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Test du Fender Mustang II - Mustang à l’orange

La modélisation a le vent en poupe, et Fender l’a bien compris. C’est pourquoi la fameuse marque sort aujourd’hui deux nouveaux amplis répondant au nom de Mustang et dont le but premier est d’offrir au débutant une grande palette de sons et des fonctions modernes pour un prix défiant toute concurrence. Alors, pari réussi ?

 

Fender Mustang II

À l’op­posé de ce que peut propo­ser un Cham­pion 600 au passéisme déter­miné, le Mustang se veut moderne, poly­va­lent, et a l’am­bi­tion de conve­nir à la plupart des guita­ristes, tous styles confon­dus. Sa taille et son prix en font un ampli parfait pour le débu­tant voulant répé­ter chez lui. Il sera tout de même possible de répé­ter avec un batteur pas trop musclé avec le modèle 40 Watts que Fender a bien voulu nous prêter le temps d’un test.

 

Au débal­lage, on se retrouve devant un ampli aux dimen­sions clas­siques : 43,8 cm de hauteur, 46,4 cm de largeur et 22 cm de profon­deur, pour 10,9 kg sur la balance. L’ar­rière de l’en­ceinte est fermé et une poignée plas­tique permet de trans­por­ter l’en­gin sans problème. Le tout renferme un haut-parleur de 31 cm « Special Design », contre un 20 cm pour la version 20 Watts. Le look de l’am­pli est réussi, légè­re­ment rétro avec le vinyle, les potards « chapeau de sorcière », la grille grise et le fameux logo. La construc­tion a l’air solide et nous n’avons pas de reproche à faire au regard du prix de l’am­pli : envi­ron 200€.

Tous les réglages et la connec­tique (mise à part la prise d’ali­men­ta­tion située au dos de l’am­pli) se trouvent sur le dessus de l’ap­pa­reil. Alors penchons-nous sur la bête…

 

 

On va pas prendre une Clio…

Fender Mustang II

La partie gauche du panneau est on ne peut plus clas­sique, avec l’en­trée guitare, la prise pour le foots­witch en option (31€TTC, avec un unique switch permet­tant de permu­ter entre deux presets, un peu chiche) la série de cinq potards « chapeau de sorcière » corres­pon­dant aux réglages de gain, de volume du preset, de volume master (qui est indé­pen­dant des presets) et de l’éga­li­seur deux bandes : graves et aigus. Il n’y a donc pas de réglage pour les moyennes fréquences, dommage. Il faudra comp­ter sur les diffé­rentes modé­li­sa­tions pour chan­ger véri­ta­ble­ment de timbre.

 

La partie droite est quant à elle plus moderne, avec tout d’abord ses enco­deurs pour sélec­tion­ner le preset. Il y a en tout huit modé­li­sa­tions d’am­pli, avec pour chacune trois presets assi­gnés à une couleur : vert, orange ou rouge. Cela nous donne 24 presets en tout, dont 16 modi­fiables. En effet, les presets orange sont d’usine et l’uti­li­sa­teur ne pourra les écra­ser. Les modé­li­sa­tions ont des déno­mi­na­tions évoca­trices : ’57 Deluxe, ’59 Bass­man, ’65 Twin Reverb, British 60’s, British 80’s, Ameri­can 90’s, Metal 2000 et enfin Super-Sonic. Tout cela a l’air de couvrir un large panel de sons, et nous ne tarde­rons pas de le véri­fier un peu plus tard…

 

…Quand on peut choper une Mustang !

Fender Mustang II

Deux autres potards sont dédiés aux effets de modu­la­tion et au délai/réverbe. Les effets de modu­la­tions sont au nombre de 12 : chorus, chorus profond, flan­ger, trémolo bias/sinus, trémolo optique/vintage, trémolo optique/vintage rapide, vibra­tone lent, vibra­tone rapide, octa­ver, phaser lent et profond, phaser médium et filtre par pas. Les 12 effets sont grou­pés en 4 caté­go­ries (A, B, C et D) et il faudra regar­der les trois LEDs situées juste au-dessus pour choi­sir l’un des trois effets dans chacune des caté­go­ries. Ce système n’est pas très pratique à notre goût, mais la majo­rité des construc­teurs d’am­plis à modé­li­sa­tions l’uti­lisent désor­mais, comme Line 6 (les Spiders) ou Marshall (les nouveaux JMD). Cela a quand même l’avan­tage de réduire le nombre de potards, au détri­ment de la prati­cité.

 

Pour choi­sir l’un de 12 effets de réver­bé­ra­tion et délai, on se tour­nera vers le second potard. Au programme : Délai à bande 150 ms / 1 répé­ti­tion, Délai à bande stéréo 300 ms / 3 répé­ti­tions, Délai mono 700 ms / 4 répé­ti­tions, Réver­bé­ra­tion Small Room, Réver­bé­ra­tion à plaque, Réver­bé­ra­tion Large Hall, Réver­bé­ra­tion à ressorts Fender de 1965, Réver­bé­ra­tion à ressorts Fender de 1963, Délai à bande / Room, Délai à bande / Réver­bé­ra­tion Large Hall, Délai dyna­mique / Réver­bé­ra­tion Small Hall, Filtre d’écho.

 

Fender Mustang II

 

 

 

On termine avec les boutons save et exit permet­tant de sauver ses réglages ou d’an­nu­ler la sauve­garde au dernier moment, et enfin le bouton de tap tempo qui servira à caler les effets tempo­rels sur votre tempo, ou encore d’en­clen­cher l’ac­cor­deur qui dispose de trois LEDs pour affi­cher la hauteur des notes. Ce dernier n’est pas un exemple de préci­sion, mais sa présence est tout de même très appré­ciable.

 

Niveau connec­tique, on retrouve une entrée auxi­liaire au format mini-jack vous permet­tant de shred­der sur le dernier single de Frank Michael et une sortie casque afin de garder ça pour vous. Comme quoi, l’am­pli est bien pensé. On termine par la prise mini USB qui ne manquera pas d’éveiller la curio­sité de nos lecteurs. Alors cette prise, à quoi elle sert ?

 

 

 

Ça fuse

Fender Mustang II Fuse

À l’ins­tar de ce qu’on a pu voir avec le récent G-Dec de la marque, le Mustang est un ampli moderne. Et qui dit moderne, dit ordi­na­teur voire carré­ment inter­net !  Le Mustang est donc compa­tible avec le logi­ciel Fender Fuse, que l’on a vu naître avec le petit G-Dec. Ce petit logi­ciel ouvre donc les portes de la commu­nauté Fender à l’ac­qué­reur du petit ampli. Il pourra gérer ses presets (fichiers .fuse) et ses fichiers sons (mp3 ou wav), les modi­fier, les sauver sur son disque dur, les impor­ter, les parta­ger, en télé­char­ger… Il y a déjà pas mal de presets et de play­backs dispo­nibles au sein de la commu­nauté, et les télé­char­ger est d’une simpli­cité enfan­tine. Tout cela apporte un vrai plus à l’am­pli, et injecte une dose de ludisme sympa­thique quand on veut travailler son instru­ment. L’ac­cor­deur dispo­nible dans l’in­ter­face de Fuse est en revanche peu réac­tif et s’ac­cor­der avec lui devient vite un supplice. Gageons que Fender mette à jour le logi­ciel afin de corri­ger ces petits désa­gré­ments. On retien­dra aussi que les play­backs sont, contrai­re­ment au G-Dec, joués sur l’or­di­na­teur et non sur l’am­pli.

 

 

Fender Mustang II Fuse

On appré­cie aussi l’édi­teur de presets, très pratique grâce à sa jolie inter­face. On modi­fiera plus volon­tiers ses sons via l’in­ter­face graphique de l’or­di­na­teur, qui permet aussi d’ac­cé­der à des para­mètres inédits comme le bias (de – à + 50%), les réglages du noise gate, le modèle de l’en­ceinte, le master volume ou encore le « SAG » de l’étage d’am­pli­fi­ca­tion, qui permet de simu­ler la compres­sion natu­relle d’un ampli à lampes poussé à fond les ballons. On retrouve aussi quelques effets supplé­men­taires : bien !

 

Sachez enfin que la connexion USB servira aussi à enre­gis­trer direc­te­ment le son de votre ampli sur votre ordi­na­teur, avec pourquoi pas le logi­ciel Able­ton Live Lite 8 fourni avec la bête. Cette sortie USB, tout comme la sortie casque, possède un simu­la­teur de haut-parleur. Il faut savoir en revanche que l’am­pli sera reconnu par votre séquen­ceur comme une carte son ayant deux entrées, mais pas de sortie. Il sera donc impos­sible d’en­tendre un play­back ou un clic via le casque bran­ché sur l’am­pli. Cela limite alors pas mal l’uti­li­sa­tion en USB et on préfè­rera utili­ser la sortie casque reliée à votre carte son pour enre­gis­trer silen­cieu­se­ment. Il sera alors possible d’en­tendre sa guitare, le play­back et le clic dans le casque.

 

Il est main­te­nant temps de sortir les pelles, le micro et de voir ce que cette petite boîte a dans le ventre.

Yo Dawg, we put a Tele in your Mustang

Fender Mustang II

Afin de tester cette bête, nous avons sorti notre Tele­cas­ter Deluxe munie de micro P-Rails de Seymour Duncan qui sera utili­sée en posi­tion « double bobi­nage » pour les sons satu­rés et en posi­tion « rail » pour les sons clairs. Nous avons fait les prises avec un micro Beyer­Dy­na­mic M88 placé devant la gamelle et avec la sortie USB possé­dant un simu­la­teur de haut-parleur.

 

La version 40 Watts qui nous a été confiée possède un haut-parleur de 12 pouces, et ça se ressent dès l’al­lu­mage. Les sons clairs sont pleins et brillants pour les trois premières modé­li­sa­tions mimant exclu­si­ve­ment des amplis de la marque (un Deluxe, un Bass­man et un Twin Reverb). On n’est jamais mieux servi que par soi-même ?

 

En revanche, pour les sons crunchs et satu­rés, on aperçoit des modé­li­sa­tions d’am­plis se rappro­chant de modèles Marshall ou Mesa Boogie. Dans ce registre, on retrouve néan­moins le Fender Super-Sonic testé il y a peu sur Audio­Fan­zine.

 

Dans l’en­semble, les modé­li­sa­tions nous ont convain­cus, avec des sons clairs de qualité, des crunchs possé­dant la bonne dose d’agres­si­vité et des sons satu­rés loin d’être ridi­cules, comme cela peut être le cas avec des amplis voulant tout faire à pas cher. Les trois modé­li­sa­tions de Deluxe, Bass­man et Twin sont les meilleures et le haut-parleur délivre un son chargé en graves. La modé­li­sa­tion Brit 80s nous a le plus déçus, avec son grain un peu trop synthé­tique pour convaincre. En revanche, les plus grosses satu­ra­tions sont très satis­fai­santes avec les modé­li­sa­tions Brit 90s, Ameri­can 90s, Metal et Super-Sonic. Chacune a son propre carac­tère et elles sont fina­le­ment assez complé­men­taires, de quoi palier l’ab­sence de potard médium sur l’éga­li­seur. Les effets s’en sortent aussi très bien, que ce soit les modu­la­tions ou les délais et réverbes. Voici quelques exemples audio, afin de vous faire votre propre idée sur le sujet :

 

 

Deluxe
00:0000:14
  • Deluxe00:14
  • Bass­man00:21
  • Twin00:17
  • Brit 80s00:13
  • Brit 80s – 200:15
  • Brit 90s00:11
  • Ameri­can 90s00:15
  • Metal00:10
  • Super­so­nic00:19
  • Chorus00:19
  • Phaser00:17
  • Tremolo00:21

 

Le simu­la­teur de haut-parleur de la sortie casque et de la sortie USB nous a en revanche un peu déçus, le son est loin d’être aussi bon qu’avec un micro placé devant la gamelle. Les sons clairs s’en sortent à peu près, mais les sons crunchs et satu­rés sonnent très arti­fi­ciels. On n’en tien­dra cepen­dant pas trop rigueur vu le prix annoncé de l’am­pli…

 

Voici trois exemples audio réali­sés avec la sortie USB :

 

 

USB Super­so­nic
00:0000:16
  • USB Super­so­nic00:16
  • USB Brit 80s00:18
  • USB Brit 90s00:18

 

 

 

Conclu­sion

Pour envi­ron 200€, Fender nous livre un ampli de 40 Watts à modé­li­sa­tions doté d’un haut-parleur de 31 cm, qui veut tout faire et qui le fait plutôt bien ! Sa puis­sance lui permet de se faire entendre en répète si vous ne jouez pas avec une bande de barbares, et son look « néo-rétro » fait mouche. Ses huit modé­li­sa­tions permettent de couvrir tous les styles musi­caux, avec des sons clairs emprunts des modèles pres­ti­gieux de la marque, et des sons satu­rés allant jusqu’au métal extrême. Les effets sont nombreux et leur réglage est rapide et sans prise de tête. Pour les twea­kers, il sera possible de plon­ger dans les méandres de la bête via le logi­ciel Fender Fuse et la prise mini USB de l’am­pli. Cette dernière vous permet­tra aussi de vous enre­gis­trer direc­te­ment sur votre ordi­na­teur person­nel, grâce au simu­la­teur de haut-parleur, qui n’éga­lera pas le son d’un micro placé devant la gamelle, mais qui a au moins le mérite d’exis­ter. C’est d’ailleurs le seul reproche que l’on peut faire à cet ampli qui, pour le prix, frise le sans-faute.

  • Prise en main rapide
  • Huit modélisations
  • Très bon rapport qualité/prix
  • Large panel de sons
  • 24 effets
  • Accordeur intégré
  • Entrée auxiliaire
  • Sortie casque et prise USB
  • Construction robuste
  • Logiciel Fuse
  • Simulateur de HP un peu faiblard
  • Footswitch trop simpliste et en option

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