Sujet L'artiste doit-il passer par la souffrance ou s'en servir pour créer ?
- 119 réponses
- 19 participants
- 8 682 vues
- 16 followers
Anonyme
Les œuvres étant empreintes de souffrance sont-elles les plus "géniales" ?
Je ne sais pas si c'est le bonne endroit ou poster mais je voyais pas ou...
Perso je pense qu'on est pas obligé de souffrir ou de se servir de la souffrance pour créer mais a vrai dire j'ai du mal a trouver des exemples...
Jules Joffrin
Pour avoir passé quelques années à écrire des bouquins (non publiés) je ne peux pas affirmer qu'il faille souffrir pour écrire. En revanche je peux dire une chose : écrire, c'est douloureux. Ecrire ce n'est pas une partie de plaisir. Tout au plus, ça peut être gratifiant lorsque on est content de ce que l'on a pondu, autant dire que ça n'arrive pas souvent.
La pratique de la musique aujourd'hui, elle est quand même essentiellement basée sur le plaisir. Le rapport avec l'instrument est devenu un rapport charnel, et, notamment dans la musique rock, il y a une énergie sexuelle qui se dégage dans la pratique musicale. La jouissance est souvent à portée.
Il en est de même pour les dj's d'ailleurs.
Après, ce qui fait la différence, c'est à dire se rapprocher du sublime, ça implique peut-être un passage obligé par une forme de souffrance. Mais encore. Dans les Beatles seul Lennon a le rôle du torturé, Macca est plutôt un type normal. Les Pixies sont des gens plutôt intéressés par le fric. Zappa ne touchait jamais à la drogue. Après, dans la musique et le star système qui la promeut, il y a beaucoup de postures et d'auto persuasion qui fragilisent les musiciens. La souffrance était elle là avant?
Jules Joffrin
Citation : Pour ma part, je ne suis pas du tout amateur de musique "légère" ou "gaie" car je trouve ça plat et fade, superficiel; j'ai besoin de trouver une part de noirceur, de souffrance dans la musique pour qu'elle me parle.
C'est très difficile d'écrire de la bonne musique légère ou gaie. C'est comme d'écrire des bonnes comédies. Va donc écouter Architecture in Helsinki, et tu me dira si c'est plat.
Hit !
Souffrir pour des idées, l'idée est excellente, brassensserais-je ...
Les Artistes, bah c'est pas compliqué (et c'est d'ailleurs pour ça que ça le devient) : lorsqu'ils sont heureux pour la moindre petite joie, je suis persuadé qu'ils le sont bien davantage que tous les autres, ces autres qui ont du mal à "décoller" avec des choses simples. Comme de vrais gosses devant les cadeaux avant que la vie ne leur retire leur Père-Noël et toutes les autres chimères.
D'ailleurs, dans ce cas inverse, ça devient pareil : les Artistes sont bien + décontenancés et meurtris d'évênements graves, qui apparaîtraient comme "courants" ou "mineurs" à d'autres. Complètement déboussolés face à l'adversité ou la seule méchanceté, il n'y a plus que la révolte de la création.
Les Artistes, ce sont les températures extrêmes d'un monde qui les entoure complètement mais qui oublie complètement de les entourer.
Techniquement, les Artistes sont des amplificateurs. Wouaf !
fredian
Citation : . La souffrance était elle là avant?
bonne question; c'est vrai qu'il faut distinguer "souffrance authentique" et show bizz attitude de rock star maudite défoncée...
Citation : Quand je vous lis, je vous trouve aussi fermés que des ados de 15 ans, sans rire. J
ce genre de jugement de valeur n'apporte rien, donc tu peux le garder. Je n'ai fait que donner mon avis sur un point, j'ai essayé d'expliquer la façon dont je resssens des musiques "gaies" ou "légères", et ça me laisse de marbre quand ça me donne pas envie de partir en courant, et ça, j'y peux rien, question de goût, d'état d'esprit, etc... après, je dis pas des conneries du genre: "ceux qui aiment les musiques légères sont de vieux cons qui n'ont jamais souffert", ok? donc un peu de respect et de nuance dans l'interprétation de ce qui est dit s'il te plait. Quant au mouvement goth, Lebat, je connais pas plus que ça, c'est vrai qu'il y'a une dimension théatrale, mais je n'irais pas prétendre que ceux qui sont dans ce trip ne souffrent pas ou font ça pour faire genre...
Citation : Quand vous vivez une souffrance, vous êtes incapables d'en parler sans vous poser en victimes. Du coup, votre chant ou votre discours fait chier, ennuie, est intolérable au mieux. Si vous n'avez pas vécu la souffrance, vous n'êtes pas crédibles et donc ridicules.
j'ai conscience de ça; aussi, ayant tendance à me replier sur moi même quand ça m'arrive, les mots ou tout discours intelligible ne pouvant, comme tu le remarques, traduire la souffrance comme on la ressent, la musique et la création sont pour moi le vecteur le plus direct pour exprimer ce que je ressens émotionnellement sans passer par l'intellect ou la rationnalisation de ma souffrance; plus elle est brute, exprimée instinctivement, plus je trouve cela profond. (après, entendons nous bien: je parle juste de musique, ecrire des textes, nécessitant d'utiliser le langage intelligible des mots implique sans doute le processus que tu décris sous peine de tomber dans la mièvrerie ou le misérabilisme). Mais je pense que lorsqu'on souffre, on a besoin de l'exprimer "butalement", d'une façon ou d'un autre. La musique revêt dans ce cas là pour moi, une dimension cathartique, et si je me mets à "dépasser" la souffrance ou l'intellectualiser, c'est mort! il faut au contraire que je me serve de cette forme "d'energie" pour créer.
Citation : Quel est le lien entre avant-gardisme, ou modernité, et souffrance ?
simplement que la souffrance peut te faire aller plus loin que la plupart des gens suivant le degré à laquelle tu la vis, et que cela peut être favorable à l'emergence d'une forme de création novatrice. désolé si j'ai pas été clair
après, l'idée est pas je pense de dire que "plus on a souffert, meilleure est la zique", mais que les "meilleures" ziques ou celles qui nous bouleversent le plus sont souvent porteuses de la souffrance de leur créateur.
Citation : a donc écouter Architecture in Helsinki, et tu me dira si c'est plat.
désolé, je connais pas. disons que je peux aprprécier une oeuvre "gaie" (au cinéma, en lecture, très rarement en zique), mais je ne l'apprécierai jamais autant (ni de la même façon, mais ça c'est logique) qu'une oeuvre qui me bouleverse au point d'en avoir les larmes aux yeux à chaque écoute...
a.k.a
Citation : Je me demande si vous allez pas un peu trop loin en dénigrant la musique gaie, majeure, exprimant une énergie positive de la sorte.
Il y a une énergie positive dans la musique mineure, celle du dépassement. Elle est bien plus positive encore que celle de la musique majeure qui stagne dans la bonne humeur.
Après, je n'en fais pas un jugement universel, c'est simplement que d'une manière générale, je ne me retrouve pas dans un contenu intentionnellement gai.
Citation : Affirmer que la noirceur est signe d'expressivité, et donc sous-entendre que la "lumière" est fade dans la musique, affirmer que la musique positive est "légère", pour moi c'est une belle grosse connerie.
Tu amalgames les deux citations, et en réalité, personne n'a dit les choses ainsi. Je ne parle pour ma part que d'expressivité. J'ai aussi ajouté que cela pouvait arriver dans le cas de musique majeures. Un exemple : je trouve le concerto pour violon en mi Majeur de Bach expressif au possible. La chanson "Week end" de Lorie est aussi majeure, et pourtant, c'est de la merde.
Citation : Quand je vous lis, je vous trouve [...] fermés
Et fier de l'être ! Qu'est-ce que c'est que cette pseudo-normativité de l'ouverture, conchiée par chacun à tout instant ? Avoir un jugement sur quelque chose, c'est tenir une position et ne pas en descendre tant que les arguments ne valent pas la peine, et je doute fort que tu en trouves pour me faire dire "j'aime la musique de Mozart" (qui est pour moi le compositeur le plus représentatif de la nunucherie du mode majeur).
Citation :
la légèreté et le manque d'expressivité se retrouvent dans pleins de musiques tristes, mélancoliques, noires, torturées... car c'est mal fait, point barre. On peut aisément supposer, trouver des exemples, qui montrent le contraire, une musique en accords majeurs expressive et très lourde de sentiments, de force etc..., car c'est bien fait, point barre.
C'est évident. Personne n'a dit ça.
fredian
Head Minerve
Citation : la musique mineur [...] Elle est bien plus positive encore que celle de la musique majeure qui stagne dans la bonne humeur.
Comment peux-tu affirmer cela ? Ça me dépasse ce jugement de valeur. C'est d'ailleurs pourquoi j'y réponds par un jugement de valeur fredian...
Citation : je ne me retrouve pas dans un contenu intentionnellement gai.
Citation : des musiques "gaies" ou "légères", et ça me laisse de marbre quand ça me donne pas envie de partir en courant, et ça, j'y peux rien, question de goût, d'état d'esprit
J'ai bien compris ça. Et à vrai dire je suis habitué à entendre ce discours, et ce chez des jeunes de 15 ans, ou une tranche d'âge alentour. Si tu te sens vexé fredian, désolé mais "moi je" le ressens comme ça.
Citation : Qu'est-ce que c'est que cette pseudo-normativité de l'ouverture, conchiée par chacun à tout instant ?
Tu nous fais ta crise d'ado là ? Désolé je vous provoque.
Vous affirmez que la musique majeure et gaie et fade OU moins expressive que la musique mineure, ça c'est pour moi La normativité conchieuse dans laquelle beaucoup de monde se range.
Citation : ceux qui aiment les musiques légères sont de vieux cons qui n'ont jamais souffert", ok? donc un peu de respect et de nuance dans l'interprétation de ce qui est dit s'il te plait.
J'ai pas dit que t'étais con, mais que le discours était tourné d'une manière, et désolé de pas lire assez entre vos lignes, à comprendre que la musique majeure ou gaie ne vous faisait rien, donc que c'était de la musique moindre que les grands thèmes mineurs et noirs qui vous faisaient vibrer. Ca c'est un jugement de valeur aussi nan ?
Jules Joffrin
En revanche, il y a pas mal de groupe de corbac des années 80, et Joy division en premier qui sont ridiculement outrancier dans l'expression de l'outre tombe!
Anonyme
a.k.a
Citation : Et à vrai dire je suis habitué à entendre ce discours, et ce chez des jeunes de 15 ans, ou une tranche d'âge alentour.
Doit-on comprendre que tout ce que peut penser un gosse de 15 ans est faux ?
Tu crois vraiment qu'on affirme ça pour les mêmes raisons que ceux pour qui tu nous prend ?
Citation :
Vous affirmez que la musique majeure et gaie et fade OU moins expressive que la musique mineure, ça c'est pour moi La normativité conchieuse dans laquelle beaucoup de monde se range.
J'en doute. Allume RFM, recense le majeur et le mineur, et on en reparle.
Citation :
la musique mineur [...] Elle est bien plus positive encore que celle de la musique majeure qui stagne dans la bonne humeur.
Comment peux-tu affirmer cela ? Ça me dépasse ce jugement de valeur. C'est d'ailleurs pourquoi j'y réponds par un jugement de valeur fredian...
Je suis l'auteur de la première phrase et je réponds à ta question : parce que je le pense.
Citation :
Putain mais musique gaie ne veut pas forcément dire nunucherie, faut pas déconner ! Et encore moins mozart!
Non mais personne n'a dit ça ! Pour moi, Mozart est le représentant de l'esthétique du bon goût dans laquelle je ne me retrouve pas, faut pas en faire un drame.
Encore une fois d'accord avec toi, ADT, notamment sur ta vision de la musique populaire.
- < Liste des sujets
- Charte