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Test d'Arturia Pigments 4 - Pigments force 4

9/10
Award Valeur sûre 2022
2022
Valeur sûre
Award

Le synthé le plus puissant à avoir jamais vu le jour chez Arturia est de retour pour une quatrième version. Le plug ultime ?

Test d'Arturia Pigments 4 : Pigments force 4

De V-Collec­tion en V-Collec­tion, on a long­temps asso­cié Artu­ria à l’ému­la­tion des claviers de légende, jusqu’à ce que les Greno­blois nous montrent à quel point ils savaient se montrer inven­tifs lorsqu’il s’agis­sait de créer leurs propres instru­ments maté­riels. En vis-à-vis de l’ex­cel­lente gamme de synthés Brute et du Micro­Freak, Pigments est la concré­ti­sa­tion logi­cielle du savoir-faire d’Ar­tu­ria dans la facture de synthés origi­naux, un énorme hybride dont les capa­ci­tés et la poly­va­lence ont de quoi en faire le « Go-to » synthé vers lequel on se tourne pour produire n’im­porte quel son, de n’im­porte quelle façon. Synthèse à table d’onde, sous­trac­tive, addi­tive ou granu­laire, échan­tillon­nage : rien ne semble devoir lui échap­per, tandis que le logi­ciel jouit de capa­ci­tés de modu­la­tions dantesques et d’une remarquable section d’ef­fets. Mais le plus impres­sion­nant dans tout cela demeure l’ex­cel­lente ergo­no­mie de ce qui aurait pu tour­ner à l’usine à gaz absconse. Bref, c’est peu dire que Pigments était dès sa première version une réus­site et qu’on est ravi de le voir débarquer dans une quatrième mouture dont on se demande bien ce qu’elle va appor­ter de neuf à un logi­ciel déjà très complet. Or la liste des nouveau­tés est rela­ti­ve­ment longue si l’on consi­dère que cette mise à jour est gratuite pour tous les utili­sa­teurs du logi­ciel, tandis qu’elle achè­vera de convaincre les autres de s’y mettre…

Et ça commence logique­ment par l’in­ter­fa­ce…

Simple. Basique.

playLe problème avec le genre de grosse Bertha de la synthèse qu’am­bi­tionne d’être Pigments, c’est que les para­mètres ont vite fait de s’y multi­plier pour que l’in­ter­face ressemble, à la fin, au tableau de bord d’un A320. Bien conscients de cela, les déve­lop­peurs de Pigments nous grati­fient d’un nouveau mode Play qui résume en un panneau unique les prin­ci­pales commandes et visua­li­sa­tions d’un preset, ce qui ravira les utili­sa­teurs qui n’ont pas forcé­ment envie de mettre les mains dans le moteur.

lisibilitéAccom­pa­gnant cela, un nouveau thème clair est de la partie : rien à dire sur cette démarche sur le plan des goûts et des couleurs, si ce n’est qu’il éclate les yeux et propose nombre de contrastes qui ne sont pas suffi­sants pour assu­rer la lisi­bi­lité de l’in­ter­face. À revoir selon moi après que les graphistes auront testé leur palette avec un Contrast Checker comme en proposent quan­tité de sites spécia­li­sés dans l’ac­ces­si­bi­lité, sachant qu’on n’est pas là face à une ques­tion de « préfé­rences » ou « d’es­thé­tique » mais face à un impé­ra­tif ergo­no­mique basé sur la physio­lo­gie humaine.

Ce petit détail n’en­ta­chera pas toute­fois l’er­go­no­mie du logi­ciel qui demeure toujours aussi excel­lente, d’au­tant qu’on dispose désor­mais d’un nouveau mode d’édi­tion rapide des modu­la­tions via un simple cliqué-glissé de la source vers la desti­na­tion après quoi on pourra défi­nir le débat­te­ment de la modu­la­tion, toujours avec le mulot… Plein d’autres petites choses simpli­fient l’usage au quoti­dien : des petits flèches pour faire défi­ler les options dans les modules multi­modes, des presets de base pour les LFO, ou encore la possi­bi­lité de shun­ter simple­ment les section Seq et FX… Bref, tout cela est bien­venu, d’au­tant que cela s’ac­com­pagne de pas mal de nouveau­tés du côté moteur, effets et fonc­tion­na­li­tés.

Les mains dans le moteur

En vis-à-vis des nouveau­tés ergo­no­miques, certaines évolu­tions permettent ainsi d’élar­gir le terrain de jeu créa­tif. Côté ryth­mique, on notera de nouveaux modes de syncro pour les modu­la­teurs du logi­ciel, tout comme la possi­bi­lité d’al­ler plus loin dans la fonc­tion Mode Osc avec des options de ratio et une plage de valeur pouvant s’étendre de 0,1 Hz à 20 000 Hz.

Le côté mélo­dique n’est pas en reste puisque Pigments est désor­mais compa­tible avec MTS-ESP, le logi­ciel de microac­cor­dage conçu avec Aphex Twin… Et on a aussi droit à pas mal de petites choses inté­res­santes du côté des géné­ra­teurs sonores : le moteur à tables d’ondes dispose ainsi d’une nouvelle fonc­tion « modu­la­tion en anneau » qui permet de produire du mouve­ment dans vos sons comme de les tirer vers un rendu plus métal­lique, tandis qu’on dispose d’un réglage Pulse Width dans la section Phase Trans­for­ma­tion… Bref, rien de révo­lu­tion­naire du côté moteur mais des petits évolu­tions appré­ciables, tandis qu’on a aussi le droit à des nouveau­tés du côté des effets et trai­te­ments.

Quatre fois plus de pigment

ms20Évidem­ment, une nouvelle version de Pigments est toujours l’oc­ca­sion de complé­ter l’ar­se­nal de filtres et d’ef­fets du logi­ciel en inté­grant les modé­li­sa­tions réali­sées pour la V-Collec­tion ou la FX Collec­tion. C’est ainsi qu’on dispose désor­mais, outre des amélio­ra­tion d’an­ciens effets, du fameux filtre du MS-20, sauvage à souhait avec ses modes HP6 et LP12 pour amener un peu de hargne à ce synthé qui semble parfois trop sage, mais aussi d’une Shim­mer Reverb qui, en combi­nant réverbe et pitch shif­ting, sera une précieuse alliée pour trans­for­mer n’im­porte quel son bébête en nappe atmo­sphé­rique.

reverbComplé­tant le tout, on a enfin droit à un Super Unison qui vous permet­tra d’épais­sir le son de la plus belle et fat des manières, d’au­tant que le contrôle de ce dernier est désor­mais uniforme quel que soit le moteur de synthèse utilisé.

Et bien évidem­ment, cette version 4 permet aussi à Artu­ria d’agré­men­ter son soft de nouvelles ressources : 63 nouvelles tables d’ondes (dont des choses volon­tai­re­ment crades très inté­res­santes), 67 nouveaux samples (808, voix, etc.) et 36 nouveaux types de bruits (sons de nature ou indus­triels, entre autres), lesquels sont au coeur des nouveaux presets propo­sés par l’édi­teur.

Or, puisqu’on parle de presets, il est à noter que trois banques sont commer­cia­li­sées en vis-à-vis de cette mise à jour qui demeure gratuite pour les posses­seurs de Pigments : Wave­lengths Lo-fi, Wave­lengths Neuro Bass et Wave­lengths Cine­ma­tic, vendus à 20 euros les trois ou 10 euros chacune et dont les noms parfai­te­ment évoca­teurs disent bien à qui ils s’adres­sent… Voici quelques exemples pour vous faire une idée :

PIGMENTS­lofi(2)
00:0001:06
  • PIGMENTS­lofi(2)01:06
  • cine­ma­tique(2)00:40
  • Pbass­Voy00:09
  • PbassS­kull00:09
  • Pbass1(3)00:09
  • Pbass­big­boy00:09
  • Pbass­Canta00:09
  • Pbass­Deep00:09
  • Pbas­sHar­mo­nic00:09

Enfin, notons-le, le logi­ciel se montre bien moins gour­mand que dans ses premières versions à la faveur d’un travail d’op­ti­mi­sa­tion. Sur un proces­seur M1 Pro, une dizaine d’ins­tances demeu­raient aux alen­tours des 27–28 %, ce qui s’avère extrê­me­ment raison­nable pour un gros synthé…

Conclu­sion

Il n’y a pas grande critique à adres­ser à une mise à jour gratuite, ce qui n’em­pêche pas de prendre un peu de recul sur ce Pigments 4 qui ne manque clai­re­ment pas d’ar­gu­ments pour deve­nir le synthé de premier choix du quan­tité de musi­ciens. On sent chez Artu­ria la volonté marquée de propo­ser quelque chose de riche et puis­sant en termes de possi­bi­li­tés, gage d’une grande poly­va­lence, au sein d’une inter­face qui demeure compré­hen­sible et intui­tive : et ça marche ! De fait, on obtient un joli petit monstre auquel on ne pourra repro­cher que sa person­na­lité, voire sa person­na­lité discrète, en regard de synthés à l’iden­tité plus marquée dans le son, ce qui est sans doute le revers de médaille de ce côté tout-terrain. Pour 200 euros et même 100 euros actuel­le­ment en incluant les trois banques, on peut en tout cas parler d’une vraie réus­site qu’on aime­rait, dans le sens inverse du Mini­Freak récem­ment porté en plug-in, voir un jour maté­ria­li­sée…

Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre 2022
2022
Valeur sûre
Award
  • La mise à jour gratuite
  • La nouvelle interface Play
  • Compatible MTS-ESP
  • Moins gourmand qu’autrefois
  • Le Super Unison
  • L’ajout du filtre du MS-20 et de la Shimmer Reverb
  • Tout ce qu’on adore depuis les débuts de Pigments : l’ergonomie globale, la richesse du côté des moteurs comme des modulations ou des effets, la gestion du MPE et de fait, la grande polyvalence de l’instrument
  • Quelques problèmes de contrastes compromettant la lisibilité
Intêret de la mise à jour :
Pays de fabrication : France

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