Débat sur l'enregistrement à -14 dbfs : pourquoi ? avantages et précautions...
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Roots of heather
Bonjour,
J'ai cru voir dans plusieurs sujets de ce forum qu'il était de bon ton de dire qu'il fallait moduler son signal à -14 dbfs crête en enregistrement sur une DAW.
Or ce n'est pas toujours vrai, car le 0db d'un préampli ne correspond pas toujours à -14 dbfs d'un crêtemètre d'une station DAW.
Tout dépend du préampli et de la carte son utilisés.
Par exemple, prenez un préampli SPL Goldmike première génération connecté à une carte son Creamware Luna II, et vous vous apercevrez que le 0db du Goldmike correspond à 0 dbfs dans la table de mixage Scope, gérant la carte son Creamware; de même, le 0db d'une table de mixage "Studiomaster Mixdown" correspond à -10dbfs dans la table de mixage Scope; sur d'autre matériel, un peu plus pro, j'obtiens -18 dbfs
Je ne pense pas que ce soit des cas isolés.
Pour bien moduler, il faut donc en fait simplement bien étalonner sa carte son par rapport au préampli utilisé, c'est à dire bien regarder à combien correspond le niveau 0db du préamp sur son crêtemètre de DAW, mais je ne pense pas que l'on puisse en tirer de généralité quant au bon niveau de modulation du signal sur une DAW, c'est au cas par cas.
Dire qu'il faut toujours moduler à -14 dbfs est donc de la désinformation, même si celà est exact pour bon nombre de matériel.
Musicalement
offenbach
Pour ce débat 16/24 bits :
comme le soulignait dock, il ne faut pas confondre l'action des bits de poids faible. Un bit de poids faible (le dernier à droite) à un petit impact sur la valeur finale, par exemple :
0001 et 0000 signifient 1 et 0 sur une échelle de 16, donc petite variation.
un bit de poids fort a un impact colossal sur la valeur :
1000 et 0000 signifient 8 et 0 sur une échelle de 16, donc grande variation.
Si on augmente le nombre de bit, on ajoute à chaque nouveau bit le double de précision pour décrire ce qu'il se passe entre 2 valeurs immédiatement voisines avant d'avoir augmenté le nombre de bit. Exemple
en 4 bits : 1001 => en 5 bits : 1001X
le X représente un degrés de précision entre les valeurs 1001 et 1010, en gros comme si grossièrement on avait ajouté un chiffre après la virgule (on va dire un 0,5).
Conclusion pour l'audionumérique :
travailler avec un nombre de bits plus important permet certes de minimiser le bruit de fond, mais permet de coder plus finement les détails de la variation du signal.
Entre 16 et 24, même si les 8 "nouveaux" bits sont de poids "faible", ils ne servent pas à coder "les niveaux faible", ils servent à coder davantage de détails à tout niveau d'amplitude du signal. Un mot binaire représente une vision instantanée de la forme d'onde, on ne peut pas en déduire un plage dynamique à cause du caractère instantané. Il y a beaucoup de confusion échafaudée là-dessus...
Si un signal enregistré en 24 bits module suffisamment faiblement pour que les 8 bits de poids fort ne soient pas utiliser, on peut entre guillemet le convertir en 16 bits en tronquant les 8 bits de poids fort, ce qui correspond mathématiquement à une forte augmentation de volume. A volume constant, on est obligé de perdre des informations sur les "détails" du signal, donc d'attaquer les bits de poids faible, ce qui veut dire augmentation du bruit de fond, etc...
En fait le 24 bit permet pour l'enregistrement d'avoir une marge de sécurité considérable, de travailler sur un vrais 16/18 bits d'amplitude "utile", sans risquer l'overload, alors qu'enregistrer en 16 bits nécessite pour garder une bonne qualité d'être près de la saturation, ce qui est risqué.
Quand cela est possible, il faut donc toujours enregistrer en 24 bits, même pour un produit final en 16, et même à un niveau de modulation pas très élevé...
Site officiel et boutique en ligne du Studio Delta Sigma https://www.studiodeltasigma.com
Anonyme
Joyeuses fêtes!
Anonyme
En fin de compte, il faut simplement se rapeller que les "petits" signaux ne sont tout simplement pas obligatoirement faibles en valeur absolue, mais en valeur relative.
La diminution de l'erreur de quantification est favorable quel que soit le niveau absolu car même les signaux de forts niveau contiennent des composantes faibles (harmoniques, réverbérations, etc).
JM
Anonyme
Citation : Offenbach, tu as parfaitement exprimé ce qu'on avait mal dit jusque là
bon....il faut que je revois ma façon de m'exprimer , je pensais à tord avoir été suffisemment clair.
Rouxxx
Hors sujet : et un Joyeux Noël au passage
Noisey Houtan
Maintenant j'ai eu un autre son de cloche, qui affirmait que dans les hauts niveaux (et je parle bien de haut niveaux, pas de grandes valeurs différentielles entre 2 niveaux de quantification), le 24 bits n'apportait rien, que le nombre de niveaux de quantifications était inchangé, et que TOUTES les combinaisons supplémentaires entre le 16 et le 24 bits étaient allouées au codage des faibles niveaux.
J'ai reposé la question à cette source pour tout mettre au clair, peut-être utilisait-il le terme bas niveau alors qu'ils parlait de petits pas de quantifications, sait-on jamais, auquel cas ce serait résolu. (et ça serait sacrément con, parce que c'est quand même lourd de sens comme raccourci de langage)
Cela dit il y a une info que j'ai trouvé en regardant sur les cahiers de l'IRCAM à la recherche d'explications, c'est que les ADC dit 24 bits fonctionnent souvent en fait en sigma/delta et que l'apparence extérieur et comme si cela fonctionnait en 24bits, d'autres part le même bonhomme affirmait ailleurs que c'était avec la technologie sigma/delta que le 24 bits avait trouvé son intérêt (je creuse un peu depuis ce matin là dessus)
Dans une toute autre partie de ces explications il y en a une qui est (peut-être) à remettre en cause, c'est l'aspect "uniforme" de la quantification.
Je m'explique:
Soit un niveau de
0dBu=0.775V
on a aussi
-20dBu=0.0775V
-40dBu=0.00775V=7.75mV
-60dBu=0.000775V=0.775mV
on se rend bien compte que le différentiel entre les 2 tensions correspondant à -60dBu et -61dBu aura environ un facteur 1000fois plus petit que le différentiel entre les 2 tensions correspondant à 0dBu et -1dBu.
autrement dit lorsque l'on est dans les bas niveaux, proches de -60dBu, un changement de tension de 1mV implique une variation de niveau significative pour l'oreille humaine, alors que le même changement de tension de 1mV implique quelque chose de toute à fait dérisoire pour l'oreille humaine (en comparaison) lorsqu'il intervient dans les hauts niveaux près de 0dBu
Par conséquent une quantification uniforme tendrait à offrir une précision de quantification bien supérieure dans les hauts niveaux à celle que l'on aurait dans les bas niveaux.
D'autant plus étonnant si l'on considère la loi de Weber-Fechner, soit "la sensation varie comme le logarithme de l'excitation", autrement dit plus l'excitation est importante (plus le niveaux est fort) plus il faut une variation importante pour ressentir une sensation (plus il faut que la variation, de tension électrique ici, soit important pour qu'elle soit significative)
Pour cette raison je ne vois pas de sens au fait que la quantification soit uniforme, elle a plus de sens à être logarithmique, ou "uniforme sur une échelle logarithmique"
(et j'ose imaginer que les concepteur du monde de l'audio s'en sont rendu compte, à moins qu'il n'y ait d'autre choses qui entrent en jeu)
The only way to do it is to do it. (Merce Cunningham)
Anonyme
Citation : 0dBu=0.775mV
0.775V, pas 0.775mV
sinon pour le reste, j'avou ne pas tout bien comprendre, notemment cette phrase:
Citation : Par conséquent une quantification uniforme tendrait à offrir une précision de quantification bien supérieure dans les hauts niveaux à celle que l'on aurait dans les bas niveaux.
par définition, si c'est uniforme, ca offre le même degré de précision à tous les niveaux de modulation, 1.256V sera codé avec autant de précision que 0.256V, par contre on utilisera moins de bit.
doubler une tension revien à augmenter le gain de 6dB, on va donc utiliser 1 bit de plus à chaque fois qu'on double la tension.
Noisey Houtan
Ce que je voulais dire c'est que si la quantification est réellement uniforme, avec par exemple un pas de 1uV, cela signifie donc que l'on a un niveau de quantification correspondant tous les 1uV entre -7.75uV et +7.75uV par exemple.
mais autant l'écart entre 2 niveaux de quantification et important dans les bas niveaux, (quand on passe de -7.75uV à -6.75uV par exemple) autant dans les hauts niveaux il l'est beaucoup moins (entre 0.775000V et 0.775001V la différence est déjà moins perceptible)
C'est de cela que je parle, alors oui d'un point de vue numérique la précision entre 1.256V et 0.256V est la même on a 3 chiffres après la virgule, on va supposer qu'on est précis au mV près donc.
MAIS d'un point de vue auditif être précis au mV près dans les hauts niveaux (1.256V par exemple tu rajoute 1 mV ça te donne 1.257V, pas nécessairement grand chose d'audible comme variation) ça revient à être beaucoup plus précis que dans les bas niveaux (40 dB plus bas à 0.01256V une variation de 1mV implique déjà quelque chose de significatif pour l'audition, avec 1mV de plus tu te retrouves de 0.01256V à 0.01356V, la variation est beaucoup plus significative à cette échelle)
C'est ici que je veux en venir, dans les hauts niveaux la "précision numérique" nécessaire pour avoir une qualité de perception aussi précise que dans les bas niveaux est très inférieure à celle nécessaire dans les bas niveaux
Pour que la précision de sensation pour des tensions de l'ordre de 0.1mV soit égale à la précision de sensation pour des tensions de l'ordre de 1V il faut dans un cas se montrer précis à 0.01mV et dans l'autre il suffit d'être précis à 0.1V près, pourtant dans les 2 cas on est aussi précis (du point de vue de la sensation toujours, mais c'est bien dans ce sens là qu'il faut réfléchir pour optimiser la conversion pour le résultat, notre écoute)
The only way to do it is to do it. (Merce Cunningham)
Anonyme
En relisant ce qu'a dit plus haut Offenbach, je me rend compte que le principe que j'ai mis dans mon post "fruit de mon imagination" n'a pas l'air très éloigné de la réalité, je me permet donc de le reprendre comme exemple:
imaginons un groupe de bit qui code le 1/1000e de V, puis un le 1/100e de V, puis un autre le 1/10e puis enfin un dernier pour le V.
Si on a une tension de l'ordre du mV, on utilise que le derier groupe de bit, si on est dans l'ordre du 1/100e de V, on utilise les 2 derniers groupes de bit, dans le 1/10e de V on utilise les 3 derniers groupes de bit, et si on est dans l'ordre du V, on utilise tous les groupes de bit.
Après le rapport entre une tension ou une puissance et les répercutions sur notre perception, je vois ca comme un tout autre problème qui n'est pas lié à la quantification.
Je revien à mon papier millimétré, tu peux y tracer une courbe plus ou moin précise selon que tu puisses utiliser toutes les graduations (petit pas de quantification) ou seulement certaines (pas de quantification plus grossier), sur les x on a le temps et sur les y ont a le niveau de modulation approximé (on pourrait tout aussi bien y trouver la production annuelle de patates au kurdistan, au gramme prêt), nul part on ne trouve sur cette courbe une quelconque relation avec notre perception (ou les conséquences qu'auraient le fait de doubler sa consommation de patates)en fonction des valeurs réelles qu'on cherche à approximer, en fait l'important c'est qu'on ai un modèle qui nous permette d'approximer cette courbe, après je dirais même peu importe à quoi elle sert et dans quelles conditions, ca ne n'empêche pas au converto de faire son travail, de produire une représentaion binaire approximé d'une courbe de modulation réelle.
Désolé, si ca se trouve j'ai vraiment rien compris à ce que tu a voulus dire et dans ce cas, ce post ne sert à rien.
Anonyme
JM
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