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Test de l'Eventide CrushStation - A crush on you

8/10

Grand spécialiste du traitement du signal, Eventide poursuit la virtualisation des effets mis au point pour sa plateforme H9 avec la version plug-in du CrushStation, une disto pas comme les autres…

Test de l'Eventide CrushStation : A crush on you

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au fil des dernières années, Even­tide a eu à coeur de mettre son expé­rience au service de concepts pour le moins inté­res­sants : outre la Black­hole et ses réverbes abys­sales, on citera notam­ment la Mangled­verb combi­nant réverbe et distor­sion. Inutile de dire en tous cas qu’on est curieux de voir ce que le papa du fameux Harmo­ni­zer peut nous propo­ser en s’at­taquant à la distor­sion. Réponse avec la CruShs­ta­tion

Un air de famille

InterfaceL’in­ter­face du plug-in ne surpren­dra personne dans la mesure où elle reprend le look comme l’er­go­no­mie et les fonc­tion­na­li­tés des plug-ins récents du construc­teur (s’ins­pi­rant eux-mêmes des pédales) : en vis-à-vis de sliders pour déter­mi­ner le niveau d’en­trée et de sortie, une dizaine de gros potards vous permettent ainsi de para­mé­trer l’ef­fet, tandis qu’un ruban permet de gérer un ensemble d’au­to­ma­tions libre­ment para­mé­trables sur les potards (pour chacun on défi­nit une plage de valeurs qui sera fédé­rée à la posi­tion du ruban), et qu’un bouton Hots­witch permet d’ac­ti­ver un réglage spécial pour chaque preset.

presetsComplé­tant cela, on a droit à un navi­ga­teur de presets et un système de compa­rai­son de réglages. Préci­sons que l’in­ter­face n’est pas redi­men­sion­nable mais que la chose n’a rien de gênant dans la mesure où tous les para­mètres et contrôles sont bien lisibles. Bref, rien de neuf depuis l’Ul­tra­tap, la Black­hole, la Mangled­verb ou la Spring mais on ne s’en plain­dra pas vu que tout cela était plutôt bien pensé. Reste à voir les réglages dans le détail pour en apprendre plus sur le fonc­tion­ne­ment de la Crushs­ta­tion.

Candy crush

Comme d’ha­bi­tude avec Even­tide, la Crushs­ta­tion n’est pas une simple disto : Outre un EQ trois bandes avec médiums para­mé­triques, on y trouve ainsi un gate aux réglages simple (réglage du seul et attaque commu­table en lente ou rapide), mais aussi un octa­ver (+/- une octave) tandis que la distor­sion elle-même dispose de quatre réglages : Drive qui déter­mine le niveau de satu­ra­tion du signal, Sustain qui est un compres­seur appli­cable avant ou après la distor­sion, SAG qui simule la distor­sion produite par des circuits élec­tro­niques défec­tueux, et Grit qui rajoute du bas au signal avant qu’il soit distordu. À la faveur de tout cela, la Crushs­ta­tion permet d’ob­te­nir bien des distos, de la subtile petite colo­ra­tion au gros fuzz détrui­sant complè­te­ment le son.

Notons-le : ce n’est pas dans son registre subtile que le plug est le plus inté­res­sant dans la mesure où pour simu­ler le grain typique d’une bande magné­tique par exemple, on trou­vera plus complet et plus réaliste ailleurs. En revanche, sur les grosses satu­ra­tions, elle est très perti­nente dans la mesure où les trai­te­ments dyna­miques inté­grés permettent d’ob­te­nir des effets assez inté­res­sants, avec des réso­nances qui remontent au milieu du déluge de satu­ra­tion sous l’ef­fet des enve­loppes de volume. Bien évidem­ment, tout cela sera à cana­li­ser en utili­sant le potard de dosage Dry/Wet, tandis que l’EQ très effi­cace sera bien utile pour remettre du bas, creu­ser le médium ou adou­cir les aigus quand le besoin s’en fait sentir. L’oc­ta­ver permet quant à lui d’épais­sir signi­fi­ca­ti­ve­ment le son et de redon­ner dans certains cas de la lisi­bi­lité à un signal bien violenté, comme nous allons l’en­tendre en commençant avec une guitare.

Guitar­Dry
00:0000:19
  • Guitar­Dry00:19
  • Guitar­Dirty00:19
  • Guitar­Bit­Kit00:19
  • Guita­rOc­ta­ver00:19
  • Guitar­Chris­tian00:19

Mais ça marche aussi très bien sur de la basse :

CRUSHS­TA­TION-bass­dry
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  • CRUSHS­TA­TION-bass­dry00:05
  • CRUSHS­TA­TION-bass­Bit­Cru­sher00:05
  • CRUSHS­TA­TION-bass­Bit­Cru­sher­Mo­re­Bass00:05

ou des percus ou le tandem Sustai­ner/Gate permet de faire remon­ter des réverbes ou des réso­nances :

CRUSHS­TA­TION-percu­dry(2)
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  • CRUSHS­TA­TION-percu­dry(2)00:05
  • CRUSHS­TA­TION-percu­COMP00:05
  • CRUSHS­TA­TION-percu­Pillow00:05
  • CRUSHS­TA­TION-percu­Bot­tom­Fee­der00:05
  • CRUSHS­TA­TION-percu­FATnS­nappy00:05

On portera une atten­tion parti­cu­lière à la façon dont Grit, en marge de l’EQ, permet de remettre les basses aux centre du débat lorsque ces dernières tendent à être atté­nuées par la disto :

Bass-drive50-Grit0
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  • Bass-drive50-Grit000:05
  • Bass-drive50-Grit5000:05
  • Bass-drive50-Grit10000:05

Et aux effets de SIG qu’on couplera encore à Grit lorsque les basses se font la malle :

Bass-drive50-Sag50
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  • Bass-drive50-Sag5000:05
  • Bass-drive50-Sag7000:05
  • Bass-drive50-Sag70-Grit7000:05

Enfin, on appré­ciera les nuances dans l’en­ve­loppe du trai­te­ment appor­tées par la posi­tion pré ou post du compres­seur :

Bass-drive50-Sustain­Pre100
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  • Bass-drive50-Sustain­Pre10000:05
  • Bass-drive50-Sustain­Post10000:05

 Et enfin ce que le plug peut appor­ter à un mix complet :

CRUSHS­TA­TION-MIXDry
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  • CRUSHS­TA­TION-MIXDry00:05
  • CRUSHS­TA­TION-MIXcomp00:05
  • CRUSHS­TA­TION-MIXcas­sette00:05
  • CRUSHS­TA­TION-MIXlobs­ter00:05


Comme vous pouvez l’en­tendre, CrushS­ta­tion jouit d’une person­na­lité indé­niable et entre sa capa­cité à être utilisé simple­ment en live et les résul­tats inté­res­sants obte­nus à la confluence des algos de distor­sion, de l’oc­ta­ver et des trai­te­ments dyna­miques, il mérite indé­nia­ble­ment sa place dans l’ar­se­nal des sound desi­gners au rayon Grosse Bertha.

Quant à savoir si c’est le plug-in unique à possé­der pour vos besoins en satu­ra­tion, c’est une autre ques­tion. Pour demeu­rer simple, le dernier bébé d’Even­tide fait en effet l’im­passe sur certaines fonc­tion­na­li­tés qu’on trou­vera chez la concur­rence, comme un trai­te­ment multi­bande, M/S ou encore un filtre réso­nant, tandis que pour ce qui est de la colo­ra­tion plus subtil du signal façon magnéto à bande ou préamp, on trou­vera plus à propos. Bref, ce n’est pas ce CrushS­ta­tion qui va marcher sur les plates bandes d’un Ohmi­cide, d’un Thrash ou encore d’un Deca­pi­ta­tor, pour n’en citer que quelques uns, mais il les complè­tera de belle manière sans aucun doute, ne serait-ce que pour sa simpli­cité à l’usage et l’orien­ta­tion temps réel que lui ouvre son système de ruban.

Conclu­sion

CrushS­ta­tion est un plug-in inté­res­sant et réussi qui porte la griffe d’Even­tide vu que la qualité des algos et les petits twists utili­sés par l’édi­teur pour en faire un effet origi­nal répondent présents comme sur les réali­sa­tions passées. En résulte une vraie person­na­lité et un outil simple à utili­ser comme tourné vers le temps réel via son système de ruban d’au­to­ma­tion. Il devrait donc sans problème trou­ver son public même si nous ne sommes pas face à la disto ultime sur le plan fonc­tion­nel et donc en termes de poly­va­lence, ce qui n’était sans doute pas le but recher­ché.

Notre avis : 8/10

  • Une forte personnalité parfaite pour détruire un signal
  • Le mélange disto/octaver/compresseur/gate donne des résultats très intéressants
  • Paramètre SIG
  • Aptitude à préserver le bas même sur des grosses distorsions entre Grit et l'EQ
  • Interface lisible et bien conçue
  • Simple à utiliser
  • Ruban d’automation toujours aussi pertinent
  • Plus intéressant sur les grosses distorsions que sur les petites
  • Pas de traitement multibande ni M/S…
  • …et certainement pas le plug-in de distorsion le plus polyvalent et complet du marché

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