Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
5 réactions

Test du pédalier multi-effet Headrush MX5 - Le bébé Headrush !

7/10

Après les PedalBoard, GigBoard et LooperBoard, Headrush avance un nouveau (petit) pion dans le monde bien rempli des multi-effets : le MX5. Bonne surprise ?

Test du pédalier multi-effet Headrush MX5 : Le bébé Headrush !

On connaît bien les produits de la marque Headrush, appar­te­nant au groupe InMu­sic qui possède notam­ment Akai, Alesis, Denon et M-Audio. Si la marque nous a habi­tués à de gros péda­liers comme les Pedal­Board et Looper­Board, elle a montré par le passé qu’elle s’orien­tait peu à peu vers une minia­tu­ri­sa­tion avec l’ar­ri­vée du GigBoard en octobre 2018. Le petit dernier baptisé MX5 confirme cette direc­tion avec seule­ment trois foot switches et une (petite) pédale d’ex­pres­sion.

Ce n’est pas la taille qui comp­te…

Dès la récep­tion du commu­niqué de presse de Headrush, j’ai été forte­ment intri­gué par le MX5. La marque le présente clai­re­ment comme le petit multief­fet le plus puis­sant de sa caté­go­rie avec une archi­tec­ture multi­cœur très perfor­mante. Le format du MX5 est très pratique puisqu’il intègre le néces­saire dans un châs­sis super compact. Comme sur tous les autres produits de la marque, on trouve un écran tactile au centre de la machine. Cet écran de quatre pouces simpli­fie l’édi­tion et la créa­tion de presets.MX5

Le logi­ciel qui l’ac­com­pagne est très intui­tif et se prend en main rapi­de­ment, c’est un bon point. Je n’ai pas rencon­tré de soucis en ce qui concerne la réponse de l’écran tactile, la navi­ga­tion est rapide et fluide. Le châs­sis, aussi compact soit-il, n’ins­pire pas une extrême robus­tesse. Il affiche un poids d’un kilo et six-cents grammes, ce qui est certes, très léger, mais les côtés et le fond du boîtier confec­tion­nés en plas­tique ne sont pas rassu­rants. Le potard de volume, l’en­co­deur rota­tif, les foots­witches et la pédale d’ex­pres­sion ont l’air en revanche très fiables et solides.
Le dos de l’ap­pa­reil accueille la baie qui regroupe les diffé­rentes connec­tiques et de ce côté-là, le MX5 est bien équipé. On trouve de gauche à droite : l’en­trée guitare (ou basse), l’en­trée pour une pédale d’ex­pres­sion, la boucle d’ef­fets stéréo (FX Send et FX return), la sortie mono/stéréo sur jack 6,35 mm (pour du mono, utili­ser unique­ment la sortie Left), la sortie casque sur mini-jack 3,5 mm, une entrée auxi­liaire aussi sur mini-jack 3,5 mm et les ports MIDI. Pour gagner de la place, Headrush a choisi le format 3,5 mm pour ces deux fiches (MIDI In et MIDI Out), mais four­nit un adap­ta­teur mini-jack vers DIN. On trouve ensuite un port USB qui permet d’ex­por­ter/impor­ter des boucles et des réponses impul­sion­nelles, et d’uti­li­ser l’ap­pa­reil comme inter­face audio, la fiche d’ali­men­ta­tion et le commu­ta­teur ON/OFF qui, à l’image du fond et des côtés, a l’air un peu fragile. MX5-3
Le dessus de la machine est réalisé dans un métal texturé bien solide et la pédale d’ex­pres­sion dispose d’un revê­te­ment qui accroche bien. Cette dernière, bien qu’as­sez petite, dispose d’un réglage de tension et d’un switch « toe » pour acti­ver une wah par exemple. C’est bien vu. Les trois foots­witches disposent chacun d’une petite barre lumi­neuse qui pren­dra la couleur du bloc qu’on lui assigne. L’écran est clair, suffi­sam­ment lumi­neux (on peut ajus­ter cette dernière de 1 à 5) et affiche clai­re­ment le chaî­nage audio. 


Les sons clairs

Proprié­taire d’un Line 6 Pod Go, je n’ai pas pu m’em­pê­cher de compa­rer les sono­ri­tés des deux machines qui affichent des tarifs assez simi­laires. J’ai comme à mon habi­tude, construit des presets en partant d’une base tota­le­ment vierge pour évaluer l’er­go­no­mie de l’ap­pa­reil et de son logi­ciel. Dès le début de la confec­tion du premier preset, j’ai été agréa­ble­ment surpris par les façons dont on peut agen­cer les  onze blocs dispo­nibles ; il est en effet possible de réali­ser une chaîne stan­dard dans laquelle on insère les effets avant l’am­pli et ceux qui seront après, l’am­pli et son enceinte. Mais Headrush a été malin et propose aussi deux autres options de chaî­nage qui permettent de jouer sur deux amplis à la fois, c’est très chouette. De même, on peut très simple­ment choi­sir d’uti­li­ser une enceinte ou deux ce qui est égale­ment très bien­venu. MX5-7

Le premier preset que je me suis concocté est un son clair à la limite de la satu­ra­tion (un bon moyen de tester la dyna­mique des sons propo­sés) obtenu grâce à une simu­la­tion de Fender Prin­ce­ton Black­face que j’ai fait sortir sur deux enceintes diffé­rentes. Première grosse claque du test : le son et la sensa­tion de jeu sont saisis­sants de réalisme. On a vrai­ment le senti­ment de jouer un vrai ampli. La simu­la­tion réagit très bien aux varia­tions de jeu, le contenu harmo­nique est bien là, la chaleur aussi, bref, j’ai été conquis et ai eu beau­coup de mal à m’ar­rê­ter de jouer. On retrouve même les contrôles pour le vibrato direc­te­ment dans les réglages de l’am­pli ! Les simu­la­tions d’en­ceintes (15 enceintes et 10 micros modé­li­sés) sont très bien réali­sées et les réglages sont intel­li­gents. On choi­sit le micro qu’on souhaite utili­ser, son place­ment devant le haut-parleur (dans l’axe ou désaxé), mais on peut égale­ment ajus­ter la satu­ra­tion du haut-parleur ! Ce réglage, baptisé Brea­kup simule à quel point le haut-parleur est poussé et produit une satu­ra­tion très parti­cu­lière et remarqua­ble­ment bien repro­duite ici. Le son clair étant parti­cu­liè­re­ment enthou­sias­mant, je me suis laissé aller à placer un octa­ver et une fuzz avant d’at­taquer l’am­pli et là aussi, le résul­tat m’a bluffé. Comme le vrai Prin­ce­ton Black­face, la simu­la­tion estam­pillée Headrush réagit très bien aux diffé­rentes pédales d’ef­fets, c’est un bonheur.

Prin­ce­ton Dual­Cab FuzzOc­tave – Tele­cas­ter
00:0001:35

 Je reste du côté Fender de la force et me concocte un preset un peu plus velu qui combine un Tweed Deluxe et un Bass­man. Excel­lente surprise encore une fois. Le grain des amplis Fender Tweed, années cinquante donc, est très bien repro­duit, et on entend bien distinc­te­ment chacun des deux amplis. Le son obtenu est un crunch typique du son de Joe Bona­massa sur scène, son que j’ai essayé de gonfler un peu à l’aide d’une simu­la­tion de Tube Screa­mer qui a fait retom­ber un peu mon enthou­siasme. Le côté numé­rique de cet effet est très percep­tible et il « gâche » un peu le son, n’étant pas assez discret ni trans­pa­rent à mon goût. Je fais le test avec la version Headrush de l’OCD de Full­tone, le résul­tat est un peu plus probant, mais on entend et surtout on ressent toujours cet aspect numé­rique. J’ai voulu tester la simu­la­tion de Vox AC30 qui consti­tue un véri­table clas­sique. L’am­pli est très bien modé­lisé et réagit bien.

Tweed Deluxe + Tweed Bass­man – Rotary:OCD – Tele­cas­ter
00:0001:48
  • Tweed Deluxe + Tweed Bass­man – Rotary:OCD – Tele­cas­ter01:48
  • AC30 – Tele­cas­ter03:18

 On passe aux sons un peu plus velus, j’en profite pour m’ar­mer de ma Les Paul Custom, en gardant ma Tele­cas­ter à portée de main.

Les gros sons, crunch, lead et plus si affi­ni­tés

Ayant concocté des preset basés sur des simu­la­tions d’am­plis Fender, il me semblait natu­rel de faire de même avec des sons d’am­plis Marshall et de leurs déri­vés. J’ai commencé par réali­ser un preset construit autour d’une simu­la­tion de Plexi 100 watts, LE Marshall par excel­lence. Un peu comme pour les pédales de satu­ra­tion mention­nées plus haut, le son est déce­vant et possède quelque chose de numé­rique et de « faux » qui n’est pas très agréable. Le grain est vague­ment là, mais sans être très précis. J’ai eu beau tritu­rer les réglages, essayer toutes les simu­la­tions d’en­ceintes, rien n’y a fait. Sans m’at­tar­der sur cette mauvaise surprise, je passe au JCM800. MX5-4Ce dernier, autre grand clas­sique de Marshall est décliné en plusieurs versions, 50 watts, 100 watts et même une version « modded ». Le son est ici beau­coup plus convain­cant, à croire que la marque a simple­ment passé plus de temps sur le JCM800 que sur le Plexi. Pour termi­ner avec les sons « à la Marshall », j’ai essayé au passage la simu­la­tion du légen­daire Soldano SLO100 qui est ici très agréable. On ne retrouve pas le grain de l’am­pli origi­nal, mais un son qui s’ap­proche d’un Plexi sous stéroïdes, c’est sympa. Le ressenti est au rendez-vous et l’am­pli a très bien réagi une fois boosté. Pour finir l’ex­plo­ra­tion globale des simu­la­tions d’am­pli, j’ai fait des presets avec des amplis Orange, Mesa Boogie et Peavey. Le constat est iden­tique à celui que j’ai fait concer­nant les sons Marshall : certains sont bons et d’autres non. Le 5150 de Peavey est ici très bien modé­lisé, c’est moins le cas pour les Orange et Mesa Boogie.

Plexi Dual­Cab – TS808 – Tele­cas­ter
00:0001:11
  • Plexi Dual­Cab – TS808 – Tele­cas­ter01:11
  • JCM800 Dual­Cab ) TS808 – Chorus – Tele­cas­ter02:04
  • SLO100 Dual­Cab – Delay – LP Custom00:35
  • Recti­fier Dual­Cab – TS808 – Tele­cas­ter01:06
  • Recti­fier Dual­Cab – LP Custom01:39
  • Orange – LP Custom01:14
  • 5150 Dual­Cab- White­Boost – LP Custom00:57

 

Effets, looper… lui manque-t-il quelque chose ?

Puisque la marque nous permet d’uti­li­ser jusqu’à onze blocs en même temps, autant les remplir ! Comme mentionné plus haut, les effets de satu­ra­tion m’ont un peu déçu bien que certains soient quand même sympa comme l’OCD ou la Fuzz Face. Du côté des délais et réverbes en revanche, Headrush a effec­tué un travail très appro­fondi. HeadRush Electronics MX5 : MX5-6Ces effets tempo­rels sont très soignés et le résul­tat obtenu, que ce soit en mono ou en stéréo, est très agréable. Les réverbes sont bien typées et on recon­naît bien les diffé­rentes saveurs des réverbes à plaques ou à ressorts. De plus, la fonc­tion « spillo­ver » (débor­de­ment) permet, lors d’un passage d’un preset à un autre, de lais­ser les queues de réverbe et délais mourir natu­rel­le­ment ; c’est top. Les effets de modu­la­tion sont aussi très bien réali­sés et leurs réglages très complets permettent d’être très précis. Les multiples chorus et la simu­la­tion de haut-parleur rota­tif m’ont beau­coup plu. Les diffé­rents compres­seurs fonc­tionnent bien, mais manquent un peu de carac­tère à mon goût. Les effets du type octa­ver, Whammy, filtres et wah sont fonc­tion­nels et sympa, mais manquent de charme. 
Chacun des trois foot switches revêt une fonc­tion bien spéci­fique quand on main­tient une pres­sion conti­nue dessus. Le premier permet de bascu­ler entre les diffé­rents modes : Stomp ou Rig, le deuxième permet d’ac­cé­der au looper, et le dernier active et désac­tive l’ac­cor­deur. Ce dernier est précis et facile à lire.HeadRush Electronics MX5 : MX5-5
Comme chacun sait, Headrush a sorti un looper très complet il y a deux ans, le Looper­board. C’est donc natu­rel­le­ment qu’on retrouve un looper très perfor­mant au sein du MX5. Ce dernier dispose d’un temps d’en­re­gis­tre­ment de plus de trois heures ! De plus, on peut faci­le­ment impor­ter et expor­ter des boucles via le port USB en connec­tant l’ap­pa­reil à son ordi­na­teur.

Du très bon… et du moins bon

Le MX5, dernier-né dans la famille de péda­liers multief­fets de chez Headrush, jouit d’une concep­tion très complète et de plusieurs options bien pensées. Cepen­dant, beau­coup d’in­éga­li­tés sont à consta­ter d’où mon bilan assez mitigé. Si les sons clairs et crunch sont très réalistes, tant à l’écoute qu’au jeu, ce n’est pas vrai­ment le cas pour les sons Hi-Gain. Comme pour le Pedal­board de la marque, il faudra passer beau­coup de temps sur ce MX5 pour réus­sir à lui faire sortir un son Metal correct et à la hauteur des remarquables sons clairs. MX5-12La marque a eu l’in­tel­li­gence de limi­ter le nombre d’ef­fets, d’am­plis et d’en­ceintes virtuelles ce qui rend la navi­ga­tion simple et effi­cace : on ne perd pas des heures à parcou­rir la liste des amplis. L’es­sen­tiel est là et c’est ample­ment suffi­sant. De plus, on peut impor­ter un grand nombre de réponses impul­sion­nelles dans le péda­lier. Malgré sa taille réduite, le fabri­cant a réussi à inté­grer beau­coup de fonc­tions dans l’ap­pa­reil, qui rendent son utili­sa­tion vrai­ment simple et intui­tive. Les diffé­rents modes de fonc­tion­ne­ment sont bien pensés et bien que le nombre de foot switches soit limité à trois, Headrush a inté­gré un mode « Scenes » qui permet d’ac­ti­ver/désac­ti­ver plusieurs blocs sur simple pres­sion d’un foot switch. Seul petit bémol sur le maté­riel, la pédale d’ex­pres­sion n’est pas facile à mani­pu­ler ; je ne chausse que du 42 et demi, mais sa taille (parfai­te­ment égale à celle d’un iPhone 5) rend l’uti­li­sa­tion d’une wah assez complexe. Encore une fois, les bassistes sont un peu les perdants du match avec seule­ment 4 amplis qui leur sont dédiés, c’est dommage bien que la simu­la­tion d’am­pli Ampeg SVT soit très convain­cante. MX5-16
Proposé au tarif de 500 €, le Headrush MX5 incarne un concur­rent dange­reux aux HX Stomp et autres Zoom G6 dans le sens où il est le plus puis­sant de sa caté­go­rie. Les sons sont globa­le­ment satis­fai­sants même si j’émets des réserves quant aux sons Hi-Gain. La foul­ti­tude de réglages permet de se concoc­ter des presets très origi­naux et les onze blocs dispo­nibles ainsi que leurs trois options de chaî­nage auto­ri­se­ront beau­coup de varia­tions. Le rapport qualité/prix est satis­fai­sant, mais quelques points restent à revoir. 

  • MX5
  • MX5-17
  • MX5-11
  • MX5-13

 

Notre avis : 7/10

  • Nombre raisonnable d’amplis et effets
  • Prise en main et navigation super intuitive
  • Grand écran très pratique pour l’édition des presets
  • Réglage « breakup » sur les enceintes virtuelles, très réaliste
  • Sons clairs simplement bluffants
  • Effets de modulation très convaincants
  • Format compact pratique
  • Options de chaînage des blocs remarquablement bien pensées
  • Puissance de la machine
  • Interface audio permettant le reamping
  • Looper
  • Côtés et fond du châssis un peu fragile
  • Commutateur ON/OFF fragile
  • Véritable inégalité de la qualité des sons
  • Effets de saturation pas top
  • Pédale d’expression bienvenue mais trop petite
  • Appareil lent au démarrage (20 secondes) et à l’extinction
  • Sons saturés beaucoup moins bons que les sons clairs

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre