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Test de l’Epiphone Riviera - La Riviera fait son comeback !

8/10

Apparue au catalogue de la marque américaine au début des années 60, la Riviera a su séduire de nombreux guitaristes. Sa conception semi-acoustique en a fait un instrument fiable et qu’on pouvait utiliser sur scène sans problème de Larsen, à l’image de sa cousine l’ES-335 de chez Gibson. Comme nous l’avait confié Cesar Gueikian lors de notre interview, Epiphone fait petit à petit renaître quelques-uns de ses modèles emblématiques comme la Texan, la Casino, et maintenant la Riviera.

Test de l’Epiphone Riviera : La Riviera fait son comeback !

Riviera-2Pour cette ré-édition de la Riviera, Epiphone a souhaité se rappro­cher au maxi­mum des carac­té­ris­tiques du modèle origi­nal. La guitare est entiè­re­ment construite en contre­plaqué d’érable. Le manche est collé à la caisse et il est en acajou. Il est sculpté selon le profil Roun­ded « C » et possède une touche en laurier indien, essence de la même famille que le palis­sandre. Cette touche est sertie de 22 frettes et de repères trapé­zoï­daux en Perloid. Le diapa­son est de 24.724 pouces et la largeur au sillet est de 43 mm. Epiphone a fait appel à Graph Tech pour le sillet qui est en Nubone et assure un bon retour des cordes à leur posi­tion « zéro » lors de bends un peu éner­vés. L’ac­cas­tillage est chromé et regroupe un cheva­let Lock­Tone Tune-o-Matic, un cordier Frequen­sa­tor en deux parties et des méca­niques Epiphone Vintage Deluxe. Le cordier Frequen­sa­tor en deux parties assoit vrai­ment la guitare sur un socle vintage et rappelle l’âge d’or de la marque, tout comme la tête de manche et le pick­guard orné de l’au­to­col­lant « E » métal­lisé.

La rivière pourpre

Côté élec­tro­nique, la marque a choisi des PRO Mini-Humbu­cker pour équi­per sa Riviera. Ils déve­loppent une résis­tance de sortie assez faible pour des sono­ri­tés douces et pas très inci­sives bien que la guitare sache mordre quand il faut, j’y revien­drai. Ces micros maison sont contrô­lés par un volume et une tona­lité chacun, auxquels vient s’ajou­ter le tradi­tion­nel sélec­teur à trois posi­tions. Les poten­tio­mètres sont signés CTS comme sur la majo­rité des modèles récents propo­sés par Epiphone et possèdent des boutons Top Hats. La version qu’on m’a confiée pour ce test est en colo­ris Spark­ling Burdungy, une sorte de rouge Bordeaux foncé métal­lisé qui habille la guitare avec beau­coup d’élé­gance.

Un torrent d’eau vive

Riviera-8De Lou Reed à Otis Rush en passant par Nick Valensi de The Strokes, nombreux sont les guita­ristes qui ont adopté la Riviera. Et cela prouve bien la poly­va­lence de l’ins­tru­ment : on peut jouer du blues, du rock, de la pop et bien d’autres styles encore sur cette guitare. Les premiers accords joués m’ont un peu surpris. Si le cordier Frequen­sa­tor est visuel­le­ment très réussi, il provoque des réso­nances indé­si­rables diffi­ciles à maîtri­ser. Néan­moins, il permet aux cordes de réson­ner plus libre­ment et d’avoir une tension diffé­rente d’une guitare à cordier Stop­bar, par exemple. Pour une utili­sa­tion quoti­dienne, surtout avec un peu de satu­ra­tion, il faudra se munir d’un morceau de mousse à caler sous les cordes pour en stop­per les vibra­tions. Malgré cette petite surprise réso­nante, la guitare donne beau­coup. Le manche offre une excel­lente prise en main, le profil Roun­ded « C » est très confor­table et auto­rise un jeu au pouce sans diffi­culté. La Riviera est plutôt réson­nante à vide mais on n’en attend pas moins d’un instru­ment semi-acous­tique. C’est d’ailleurs ce qui fait le charme de ce type de guitares ; il est très agréable de pouvoir jouer à vide tout en enten­dant bien ce qu’on joue. La table, le dos et le manche vibrent bien, on sent les ondes sonores se propa­ger dans la guitare, ce qui un point posi­tif.

Et au milieu coule la Riviera

Riviera-4Une fois branchée dans un ampli au son clair, la Riviera m’a beau­coup étonné. J’ai retrouvé un grain assez typique des guitares jazz, parti­cu­liè­re­ment en micro manche, que je ne m’at­ten­dais pas du tout à entendre. Le micro manche déve­loppe une sono­rité ronde et très chaleu­reuse tout en conser­vant attaque et préci­sion, c’est chouette. La posi­tion inter­mé­diaire rendra la guitare très à l’aise pour des ryth­miques en strum­ming, voire aux doigts. Le son est très dyna­mique, plein d’har­mo­niques et les micros captent la moindre nuance de jeu (y compris les pains !). Le micro cheva­let est un peu plus inci­sif et génère pas mal d’ai­gus. Mais la construc­tion et le gaba­rit de la guitare lui permettent de conser­ver une certaine rondeur et un super sustain.

On attaque les sons crunch en restant sur ce micro cheva­let et la Riviera commence à sortir les dents. Le son est bien brillant avec beau­coup d’at­taque tout en main­te­nant une résis­tance de sortie assez modé­rée. On recon­naît le carac­tère et la person­na­lité de la guitare dans le sens où chaque son est enve­loppé d’un voile d’har­mo­niques. Cela confère à la guitare ce côté riche et plein si carac­té­ris­tique. La posi­tion inter­mé­diaire est agréable bien que le micro manche prenne vite le dessus. Mais grâce aux poten­tio­mètres CTS on peut faci­le­ment parve­nir à un bon équi­libre sonore. En bais­sant les volumes et tona­li­tés on peut de nouveau rendre visite à quelques thèmes de Jazz, même en son crunch. Enfin, le micro manche se montre très velouté et crémeux avec un gros sustain. Les accords sonnent de manière très riche et les notes sépa­rées sont précises et douces.

On se jette à l’eau

Riviera-17Pour termi­ner ce test en bonne et due forme, j’aug­mente le taux de satu­ra­tion pour entrer sur le terri­toire des gros sons. Même si ce n’est pas le terrain de jeu favori de notre Riviera, elle n’a pas à rougir (davan­tage) de son compor­te­ment. Elle reste très droite, le son ne devient pas brouillon et on conserve ce côté plein et riche. Avec beau­coup de satu­ra­tion, les harmo­niques pour­ront cepen­dant donner une impres­sion de cafouillage sonore, atten­tion donc à bien doser le gain. Le micro manche conserve son velouté si carac­té­ris­tique et la guitare ne demande qu’à chan­ter. La posi­tion inter­mé­diaire est inté­res­sante et pas banale ; le son ne ressemble pas du tout à celui d’une posi­tion inter­mé­diaire de Les Paul ou SG, c’est vrai­ment quelque chose de diffé­rent. Il est d’ailleurs agréable d’être confronté à la person­na­lité de l’ins­tru­ment qui ne demande qu’à s’af­fir­mer. Enfin, le micro cheva­let permet d’at­taquer du hard rock sans trem­bler. Le son est précis et bien défini, avec une légère touche inci­sive. Mais il ne faudra pas non plus abuser des bonnes choses, les styles les plus extrêmes ne sont défi­ni­ti­ve­ment pas pour elle. Mais pour des ryth­miques à la Guns n’Roses, la guitare est parfaite.

 

Du Mojo et du rouge

Cette nouvelle version de la Riviera nous rapproche vrai­ment du modèle origi­nal. On retrouve une guitare avec une réelle person­na­lité et un son bien à elle. Malgré sa ressem­blance avec l’ES-335, elle génère des sono­ri­tés radi­ca­le­ment diffé­rentes. Les PRO Mini-Humbu­ckers remplissent très bien leur rôle et confèrent une voix vrai­ment sympa à cette Riviera. Luthe­rie soignée, look plus que réussi et sono­ri­tés vintage très sédui­santes, on en oublie vite le cordier et ses réso­nances indé­si­rables ! Bien joué Epiphone.

  • Epiphone Riviera [2020-Current] : Riviera
  • Epiphone Riviera [2020-Current] : Riviera-2
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  • Epiphone Riviera [2020-Current] : Riviera-17

 

Notre avis : 8/10

  • Look vintage très réussi
  • Coloris Sparkling Burgundy original
  • Mécaniques bien construites
  • Lutherie et finitions impeccables
  • Tarif très correct (649 €)
  • Cordier Frequensator très joli mais trop résonnant
  • Micros un peu faiblards
  • On aurait aimé des pointeurs métalliques sur les potards pour compléter le look

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