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Test des Native Instruments Komplete Kontrol S - Native joue la touche

8/10

Un clavier dédié aux instruments compris dans la Komplete, on en a rêvé. Et après bien des années de réflexion, Native Instruments l’a enfin fait. InKountournable ou Koup d’essai ? C’est ce que nous allons voir.

Vendus à un prix ultra-agres­sif et compre­nant, entre autres belles choses, l’in­con­tour­nable Kontakt 5 sur lequel sont basées quan­tité de banques de réfé­rences d’édi­teurs tiers, les bundles Komplete 10 et Komplete 10 Ulti­mate figurent parmi les produits les plus vendus en infor­ma­tique musi­cale, toutes caté­go­ries confon­dues. Et après que Native Instru­ments a fait ses preuves en solu­tions hard/soft avec Trak­tor ou Maschine, nous étions nombreux à attendre que l’édi­teur alle­mand se penche sur un contrô­leur dédié à Komplete, un contrô­leur qui puisse être utilisé pour tout type de musique, au-delà de l’elec­tro et du Beat­ma­king sur lesquels se foca­lisent Trak­tor et Maschine. Bref, un clavier. 

Dire que ces Komplete Kontrol S étaient atten­dus est donc un doux euphé­misme. Et les voici qui débarquent en 25, 49 et 61 touches, à des prix que certains n’at­ten­daient pas si hauts (499, 599 et 699 €), mais que Native justi­fie, du moins sur le papier, par une qualité de fabri­ca­tion, des fonc­tion­na­li­tés et une inté­gra­tion pous­sée avec ses Komplete. Voyons ce qu’il en est. 

Pas de Komplete, pas de choco­lat

Préci­sons-le d’em­blée pour vous éviter toute décep­tion après lecture de ce test, ces Komplete Kontrol sont réser­vés (pour l’heure) aux posses­seurs des bundles Komplete et Komplete Ulti­mate en versions 9 ou 10 seule­ment. Vous avez la Komplete 8 ? Vous pour­rez certes utili­ser le clavier comme un contrô­leur lambda (ça marche tout à fait), mais ne dispo­se­rez pas des fonc­tions avan­cées qui le rendent inté­res­sant en termes d’in­té­gra­tion avec les logi­ciels du bundle : autant ache­ter du coup un clavier moins cher comme on en trouve chez Fatar, Artu­ria, Akai, Korg ou Roland. Même chose si vous ne dispo­sez que d’un Kontakt, ou d’un Reak­tor, que vous auriez acheté en dehors du bundle. 

Native Instruments Komplete Kontrol S

Je sais : la limi­ta­tion fait rager, d’au­tant qu’elle n’a a pas lieu d’être tech­nique­ment, mais après tout, ce n’est pas pour rien que ces claviers s’ap­pellent Komplete Kontrol et on croise les doigts bien fort pour que Native revoie ce posi­tion­ne­ment à l’ave­nir… Pour l’heure, il faudra donc passer par une mise à jour de vos softs exis­tants si besoin, NI propo­sant des offres diffé­rentes suivant que vous souhai­tez mettre à jour votre Bundle (199 € pour la Komplete, 399 € pour l’Ul­ti­mate), passer du normal à l’Ul­ti­mate (699 €), ou passer d’un soft à un Bundle (réservé aux posses­seurs d’un Maschine, d’un Kontakt 1–5, d’un Reak­tor 2–5 ou d’un Guitar Rig Kontrol 1–5 et vendu 399 € à 799 € selon que vous souhai­tez évoluer vers Komplete ou Komplete Ulti­mate).

Notez par ailleurs que l’achat d’un clavier ne donne pas lieu à une ristourne supplé­men­taire sur l’achat d’une Komplete. Un petit effort de ce point de vue serait le bien­venu, même si l’on sait que Native a pour habi­tude de faire de bonnes grosses promos chaque année (jusqu’à 50 % sur les logi­ciels), ce qui donne l’oc­ca­sion à chacun de faire de belles écono­mies. Pour l’heure, ce sont les posses­seurs de Komplete 9 qui seront donc les plus avan­ta­gés, car ils n’au­ront qu’à débour­ser le prix du clavier pour profi­ter du Komplete Kontrol S… non sans avoir préa­la­ble­ment télé­chargé le logi­ciel Komplete Kontrol qui leur est proposé gratui­te­ment (a priori, Native a envoyé un mail avec le lien pour le télé­char­ger et un numéro de série à tous les utili­sa­teurs concer­nés). 

Native Instruments Komplete Kontrol S

Car oui, ces claviers fonc­tionnent de pair avec un logi­ciel qui est un peu plus qu’un driver, beau­coup plus même, au point que sans lui, le clavier perd gran­de­ment de son inté­rêt. Fidèle à ses habi­tudes et dans le sillage de Trak­tor comme de Maschine, Native nous propose donc un ensemble maté­riel/logi­ciel parfai­te­ment complé­men­taire. Et s’il est tout à fait possible d’uti­li­ser le soft sans le clavier, ou le clavier sans le soft, ce n’est vrai­ment qu’en combi­nant les deux qu’on profite à plein du système.

Avant de reve­nir sur le fonc­tion­ne­ment de tout cela, et sur le détail du logi­ciel, penchons-nous toute­fois sur l’es­sen­tiel : le contrô­leur lui-même.

Deutsche Qualität

Visuel­le­ment comme en termes de construc­tion, le clavier 49 touches dont nous dispo­sons (et qui est en tout point semblable aux 25 et 61 touches) est une réus­site, rappe­lant sans conteste Maschine tant dans l’es­thé­tique globale que dans les maté­riaux utili­sés ou l’as­sem­blage. Le Komplete Kontrol S mêle ainsi métaux et plas­tiques de belle qualité au sein d’un design rela­ti­ve­ment sobre si l’on excepte les LEDs colo­rées qui garnissent la base de chaque touche du clavier et qui, à l’al­lu­mage, font un petit chenillard rose/violet/bleu du plus bel effet, avant de se figer sur du bleu. Au-delà de ce détail, l’en­semble respire le sérieux : les potards comme les connec­teurs n’offrent aucun jeu, et la lour­deur de la bête met en confiance. 

Native Instruments Komplete Kontrol S

Puisque nous l’évoquons, évacuons d’em­blée la mention des connec­teurs dispo­nibles et qui n’ont rien de bien surpre­nants puisqu’ils se résument à une entrée et une sortie MIDI sur DIN 5 broches, et deux connec­teurs au format Jack 6,35 permet­tant de bran­cher une pédale de sustain et une pédale d’ex­pres­sion. Le tout est complété, en vis-à-vis du bouton « Marche/Arrêt », par une prise USB à relier à votre ordi­na­teur, et une prise d’ali­men­ta­tion pour le transfo fourni. Rien d’éton­nant à cela vu que le nombre de LEDs et d’écrans embarqués ne pour­rait certai­ne­ment pas se conten­ter d’une alimen­ta­tion via USB unique­ment. Bref, Native assure le mini­mum syndi­cal là où on aurait tout de même appré­cié plus d’au­dace : quitte à avoir un transfo, autant en profi­ter pour inté­grer un hub USB, à l’heure où quan­tité de contrô­leurs ne sont effec­ti­ve­ment plus four­nis avec une connec­tique DIN. En pensant à ce que propose Artu­ria sur sa série Keylab, par exemple, on regret­tera égale­ment de ne pas dispo­ser de connec­teurs supplé­men­taires, notam­ment pour pouvoir utili­ser un Breath Control­ler. De ce point de vue, Native a donc une marge de progres­sion, même si l’es­sen­tiel dans un clavier de contrôle demeure, évidem­ment, son clavier.

L’alme Fatar

Native Instruments Komplete Kontrol S

Comme chez beau­coup de marques commer­cia­li­sant des claviers maîtres, le clavier propre­ment dit est en fait fabriqué par Fatar, construc­teur italien de réfé­rence dans le domaine. Il présente un toucher semi-lourd de très bonne qualité : pas de jeu au niveau des touches qui semblent » pleines », robustes et dotées d’un lest comme d’un retour qui rend le jeu à la fois agréable et précis en termes de réponse à la vélo­cité. Contrai­re­ment à ce qu’on voit sur les claviers d’en­trée de gamme, on ne peine pas à obte­nir de vrais pianis­si­mos et toutes les nuances qui mènent au fortis­simo, ce qui profite à la dyna­mique de jeu. Merci pour ça.

Bref, c’est du bon gros Fatar comme on en trou­vait, pour ceux qui connaissent, sur les claviers Nova­tion SLMkII. Préci­sons-le toute­fois : le clavier, évidem­ment dyna­mique, gère l’af­ter­touch mais pas le pitch bend poly­pho­nique : on n’en tien­dra pas grief à Native, car cela permet au clavier de garder l’en­semble à un prix acces­sible, mais on ne pourra s’em­pê­cher de songer que le premier construc­teur qui parvien­dra à démo­cra­ti­ser cette tech­no­lo­gie renverra toute la concur­rence à l’âge de pierre. 

Le seul regret du côté du clavier tient aux tailles propo­sées : si certains regrettent que Native n’ait pas proposé un 88 notes à toucher lourd, je regrette pour ma part qu’un 37 touches n’ait pas été préféré au 25 : il faudra d’ailleurs qu’on m’ex­plique un jour le désa­mour des construc­teurs pour ce format, alors qu’il allie compa­cité tout en offrant bien plus de possi­bi­li­tés de jeu qu’un 25 touches… 

Pitch, oh mon pitch

Misant donc sur un clavier rela­ti­ve­ment clas­sique, Native Instru­ments n’a pas manqué d’au­dace pour autant, en troquant les habi­tuelles molettes de pitch bend et modu­la­tion contre des rubans sensi­tifs. Répon­dant au doigt et à l’œil et bien mieux que les dispo­si­tifs iden­tiques équi­pant les petits contrô­leurs Stein­berg, par exemple, ces derniers sont dispo­sés en vis-à-vis de deux rangées de LEDs bleues qui indiquent la valeur des deux para­mètres. Cette origi­na­lité donne un petit côté futu­riste au Kontrol S, mais son inté­rêt va bien au-delà du design, car cela auto­rise un compor­te­ment très diffé­rent des anté­di­lu­viennes molettes.  

Native Instruments Komplete Kontrol S

Si le pitch bend peut ainsi être utilisé de manière tradi­tion­nelle en glis­sant le doigt vers le haut ou le bas, il permet aussi d’ap­puyer direc­te­ment sur un point du ruban pour atteindre immé­dia­te­ment une valeur de pitch sans passer par les inter­mé­diaires. Utile pour faire des « trilles micro tonales », cet aspect est d’au­tant plus inté­res­sant qu’en utili­sant deux doigts, on peut bender simul­ta­né­ment les deux notes compo­sant la trille, à une vitesse qu’il serait impos­sible d’at­teindre avec une molette physique. Bref, c’est très inté­res­sant à l’usage, et ce n’est rien comparé à ce que permet de faire le ruban de modu­la­tion.

Comme pour le pitch bend, ce dernier peut se compor­ter comme une simple molette lorsqu’on glisse dessus, comme un moyen d’en­trer une valeur en tapant direc­te­ment un point du ruban ou enco­re… comme un modu­la­teur « physique » ! Dans le para­mé­trage du clavier via le logi­ciel Komplete Kontrol, on peut ainsi acti­ver un mode « physique » qui change dras­tique­ment le compor­te­ment de la modu­la­tion. En glis­sant d’un coup sec dessus, on a ainsi la surprise de voir les LEDs rebon­dir aux deux extré­mi­tés du ruban, comme si on avait lancé une balle qui servait de modu­la­teur. Les préfé­rences du logi­ciel permettent en outre de déter­mi­ner la fric­tion du mouve­ment, en sachant qu’à fric­tion nulle, la valeur de modu­la­tion conti­nuera infi­ni­ment de passer de 0 à 127 puis de 127 à 0, comme le ferait… un oscil­la­teur ! On aurait préféré dispo­ser d’un vrai bouton pour swit­cher d’un mode à l’autre depuis le clavier, mais c’est déjà très inté­res­sant en l’état. 

Évidem­ment, la chose n’est pas si inno­vante que cela en termes d’er­go­no­mie, car on trouve ce genre de fonc­tion dans quan­tité d’ap­plis sur iPad (l’ex­cellent Sliver, notam­ment), mais il n’en est pas moins agréable de la voir inté­grée à un clavier de contrôle qui jouit, en outre, de nombreuses autres fonc­tions inté­res­santes, à commen­cer par 8 enco­deurs rota­tifs placés en regard de 8 écrans à LEDs bleues.  

Contrôle complet

Native Instruments Komplete Kontrol S

C’est l’un des gros morceaux de ce clavier, et à coup sûr ce qui fait une grosse partie de son inté­rêt comme de son prix : dans la partie centrale, 8 potards vous permettent de pilo­ter n’im­porte quel para­mètre de n’im­porte quel instru­ment de la Komplete, assor­tis chacun d’un petit écran. Comme avec l’Auto­map qu’on trouve sur les claviers Nova­tion en somme ? Oui et non. Car d’un point de vue tech­no­lo­gique, Native s’est montré moins ambi­tieux pour préser­ver l’ex­pé­rience utili­sa­teur. En effet, plutôt que de faire de la détec­tion auto­ma­tique de para­mètres comme chez Nova­tion, ce qui permet en théo­rie d’uti­li­ser le système avec n’im­porte quel plug-in du marché, mais vous expose en pratique à de très nombreuses erreurs de détec­tion, Native s’est appliqué à faire ses mapping à la main, instru­ment par instru­ment, patch par patch, para­mètre par para­mètre. Du coup, pas un seul réglage ne manque, au point qu’un mapping s’éta­lera souvent sur plusieurs « pages », et qu’il est possible de régler n’im­porte quel synthé ou n’im­porte quelle banque Kontakt ou Reak­tor de la Komplete sans avoir à utili­ser sa souris. Un régal !

On retrouve en effet un rapport beau­coup plus intui­tif avec les instru­ments qui, de la sorte, semblent moins virtuels. En utili­sant des enco­deurs sensi­tifs, Native a en outre choisi un système très effi­cace sur le plan ergo­no­mique : tant que vous ne touchez pas le potard, vous voyez le nom du para­mètre auquel il est assi­gné, et dès que vous l’ef­fleu­rez ou le tour­nez, vous visua­li­sez la valeur du para­mètre. Tout ça à dix centi­mètres du clavier, ce qui rend le passage du jeu aux réglages beau­coup plus fluide. De la sorte, on se surprend alors à jouer avec des para­mètres qu’on n’avait jamais eu l’idée de toucher, décou­vrant ou redé­cou­vrant la richesse de certains patches ou instru­ments, dans les synthés notam­ment. Avec l’avan­tage, vu que les para­mètres sont affi­chés, qu’on ne tourne pas des boutons au hasard pour voir ce que ça fait.

Native Instruments Komplete Kontrol S

Évidem­ment, il ne s’agit pas non plus de s’émer­veiller sur quelque chose de fina­le­ment très banal et qu’il serait tout à fait possible de retrou­ver avec un clavier de contrôle lambda, en se tapant les mappings à la main. Cela fonc­tion­ne­rait tout aussi bien en termes d’ex­pé­rience utili­sa­teur, mais récla­me­rait des centaines d’heures de travail : nous parlons en effet ici du nommage, du typage et de l’as­si­gna­tion de milliers de para­mètres. À vous de valo­ri­ser cet avan­tage selon vos attentes, en sachant que pour l’heure, Native ne s’est préoc­cupé que de Native : vous voulez dispo­sez d’un mapping aux petits oignons pour Omni­sphere ? Ou pour le Diva d’U-He ? Il faudra vous le brico­ler vous-même avec l’édi­teur via l’édi­teur Control­ler Editor. 

Par ailleurs, au rang des défauts, on notera aussi que le côté géné­rique de ces 8 enco­deurs pour tout pilo­ter montre parfois ses limites : lorsque par exemple, sur un patch d’Absynth, chaque pad XY se retrouve assi­gné à un potard pour le dépla­ce­ment hori­zon­tal et un potard pour le dépla­ce­ment verti­cal, on perd en simpli­cité de contrôle. « Comme sur un bon vieux Télé­cran », m’a souli­gné un ami. Tout à fait. Et dans une moindre mesure, c’est la même chose pour les sliders ou les boutons : devoir tour­ner un bouton pour simple­ment acti­ver ou désac­ti­ver un effet, quand bien même c’est bien géré sur le début de la course du potard, n’est pas aussi intui­tif que si l’on dispo­sait d’un vrai bouton.

Le problème, c’est que le contrô­leur physique, qui est fixe, doit compo­ser avec la grande hété­ro­gé­néité des inter­faces logi­cielles. À moins de faire un clavier pour chaque logi­ciel (ce qui n’est pas viable commer­cia­le­ment), il n’y aura donc jamais de solu­tion parfaite, si ce n’est d’ajou­ter d’autres types de contrô­leurs physiques (boutons, sliders, etc.), ou de passer par un système tactile multi­point, ce qui n’est plus aussi sensuel que des vrais boutons. À moins que Native ne se décide à inté­grer un écran tactile par la suite, la solu­tion la plus évidente pour­rait venir d’une appli­ca­tion tierce sur iPad/Android à l’ins­tar de ce qu’a fait Spec­tra­so­nics pour Omni­sphere. 

Pas de pad

Tant qu’on est sur ce chapitre, un certain nombre d’uti­li­sa­teurs repro­che­ront aussi à ces Komplete Kontrol S de ne pas propo­ser de pads. Évidem­ment l’idée se tient vu le nombre d’ex­cel­lents logi­ciels dédiés au rythme qu’on trouve dans la complète : Battery, les batte­rie Abbey Roads, Drum­lab, Action Strikes, entre autres. Outre le fait que des pads auraient encore fait monter le prix de ces claviers, le fait est que le construc­teur alle­mand ne veut certai­ne­ment pas que les Komplete Kontrol S marchent sur les plates-bandes de Maschine, orga­ni­sant son offre de la sorte : vous voulez des pads ? Ache­tez une Maschine. Vous voulez des touches ? Ache­tez un Komplete Kontrol S. 

Native Instruments Komplete Kontrol S

Le raison­ne­ment se tient, évidem­ment. Mais on ne pourra s’em­pê­cher de souli­gner que Maschine est très orienté vers la musique élec­tro­nique et le hip-hop, ce qui peut rebu­ter pas mal d’uti­li­sa­teurs qui n’ont pas forcé­ment acheté une Komplete pour faire des patterns de TR-808. Car oui, si 16 pads sont parfaits pour faire des beats façon MPC ou lancer des samples comme dans Live, on peut rêver mieux comme inter­face de contrôle pour pilo­ter un Djembe virtuel, ou une batte­rie acous­tique. Bref, il s’agira de voir comment Native évoluera sur ce point, sachant qu’à mon sens, la meilleure réponse ne serait pas d’in­té­grer des pads au clavier, mais bien plutôt d’in­té­grer ou de propo­ser une surface de frappe dans l’es­prit de la Korg Wave­drum… Et à choi­sir, il vaut donc mieux sans doute que Native se soit abstenu pour tenir ses prix.

Fermons donc la paren­thèse sur ce que ce clavier ne propose pas pour voir ce qu’il propose d’autres, en regar­dant les touches qui se situent à gauche des 8 potards et où nous attendent deux panneaux : trans­port dont les 6 boutons rétro-éclai­rés permet­tront de pilo­ter votre séquen­ceur (Lecture, Enre­gis­tre­ment, Arrêt, Bouclage, Avance et Retour Rapide) et Perform qui propose trois boutons : Shift, Scale et Arp.

Arp comme arpé­gia­teur ? Scale comme gamme ? Vous y êtes !

Un arpé­gia­teur dans la machine ?

Oui ! 

Mais non, en fait… Quand je vous disais que nous avions vrai­ment à faire à un concept hybride maté­riel/logi­ciel, c’est sur ce point que c’est le plus flagrant. 

Native Instruments Komplete Kontrol S

En effet, il n’y a pas d’ar­pé­gia­teur hard­ware dans le Komplete Kontrol S, mais il y en a un dans le logi­ciel Komplete Kontrol, avec la possi­bi­lité de la déclen­cher (en pres­sant la touche ARP) et de le régler depuis les 8 enco­deurs (en faisant SHIFT+ARP) : on a donc l’illu­sion d’avoir un arpé­gia­teur hard­ware, avec ses tradi­tion­nelles options, même si ce n’est, en fait, pas le cas. Complè­te­ment trans­pa­rente lorsqu’il s’agit de jouer avec un instru­ment issu de la Komplete, cette distinc­tion aura son impor­tance si vous connec­tez un instru­ment hard­ware au MIDI Out du clavier. L’ar­pé­gia­teur étant logi­ciel, il n’aura aucun effet sur votre synthé. Vous me direz qu’il n’y a pas de raison pour que Native ne puisse pas récu­pé­rer la sortie de son arpé­gia­teur logi­ciel pour reba­lan­cer le contenu vers la sortie MIDI Out, et vous aurez raison. Mais ce n’est pour l’heure pas le cas, pour la sortie MIDI physique comme pour celle, virtuelle, du logi­ciel Komplete Kontrol.

Ainsi, lorsque vous enre­gis­trez ce que vous faites sur le clavier avec votre séquen­ceur, les notes arpé­gées ne sont pas prises en compte à la fin. Seule sera enre­gis­trée la note que vous avez physique­ment jouée sur votre clavier, ce qui réduit de beau­coup l’in­té­rêt de la chose, non pas pour le jeu live (d’au­tant que l’ac­ti­va­tion et la confi­gu­ra­tion de l’ar­pé­gia­teur sont partie inté­grante des patches que vous pouvez sauver), mais pour le studio : retou­cher les notes d’une séquence arpé­giée, c’est impos­sible. Une mise à jour serait très souhai­table sur ce point.

Native Instruments Komplete Kontrol S

Le problème est le même pour le mode Scale qui permet pour­tant des choses très inté­res­santes. De quoi s’agit-il ? D’un système permet­tant de contraindre les notes à une gamme parti­cu­lière, voire de géné­rer des accords. L’idée est inté­res­sante, car elle permet au neuneu du clavier que je suis de ne faire aucune fausse note au moment de pondre un solo en gamme penta­to­nique de La, par exemple, sachant que la chose est combi­nable avec l’ar­pé­gia­teur. Et évidem­ment, comme avec ce dernier, pas moyen d’en profi­ter sur le MIDI Out, ni de récu­pé­rer les notes issues de la contrainte dans un séquen­ceur.

Bref, on attend que Native évolue sur ce point, en étant certain que la chose ne doit pas être si compliquée que cela. Cela n’em­pêche pas toute­fois la fonc­tion Scale de présen­ter un inté­rêt inat­tendu sur ce type de produit : la péda­go­gie. Car, lorsqu’on active une gamme parti­cu­lière, les notes compo­sant cette dernière jouissent d’une illu­mi­na­tion plus forte, ce qui permet, comme sur les bons vieux claviers Casio, d’en profi­ter pour apprendre visuel­le­ment ses gammes, comme ses accords.

Comment ça, illu­mi­na­tion ? Ben oui, on y vient, c’est l’autre grande parti­cu­la­rité de ce clavier : un système que Native a appelé Light­guide. 

Fiat Lux

Keys­witch ?

On appelle Keys­witches les touches du clavier qui sont affec­tées par un instru­ment virtuel, non plus au jeu des notes, mais au pilo­tage de contrôles divers et variés. Avec une guitare virtuelle sous Kontakt par exemple, en marge du clavier permet­tant de jouer les notes propre­ment dites, on trou­vera des Keys­witches pour accé­der aux diffé­rentes tech­niques de jeu (palm mute, harmo­niques, hammer et pull-off, glissé, etc.) ou encore pour pilo­ter des effets ou passer du mode normal au mode strum­ming, etc. Bref, il s’agit d’un système simpli­fiant la program­ma­tion comme le jeu en live et qui ne présente qu’un réel incon­vé­nient : les keys­witches diffèrent d’un instru­ment à l’autre, voire d’un patch à l’au­tre… D’où l’in­té­rêt de dispo­ser d’un système permet­tant de les visua­li­ser sur le clavier.

Chaque touche du clavier dispose en effet d’un éclai­rage à sa base, lequel s’avère rela­ti­ve­ment sophis­tiqué : la lumière émise peut être de n’im­porte quelle couleur (bleu, vert, rose, orange, blanc, jaune, etc.) et briller avec deux niveaux d’in­ten­sité.

Pourquoi autant de couleurs diffé­rentes ? Pas pour faire joli, je vous l’as­sure, mais pour faire pratique et intui­tif. Au mini­mum, lorsque vous jouez une séquence dans votre séquen­ceur, le light­guide vous affiche les notes jouées en les faisant briller plus fort. Pas forcé­ment indis­pen­sable, certes, mais plus parlant qu’un minus­cule voyant témoi­gnant d’une acti­vité MIDI sans qu’on sache laquelle. La chose est déjà plus inté­res­sante en mode Scale puisqu’alors, les notes de la gamme brillent plus fort pour vous montrer la voie à suivre.

Mais l’in­té­rêt le plus mani­feste de la fonc­tion tient en un simple petit mot : KeyS­witches.

En effet, lorsque vous char­gez un instru­ment dans Kontakt, comme Session Strings Pro par exemple, vous voyez que les touches du clavier sont illu­mi­nées de la même couleur que sur l’in­ter­face de Kontakt, pour que d’un seul coup d’œil, vous puis­siez voir où se situent les diffé­rents keys­witches ou touches de fonc­tions (rouge, vert ou orange), mais aussi les touches jouables en bleu et celles qui ne le sont pas en blanc. Voilà qui simpli­fie diable­ment la prise en main d’une banque, et son jeu en live ou sa program­ma­tion. 

Au-delà de Kontakt, le Light­guide permet aussi de colo­rer certaines touches en fonc­tion de leur contenu : sur la boîte à rythmes Poly­plex par exemple, ou dans Battery, le char­ge­ment d’une banque permet de repé­rer du premier coup d’œil les kicks (rouge), les caisses claires (vert) et les cymbales/char­ley (jaune). Comme sur Maschine en somme.

Native Instruments Komplete Kontrol S

C’est extrê­me­ment pratique à l’usage et si vous êtes un gros utili­sa­teur de banques de sons complexes, vous devriez adorer le confort que cela procure, même si on aurait adoré dispo­ser d’un écran affi­chant le nom du Keys­witch en cours d’uti­li­sa­tion pour encore plus de confort.

Souli­gnons que cette fonc­tion pèse sans doute, elle aussi, dans le prix de la machine : pour réali­ser de tels éclai­rages multi­co­lores et dont l’in­ten­sité peut varier, il ne faut certai­ne­ment pas s’ap­puyer sur une LED de base comme on en trouve sur nos char­geurs élec­triques. Et cela a un coût.

Finis­sons toute­fois par ce qui n’en a pas, puisqu’il est offert aux posses­seurs des Komplete 9 et 10, soit le logi­ciel Komplete Kontrol dont la première fonc­tion n’est autre que d’être un navi­ga­teur de présets. 

Brow­ser in DAW

Native Instruments Komplete Kontrol S

Dans le coin supé­rieur droit du clavier nous attend pour finir le panneau Navi­gate, qui comprend une grosse molette cliquable flanquée de 10 touches, elles aussi rétroé­clai­rées, dont la touche Browse. Une pres­sion sur cette dernière et s’af­fi­che… le brow­ser ! Soit une inter­face en tout point semblable à celle qu’on peut trou­ver sur Maschine et qui permet de parcou­rir la tota­lité des instru­ments et présets inclus dans la Komplete. Oui, la tota­lité.

Plusieurs entrées vous sont propo­sées : par instru­ment (Monark, Razor, Session Strings Pro, etc.), par type (basse, orgue, percus­sion, etc.) puis sous-type de son (pour basse, on aura ainsi basse analo­gique, basse acous­tique, élec­trique, etc.), et enfin par « Mode » (Arpé­gié, Accord, Mono­pho­nique, soit des sortes d’at­tri­buts du patch)…  

La navi­ga­tion se fait avec la molette et les touches, en sachant qu’à mesure que vous préci­sez vos critères, la liste de présets qui se trouve dans le volet de droite est mise à jour en temps réel. Un clic de molette sur un préset et il se charge, sachant que vous pouvez passer d’un préset au suivant ou précé­dent par des touches dédiées. Rien de bien origi­nal donc, surtout quand on connait Maschine, mais ça n’en demeure pas moins très inté­res­sant, surtout lorsqu’on navigue par type ou par mode. 

Native Instruments Komplete Kontrol S

En effet, avec ces deux filtres, on se défait de l’ha­bi­tuelle façon qu’on a de bosser avec la Komplete. Ainsi, lorsque je cherche un piano élec­trique, par exemple, j’ai l’ha­bi­tude de foncer sur Kontakt pour y char­ger le Wurlit­zer ou le Rhodes de Scar­bee. Bref, je pense logi­ciel au lieu de penser son. En passant par Piano/Keys dans Type puis par Elec­tric Piano en sous-type, je m’aperçois qu’au-delà du Scar­bee, il existe des centaines de pianos élec­triques dans Kontakt : dans le FM8 bien sûr, mais aussi dans Spark, dans Razor, Massive ou dans Photone, un instru­ment Reak­tor dont je ne connais­sais même pas l’exis­tence.

Et c’est là où le soft est pour le coup abso­lu­ment génial : il vous pousse à redé­cou­vrir des pans cachés de Komplete, et les mille-et-une merveilles qu’on peut trou­ver dans ce bon vieil Absynth par exemple, ou dans Razor, les trésors mécon­nus de Reak­tor… À l’usage, c’est vrai­ment agréable, même si le système n’est pas sans défaut, loin de là. 

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Native Instruments Komplete Kontrol S

En premier lieu, il est à noter que le taguage des sons de la Komplete est très perfec­tible : certains sons taggés « pianos élec­triques » n’ont vrai­ment qu’un très loin­tain rapport avec ce dernier. Quant aux instru­ments qui ressortent sur le tag « Banjo », ils n’ont vrai­ment, mais vrai­ment, rien à voir avec cet instru­ment pour 80 % d’entre eux (je le souligne d’ailleurs : il n’y a aucun banjo dans la Komplete Ulti­mate). Du coup, on aime­rait pouvoir affi­ner le système de tri en créant ses propres tags ou en attri­buant des notes, c’est malheu­reu­se­ment impos­sible pour ce qui concerne les sons de base de la Komplete qui sont proté­gés de toute édition. C’est d’au­tant plus regret­table qu’il manque des choses impor­tantes dans ces derniers : on a ainsi un tag « Synthe­tic », mais pas de tag « Acous­tic », par exemple.

Par ailleurs, je n’ai pas trouvé de moyen de réali­ser de l’ex­clu­sion dans les filtres pour faire une requête du style « Montre-moi tous les pianos acous­tiques que tu as sauf ceux qui figurent dans la banque de base de Kontakt parce qu’ils sont vrai­ment trop mauvais ». Là-dessus, Native aurait tout inté­rêt à jeter un œil à ce que fait Toon­track dans EZdrum­mer 2 par exemple.

Chaaaaaar­gez !

Native Instruments Komplete Kontrol S

Au-delà de ça, bien que le tandem hard­ware-soft­ware donne l’im­pres­sion de mani­pu­ler une vraie works­ta­tion maté­rielle, c’est sur les temps de char­ge­ment que l’on se rend compte qu’on est toujours sur un ordi­na­teur : si le passage d’un préset à l’autre est parfois immé­diat, il peut égale­ment prendre plusieurs secondes, en fonc­tion de ce qui est chargé. On comprend bien, évidem­ment, qu’une grosse banque de Kontakt ne se charge pas comme une sinu­soïde dans FM8, mais il y aurait peut-être des choses à essayer pour amélio­rer l’or­di­naire, comme un système de cache où les instru­ments précé­dents et suivants se char­ge­raient en tache de fond avant même qu’on les appelle.

Gageons que si d’aven­ture, Native passait tous ses synthés sous Reak­tor (ce qui n’est pas loin d’être le cas), on gagne­rait du temps encore. Il pour­rait être judi­cieux d’ailleurs, de la part de NI de propo­ser un extrait pour chaque préset, histoire de ne pas char­ger des choses en vain.  

N’en dédui­sez pas toute­fois que la chose pose problème pour une utili­sa­tion Live car on peut, depuis le clavier, passer d’une instance à l’autre de Komplete Kontrol : on peut donc avoir un Session Horns Pro chargé dans une instance et un Monark dans une autre et passer de l’un à l’autre en deux coups de cuillère à pot, ou plutôt d’un coup de molette. Et puisqu’on en parle… 

Mon ennemi molette

Ma dernière réserve concerne ce qui, pour certains, est juste­ment la force du système, soit le fait de navi­guer dans des présets avec des boutons dédiés, ce que person­nel­le­ment, je trouve certes simple, mais extrê­me­ment labo­rieux par rapport à ce que permet un vrai clavier, une souris ou encore un écran tactile. Je me suis surpris à réuti­li­ser ma souris lorsque je dési­rais confi­gu­rer les filtres du brow­ser pour la simple et bonne raison qu’uti­li­ser la molette et les flèches s’avé­rait exas­pé­rant à l’usage. Exas­pé­rant de lenteur comme d’ef­fort, un peu comme si l’on passait d’un smart­phone tactile à un Nokia 3310… 

Du coup, si l’idée est excel­lente de placer la Komplete entière sous la coupe d’un logi­ciel qui permet un accès plus trans­ver­sal aux sons, comme Kore autre­fois. Et si l’in­ten­tion est excel­lente de pouvoir pilo­ter ce dernier depuis le clavier, à l’heure du tactile, on aime­rait bien dispo­ser de contrô­leurs un peu plus modernes : il me semble notam­ment que cette molette gagne­rait à être rempla­cée par une grosse roulette à la verti­cale et moto­ri­sée, comme on en trouve sur les souris Logi­tech. C’est autre­ment plus commode à l’usage, tout comme un Touch­pad ou un Track­ball.

Des patches, des patches, oui, mais des patches à NI

Enfin, sachez que pour l’heure, toutes les joyeu­se­tés propo­sées par le clavier ne fonc­tionnent réel­le­ment à 100 % qu’avec les instru­ments de Native Instru­ment lui-même.

Native Instruments Komplete Kontrol S

En allant dans les préfé­rences de Komplete Kontrol, on peut ainsi indiquer le chemin de banques de tierces parties, sans garan­tie toute­fois qu’elles soient, pour l’heure, recon­nues par ce dernier. Le soft a ainsi accepté d’ajou­ter dans sa base le Dobro Strum­mer de 8dio (preuve que la chose n’est pas fermée aux banques qui ne sont pas « Powe­red by Kontakt), l’Arch­top d’Im­pact Sound­works, et l’EP73 de Sonic­cou­ture et l’Acou6­tics de Vir2, mais il n’a pas réussi à trou­ver le CineOrch de Cine­Samples, le Cassam­ple­rette de Rattly and Raw ni aucun des instru­ments d’Efi­mov.

Et même pour les instru­ments pour lesquels ça a marché, il faut souli­gner que si le Light­guide marche, on ne dispose d’au­cune assi­gna­tion des para­mètres sur les 8 potards (normal, vu que c’est fait à la main et que ce sont donc les éditeurs qui devront proba­ble­ment faire cet effort).

Sachant que Native a pour habi­tude de mettre très souvent à jour ses produits et sachant que les éditeurs tiers ont tout inté­rêt à propo­ser ces mappings, on n’est toute­fois pas trop inquiet sur le fait que ces choses rentre­ront dans l’ordre dans les mois qui viennent.

Native Instruments Komplete Kontrol S

Et la bonne nouvelle, c’est que sur les banques d’édi­teurs tiers, on a la main sur les tags, avec la possi­bi­lité d’en rajou­ter autant qu’on veut.

Ce qui n’em­pêche pas un ultime regret : pour l’heure, Native s’éver­tue dans son logi­ciel à sépa­rer ses propres banques de celle des éditeurs tiers qui sont remi­sées dans l’on­glet utili­sa­teur, ce qui est un parfait non-sens du point de vue du musi­cien : je n’ai pas trouvé de moyen de cher­cher dans la globa­lité de mes sons. Vous cher­chez des cordes Pizzi­cato ? Il faudra donc lancer deux recherches diffé­rentes : l’une dans les instru­ments Native Instru­ments, et l’autres dans vos banques perso. 

Préci­sons-le pour finir : il n’y a pas non plus dans le soft de moteur de recherche textuel. On ne peut pas taper piano et voir ce qui remonte : il faut au mieux jouer de la souris ou de la molette, en mode pas pressé donc… 

Conclu­sion

Les Komplete Kontrol S étaient atten­dus et bien que les pein­tures soient encore fraîches, bien que de nombreux petits défauts agacent ça et là, il serait vrai­ment malvenu de ne pas saluer la réus­site de Native Instru­ments. Au-delà du clavier lui-même qui est excellent, les enco­deurs tactiles, les 8 potards avec leur écran et leurs mappings four­nis pour tous les instru­ments Komplete, ainsi que le Light­guide consti­tuent des origi­na­li­tés qui améliorent très sensi­ble­ment le « work­flow » de l’uti­li­sa­teur de la Komplete. Et il ne manque pas grand-chose pour que les parties Arp et Scale deviennent vrai­ment convain­cantes à l’usage. 

En pensant à la formi­dable évolu­tion de Maschine ces dernières années, on attend donc de voir comment l’édi­teur alle­mand va faire évoluer son produit, tant au niveau maté­riel que logi­ciel, pour gommer ses défauts de jeunesse et éviter l’écueil d’un Kore. À ce titre, on se demande d’ailleurs si quelque chose sera proposé ou non du côté des effets et si, côté gamme, on aura droit à Komplete Kontrol Studio (avec un écran tactile s’il vous plait) et à un Komplete Kontrol Mikro, qui rever­rait quelques fonc­tion­na­li­tés à la baisse pour faire descendre le prix (499599 et 699 €). 

Un prix qui, en l’état, n’est pas aussi extra­va­gant que certains le prétendent, vu la qualité de fabri­ca­tion et le coût lié à certaines tech­no­lo­gies. Certes, ce n’est pas donné, surtout pour ce qui est du 25 touches qui est le moins inté­res­sant des trois à mon sens (preuve d’ailleurs que ce n’est pas le clavier qui fait le prix de l’en­semble, mais bien les autres équi­pe­ments). De ce fait, on compren­dra tout à fait que certains se refusent à un tel inves­tis­se­ment qui ne prend réel­le­ment son sens que pour les gros utili­sa­teurs de la Komplete en géné­ral, et de Kontakt en parti­cu­lier.

Qu’au­ront-ils à y gagner par rapport à un clavier lambda qui, après tout, peut très bien pilo­ter certaines fonc­tions du logi­ciel Komplete Kontrol (le brow­ser notam­ment) ? Plus de simpli­cité au quoti­dien, avec tout ce que cela peut avoir de posi­tif au niveau de la créa­ti­vité chez un artiste, ou de la renta­bi­lité chez un pro. Et c’est tout ? Oui, mais c’est énorme et on aime­rait bien que la concur­rence s’in­té­resse un peu plus souvent à ce genre de ques­tion, car ce n’est pas aux nombres de boutons qu’on juge de la qualité d’un péri­phé­rique de contrôle, mais bien à celle de son inté­gra­tion avec le logi­ciel. Native a bossé dans ce sens et, on l’es­père, va pour­suivre, car c’est défi­ni­ti­ve­ment sur les plans de l’er­go­no­mie et de la simpli­cité que le petit monde du Home Studio et de la MAO a la plus grande marge de progres­sion.

Mise à jour du 17 avril 2015

C’est au Musik­messe que Native a présenté la version 1.1 du logi­ciel Komplete Kontrol qui corrige certaines des plus grosses lacunes de ce dernier : grâce à un nouveau format NKS, le clavier est désor­mais plei­ne­ment compa­tible avec les banques d’édi­teurs tiers cepen­dant qu’on peut aussi récu­pé­rer les séquences MIDI obte­nues avec les modules ARP et Scale. 

Par ailleurs, les clavier de la série Komplete Kontrol se voient à présent livrés avec le sympa­thique bundle Komplete Select, lequel comprend The Gent­le­man, les synthés Massive et Monark, Drum­Lab, Prism, Scar­bee Mark I, Solid Bus Comp, Vintage Organs, retro Machines et West Africa. Un sympa­thique ajout qui donne en outre accès à des offres d’up­grade vers les bundles Komplete et Komplete Ulti­mate (prix non encore annon­cés pour l’heure). Si vous dispo­siez déjà d’une Komplete la chose ne vous inté­res­sera guère, mais si tel n’est pas votre cas, alors admet­tons que le bundle rend l’offre de Native bien plus perti­nente sur le terrain du rapport qualité/prix.

Bref, avec cette mise à jour, Native répond à l’es­sen­tiel des critiques faite sur les parties logi­cielles et commer­ciales, faisant preuve d’une réac­ti­vité qu’il convient de le saluer. Pour le reste, il faudra attendre une nouvelle version des Komplete Kontrol. Il n’en demeure pas moins, pour l’heure, que ces derniers figurent parmi les plus inté­res­sants claviers de contrôle dispo­nibles sur le marché, à plus forte raison si vous êtes un gros utili­sa­teur de Kontakt.

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Notre avis : 8/10

  • Qualité du clavier
  • Qualité de fabrication globale
  • Design sobre et classe
  • Un ensemble hard/soft qui apporte de vraies avancées en termes d’ergonomie par rapport aux contrôleurs habituels…
  • …dont le système lightguide qui change la vie sous Kontakt notamment…
  • …et les possibilités de jeu offertes par les rubans de pitch bend et de modulation…
  • Les 8 potards et leurs écrans pour tout régler depuis le clavier
  • Toute la Komplete déjà mappée et taguée, patch par patch
  • Modes Scale et Arp bienvenus
  • Le potentiel pédagogique du mode Scale combiné au Lightguide
  • Un bon moyen de redécouvrir les richesses enfouies de la Komplete
  • Des défauts qui sont pour la plupart réglables au niveau logiciel (et qui vont très probablement l'être)
  • Le très sympathique bundle Komplete Select
  • Pas d’entrée pour breath controller, ni de hub USB
  • Temps de chargement compréhensibles, mais néanmoins nuisibles à l’expérience utilisateur
  • Beaucoup de choses très perfectibles dans le browser logiciel (tags qui manquent, édition fermée, pas de filtrage par exclusion)
  • Navigation laborieuse avec les commandes physiques de la partie Browser
  • Les potards ne facilitent pas forcément la prise en main de certaines interfaces logicielles (Pad XY notamment)

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