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Test du Steinberg WaveLab 8 - Le labo refait des vagues

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Un éditeur audio est au son ce que Photoshop est à l'image numérique : un programme non pas indispensable, mais presque.

De même que Photo­shop ne permet « que » de travailler sur des images fixes, un éditeur est à la base dédié à un seul fichier son à la fois, qu’il soit mono, stéréo ou surround. L’idée est de pouvoir retra­vailler ce son dans le moindre détail et avec un niveau de contrôle inéga­lable via une palette d’ou­tils, d’ef­fets et d’ana­lyse adap­tée. Les fichiers, de tous formats, peuvent être ensuite conver­tis selon tous types de spéci­fi­ca­tions, en batch ou non selon que l’on veut auto­ma­ti­ser les tâches ou pas. Pas de séquen­ceur ni d’ins­tru­ments virtuels ici, seule­ment un soft ultra spécia­lisé et trans­pa­rent – ce qui le rend parti­cu­liè­re­ment adapté au maste­ring – qu’au­cun produc­teur, ingé­nieur du son ou sound desi­gner, voire même musi­cien possé­dant un home studio ne devrait négli­ger.

Les ténors du genre, auxquels on se doit de compa­rer l’édi­teur de Stein­berg, sont depuis des années Sound Forge de Sony (égale­ment passé sur Mac récem­ment, avec plus ou moins de bonheur), Adobe Audi­tion ou le regretté Bias Peak (disparu il y a peu). On mettra de côté l’ul­tra puis­sant et complexe Audios­culpt de l’Ir­cam, plus proche à sa façon d’édi­teurs de spectre comme Izotope RX2 ou Sony Spec­tra­layers, ainsi que les éditeurs gratuits : on ne remplace pas 20 ans d’ex­pé­rience et d’in­no­va­tion (la première version de Wave­lab date de 1995) du jour au lende­main.

Possi­bi­li­tés et ergo­no­mie

Steinberg WaveLab 8

Ceci étant réglé, venons-en au sujet de notre review du jour: Wave­lab 8 de Stein­berg. Impo­sant avec ses 902 pages de docu­men­ta­tion en français contre 823 en anglais, proba­ble­ment du fait d’une traduc­tion hasar­deuse (loud­ness = sonie ? gate = pont ?), il donne la mesure de ce que peut propo­ser un éditeur audio digne de ce nom.

À un prix certes élevé… mais justi­fié ?

Quand on ouvre Wave­lab pour la première fois, la complexité de ce qui nous est visuel­le­ment proposé, l’abon­dance d’élé­ments, d’icônes, d’ou­tils et de menus, est de prime abord tout à fait décon­cer­tante. Pour simpli­fier les choses, il faut comprendre de quoi il retourne avant de cliquer partout : en gros soit on travaille sur une forme d’onde mono, stéréo ou surround en mode destruc­tif, soit sur un montage audio multi­piste (pour créer un CD ou un DVD audio par exemple) en mode non destruc­tif, soit sur un podcast ou un batch. À partir de là on peut retra­vailler la forme d’onde ou le montage sous toutes leurs formes, soit dans le domaine tempo­rel soit dans le domaine fréquen­tiel, à l’aide d’ou­tils d’ana­lyse et d’édi­tion dédiés sans oublier les plug-ins internes comme externes, et ce jusqu’à faire un export. 

Steinberg WaveLab 8

Quant à savoir si le programme est ergo­no­mique, tout dépend de ce qu’on entend par là. C’est sûr on est loin du mini­ma­lisme, il y a des icônes et des sous-menus abso­lu­ment partout et de nouvelles fenêtres déta­chables semblent fleu­rir à chaque instant… Pour­tant, compte tenu de la quan­tité d’in­for­ma­tions et du nombre de choses que l’on peut faire dans Wave­lab, il semble diffi­cile de faire moins. À titre d’exemple, chez Sony, pour avoir mieux, il faudrait instal­ler Sound Forge Pro 10 (la version PC), Spec­tra­layers, CD Archi­tect et une batte­rie de plug-ins dédiés à l’ana­lyse du son compre­nant notam­ment la norme EBU R128. Au final on aurait proba­ble­ment aussi bien, voire peut-être même mieux dans certains cas (notam­ment du côté spec­tral), mais serait-ce plus simple ou même moins cher ? 

Bon, reste que 900 pages de docu­men­ta­tion pour un éditeur audio c’est beau­coup, et que certains préfé­re­ront la simpli­cité d’un Sound Forge for Mac. Pas nous, par contre on aime­rait bien avoir deux écrans géants sous la main. 

Édition

Steinberg WaveLab 8

Mais rentrons dans le vif du sujet. Les outils d’édi­tion sont bien entendu à l’hon­neur : on peut redes­si­ner la courbe, créer une sélec­tion, étendre sa sélec­tion, la doubler ou la divi­ser par deux, en mémo­ri­ser le point de départ ou la longueur, l’en­re­gis­trer, inver­ser les canaux gauche et droite, lui adjoindre des marqueurs de diverses sortes, la muter, la couper en ajou­tant un cross­fade auto­ma­tique ou pas, effec­tuer une sélec­tion spec­trale que l’on éditera façon iZotope RX (en moins poussé mais avec la possi­bi­lité d’ap­pliquer une chaîne d’ef­fets de la section Master sur une partie du spectre seule­ment !), etc. Bref il n’y a pas de limite à ce que l’on peut faire ici, et tout le programme fonc­tionne sur ce type de prin­cipe : tout ce que vous souhai­te­riez faire est, en gros, possible – il suffit de trou­ver comment, ce qui n’est pas toujours une mince affaire !

Steinberg WaveLab 8

Allez, juste pour rire : dans le genre tordu on peut ajou­ter du silence en y incluant un bruit de fond de son choix, histoire de ne plus confondre silence et vide… décou­per auto­ma­tique­ment une ryth­mique en sections suivant chaque tran­si­toire via la fonc­tion Auto Split, ou exclure une section d’un fichier audio en lecture à l’aide de marqueurs, histoire d’en­tendre le résul­tat qu’on obtien­drait après l’avoir réel­le­ment effa­cée. Sérieu­se­ment, rien que le nombre de façons de couper et coller un bout de son peut donner le tour­nis. 

Côté effets destruc­tifs on trou­vera un pitch quan­ti­zing, genre d’au­to­tune aussi simple que bien fait, un pitch shift, un pitch bend façon Sound Forge avec sa courbe à dessi­ner, un time stretch de très bonne facture, des fades de toutes sortes et des arran­geurs de boucles. Ajou­tons à cela des norma­li­sa­tions de peak, de loud­ness et même de pano­ra­miques incluant la norme EBU R128 et des courbes arron­dies ou non à tous les étages, bref tout y est, sans comp­ter les effets VST/AU en temps réel au niveau clip, piste et master, sachant que ceux-ci peuvent être à tout moment appliqués de façon destruc­tive sur une sélec­tion, sur un fichier entier ou même sur un groupe de fichiers. Puisqu’on vous dit que tout y est…

Steinberg WaveLab 8

Hommage égale­ment à l’Ef­fect Morphing qui permet, après avoir appliqué un effet destruc­tif, quel qu’il soit, de le mixer avec le son d’ori­gine (ou un autre effet) suivant une courbe du même ordre. Diffi­cile à comprendre au départ – il s’agit ni plus ni moins d’une enve­loppe de wet/dry évoluée – mais extra­or­di­naire au final !

Petite critique par contre : il n’y a pas d’auto-preview sur les fonc­tions du menu Process, dont certaines en auraient réel­le­ment besoin, comme le Pan Norma­li­zer, l’En­ve­lope ou toutes les fonc­tions de pitch et stretch. C’est ennuyeux, on s’en tire dans la mesure où on peut appliquer et annu­ler en cas de besoin, mais tout de même. Et c’est encore pire pour les fonc­tions de collage spécial telles que cross­fade ou mix, puisqu’en appliquant on fait dispa­raître la fenêtre. Dans ces cas-là, on en vient presque à regret­ter Sound Forge.

Enfin pour ce qui est des effets en temps réel, on en trouve au total plus de 40 d’ori­gine, avec de très belles choses (le filtre en peigne du Post Filter, le compres­seur multi­bande, le matriçage/déma­triçage M/S, ou Exter­nal Gear pour travailler avec des effets externes, fonc­tion rare pour un éditeur audio), et d’autres qui commencent à dater. Tous peuvent se placer au niveau clip, piste ou master ainsi que dans la section master (qui s’ap­plique sur tout en perma­nence). On remarque au passage l’in­té­gra­tion (enfin !) des diffé­rents effets sous forme d’on­glets dans une même fenêtre, on n’osait plus y croire. Pour le reste on peut incor­po­rer tous les plug-ins que l’on veut, dans la mesure où ils sont aux formats VST2 et VST3, dont Stein­berg est l’in­ven­teur, ou DirectX (pour PC). Pas d’Au­dioU­nit, donc. Reste que ce qui est top avec Wave­lab et sa section d’ef­fets, c’est que non seule­ment elle fonc­tionne en temps réel, mais qu’en plus on peut appliquer tout ou partie des effets utili­sés sur une sélec­tion, sur un fichier entier ou sur plusieurs fichiers à la fois, créer ou pas un nouveau fichier dans la foulée, utili­ser le batch, etc. 

Analyses

Steinberg WaveLab 8

Évidem­ment les possi­bi­li­tés d’ana­lyse ne sont pas en reste : là où Sony a fait l’im­passe avec Sound Forge for Mac, ce qui est un comble pour un éditeur audio soi-disant profes­sion­nel, Wave­lab offre les outils suivants : Level meter, Loud­ness meter, Phases­cope, Spec­tro­scope, Spec­tro­me­ter, Bit-meter, Oscil­lo­scope et Waves­cope, chacun en multi­ca­nal (!) avec ses propres options et fonc­tions en temps réel. Pour chacun de ces outils on dispose de fenêtres flot­tantes ou pas, réor­ga­ni­sables à volonté sur plusieurs écrans. On a par ailleurs constam­ment accès à la forme d’onde (normal), au spec­tro­gramme ainsi qu’à la superbe analyse de dyna­mique, le tout en synchro si on le désire.

Steinberg WaveLab 8

Ajou­tons qu’on peut à tout moment geler les visuels, ou effec­tuer une analyse sur l’en­semble d’une sélec­tion, ce que bien peu de plug-ins peuvent faire. Comparé à cette débauche de moyens, même les outils dévo­lus à Sound Forge Pro 10 font un peu de peine, sans insis­ter donc sur ceux de Sound Forge for Mac… qui lui ne propose rien à part une visua­li­sa­tion de niveaux, et même pas à la norme EBU R128… alors qu’elle est inté­grée partout ici afin de mesu­rer et cali­brer le niveau sonore de toute produc­tion dédiée au broad­cast. Là encore il s’agit d’un plus forte­ment appré­ciable, notam­ment grâce au très utile graphique de Loud­ness de cette version 8, pour une visi­bi­lité maxi­male de ce que l’on est supposé entendre.  

Un petit extra pour évoquer la fonc­tion d’ana­lyse globale, qui nous donne tous les rensei­gne­ments qu’on pour­rait souhai­ter tout en y incluant la norme EBU R128 en plus de la puis­sance moyenne (en dB RMS), du pitch et du DC Offset, plus toutes les erreurs détec­tables telles que clips et glitches. En ce qui concerne ces derniers, il suffit alors de sélec­tion­ner les éléments détec­tés avant de cliquer sur « create markers at hot points », et Wave­lab posi­tionne des marqueurs sur chaque point en ques­tion. Mieux encore, un ascen­seur nous permet de passer de l’un à l’autre direc­te­ment et un onglet de détec­tion / correc­tion d’er­reurs, lui aussi bardé d’op­tions, vient complé­ter la donne – au cas où le bundle de Resto­ra­tion fourni par Sonnox ne suffi­rait pas ! Bref, après ça il devient diffi­cile de râler sur l’ana­lyse fréquen­tielle en 3D, bien qu’elle ne fonc­tionne pas en temps réel et n’offre que peu de possi­bi­li­tés de dépla­ce­ment ou de zoom. Soyons clair : avec ce qui est fourni ici et le niveau d’in­té­gra­tion proposé, je doute qu’un ingé­nieur maste­ring ait besoin d’autre chose.

Montage audio

Steinberg Wavelab 8

Le montage dans Wave­lab est de prime abord un curieux exer­cice, auquel on s’ha­bi­tue bien vite. Il s’agit, après avoir édité les fichiers indi­vi­duel­le­ment, de les placer dans une time­line, soit pour créer ou modi­fier une séquence comme on le ferait dans Pro Tools par exemple (mais sans MIDI), soit pour créer un CD ou un DVD audio, voire un podcast. La section montage a ses propres menus et outils, est multi­piste et non destruc­tive, et se gère via des fenêtres dédiées (Clips, Markers, Effects en haut à gauche, Focu­sed Clips à droite, etc.). Là encore il y a plus d’op­tions que l’on peut en souhai­ter (le ducking par exemple, ou comment adap­ter auto­ma­tique­ment le niveau d’une piste en fonc­tion d’une autre), toutes les courbes peuvent être arron­dies et chaque élément ou courbe peut-être bloquée pour éviter toute mani­pu­la­tion ulté­rieure non souhai­tée. Les clips, quand on les super­pose, génèrent auto­ma­tique­ment des cross­fades ajus­tables afin de ne pas satu­rer. Mais mieux encore, Wave­lab 8 intro­duit le concept de Super­Clip. Derrière ce nom ronflant se cache un montage dans le montage, ce que d’autres appel­le­raient plus simple­ment un groupe (il y a égale­ment des groupes dans Wave­lab), sauf qu’on peut l’ex­por­ter et l’ou­vrir à tout moment et qu’il est tout de même bien pratique lorsqu’on travaille en multi­piste avec un projet complexe. Enfin un système de backups auto­ma­tiques confère à l’en­semble une sécu­rité bien agréable. Pas suffi­sant ou un peu trop complexe (au choix) pour rempla­cer un bon vieux Pro Tools sur un mix complet, mais un outil dont il serait bien naïf de sous-esti­mer la puis­sance.

Moni­to­ring, maste­ring et gravure

Steinberg WaveLab 8

Les fonc­tions d’édi­tion, d’ana­lyse et de montage étant comprises, on va enfin pouvoir passer au maste­ring, pour lequel Wave­lab est clai­re­ment bien adapté avec son nouveau système de gestion de haut-parleurs inté­gré : on y trouve jusqu’à 8 systèmes de moni­to­ring et de play­back pour un maxi­mum de 8 entrées/sorties (on peut donc gérer du 7.1), avec présets assi­gnables, gain indi­vi­duel pour chaque système et l’as­su­rance que le son restera trans­pa­rent jusqu’au bout. Splen­dide idée. Plus étrange, la même limi­ta­tion appa­rait pour les entrées et sorties physiques ASIO (donc pour l’en­re­gis­tre­ment et l’uti­li­sa­tion de maté­riel hard­ware par exemple). Du coup avec notre Fire­face UFX et ses 30 entrées/sorties on se retrouve bloqués sur 8. Dans la majo­rité des cas ça suffira mais tout de même, il y a là comme un problème. 

Mais reve­nons à notre maste­ring. Au risque de se répé­ter, on rappel­lera que non seule­ment les outils d’ana­lyse sont nombreux, mais qu’ils peuvent travailler en entrée, sur le play­back ou même en sortie de section d’ef­fets avec possi­bi­lité d’in­sé­rer un point de moni­to­ring après chaque plug-in, au choix. Avec le freeze pour la plupart des outils en ques­tion et la possi­bi­lité de les lancer sur un fichier entier en quelques secondes, on ne peut pas faire mieux. 

Steinberg WaveLab 8

Pour ce qui est des outils dédiés, Wave­lab peut gérer les plug-ins externes au niveau clip, piste et/ou master. Là encore, très bien. Les nouveaux plugs internes de cette version incor­porent Voxengo CurveEQ, un égali­seur para­mé­trique mons­trueux en termes de possi­bi­li­tés ; Stein­berg Brick­wall Limi­ter et Tube­Com­pres­sor, à savoir un ultra­maxi­mi­zer capable de détec­ter le clip­ping inter­sample et un compres­seur « à lampes » de bonne facture ; enfin iZotope MBIT+ dither pour ceux qui trou­vaient que l’UV22HR d’Apo­gee sonnait mal… Signa­lons tout de même l’ex­cellent Smart Bypass, qui baisse auto­ma­tique­ment le son post-effet (alors qu’iZo­tope par exemple monte le son pré-effet, ce qui peut produire des distor­sions) afin, par exemple, de montrer le rendu d’un compres­seur de façon trans­pa­rente, et le Loud­ness Meta Norma­li­zer, qui va auto­ma­tique­ment adap­ter le niveau moyen (en LUFS) de tous nos morceaux par rapport à un morceau de réfé­rence. Atten­tion, il ne s’agit pas d’une compres­sion, mais d’un proces­sus préa­lable à la compres­sion, utile pour s’as­su­rer que tous les morceaux sélec­tion­nés ont une dyna­mique de base commune sans clip­per (tous s’adap­te­ront à la baisse pour éviter un clip). Très bonne idée, ce qui n’em­pê­chera de toute façon jamais un ingé­nieur maste­ring de travailler morceau par morceau.

Steinberg WaveLab 8

Une fois le maste­ring effec­tué sur chaque morceau et les niveaux contrô­lés, tout est en place pour la gravure CD. Celle-ci se fait selon le proto­cole Red-Book et permet de travailler en mode simple ou avancé, à partir d’un montage audio incluant tous les fades et cross­fades néces­saires dans ce dernier cas. Une fonc­tion Wizard bien pratique nous aide à consti­tuer un disque digne de ce nom en posi­tion­nant les marqueurs au bon endroit et en créant les silences adap­tés, à lui inclure toutes les meta­data néces­saires (y compris les codes ISRC et UPC/EAN) et enfin à créer le disque ou le DDP en ques­tion. On peut égale­ment créer des fichiers image du disque avec Cue sheet, graver à partir d’un DDP, etc. À noter, en termes de qualité, on ne trou­vera pas plus profes­sion­nel, les logi­ciels offrant ce type de pres­ta­tion à ce niveau étant rares. Ah, et on peut égale­ment créer des DVD-audio ou data, ce que nous n’avons pas testé.

Export et formats

Les formats gérés par Wave­lab 8 sont les suivants : Wave (.wav) jusqu’à 32 bit float / 384 kHz, Wave 64 (.w64), RF64, AIFF (.aif., .aiff, .snd) jusqu’à 24 bit / 384 kHz, MPEG-1 Layer 3 (.mp3), MPEG-1 Layer 2 (.mp2, .mpa, .mpg, .mus), AAC (.aac, .mp4, .m4a mais seule­ment en ouver­ture), Origi­nal Sound Quality (.osq, un format proprié­taire loss­less de Wave­lab), Sound Desi­gner II (.sd2), U-LAW (.ulaw, .vox), A-LAW (.alaw, .vox), Sun/Java (.snd, .au), ADPCM – Micro­soft/Dialo­gic (.vox), Ogg Vorbis (.ogg), Text/Excel (.txt pour éditer une forme d’onde au format texte, si si), Windows Media Audio (.wma, .asf), Enso­niq Paris (.paf), Raw PCM files (.raw, .bin, .pcm, .$$$), FLAC (.fla) et Apple formats (.aac, .m4a, .mp4, .m4b, .caf, .3gp, .3g2, .caf). 

Steinberg WaveLab 8

En réalité on pour­rait ajou­ter bien des formats, sachant qu’on peut ouvrir la partie audio de tous les fichiers Quick­Time ou .avi par exemple, ou sauve­gar­der avec tout un tas de codecs supplé­men­taire sous le même nom (Fraun­ho­fer ou Lame pour le MP3 par exemple). Une bien belle usine en vérité. Ceci nous rappel­lera toute­fois qu’il est impos­sible d’im­por­ter un fichier vidéo, contrai­re­ment à Sound Forge qui s’en est fait une spécia­lité depuis ses débuts. Dommage, c’est parfois bien pratique, par exemple pour nettoyer une bande-son en synchro…

Conclu­sion

Mais comment avoir oublié l’es­sen­tiel ? Plus impor­tant que la gestion des fichiers en 32 bit  / 384 kHz (eh oui), le support de diffé­rents taux d’échan­tillon­nage en simul­tané ou l’im­port de dual mono, la forme d’onde visua­li­sable en 16 bit flot­tant permet ENFIN de se débar­ras­ser de la forme d’onde carrée que Wave­lab propo­sait jusqu’alors lorsqu’on zoomait de trop près, et qui rendait la visua­li­sa­tion telle­ment pénible. Sachant qu’on peut égale­ment modi­fier inté­gra­le­ment les couleurs, et même reti­rer le fondu bleu clair métal­lique en fond d’écran pour le rempla­cer par ce qu’on veut, l’an­cienne critique de Wave­lab liée à son design pseudo-futu­riste ne tient plus. 

Certes, il faut bien dire qu’on est dans un univers un peu à part, proba­ble­ment pas du goût de tous (parti­cu­liè­re­ment sur Mac, donc les utili­sa­teurs ont pris l’ha­bi­tude d’in­ter­faces mini­ma­listes avec le moins de fenêtres possibles et de jolies polices). Et c’est vrai que le prin­cipe des fenêtres à tiroirs est réel­le­ment fati­gant au départ, mais honnê­te­ment on s’y fait. Et puis parlons du fond ! Contrai­re­ment au Sound Forge for Mac de Sony, ici on ne fait pas dans le mini­ma­lisme juste­ment. Des options, il y’en a partout ! Et pour faire de l’édi­tion et du maste­ring, au fond, c’est ce que tout profes­sion­nel recherche.

Au final, Wave­lab 8 est un superbe programme aux possi­bi­li­tés innom­brables (nous n’avons que peu parlé du batch et du scrip­ting, ultra complets eux aussi). Contrai­re­ment à son éter­nel oppo­sant Sony, Stein­berg, en passant sur Mac, a refusé les compro­mis. Avec l’in­té­gra­tion de la norme EBU R128 en sus du multi­ca­nal, Wave­lab n’est pas destiné aux amateurs qui veulent se faire leur sonne­rie de mobile, mais aux vrais profes­sion­nels, exigeants et intran­si­geants avec leurs outils. Avec une qualité d’en­semble aussi irré­pro­chable qu’in­éga­lée.

En résumé, Wave­lab 8 regorge de possi­bi­li­tés d’ana­lyse, d’édi­tion et de montage audio à un point qui donne le tour­nis. En refu­sant tout compro­mis, l’édi­teur de Stein­berg se posi­tionne tout en haut par rapport à ses concur­rents tout en restant acces­sible au (presque) commun des mortels. De solides notions seront tout de même néces­saires pour s’aven­tu­rer dans ses méandres.

Confi­gu­ra­tion :

Mac OSX 10.8 Moun­tain Lion / Windows 7 ou 8 et un e-Licen­ser

Award Valeur sûre
Valeur sûre
Award
  • Programme ultra complet
  • Aucun compromis en termes de qualité
  • Flexibilité impressionnante
  • Nombreux outils d'analyse multicanaux
  • Intégration complète de la norme EBU R128
  • Gravure CD à la norme Red Book et gravure de DVD Audio
  • Système de gestion de haut-parleurs
  • Édition spectrale
  • Tous les effets en temps réel applicables en mode destructif
  • Smart Bypass
  • Effect morphing
  • Forme d'onde arrondie quand on zoome
  • 8 canaux maximum en entrée et sortie
  • Programme complexe
  • Lourdeurs d'utilisation
  • Design discutable
  • Pas d'auto Preview en mode destructif
  • Pas d'AudioUnit
  • Toujours pas d'intégration de la vidéo
  • Documentation pour le moins étrange en français

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