Après une Les Paul Modern Studio dévoilée au mois de février 2024, Gibson a décidé de réimaginer l’instrument qui est de retour au catalogue de la marque dans une version plus classique et moins onéreuse.
Le tour du propriétaire
La Les Paul Studio de Gibson est une guitare électrique solid body de forme Les Paul. C’est une version moins luxueuse de la Les Paul Standard. L’idée de proposer une Les Paul à un tarif plus abordable est née en 1983. Gibson a alors retiré quelques détails esthétiques comme les filets appliqués autour du corps et du manche, ce qui a permis d’abaisser le coût de production de l’instrument. La version Studio de la Les Paul a connu un franc succès, la guitare développant les sonorités emblématiques de la Les Paul, sans la lourde facture qui va avec. Au mois de février 2024, la marque installée à Nashville avait présenté un modèle actualisé de Les Paul Studio qui rejoignait la série Modern. Elle disposait de détails voués à moderniser l’instrument comme un talon de manche particulièrement travaillé, des mécaniques à blocage et un système électronique très complet. Cependant, la Les Paul Studio a, je trouve, perdu de son âme avec cette version Modern dans la mesure où elle est proposée au tarif moyen de 2 099 €. Il aura fallu patienter sept longs mois pour que Gibson se décide enfin à proposer une Les Paul Studio plus classique et à un tarif plus abordable.
Pour ce test, la marque m’a fait parvenir un exemplaire en finition Cherry Sunburst, mais vous pourrez opter pour les finitions Wine Red, Ebony ou Blueberry Burst. C’est une finition assez jolie qui va du jaune au rouge en passant par un dégradé d’orange. La guitare possède un corps en acajou creusé selon le procédé « Modern Weight relief ». Ce procédé permet à l’instrument d’être assez léger, j’y reviendrai. La table est en deux pièces d’érable et elle est bombée. Le manche collé est confectionné dans une pièce d’acajou au joli motif. Il est équipé d’une touche en palissandre indien au rayon de douze pouces et son talon est de forme traditionnelle. La touche est rythmée de vingt deux frettes médiums Jumbo pour un diapason de 24,75 pouces, du classique, ainsi que de repères trapézoïdaux en acrylique, une nouveauté assez bienvenue. Un filet blanc crème entoure la touche, ce qui n’était pas le cas sur les précédentes versions. Les mécaniques ne sont plus à blocage, ce sont des Vintage Deluxe qui se sont d’ailleurs montrées très efficaces pendant le test. Le chevalet Nashville-Style et le cordier StopBar sont en Aluminium. D’origine, la guitare ne dispose pas du fameux « poker chip » qui entoure le sélecteur de micros, mais ce dernier est fourni. Comme pour la Les Paul Standard, Gibson fournit également un cache truss-rod noir si vous souhaitez remplacer celui qui porte l’inscription « Studio ».
Du côté de l’électronique, le fabricant a opté pour une paire de micros Burstbucker Pro contrôlés ici par un volume et une tonalité chacun, en plus du sélecteur à trois positions de type « toggle ». Des push/pull sont installée sur les réglages de volume, ils permettent d’obtenir un son moins puissant en récupérant le signal plus loin dans la bobine des micros. Les micros sont munis de capots chromés. Pour alléger le coût de production de l’instrument, on retrouve des logos de décalcomanies sur la tête. C’est beaucoup moins cher à réaliser qu’une incrustation en nacre comme on trouve sur les modèles Standard. La guitare m’a été livrée dans une housse souple identique à celle de la Les Paul Modern Lite. Si cette housse est très pratique et assez jolie, on aurait quand même préféré un étui en dur.
Studieuse en studio
Après avoir inspecté la Les Paul Studio sous toutes les coutures, je commence à la jouer, d’abord à vide comme à mon habitude. Elle développe dans ce contexte un fort volume ce qui est assez surprenant, dans le bon sens du terme. Ce volume peut s’expliquer par le caractère chambré du corps. C’est en tout cas une bonne surprise. Manche et corps vibrent très bien à chaque note jouée, la lutherie est tout bonnement excellente. Si la guitare est sensiblement plus légère qu’un modèle Standard à corps plein, on sent quand même qu’on a une Les Paul dans les pattes. Le modèle que j’ai reçu pour ce test pèse environ 3,8 kg. Ses finitions et son frettage sont exemplaires et il offre un excellent confort de jeu.
Sur un son clair, la Les Paul Studio s’en sort à merveille. Les Burstbucker Pro développent une sonorité très douce avec un accent vintage très agréable et hyper musical. Le son est chaleureux et on bénéficie d’un excellent sustain, gage encore une fois d’une très bonne lutherie. Les push/pull permettent d’atteindre des sons différents ce qui étend la polyvalence de l’instrument. Je ne suis d’ordinaire pas le plus grand fan des Coil Taps, mais les sons atteints m’ont beaucoup plu. Le fait de pouvoir intervenir sur chaque micro individuellement est bien pratique, on peut en effet mélanger les sons à volonté (micro manche Tapped + micro chevalet, par exemple). En poussant le gain de mon ampli, j’arrive sur un son Crunch. Dans ce registre, la Les Paul du jour s’est montrée encore une fois très à l’aise. On reconnaît très bien le timbre de la guitare, ce caractère un peu aigu dû aux propriétés acoustiques de l’érable qui a tendance à absorber pas mal de basses. Le son est rond et équilibré, mais ne manque pas d’un certain mordant. Une nouvelle fois, les options offertes par les push/pull sont très bienvenues. En studio, elles sont très pratiques pour doubler une piste de guitare avec un son différent.
- Clean ALl Pickups01:01
- Clean Coil Tap All Pickups01:41
- Crunch All Pickups01:40
- Crunch Coil Tap All Pickups01:43
Je termine ce test en passant sur un gros son Metal très saturé. La guitare s’est une nouvelle fois montrée très à l’aise, prouvant au passage sa grande polyvalence. Le caractère mordant des micros permet à la Les Paul Studio de générer un très bon son High Gain. Ils offrent aussi un bon niveau de détails de façon à ne pas perdre en précision, même avec un taux de saturation important.
- Lead Drop D Bridge Pickup00:51
- Lead All Pickups02:11