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Bitwig Bitwig Studio
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Test de Bitwig Bitwig Studio

Test écrit
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Bitwigs Brew
9/10
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Ça y est, il est là ! Si on peut dire qu’un séquenceur était attendu, c’est bien Bitwig Studio, que nous propose aujourd’hui pour moins de 300 € l’équipe de... Bitwig, petite structure de développement située à Berlin.

Compo­sée pour partie d’an­ciens de chez Able­ton, elle s’est fait remarquer début 2012 en annonçant un logi­ciel dont les carac­té­ris­tiques comblaient tout ce que les utili­sa­teurs (prin­ci­pa­le­ment) de Live atten­daient depuis long­temps, notam­ment la gestion simul­ta­née de plusieurs projets, la possi­bi­lité d’uti­li­ser plusieurs moni­teurs, d’af­fi­cher simul­ta­né­ment la vue « session » (matrice de clips) et la fenêtre d’ar­ran­ge­ment, la possi­bi­lité d’en­re­gis­trer des auto­ma­tions par clip et non plus seule­ment par piste, voire carré­ment d’af­fec­ter des auto­ma­tions à des événe­ments MIDI indi­vi­duels… sans comp­ter la compa­ti­bi­lité avec Linux !

Bref, des carac­té­ris­tiques auto­ri­sant les fantasmes les plus fous et faisant couler beau­coup d’encre virtuelle dans les forums. Il aura fallu attendre encore deux ans, le 26 mars de cette année plus exac­te­ment, pour que la première version commer­ciale du logi­ciel voie enfin le jour. Deux ans d’ailleurs que la concur­rence, aiguillon­née par les annonces de la nouvelle petite équipe berli­noise, aura mis à profit pour rattra­per au moins une partie de son retard.

Alors, qu’en est-il exac­te­ment aujour­d’hui ? Bitwig Studio est-il toujours aussi révo­lu­tion­naire ? Est-il à la hauteur de l’at­tente qu’il a géné­rée ? Qu’est-ce qui le diffé­ren­cie d’Able­ton Live, dont il vise sensi­ble­ment le même public ? 

C’est ce que nous allons voir immé­dia­te­ment dans ce test. 

Tour d’ho­ri­zon 

Bitwig Studio

Pour commen­cer, nous avons, en haut de l’écran, la barre d’ou­tils prin­ci­pale qui comporte, outre les tradi­tion­nelles fonc­tions de trans­port, le bouton d’ac­ti­va­tion du moteur audio portant le logo de Bitwig, les options d’en­re­gis­tre­ment d’au­to­ma­tion, les acti­va­tions de punch-in et de punch-out, de bouclage d’ar­ran­ge­ment, de sur-enre­gis­tre­ment, les options de métro­nome et de réglage de groove. On y trouve égale­ment les outils d’édi­tion et de sélec­tion, ainsi que la fonc­tion de suivi de lecture qui peut être confi­gu­rée en suivi continu ou écran par écran.

Cette barre d’ou­tils dispose égale­ment d’un large affi­chage repre­nant la posi­tion du curseur de lecture expri­mée aussi bien en mesures/temps/etc. qu’en temps horaire – une autre option deman­dée depuis belle lurette par les utili­sa­teurs de Live — le tempo et la signa­ture tempo­relle du morceau, les options d’au­to­ma­tion en mode arran­ge­ment, et enfin les témoins d’ac­ti­vité du disque dur et de charge du proces­seur, que j’au­rais person­nel­le­ment souhaité un peu plus grands et affi­chant les données en pour­cen­tage.

Mais c’est au-dessus de cette barre que nous décou­vrons les onglets, l’ex­pres­sion de la première vraie grande nouveauté de Bitwig Studio, la gestion multi­projets du logi­ciel. Cette dernière permet notam­ment l’échange facile de clips, pistes, chaînes d’ins­tru­ments et d’ef­fets entre projets. Mais le moteur audio du soft ne pourra être activé que pour un seul projet à la fois. En effet, l’ac­ti­va­tion dudit moteur entraîne non seule­ment l’éven­tuelle mobi­li­sa­tion exclu­sive du pilote audio (dans le cas de pilotes non parta­geables de type ASIO), mais égale­ment le char­ge­ment en mémoire de tous les éléments (plugs, samples, etc.) du projet concerné. Afin que chaque projet puisse béné­fi­cier indi­vi­duel­le­ment de la plus grande quan­tité de ressources système, les autres sont donc désac­ti­vés, et leurs éléments unique­ment indexés, mais pas réel­le­ment char­gés en mémoire. C’est très bien vu, mais cela entraîne un petit temps de rechar­ge­ment lorsqu’on réac­tive le moteur audio. Du coup, quand on lance une lecture juste à ce moment-là, le signal de certaines pistes met un peu de temps à se faire entendre. 

Et pour finir cette petite digres­sion sur les projets, préci­sons deux choses. Leur ouver­ture ainsi que le char­ge­ment des plug-ins se fait – à contenu équi­valent — de manière légè­re­ment plus rapide que chez le prin­ci­pal concur­rent, Able­ton Live. Et en cas de crash, l’in­té­gra­lité des projets peut être récu­pé­rée lors du prochain lance­ment du soft. Mais pour­sui­vons l’ex­plo­ra­tion de l’es­pace de travail, en dessous de la barre d’ou­tils.

Système requis

5 Go d’es­pace disque 2 Go de RAM mini, 8 recom­man­dés, proces­seur multi­cœur 64 bits, Windows 7 ou supé­rieur, Mac OS X 10.7 ou supé­rieur, Linux Ubuntu 12.04 ou supé­rieur.

Testé sur un PC, proces­seur Core2­Duo P7450, 4 Go de RAM, Windows 8.1

L’une des prin­ci­pales carac­té­ris­tiques ergo­no­miques du logi­ciel a été de divi­ser l’es­pace de travail en plusieurs zones : une centrale, affi­chée en perma­nence, et trois autres, redi­men­sion­nables, voire tota­le­ment esca­mo­tables, qui pour­ront chacune affi­cher grâce à des petits boutons atti­trés des fonc­tions et des infor­ma­tions diffé­rentes selon les besoins et le contexte.

La volonté des déve­lop­peurs a été visi­ble­ment d’évi­ter au maxi­mum les fenêtres flot­tantes qu’on ne sait jamais vrai­ment où placer pour qu’elles n’em­pêchent pas l’ac­cès à certaines fonc­tions, et de s’as­su­rer que, quelle que soit l’étape de travail, l’on ait constam­ment tout sous les yeux et à portée de souris. Très agréable.

Le brow­ser, situé dans la partie droite de l’écran, permet de navi­guer dans les fichiers, qu’il s’agisse de plug-ins internes ou non, de banques de sons (person­nelles ou commer­ciales, subdi­vi­sées en samples et multi-samples), de musiques (inté­grant égale­ment les biblio­thèques iTunes), de clips ou d’autres types de fichiers. Une fois la caté­go­rie choi­sie, une première fenêtre liste, selon le cas, les plugs, packages de samples ou dossiers, et la seconde détaille les presets, les fichiers sonores, les clips etc. À noter que les presets de tous les plugs – aussi bien internes de Bitwig Studio qu’ex­ternes — peuvent être tagués afin d’être archi­vés et rappe­lés plus faci­le­ment au sein du brow­ser. Excel­lente chose. Toute­fois, on ne pourra pas créer ses propres tags. Mais les 24 propo­sés par le logi­ciel devraient couvrir tous les besoins.

Les samples peuvent béné­fi­cier d’une pré-écoute, mais pas les presets. Le brow­ser permet égale­ment de défi­nir et modi­fier les chemins d’ac­cès aux diffé­rents types de fichiers. Atten­tion toute­fois : si plusieurs dossiers pour­ront être défi­nis pour un même type de fichiers, les dossiers en ques­tion ne pour­ront être affec­tés dans le brow­ser qu’à ce type de fichier précis, et pas un autre. Exemple : si l’un de vos dossiers conte­nait à la fois des clips et des fichiers audio, il vous faudrait choi­sir entre les deux caté­go­ries. Enfin, le brow­ser permet égale­ment l’ins­tal­la­tion et la désins­tal­la­tion des diffé­rents packages (presets, samples, etc.) télé­char­geables sur le site de Bitwig Studio.

La fenêtre qui contient le brow­ser peut égale­ment conte­nir deux autres éléments. Il y a d’abord le panneau d’in­for­ma­tions du projet, qui réper­to­rie les fichiers audio et les plug-ins utili­sés, ainsi que des commen­taires sur le morceau et des données diverses telles que le nom du compo­si­teur ou le style de musique. Et nous avons égale­ment le panneau « Studio I/O » qui réper­to­rie les diffé­rentes entrées/sorties MIDI et audio utili­sées par le logi­ciel.

La fenêtre au bas de l’écran accueille, quant à elle, soit les chaînes d’ins­tru­ments et d’ef­fets, soit les fenêtres d’édi­tion de clips audio ou MIDI quand la fenêtre prin­ci­pale est occu­pée par une autre fonc­tion.  La fenêtre située à gauche de l’écran est occu­pée par l’ins­pec­teur de piste, qui permet d’af­fi­cher l’en­semble des détails concer­nant chaque piste, clip, événe­ment MIDI ou audio. Enfin, la partie centrale de l’in­ter­face graphique de Bitwig Studio affiche, selon le cas, la fenêtre d’ar­ran­ge­ment, celle de lance­ment de clips, les deux à la fois — une autre carac­té­ris­tique parti­cu­liè­re­ment atten­due de Bitwig Studio — la fenêtre d’édi­tion de clips ou d’évé­ne­ments audio, ou encore la table de mixage complète.

Dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment, les pistes sont affi­chées hori­zon­ta­le­ment les unes au-dessus des autres, et iden­ti­fiées chacune via un petit logo selon leur type : Instru­ment, Audio, Hybride (voir para­graphe « Hybrides et auto­mates »), Return et Master.

Chaque piste béné­fi­cie d’une couleur atti­trée. Par défaut, les clips présents sur une piste sont de la même couleur que celle-ci. On peut regret­ter que lorsqu’un de ces clips est en mode de sur-enre­gis­tre­ment, aucun repère visuel ne vient nous le rappe­ler sur le clip en lui-même, ce qui peut engen­drer une certaine confu­sion, notam­ment en live.

Le mode arran­ge­ment nous permet égale­ment d’ac­cé­der à toutes les options de contrôle des pistes, ainsi qu’à l’af­fi­chage des lignes d’au­to­ma­tion.  On peut égale­ment choi­sir d’af­fi­cher ou non les entrées/sorties audio de chaque piste. On regret­tera toute­fois l’ab­sence de VUmètre inté­gré à ce niveau-là afin de repé­rer d’un seul coup d’œil les entrées qui reçoivent du signal. Natu­rel­le­ment, nous trou­vons pour chaque piste les tradi­tion­nels boutons d’ar­me­ment, de mute et de solo, ainsi qu’un fader et un petit VUmètre dépour­vus chacun d’une quel­conque gradua­tion.

Mais il faudra aller dans la fenêtre « inspec­teur » pour béné­fi­cier d’un bouton de pano­ra­mique, en plus de la repro­duc­tion des commandes préci­tées et d’autres détails et fonc­tions de pistes, tels que les commandes d’en­voi (send) vers les pistes d’ef­fet. Les sends de chaque piste peuvent se régler en pré, ou post-fader, ou l’on peut lais­ser Bitwig Studio choi­sir à notre place. Dans cette dernière option, le mode choisi prin­ci­pa­le­ment est post-fader. Le trai­te­ment du signal de toutes les pistes réglées sur « auto­ma­tique » peut être basculé instan­ta­né­ment entre post et pré-fader via un simple bouton présent dans les para­mètres de la piste d’ef­fet visée.

Pour béné­fi­cier en une seule fenêtre de toutes les possi­bi­li­tés de trai­te­ment et de routages d’une table de mixage, ainsi que de grands VUmètres gradués, l’on peut choi­sir l’af­fi­chage « Mix ». Mais même dans ce mode-là, on n’a pas de gradua­tion détaillée des faders eux-mêmes. Il faut modi­fier la hauteur de ceux-ci pour obte­nir une infor­ma­tion en déci­bels de leur posi­tion : pas pratique du tout. 

Bitwig Studio

En mode « Mix » toujours, on peut si l’on souhaite béné­fi­cier égale­ment du lanceur de clip. On obtient alors un écran très proche de la vue « session » de Live, avec la matrice de clips orga­ni­sée verti­ca­le­ment surplom­bant les tranches de la console de mixage.

On peut égale­ment obte­nir une vue hori­zon­tale du lanceur de clips en l’af­fi­chant conjoin­te­ment à la vue « arran­ge­ment ». Ce double affi­chage permet surtout de faci­li­ter les échanges de clips entre les deux modes. Une autre grande nouveauté de Bitwig Studio consiste dans le fait que lors de la lecture d’un projet, on peut choi­sir indi­vi­duel­le­ment pour chaque piste (et non plus unique­ment globa­le­ment) si l’on souhaite repas­ser de la lecture d’un clip à celle de l’ar­ran­ge­ment. À noter enfin que si la fenêtre d’ar­ran­ge­ment permet de placer des repères sur sa time­line, ceci se fait au prix d’une mani­pu­la­tion un peu alam­biquée. On aurait aimé pouvoir le faire d’un simple choix dans un menu contex­tuel, ce qui n’est pas le cas.

Je n’ai parlé là que du mode de travail suppo­sant un écran unique, mais toute l’er­go­no­mie de Bitwig Studio prend natu­rel­le­ment une autre dimen­sion en mode multi-écran. Si le séquen­ceur ne permet pas une liberté totale dans la répar­ti­tion de ses fenêtres de travail entre diffé­rents écrans, il offre toute­fois des profils pré-confi­gu­rés – cinq au total — suffi­sam­ment bien pensés pour couvrir tous les besoins.

Pour résu­mer ce premier – et long, bravo aux coura­geux qui auront tout lu – para­graphe, on peut dire que l’er­go­no­mie de Bitwig Studio a été pensée pour qu’il existe de multiples manières d’at­teindre et de modi­fier des para­mètres. L’idée est que chaque élément ne soit pas ratta­ché à un seul mode, écran ou menu. En fait, on peut consi­dé­rer que chaque para­mètre peut à la fois « tenir la vedette » dans un mode dédié (exemple : les réglages de gain en mode « mix »), mais aussi avoir un petit rôle dans un autre mode (le réglage de gain dans la vue « inspec­teur »), de telle manière que chaque élément reste acces­sible, de manière détour­née, quelle que soit la tâche prin­ci­pale que l’on soit en train d’ac­com­plir. À ce niveau-là, c’est une réus­site. Par contre, quand on est un habi­tué d’Able­ton Live, on aura tout de même un petit regret : il manque vrai­ment une petite fenêtre d’in­for­ma­tion, même si cette absence est partiel­le­ment compen­sée par la ligne d’in­for­ma­tion qui s’af­fiche de temps à autre en pied de page.

Bitwig Studio

On regrette égale­ment l’im­pos­si­bi­lité d’af­fec­ter soi-même à chaque élément du soft un raccourci clavier de son choix comme avec le logi­ciel d’Able­ton. Toute­fois, les habi­tués de Live retrou­ve­ront un certain nombre des raccour­cis emblé­ma­tiques de leur logi­ciel fétiche dans Bitwig Studio, tels que la touche « tab » pour alter­ner entre la vue « lance­ment de clips » et la vue « arran­ge­ment », ou les touches « w » et « x » pour modi­fier la tessi­ture du clavier d’or­di­na­teur quand celui-ci émule un clavier MIDI. 

Enfin, signa­lons deux choses d’im­por­tance pour finir cette présen­ta­tion géné­rale du logi­ciel et de ses prin­ci­pales fonc­tions. Tout d’abord, Bitwig Studio n’est pas compa­tible avec ReWire, ce qui pourra en rebu­ter certains, mais s’avère parfai­te­ment fonc­tion­nel avec JACK, le système de connexion audio virtuelle héri­tée de l’uni­vers Linux. Mais surtout, une nouvelle fonc­tion­na­lité impor­tante devrait être inté­grée au soft dans la version 2.0 : le travail colla­bo­ra­tif via inter­net, dans l’es­prit du Ohm Studio d’Ohm Force. 

Main­te­nant que nous avons fait un premier tour d’en­semble, appro­fon­dis­sons certains aspects…

Hybrides et auto­ma­tes… 

Comme nous l’avons vu plus haut, si Bitwig Studio rejoint le grand ancien Able­ton Live dans sa double iden­tité de séquen­ceur à boucles et de séquen­ceur tradi­tion­nel bâti autour d’une time­line défi­nie, il se diffé­ren­cie de son aîné sur un certain nombre de points.

Outre les éléments déjà cités, l’une des prin­ci­pales évolu­tions concerne l’ap­pa­ri­tion de pistes dites « hybrides ». Ces pistes peuvent accueillir à la fois des éléments MIDI et des éléments audio. L’avan­tage est qu’il est désor­mais possible de trans­for­mer unique­ment certains passages d’une piste MIDI en événe­ments audio grâce à la fonc­tion « bounce in place », sans avoir ni à « geler » ladite piste en inté­gra­lité, ni à créer une piste audio supplé­men­taire. À l’in­verse, une piste initia­le­ment unique­ment audio peut elle aussi être « hybri­di­fiée » en accueillant un instru­ment VST par exemple. À noter toute­fois que les événe­ments MIDI et audio d’une piste hybride ne peuvent être que consé­cu­tifs et non simul­ta­nés. Pour cela, la meilleure solu­tion alter­na­tive consis­te­rait à grou­per une piste audio et une piste MIDI ensemble, mais… ce n’est pas encore possible au sein de Bitwig Studio dans son état actuel. Eh oui, offi­ciel­le­ment, le soft ne sait pas encore grou­per des pistes entre elles ! Tout comme il est pour l’ins­tant impos­sible de router le flux MIDI d’une piste vers une autre, afin d’en­voyer par exemple les données de plusieurs pistes MIDI vers un seul instru­ment. Mais on m’a confirmé que tout ceci ferait prochai­ne­ment l’objet d’une mise à jour.  Bref, après cette petite digres­sion sur des défauts qui devraient être bien­tôt corri­gés, inté­res­sons-nous à une autre carac­té­ris­tique centrale de ce soft : sa gestion des auto­ma­tions.

En effet, si depuis sa version 9, Able­ton Live propose de pouvoir lier une auto­ma­tion à un clip, et non plus unique­ment à une piste, Bitwig Studio va encore plus loin.  Sans abor­der encore l’au­to­ma­tion par note, que nous verrons dans le para­graphe « MIDI à sa porte », voyons déjà comment Bitwig gère l’en­re­gis­tre­ment d’au­to­ma­tion.

Le séquen­ceur propose à cette fin 3 modes distincts : « latch mode » qui lance l’en­re­gis­tre­ment dès que l’on commence à mani­pu­ler un para­mètre pour ne l’ar­rê­ter que lorsque la commande « stop » est acti­vée, « touch mode » qui est compa­rable au précé­dent, mais qui inter­rompt l’en­re­gis­tre­ment dès qu’on n’in­ter­agit plus avec un para­mètre, préser­vant ainsi toute info MIDI préa­la­ble­ment enre­gis­trée, et enfin « write mode » qui recouvre systé­ma­tique­ment tout enre­gis­tre­ment anté­rieur, que l’on ait ou non mani­pulé un para­mètre. Lesdites auto­ma­tions, qui comme nous l’avons vu peuvent être ou non liées aux clips, peuvent égale­ment avoir une durée de bouclage infé­rieure ou supé­rieure à celle des notes du clip. Exemple : une auto­ma­tion liée à un clip de 4 temps peut être bouclée sur 5 temps, de sorte qu’à chaque nouvelle répé­ti­tion du clip, la lecture de l’au­to­ma­tion sera déca­lée d’un temps supplé­men­taire par rapport aux notes MIDI, auto­ri­sant des effets parti­cu­liè­re­ment inté­res­sants. 

De plus, les auto­ma­tions elles-mêmes peuvent être de trois types diffé­rents : un mode « abso­lute », qui affecte des valeurs abso­lues au para­mètre, et deux modes rela­tifs, « addi­tive » qui ajoute un certain pour­cen­tage et « multi­pli­ca­tive » qui multi­plie par un certain pour­cen­tage la valeur de base d’un para­mètre. On peut ainsi modi­fier celle-ci via un contrô­leur MIDI, tout en main­te­nant une auto­ma­tion rela­tive supplé­men­taire. Je vous laisse imagi­ner les pers­pec­tives !

Enfin, souli­gnons un petit détail ergo­no­mique : si l’on peut ajou­ter, suppri­mer, affi­cher ou masquer autant de lignes d’au­to­ma­tion que l’on souhaite, on peut en dési­gner certaines comme « favo­rites » pour les avoir constam­ment sous les yeux. C’est tout bête et fort pratique !

Et puisque nous parlons des auto­ma­tions, il convient d’étu­dier main­te­nant plus en détail leurs objets d’ap­pli­ca­tion, à savoir les événe­ments audio et MIDI et la manière dont ceux-ci peuvent être édités et mani­pu­lés dans Bitwig Studio.

Des ondes en forme…

La fenêtre prin­ci­pale d’édi­tion dont nous avons parlé dans le premier para­graphe de ce test varie bien évidem­ment en fonc­tion que l’on édite des événe­ments audio ou MIDI.  En ce qui concerne l’au­dio, l’une des fonc­tion­na­li­tés les plus inté­res­santes de Bitwig Studio est sa capa­cité à faire tenir plusieurs événe­ments audio au sein d’un seul et même clip. On peut ainsi frac­tion­ner un événe­ment exis­tant en plusieurs éléments sépa­rés et leur appliquer diffé­rents trai­te­ments. 

Dans la fenêtre prin­ci­pale d’édi­tion, les événe­ments audio peuvent notam­ment être mani­pu­lés entre autres au niveau du gain, de la hauteur, du pano­ra­mique et du stretch, avec le choix de conser­ver ou non les tran­si­toires. À part le stretch, chacun de ces para­mètres peut être mani­pulé via des lignes d’au­to­ma­tion, compo­sées de points que l’on peut libre­ment créer et mani­pu­ler, et qui peuvent être reliés entre eux par des droites ou des courbes.

Bitwig Studio

La fenêtre d’ins­pec­tion à gauche de l’écran propose égale­ment d’autres fonc­tions de mani­pu­la­tion sonore. Nous pouvons ainsi défi­nir le point de départ et de fin de chaque élément audio du clip, choi­sir de le muter ou non, insé­rer des « fade in » et « fade out » afin de suppri­mer les arte­facts de bouclage, choi­sir le mode de time-stretch le mieux adapté, préser­ver ou non les tran­si­toires, modi­fier loca­le­ment le tempo d’un événe­ment audio sans alté­rer le tempo géné­ral du morceau, dupliquer, inver­ser, quan­ti­ser, appliquer un effet de legato entre deux événe­ments sépa­rés, frac­tion­ner l’élé­ment au niveau des tran­si­toires, ou encore le faire durer 2 fois plus ou 2 fois moins long­temps.

Mais ce n’est pas tout ! Les événe­ments audio peuvent égale­ment être trai­tés de manière conjointe, grâce aux layers, qui pour­raient d’une certaine manière s’ap­pa­ren­ter aux « masques » de Photo­shop. Dans ce mode d’édi­tion, les diffé­rentes pistes peuvent s’em­pi­ler afin de pouvoir par exemple aisé­ment les caler entre elles, ou encore effec­tuer des opéra­tions d’édi­tion telles que des copier/coller d’une piste à l’autre.

MIDI à sa porte

En ce qui concerne les événe­ments MIDI, les concepts d’édi­tion, s’ils sont assez proches de ceux des événe­ments audio, offrent tout de même certaines diffé­rences. Dans la fenêtre prin­ci­pale d’édi­tion, on trouve, outre le tradi­tion­nel réglage de vélo­cité et la possi­bi­lité d’ap­pliquer des courbes d’au­to­ma­tion tradi­tion­nelles sur tous les para­mètres et CC MIDI habi­tuels, trois éléments sur lesquels on peut appliquer l’une des autres grandes trou­vailles de Bitwig Studio, à savoir l’au­to­ma­tion par note. Ces éléments sont le gain, le pano­ra­mique et le « timbre ».

Ce dernier désigne en fait une source de modu­la­tion « géné­rique » qui peut être affec­tée, comme nous le verrons dans le para­graphe « Plugs et consé­quences », à n’im­porte quel para­mètre d’un plug-in de Bitwig Studio. Toute­fois, un seul para­mètre de plug-in pourra être auto­ma­tisé « par note » via le réglage de « timbre ». On ne peut donc pas agir direc­te­ment et indi­vi­duel­le­ment sur l’en­semble des para­mètres d’un plug via ce type d’au­to­ma­tion. Dommage.

Bitwig Studio

Mais puisque nous en parlons, voyons un peu en quoi consiste cette fameuse auto­ma­tion « par note ». En fait il s’agit de créer une auto­ma­tion indé­pen­dante pour chaque événe­ment MIDI.

Dans la fenêtre prin­ci­pale d’édi­tion, en dessous de chaque événe­ment, nous avons ce que l’équipe de Bitwig appelle des « expres­sions », un peu comme les repré­sen­ta­tions clas­siques de niveaux de vélo­ci­tés sous les notes des piano-rolls des séquen­ceurs concur­rents.

Un clic sur une « expres­sion » permet de créer un point initial, à partir duquel on peut en créer d’autres entre lesquels on peut ensuite tracer des droites que l’on peut aisé­ment trans­for­mer en courbes (comme pour toute autre auto­ma­tion dans Bitwig Studio) en main­te­nant la touche ALT enfon­cée. Chaque événe­ment MIDI peut être copié/collé avec les auto­ma­tions qui lui sont liées.

Les points d’ex­pres­sion des auto­ma­tions « par note » peuvent égale­ment être mani­pu­lés via un histo­gramme acces­sible dans la fenêtre de l’ins­pec­teur de pistes et propo­sant trois para­mètres : « mean » pour régler la valeur moyenne des points affi­chés, « spread » pour leur ampli­tude par rapport à la valeur moyenne et « chaos » pour leur affec­ter des valeurs aléa­toires. À noter que cet histo­gramme est dispo­nible dans Bitwig Studio à chaque fois qu’il s’agit de régler des groupes de valeurs numé­riques.

À part ça, la fenêtre d’ins­pec­tion de piste des événe­ments MIDI propose à peu de choses près les mêmes réglages que pour les événe­ments audio. On regret­tera toute­fois deux choses. Premiè­re­ment, l’obli­ga­tion de s’en tenir aux réglages fixes des modes de lecture « x2 » et « /2 », quand d’autres séquen­ceurs proposent le libre étirage ou compres­sion d’une zone tempo­relle donnée.

Bitwig Studio

Deuxiè­me­ment, le fait que, même si l’on peut muter indi­vi­duel­le­ment chaque événe­ment MIDI, ceci ne soit pas traduit visuel­le­ment dans le piano-roll : les notes mutées conservent le même aspect que celles qui ne le sont pas. 

Tout comme pour leurs collègues « audio », et avec les mêmes avan­tages, les événe­ments MIDI peuvent béné­fi­cier d’une édition conjointe, en « layers », des clips de plusieurs pistes à la fois. À noter que dans le cas du MIDI, et contrai­re­ment à l’au­dio, l’édi­tion conjointe des pistes peut en plus béné­fi­cier de l’af­fi­chage en back­ground d’une piste audio au choix de l’uti­li­sa­teur. Cette dernière ne sera pas modi­fiable à ce stade, mais pourra servir de point de repère supplé­men­taire lors de l’édi­tion des événe­ments MIDI. C’est très bien vu. 

Enfin, notons que la fenêtre d’édi­tion MIDI nous offre la possi­bi­lité, toujours en ce qui concerne les plugs internes de Bitwig Studio, d’ac­cé­der à l’édi­tion micro­to­nale des événe­ments MIDI.

Plugs et consé­quen­ces…

Comme tout séquen­ceur qui se respecte, Bitwig Studio apporte son lot de plug-ins maison, compor­tant aussi bien des instru­ments que des effets MIDI ou audio – je ne mentionne pas ici les « contai­ners », dont nous parle­rons un peu plus bas — et de banques de sons dont certaines ont été déve­lop­pées par des parte­naires de la marque.

Détaillons tout d’abord un peu les instru­ments. Nous avons en premier lieu quatre instru­ments de percus­sions élec­tro­niques à base de synthèse, « E-Clap », « E-Hat », « E-Kick » et « E-Snare ». Ensuite nous avons « FM 4 », qui comme son nom l’in­dique, est un instru­ment virtuel simu­lant une synthèse FM à 4 oscil­la­teurs agré­men­tée d’un géné­ra­teur de bruit et d’un filtre réso­nant. « Organ » quant à lui est un orgue à tirettes, au nombre de 9. « Poly­synth », à base de synthèse sous­trac­tive, est parti­cu­liè­re­ment bien nommé, car en plus d’être poly­pho­nique, il est poly­va­lent et béné­fi­cie de nombreuses sources possibles de modu­la­tion. Et enfin nous avons « Sampler », le sampler maison, qui, s’il est parfai­te­ment fonc­tion­nel, s’avère un peu moins complet que celui de Live.

Tous ces instru­ments sonnent bien, avec une mention spéciale pour FM 4 et Poly­synth, et nous avons là une base plus qu’in­té­res­sante pour la compo­si­tion. Pour rappel, Able­ton Live n’offre aucun synthé dans sa version stan­dard, équi­va­lente pour­tant en termes de prix.

Bitwig Studio

Les prin­ci­paux effets audio que l’on attend dans un séquen­ceur sont là eux aussi, que ce soient les EQ à 2 ou 5 bandes (un peu chiche…), filtres, reverb, delay, compres­seur, limi­teur, ou encore un gate ou un flan­ger, et j’en oublie. On dispose même d’un « Tran­sient control » qui permet de sculp­ter votre son en agis­sant sur les tran­si­toires. Rien de parti­cu­lier à dire sur ces effets qui font le job, comme on dit.

Certains pour­raient regret­ter l’ab­sence d’ou­tils de trans­po­si­tion audio-vers-MIDI comme on en trouve dans Live 9, mais l’équipe de Bitwig m’a confirmé qu’ils travaillaient à inté­grer prochai­ne­ment Melo­dyne ARA à leur séquen­ceur.

L’on dispose égale­ment d’ef­fets MIDI, dont un arpé­gia­teur, divers trans­po­seurs dont l’un capable de rempla­cer par exemple les notes d’une certaine hauteur par celles d’une autre hauteur, et l’autre capable de reti­rer toutes les notes qui ne corres­pondent pas à une tona­lité donnée, et enfin un filtre de notes.

Pour finir le tour des outils sonores livrés avec Bitwig Studio, parlons rapi­de­ment des banques sonores. Je dois dire que là, par contre, je suis plus que réservé. Je vais être un peu méchant et polé­mique sans doute, mais seuls sortent du lot les samples de synthés et une banque de contre­basse réali­sée avec soin. Le reste est globa­le­ment à peine digne d’une banque Gene­ral Midi des années 90 en termes de richesse sonore. Et si l’on peut argu­men­ter que la plupart des banques propo­sées sont légères, on se demande bien à quoi l’on doit les 450 Mo de la banque de vibra­pho­ne… Inutile de s’ap­pe­san­tir, et reve­nons plutôt aux plug-ins d’ins­tru­ments et d’ef­fets qui, au-delà de leurs quali­tés sonores tout à fait correctes, sont surtout inté­res­sants par leur mode de fonc­tion­ne­ment.

Celui-ci est basé sur un système maison, le Unified Modu­la­tion System, qui sous-tend toute la program­ma­tion de Bitwig Studio. Les plug-ins sont trai­tés comme les éléments d’un grand système modu­laire, capables d’in­ter­agir entre eux et, dans certains cas, de servir mutuel­le­ment de sources de modu­la­tion. Celles-ci peuvent être de diffé­rentes natures. Tout d’abord, chaque plug, instru­ment, effet, interne ou externe à Bitwig Studio béné­fi­cie d’un groupe de huit boutons rota­tifs, appe­lés « macro », libre­ment assi­gnables à tout para­mètre de tout plug présent sur une piste donnée. On peut affec­ter plusieurs para­mètres à un seul bouton de macro, et égale­ment défi­nir les valeurs mini­male et maxi­male de modu­la­tion pour chaque para­mètre. Le compor­te­ment du potard modu­la­teur peut être ajusté pour envoyer des valeurs rela­tives de 0 à 100 % ou bien de –100 à + 100 %, auto­ri­sant ainsi la défi­ni­tion d’un point central autour duquel s’ef­fec­tuera la modu­la­tion (comme dans le cas du réglage d’un pano­ra­mique, par exemple).

Les plugs de Bitwig Studio disposent, en plus de ces « macros », d’un certain nombre de sources de modu­la­tions atti­trées, telles que la vélo­cité, le pitch, le « timbre » (dont nous avons parlé plus haut), la molette de modu­la­tion, l’af­ter­touch, éven­tuel­le­ment des LFOs, des enve­loppes de filtres, etc.  Ces sources « atti­trées » peuvent être affec­tées aux propres para­mètres des plugs. Mais, certains de ces plugs béné­fi­cient, en plus, de slots dans lesquels on peut insé­rer d’autres plugs, des effets par exemple. Ces derniers peuvent alors être pilo­tés par les sources de modu­la­tion « atti­trées » du plug hôte.

C’est suivant ce prin­cipe que l’équipe de Bitwig a décidé d’in­té­grer une caté­go­rie tout à fait parti­cu­lière d’ef­fets, les « contai­ners » évoqués plus haut. S’ils rappellent forte­ment les racks d’Able­ton Live (drum rack, instru­ment rack et effect rack) dans la mesure où ils permettent de créer et de gérer diffé­rents types de chaînes audio, ils ne béné­fi­cient pas encore de la richesse de para­mé­trage de leur aîné. Mais certains s’avèrent parti­cu­liè­re­ment astu­cieux, tels que les « XY Effect » et « XY Instru­ments », qui permettent de char­ger respec­ti­ve­ment 4 effets ou 4 instru­ments et de « cross­fa­der » entre eux, ou bien le « LFO Modu­la­tor » qui permet d’ajou­ter 2 LFOs à tout type de plug-in d’ef­fets.

Et ce n’est pas tout… L’équipe de Bitwig prévoit de permettre aux utili­sa­teurs, lors d’une prochaine version de leur logi­ciel, d’ac­cé­der direc­te­ment au Unified Modu­la­tion System, et de pouvoir non seule­ment créer leurs propres plugs, mais égale­ment de modi­fier ceux exis­tants. C’est pas beau ça ?

Enfin, pour termi­ner avec la gestion des plugs par Bitwig Studio, signa­lons que chaque VST (sous-entendu : plug-in d’édi­teur tiers) est en quelque sorte inclus dans son propre module avec son propre moteur audio, ce qui fait que le crash d’un VST n’en­traîne pas celui de l’en­semble du logi­ciel. La lecture audio elle-même ne devrait pas en être affec­tée – tout du moins pour les pistes non concer­nées par le plug défec­tueux.. C’est en tous cas ce qu’af­firment les déve­lop­peurs, person­nel­le­ment je n’ai pas pu le véri­fier, car le cas de figure ne s’est pas présenté à moi.

Voilà, nous avons quasi­ment fait le tour des prin­ci­pales carac­té­ris­tiques de Bitwig Studio. Toute­fois je ne vais pas encore vous lâcher tout de suite…

On garde le contrôle

…car que serait un séquen­ceur aujour­d’hui sans une gestion effi­cace des surfaces de contrôle et autres claviers maîtres ?

Pour l’ins­tant, Bitwig Studio est livré d’of­fice par défaut avec les templates pour une ving­taine d’ap­pa­reils… ce qui n’est pas énorme. D’au­tant que deux modèles frappent par leur absence : les Akai APC 20 et 40, les reines du lance­ment de clip ! Heureu­se­ment que le Launch­pad de Nova­tion est repré­senté. Toute­fois, l’équipe de Bitwig se rattrape de deux manières. Tout d’abord en propo­sant pour chaque appa­reil de sa liste une fiche détaillée du template asso­cié, compor­tant toutes les affec­ta­tions de contrô­leurs. Et surtout, en propo­sant aux plus geeks de ses utili­sa­teurs une API dédiée à la créa­tion de scripts pour leur appa­reil favori. Certains circulent d’ailleurs déjà sur le net.

Pour infor­ma­tion, j’ai utilisé pour ce test mon APC 40 grâce à ce script. Il fonc­tionne plutôt bien, permet de lancer des clips, acti­ver, muter les pistes ou les mettre en solo, acti­ver les commandes de trans­port. Par contre, les assi­gna­tions de potards ne sont pas (encore) dyna­miques, c’est-à-dire qu’ils ne se réaf­fectent pas auto­ma­tique­ment aux para­mètres du plug que vous êtes en train d’uti­li­ser.

Conclu­sion

Bitwig Studio aura su se faire atten­dre… mais Dieu que ça en valait la peine ! Entre la gestion du multi-écran, l’af­fi­chage simul­tané de la matrice de clips et de la vue d’ar­ran­ge­ment, globa­le­ment l’ex­cel­lente ergo­no­mie de l’in­ter­face qui permet d’avoir constam­ment tout à portée d’œil et de souris, les nombreuses possi­bi­li­tés d’édi­tion audio et MIDI (notam­ment l’édi­tion conjointe, un vrai bonheur), les clips audio pouvant conte­nir plusieurs éléments, les événe­ments MIDI des plugs internes qui peuvent béné­fi­cier d’une auto­ma­tion chacun, la gestion géné­rale de ces dernières, les pistes hybrides qui permettent de gérer à la fois des données MIDI et audio, l’Uni­fied Modu­lar System (UMS) et les inter­ac­tions qu’il rend possibles entre les plugs, la gestion de projets multiples, la compa­ti­bi­lité Linux en plus de Mac OS et Windows… L’équipe de Bitwig a vrai­ment frappé fort !

Alors effec­ti­ve­ment, leur logi­ciel n’est pas compa­tible ReWire, mais il peut se connec­ter à d’autres softs audio via JACK. Et non, la créa­tion de groupes de pistes n’est pas encore possible, tout comme le routage de plusieurs pistes MIDI vers un seul instru­ment. Mais ceci devrait être réglé sous peu au dire de l’équipe. Accep­tons-en l’au­gure ! Et puis, en ce qui concerne les versions futures, les nouveaux déve­lop­peurs berli­nois nous préparent au moins trois choses : l’in­té­gra­tion de Melo­dyne ARA, l’ou­ver­ture de l’UMS aux utili­sa­teurs, et l’in­té­gra­tion d’un mode colla­bo­ra­tif via inter­net…

  • Bitwig Studio
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9/10
Points forts
  • Compatibilité Linux
  • Gestion multi-projets
  • Rapidité d’ouverture du logiciel et de chargement des projets
  • Affichage multi-écrans
  • Affichage simultané de la matrice de clips et de la vue d’arrangement
  • Pistes hybrides MIDI/audio
  • Richesse des fonctions d’édition
  • Richesse des fonctions d’automation
  • Richesse des possibilités de modulation des plugs grâce à l’UMS
  • Certains plugs vraiment astucieux comme le LFO mod
  • Bonne qualité générale des plugs livrés avec...
Points faibles
  • ...mais faiblesse de la plupart des banques de sons
  • Non compatibles ReWire, mais compatible JACK
  • Au 16/05/2014, impossible de grouper des pistes (objet d’un futur update)
  • Au 16/05/2014, impossible de router plusieurs Pistes MIDI vers un seul instrument (objet d’un futur update).
  • Pas de rappel visuel de sur-enregistrement sur les clips eux-mêmes
  • Pas de distinction visuelle des événements MIDI désactivés dans la fenêtre d’édition
  • Pas de possibilité d’affecter soi-même des raccourcis clavier aux fonctions du logiciel
  • Pas de fenêtre d’information, uniquement une ligne qui s’affiche de temps à autre

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