Ensoniq EPS

Utilisé en home studio de 1989 à 1991. Il était devenu mon clavier maître avec son after-touch. J'aimais bien son clavier.
Assez facile à programmer, j'avais enfin des samples perso avec lesquels je composais.
Aussi le séquenceur était simple à utiliser, surtout pour élaborer des idées de compo.
A cette époque avoir des disquettes HD, cela semblait "pro", même si elles coûtaient chères - 200 ou 300 francs la boite de 10, je ne me souviens plus, mais elles étaient fiables.
J'ai vendu bêtement mon EPS (comme tout le reste d'ailleurs) en 1991-92, mais j'avais gardé mes disquettes...
En 2000/2001 j'ai donc traduis mes vieilles disquettes Ensoniq EPS en GKH et EFE, je crois. A l’époque c’était déjà la fin des lecteurs de disquettes. Je me souviens faire cela avec EPSDisk...petit soft sous Dos de 1993 que j'ai toujours (merci Mickael Chen).
C'est seulement en 2024 que j'ai finalement repris ces fichiers GKH/EFE pour les lire avec vDos et extraire les .WAV avec Chicken Sys. Laborieux assurément.
Mais ainsi j'ai pu retrouver mes samples de 1989, les placer et les mapper dans Kontakt - sans avoir désormais d'EPS.
Ravie de pouvoir entendre (et utiliser) de nouveau mes vieux samples.
J'avoue que ce fut une vraie mission d’archéologie pour ressusciter ces vieux fichiers...

Tout d'abord un point important à rectifier : un commentaire mentionne l'existence d'un mode d'emploi en anglais. Sauf que le mode d'emploi en français existe bel et bien. Je peux en parler puisque j'étais à l'époque le rédacteur des manuels d'Ensoniq France ). Ce manuel fait 44 pages, je viens de le mettre en ligne ici :
https://www.analog-fm-synth.fr/analogique-doc-collector-a-telecharger

A part ça : l'EPS est extrêmement facile à utiliser, même pour des fonctions complexes, comme celle qui permet de faire un lissage harmonique dans le temps par un "entrelacement aléatoire" des harmoniques... une fonction atypique, même encore aujourd'hui, capable de créer un chorus à partir de deux samples désaccordés.

L'EPS permet aussi d'empiler des échantillons sur le claviers (layers), eux-mêmes découpés en splits... et ça peut aller vraiment loin. Mieux encore, chaque couche peut être réglée avec son propre tempérament de clavier (égal, Zarlino, etc) et vous pouvez empiler 8 couches avec des splittages propres à chacune. Cherchez ça aujourd'hui...

Concernant les disquettes : je m'étais demandé comment faire aujourd'hui. Une des vidéos de cette page montre comment remplacer le lecteur de disquette par un lecteur de carte SD comportant une image-disque de l'orginal. La réalisation de l'image-disque se fait avec un soft sur PC. Ok, très bien, mais si est équipé en Mac, on fait comment ? Si quelqu'un a la réponse, merci d'avance !

Sa polyphonie est de 20 voies à la fréquence mini (11,...khz) et peut varier en fonction de la qualité choisie (jusqu'à 52khz !). Aftertouch polyphonique présent sur ce clavier. L'EPS dispose également d'un bon gros séquenceur 2 x 8 pistes d'une capacité de 140 000 notes environ. La résolution est 1/48è de noire.

Précision utile: les convertos travaillent en 13 bits (!) , et non 12.
Aucun effet interne, mais c'est une machine qui date de 1985.

La mémoire de base, si je ne n"abuse, est 768 k, et l'EPS dipose d'un port à l'arrière pour 2 types de cartouche mémoire (2X ou 4X).
ATTENTION: contrairement à ce que l'on peut penser, une cartouche 2X ne signifie pas 2 Mo !!!!! Pour étendre l'EPS au maximum de sa mémoire, il faut la 4X (2Mo) !
En sorties séparées, c'est là que le bas blesse, puisqu'à part une paire de outputs, l'EPS ne dispose pas de sorties supplémentaires.
Il existait à sa sortie, un boîtier proposant 8 sorties séparées en option, mais il est introuvable.

Pour 85', c'était une machine archi complète: à cette époque, et en face d'ensoniq, seuls L'Emu I et II, Kurzweil avec le K250 ainsi que les Fairlights tenaient le haut de l'affiche.
Akai balbutiait avec ses s700 et 900 peu crédibles niveau édition, et Sequential rendait l'âme.

UTILISATION

C'est une machine très complète pour son époque, et bon nombre de sampleurs hardwares d'aujoud'hui, n'en proposent pas autant (S2000, A3000, ESI4000...).
Pourtant, son utilisation est extrêmement simple; l'ergonomie est un maître mot chez Ensoniq. Avec son architecture logique (les boutons de fonctions sont regroupés entre eux), son code couleur, et surtout une séléction déconcertante de facilité pour tout échantillon d'un multisample.
Le gros argument de l'époque, c'était le chargement de sons en cours de jeu. Idem en édition : on peut garder la note enfoncée tout en modifiant le bouclage en temps réel.
Le manuel en anglais est très clair, bien ordonné, et ce lit facilement.

L'EPS est presque un synthétiseur complet de par son architecture (VCF, LFO, ENV multiformes et bouclables x 3), et j'ai obtenu quantité de sons de synthétiseurs incroyables, rien qu'en traficant quelques samples. En +, tout est modulable à souhait.

SONORITÉS

Grosse dynamique en sortie, et également beaucoup de bruits parasites: petits clicks audio en fin de sampling (facilement troncables), présence de souffle, et grain du 13 bits.
Tout cela donne un son massif et très riche, avec du corps.
Très crédible pour les sons accoustiques.
Le filtre n'est pas résonant, à l'instar des Akai S900/1000, mais est multi mode, et son cut est redoutable.

AVIS GLOBAL

Excellente machine avec une âme. J'en ai eu 2, et j'ai gardé la dernière comme clavier maître (très bon également).
Bécane increvable.