment pas cheap (acteurs crédibles, vues 3D de l'avion bien foutues, etc.), il y a même pas mal de moyens mis en place je pense.

Et enfin, je n'ai à ce jour pas ressenti de voyeurisme lors du récit d'un crash mortel. On voit les gens gueuler et flipper mais c'est furtif et jamais "larmoyant".

Y'en avait quand même un qui m'avait bien marqué, relatant le crash d'un avion de ligne en plein quartier résidentiel aux US....le récit d'une habitante qui vit débarquer chez elle 50 passagers aux airs de zombies, venant de la carcasse en flammes de leur zinc, glups

Ah oui, celui où les pilotes ont pas assez attendu après le 747 qui les précédait! Etonnant celui là...

Non, en fait je parlais du Southern Airways 242.

L'accidentologie aérienne me fascine en fait. Le processus d'enquête, la nécéssité absolue de trouver le pourquoi du crash pour éviter un nouveau drame, le puzzle à rassembler...c'est un boulot assez hors normes.

Bon, tout ce qui touche la radio m'intéresse (je suis radioamateur), j'ai décidé de me mettre à l'écoute des radiosondes, les ballons météo lancés 2 fois par jour depuis quelques points de France. J'ai une telle sonde sur mon bureau depuis quelques mois et j'ai décidé d'écouter ses copines.

Je passe sur la mise en œuvre, assez complexe, de l'écoute et du décodage.

Tout d'abord, le son de la sonde en phase de montée, pendue à son ballon ICI

Ensuite, on bénéficie de toutes les télémesures et de la position GPS donnée par la sonde elle-même (image cliquable) :

Il fait vraiment pas chaud là haut, genre -50° à 22000m.

Vers 30 000m (celui-là a attendu 34 000m et environ 5hPa soit 1/200ème de la pression atmosphérique normale), le ballon qui emmenait jusque là le boitier à 6m/s environ en montée, éclate et la vitesse passe à 30m/s en descente cette fois-ci. On entend très bien le signal radio coupé en tranches par les mouvements chaotiques et la rotation rapide de la bestiole au bout de sa corde sous un parachute qui n'en a que le nom.

GoogleEarth nous permet de visualiser les trajectoires en 3D (aujourd'hui j'ai raté le début de l'ascension et j'ai coupé pendant la descente).

L'ensemble du processus, montée + descente, prend environ 3 heures.

 Vol de nuit : 2 heures du matin, moins de parasites radio, j'avais tout préparé avant de me coucher.

Vue du vol complet :

Profil de l'atmosphère :

En résumé : fait pas chaud... :-)

Et le profil des vents (direction, vitesse)

Bon, ça ne vous inspire pas... pourtant c'est de l'aéronautique...