Le Leeds 50 de la marque britannique Hiwatt est un ampli à transistors d’une puissance de 50 Watts. Avec deux canaux et une réverbe à ressorts intégrée, il a tout pour plaire au plus grand nombre. Décrit par la marque comme un ampli délivrant le son traditionnel Hiwatt, nous allons voir si ce combo équipé d’un haut-parleur de douze pouces tient toutes ses promesses.
MOSFET partout, lampes nulle part
Le Leeds 50RC bénéficie d’un circuit entièrement à transistors. Le préampli intègre en effet des MOSFET, des transistors à effet de champ souvent utilisés en substitution aux lampes de préampli. L’ampli dispose de deux canaux labellisés Clean et Overdrive. Le canal Overdrive propose deux modes accessibles via un switch en façade, Vintage et Heavy. Pour basculer d’un canal à l’autre, un autre switch est aussi installé en façade, entre les deux canaux. On pourra également effectuer cette opération via un footswitch qui n’est pas fourni avec l’ampli. Le canal Clean dispose de réglages de Volume, Bass, Middle et Treble ; le canal Overdrive est équipé des mêmes réglages, mais offre un réglage de gain que le canal Clean n’a pas. Un réglage dénommé Spring Reverb est commun aux deux canaux et permet de doser le niveau de la réverbe à ressorts intégrée. Toujours en façade, on trouve une entrée auxiliaire et une sortie casque, toutes les deux sur fiche mini-Jack 3.5mm. Une entrée pour guitare sur Jack 6.35mm et un switch de mise en tension parachèvent le panneau avant. Ce switch a d’ailleurs une drôle d’allure, comme s’il était emprunté à un appareil électroménager, on aurait préféré visuellement un switch de type levier.
À l’arrière du Leeds 50RC, on trouve un sélecteur de voltage réglé sur 230 Volts, une sortie « Extension Speaker », une sortie Main Speaker sur laquelle est branché le haut-parleur intégré au combo, une sortie Line Out, une boucle d’effets et une embase Jack TRS pour accueillir le fameux footswitch optionnel. Visuellement, l’ampli est assez réussi puisqu’il reprend les codes esthétiques mis en place par la marque depuis 1966. On n’est donc pas dépaysé par son aspect global. Le logo Hiwatt est assez imposant, les boutons de potentiomètres sont les fameux « chicken head » qu’on trouve sur les modèles vintage, mais en plus petits, le tolex est bien posé et tous les liserés blancs sont bien en place. Le Leeds 50R affiche un poids de 16,55kg, ce qui reste correct pour un combo 1×12, mais assez lourd pour un ampli à transistors. Pour info, le combo à lampes Blackstar St.James 6L6 1×12 ne pèse que 12.8kg. Un large autocollant représentant l’Union Jack est fièrement apposé au dos de l’ampli. Il pourrait nous induire en erreur quant à l’origine de l’ampli … qui est fabriqué en Chine ! Il est cependant, d’après la marque, conçu en Angleterre. Après avoir inspecté le combo du jour sous toutes les coutures, je commence le test.
Hiwatt Leeds 50RC : un combo qui fait parler de lui
Je débute le test du Leeds 50RC par explorer le canal Clean qui fournit des sons clairs typiques Hiwatt, selon les dires de la marque. Dès les premières notes jouées, j’ai été surpris par le côté neutre et plat de ce canal. Il ne s’agit pas ici d’un défaut, le son étant tout à fait agréable, mais il ne ressemble en rien au son clair typique de la marque, rendu célèbre par David Gilmour, entre autres. Le son est en effet très clair, même en montant le volume assez haut, ce canal ne sature pas du tout et profite d’un gros Headroom, ce qui est normal compte tenu de la puissance de 50 Watts. Toujours sur le canal Clean, je triture l’égalisation à trois bandes qui est très efficace et bien étagée. Chaque bande est centrée autour d’une fréquence très bien choisie pour la guitare électrique, et on peut vraiment sculpter le son comme on l’entend. De plus, le son est exploitable sur toute la course des potentiomètres Bass, Middle et Treble puisqu’elle est plutôt courte. Même avec un ou plusieurs réglages à fond ou au minimum, on obtient un son utilisable et non caricatural. Le canal Clean conviendra à de nombreux usages et de nombreux styles. Il possède une attaque plutôt rapide, ce qui permettra de jouer des cocottes Funk rapides sans perdre en définition. Je termine le tour d’horizon du canal Clean en lui appliquant une pédale d’overdrive, l’ODR-S de Nobels. Dans ce registre, ce canal a bien réagi, ma Nobels sonne comme elle doit sonner.
- Clean Mid Scoop01:34
- Clean Mid Boost + Reverb large00:57
- Clean + Nobels ODR-S01:22
J’enchaîne en actionnant le switch Channel Selection pour passer sur le canal Overdrive. J’ai été immédiatement surpris par un « poc » assez violent lors du changement de canal. J’ai effectué l’opération plusieurs fois, et ce même « poc » s’est fait entendre. Ce n’est pas agréable et peut être même très embêtant dans un contexte de concert. Je tente dans un premier temps d’obtenir un son à la limite de la saturation (« edge of breakup », comme disent nos cousins anglo-saxons), ce qui est une vraie tannée. Le réglage de gain est bizarrement étagé ; sur sa valeur minimale, aucun son ne sort de l’ampli, et après une rotation de moins d’un centimètre, on obtient déjà un son bien saturé et bien compressé. J’essaie de baisser légèrement le gain, toujours à la recherche de ce son « edge of breakup », et subis une grosse perte dans les graves. Le niveau de gain est satisfaisant, mais on perd trop de basses pour que ce son soit agréable, c’est dommage. Même sur le mode vintage, il est très difficile d’obtenir un son crunch léger, l’ampli sature et compresse beaucoup et assez vite. Le Twang typique de ma Telecaster a été vite effacé par les taux de saturation et de compression. Cependant, si on cherche un son saturé épais et riche, on n’est pas déçu. Pour la finesse, en revanche, il faudra repasser. L’égalisation du canal Overdrive est elle aussi très efficace et réactive et ce canal répond bien aux variations d’attaque et aux manipulations du réglage de volume de la guitare. Je passe sur le mode Heavy pour terminer le test. Ce mode ne se contente pas de changer l’égalisation du son en creusant les médiums et en accentuant les effets. Le son est effectivement plus moderne, mais le taux de saturation est identique à celui du mode vintage, ce n’est selon moi pas très logique. On aurait préféré un mode vintage qui peut sortir des vrais sons crunch vintage et un mode Heavy qui se focalise sur les modernes très saturés.
- Overdrive – Crunch Vintage01:29
- Overdrive – Vintage Lead01:13
- Overdrive – Heavy Mid Gain01:55
- Overdrive – Heavy Max Gain00:54
La réverbe à ressorts est sympa sans être extraordinaire. Elle fournit cette sonorité typique, bien Drippy, mais sans la couleur chaleureuse de la réverbe des amplis Fender Blackface. Elle a cependant le mérite d’être intégrée à l’ampli, ce qui est un point positif. En termes de puissance, le Leeds 50R peut tenir face à une batterie, mais sera assez léger dans une situation de concert. Il peut s’en sortir dans un petit club, mais pour une plus grande salle, il faudra obligatoirement poser un micro devant.
FAQ
1. Le Hiwatt Leeds 50RC est-il adapté pour un usage en studio ?
Oui, grâce à son contrôle précis des tonalités et sa puissance, cet amplificateur peut convenir à des enregistrements en studio.
2. Quelle est la différence entre la technologie MOSFET et les amplificateurs à lampes ?
La technologie MOSFET (Metal-Oxide-Semiconductor Field-Effect Transistor) utilise des transistors pour l’amplification, ce qui permet une réponse rapide et précise du signal, souvent associée à une sonorité plus neutre et linéaire. Les amplificateurs à lampes, quant à eux, utilisent des tubes à vide qui génèrent une saturation harmonique naturelle lorsqu’ils sont poussés, ce qui crée un son perçu comme plus chaud et organique. Les MOSFET sont généralement plus robustes, nécessitent moins d’entretien que les lampes et sont moins sensibles aux variations de température ou aux chocs physiques. Cependant, les lampes restent prisées pour leur caractère sonore distinctif, en particulier pour les styles musicaux, tels que le blues et le rock.
3. Peut-on utiliser le Hiwatt Leeds 50RC pour des performances live ?
Avec ses 50 watts, ce combo est suffisamment puissant pour les petites scènes et les répétitions.
4. Quels types de sons peut-on obtenir avec cet amplificateur ?
Le Hiwatt Leeds 50RC propose des sonorités claires, crunch et légèrement saturées, idéales pour des styles comme le rock et le blues.
Caractéristiques techniques
• Puissance : 50 watts
• Technologie d’amplification : MOSFET
• Contrôles : égalisation 3 bandes (basses, médiums, aigus), gain, volume master
• Haut-parleur intégré : 12 pouces
• Entrées/sorties : entrée instrument, sortie casque, boucle d’effets
• Dimensions : 480 mm (hauteur) x 580 mm (largeur) x 235 mm (profondeur)
• Poids : 16,55 kg