Quand une jeune entreprise dynamique et innovante se penche sur la question de la convolution numérique pour la reproduction des signatures sonores de baffles, ça donne ça : les Torpedo VB-101 et VM-202, simulateurs de baffles pour guitare et basse.
Alors, quand on sait en plus que cette marque – française de surcroît ! – a déjà conquis le coeur de quelques « personnalités » comme Michael Wagener (Metallica, Lordi, Motley Crue…), Ahrue Luster (Ill Nino, Machine Head) ou encore The Rasmus, il nous est impossible de passer à côté !
Un Tord-pédales, des Torpedo
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C’est en 2008 que la société Two-Notes a vu le jour sous le beau soleil montpelliérain, à la suite de nombreuses recherches menées par son créateur Guillaume Pille, docteur ès électronique, autour de la convolution numérique et de ses applications dans le domaine musical et audio. Développé avec l’aide d’une équipe d’ingénieurs et de développeurs, le VB-101 est donc la première machine de la jeune marque française qui, au vu des retours évoqués par ses premiers clients (et pas des moindres !) a sorti cette année le VM-202, un second simulateur de baffle pour guitare et basse. Conçu sur le même principe que son aîné le VB-101, le VM-202 présente cependant des spécificités légèrement différentes.
On connaît déjà le principe de la convolution numérique (voir encadré) pour des applications de traitement temporel du son (réverbe notamment, avec entre autres l’Altiverb pour le côté software et la très prisée Sony DRE-S777 version hardware…). Mais force est de constater que, jusqu’à présent, les guitaristes et bassistes n’ont pas vraiment eu la chance de profiter de cette technologie dans leurs racks d’effets… alors que la convolution numérique offre théoriquement la possibilité de « reproduire » n’importe quelle « signature acoustique »…
C’est donc dans ce souci de fidélité sonore que Two-Notes a conçu le Torpedo VB-101, simulateur de baffles guitare et basse – et « Loadbox » – à la connectique variée, le tout dans joli rack blanc 19’’ 2U.
Le VB-101
D’origine, le VB-101 offre pas moins d’une trentaine de simulations de baffles guitare et basse (mises à jour régulièrement) et 8 simulations de micros ! Outre les modèles de baffles les plus convoités dans les productions d’aujourd’hui, les ingénieurs de Two-Notes ont également échantillonné les réponses d’impulsions des micros les plus utilisés par les professionnels pour l’enregistrement des guitares et basses : SM57, R121, MD421, U87, mais aussi Beta 52, RE20…
Au niveau de la machine en elle-même, le Torpedo est un sacré colosse. Sous une finition blanche aux accents violets, le design moderne du VB-101 confirme que cette machine est vraiment taillée pour la route. Dès la prise en main, on a rapidement l’agréable sensation d’avoir affaire à une machine robuste de haute qualité qui va pouvoir supporter tournées et séances de studio sans broncher.
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La connectique vient d’ailleurs confirmer cette première impression. Je vous laisse juges : entrée jack HP 8 ohms et sortie Through pour pouvoir utiliser votre baffle en même temps ; entrée analogique niveau ligne (symétrique ou asymétrique) au format XLR ; 2 sorties analogiques XLR (Left et Right) et une sortie XLR avant simulation (pour pouvoir re-simuler post-enregistrement…) ; entrées/sorties numériques au format AES/EBU et S/PDIF ; MIDI In/Out ; entrée Wordclock pour la synchronisation et enfin une entrée en USB ( v. encadré 2). On peut faire difficilement plus complet…
Au niveau des différents réglages et paramètres, le VB-101 se compose de 7 sections. De part et d‘autre de la machine se trouvent les réglages d’entrée et de sortie du Torpedo correspondant respectivement aux étages d’Input et Output de la face avant. Si le manuel est assez clair sur la procédure de réglage des gains d’entrée et de sortie, une fonction très intéressante, la « Safe Gain Adjustment » permet d’effectuer un réglage de gains d’entrée et de sortie rapide évitant toute saturation numérique en entrée et/ou en sortie du Torpedo. Two-Notes prend soin de votre matériel !
À la gauche de l’écran LCD, on retrouve un premier switch Setup qui donne accès à tous les paramètres de réglages généraux du VB-101. On y retrouve, entre autres, le choix du type d’entrée et de sortie (analogique ou numérique), le choix de la synchro pour la connectique numérique, les paramètres MIDI, etc. Je ne vais pas rentrer dans les détails des différents paramètres possibles (le manuel le fait bien mieux que moi !), mais sachez que dans ce domaine aussi, le VB-101 se montre très complet.
En dessous de l’affichage et de la partie Setup, deux switches – Program et Compare – permettent d’avoir accès aux paramètres enregistrés par l’utilisateur, et d’effectuer un rapide comparatif entre les modifications apportées et les paramètres enregistrés. Un double afficheur 7 segments indique le numéro du programme sur lequel on travaille. La quatrième partie concerne la sélection du système Speaker/Mic. Par défaut, l’écran LCD affiche le système enceinte+micro sélectionné, ainsi que des « vignettes » résumant certains réglages généraux que l’on a validés au préalable dans la partie Setup. Impossible (ou presque !) de se perdre. En appuyant sur le bouton Spk/Mic, on accède donc à la liste des différents modèles d’enceintes et de micros disponibles dans la machine.
Une fois notre choix réalisé, on peut se rendre à la page Miking afin de simuler la position de notre micro par rapport à l’enceinte ! Il est possible de régler la distance du micro et sa position par rapport à l’axe de l’enceinte, sa position devant ou derrière le cabinet simulé, la phase du signal et même le taux de saturation naturelle qu’une enceinte peut générer en fonction du niveau envoyé en entrée… On peut également mixer le signal traité dans cette partie avec le signal non traité… La configuration est vraiment réaliste et même si l’afficheur offre des performances graphiques dignes d’un Apple II, l’accès aux différents paramètres se fait de manière intuitive.
Une dernière étape dans la simulation nous permet, grâce à la section Post FX, d’ajouter encore un étage de traitement dans la simulation. Quatre unités de traitement sont donc disponibles (EQ, Exciter, Compresseur et Spatialiseur) afin de « personnaliser » un peu plus votre identité sonore. À chaque étage de simulation correspond un switch Bypass permettant de désactiver chacune d’entre elles ( Spkr/Mic et Post FX). À droite de ce bloc d’affichage et de paramétrage, on retrouve deux switches OK et ESC ainsi que la molette de navigation, qui deviennent rapidement des partenaires privilégiés dans la configuration de la machine. Pour terminer, la section Output propose une prise casque jack 6,35 mm sur la face avant avec un réglage de volume dédié.
Après ce rapide tour d’horizon de la machine, on commence déjà à appréhender ce que l’on va pouvoir faire de la bête…
Missile à tête (d’ampli) chercheuse
Pour être assez honnête, le principal argument commercial (et technique) qui fait l’intérêt – ou plutôt la raison d’être – du Torpedo est sa capacité à reproduire une identité sonore avec la plus grande fidélité possible, sans déranger ses voisins (de scène, de studio ou … d’appartement !). Néanmoins, j’ai tenu à utiliser la machine d’un point de vue absolu, en l’intégrant dans ma chaîne de travail habituelle afin d’évaluer au mieux ses conditions d’utilisation dans une configuration « typique » de studio.
Pour un néophyte, l’accès aux différents paramètres peut être rebutant dans un premier temps. Et pour les puristes du son « guitaristique » (dont je fais partie), il peut être difficile d’avoir à accepter une molette de navigation dans un système numérique pour effectuer un réglage sonore… Mais une fois ces premiers a priori dépassés, on commence vite à comprendre tout le potentiel d’une telle machine. Et ça devient vite intéressant. Les icônes représentant les différents micros et baffles disponibles sont très utiles, car, évidemment, la marque Two-Notes n’a pas pu réutiliser les noms déposés de certains produits… Cependant, on reconnaît vite des modèles de baffles et micros connus, ce qui nous permet de choisir un setup assez rapidement. Les différents réglages de Miking sont également très intuitifs : on peut directement faire varier la position du micro devant le baffle sans bouger de son fauteuil ! Une habitude à ne pas prendre…
Un schéma valant mieux qu’un long discours, j’ai donc décidé d’enregistrer un court motif de guitare, et de faire varier les modèles d’enceintes pour une même simulation de micro (SM 57), afin de donner un bref aperçu des possibilités de combinaisons sonores offertes par le VB-101. Voici mon setup :
- Guitare Nash Telecaster enregistrée par une DI Groove Tubes via un préampli micro Neve, directement dans Protools (sans correction, évidemment…).
- Le reamping a été effectué grâce à la RedBox Reamp, attaquant une tête Fender Bassman avec les réglages suivants : Volume = 6,5 – Treble = 7 – Mid = 6 – Bass = 6,5
- La sortie du Torpedo a été capturée via la connectique AES/EBU à 24/ 44,1 kHz, afin de donner aux extraits un maximum de « transparence ».
Au niveau des réglages de Miking, voici le détail : Distance = 5 % – Center = 15 % – Position = Front – Variphi = 0% – Overload = 0% – Dry/Wet = 100%
Extraits en mono, 16 b/44,1 kHz :
- TORPEDO – SM 57 BDeluxe 1×12–00:27
- TORPEDO – SM 57 Brit65C 4×12–00:27
- TORPEDO – SM 57 BritStd 2×12–00:27
- TORPEDO – SM 57 BritVintC 4×12–00:27
- TORPEDO – SM 57 Calif StdC 4×12G-00:27
- TORPEDO – SM 57 Fridge 8×10–00:27
- TORPEDO – SM 57 GreenTri 4×12–00:27
Sans connaître réellement tous les modèles de baffle que ces dénominations sont censées simuler, on reconnaît certaines appellations (« Fridge 8×10 » par exemple, qui nous renverrait à un baffle 8×10 Ampeg… au hasard ?) par leurs icônes… et leur son !
Voici quelques extraits montrant les variations de certains paramètres sur un même setup micro/enceinte :
- TORPEDO – Brit VintC 4×12 SM57–00:27
- TORPEDO – Brit VintC 4×12 SM57 Back-00:27
- TORPEDO – Brit VintC 4×12 SM57 Center70–00:27
- TORPEDO – Brit VintC 4×12 SM57 Dist80–00:27
- TORPEDO – Brit VintC 4×12 SM57 Over60–00:27
Enfin, j’ai décidé de faire varier les micros pour un même modèle d’enceinte (BritVintC) :
- torpedo – brit vintc 4×12 r12100:27
- torpedo – brit vintc 4×12 m16000:27
- torpedo – brit vintc 4×12 u8700:27
- torpedo – brit vintc 4×12 re2000:27
- torpedo – brit vintc 4×12 sm5700:27
- torpedo – brit vintc 4×12 42100:27
Évidemment, toujours dans un souci de transparence, aucun effet de la section PostFX n’a été appliqué sur ces extraits. Toujours pour rester dans un point de vue « absolu », ce qui m’a vraiment plu dans les « comportements » sonores du Torpedo, c’est sa facilité à correspondre au « souvenir » d’une identité sonore. Pour être plus clair, le son du SM57 devant un baffle anglais 4×12’’ est quelque chose que j’ai expérimenté très (trop ?) souvent lors d’enregistrements. La sélection d’un setup similaire dans le Torpedo me donne rapidement la sensation de retrouver le même son que lorsque j’utilise ce genre de setup. La plupart du temps, les simulations d’amplis ou de baffles donnent la sensation de sons « froids », manquant d’identité, un peu trop compressés, trop « lisses ». Au contraire avec le VB-101, je retrouve le « rebond » offert par un vrai baffle, dont le comportement mécanique induit forcément une conséquence audible sur le résultat sonore final. Les différents paramètres de la section Miking sont assez réalistes, je trouve ; le choix de l’échelle en pourcentage n’est pas forcément des plus évidents (pour la Distance par exemple, à combien de centimètres correspondent 100% ?) ; toutefois, cela n’enlève rien à l’efficacité de ces réglages.
Je n’ai pas encore abordé la section PostFX qui permet d’aller encore plus loin dans la conception du son en sortie du VB-101. En somme, les différents traitements proposés offrent la possibilité d’insérer la piste provenant du Torpedo encore plus rapidement dans le mix que l’on est en train de concevoir. Je ne me suis pas vraiment attardé sur la partie EQ, mais ai plus porté mon attention sur les parties Compresseur et Exciter, car c’est généralement ce qui pêche en terme de « réalisme » dans les traitements numériques. Encore une fois, j’ai ravalé mes préjugés, car même à ce niveau, on conserve un comportement sonore bien réel. Le Spatialiseur est quant à lui vraiment efficace, particulièrement sur la sortie casque. Écouter le son de sa guitare au casque devient plaisant, ce qui est quelque chose d’assez rare au final !
D’un point de vue studio, nous l’avons vu, le fait de pouvoir profiter de son setup habituel (avec un bon ampli 100W!) sans déranger ses voisins constitue un atout majeur. Cependant, du point de vue du Live, le Torpedo montre également quelques atouts très pratiques. Évidemment, la première application directe que l’on peut lui trouver correspond aux groupes souhaitant minimiser le niveau sonore sur scène, en utilisant au maximum les in-ears… En outre, tous les réglages effectués peuvent être sauvegardés dans des programmes que l’on peut rappeler rapidement (en MIDI par exemple…). En clair, à chaque changement de son (changement de canal sur la tête d’ampli, de routing pédale, ou même changement d’ampli suivant les sons clairs/saturés…), on peut tout à fait faire correspondre un système Spkr/Mic+Miking+PostFX différent pour chaque « setup »… Très puissant ! À ce sujet, une fonction très utile permet au VB-101 de travailler avec des gains d’entrée et sortie enregistrés au préalable (dans les programmes sauvegardés) ou d’utiliser les gains affichés sur la machine. Encore une fois, le Torpedo s’adapte à nos conditions d’utilisation et besoins en direct.
Extraction sonore
Une dernière fonction proposée par le Torpedo, toujours dans un souci de fidélité sonore, est que l’on peut soi-même échantillonner son propre système baffle+micro et enregistrer la réponse impulsionnelle ainsi obtenue dans le VB-101 pour s’en resservir par la suite. En clair, il est possible de retrouver le même son sur scène que celui que vous avez obtenu en studio avec votre bon vieux baffle vintage repris par un micro à ruban (que vous ne pouvez pas emmener sur scène tant il est fragile…)
Le VB-101 est donc livré avec un petit logiciel (et une notice explicative sur les différents branchements/procédures à respecter) piloté via l’interface USB, générant un balayage de fréquences qui va être diffusé par votre enceinte, enregistré par votre micro puis recapturé par le Torpedo. Celui-ci se charge ensuite de réaliser lui-même la « déduction » de la réponse impulsionnelle de votre système. Malheureusement, faute d’un ampli de puissance adéquat, je n’ai pas pu réaliser cette opération qui m’aurait permis de réellement évaluer la fidélité du VB-101. Je vais tenter par la suite d’alimenter la discussion en essayant de produire des extraits comparatifs « avant et après » échantillonnage pour que chacun puisse se faire une idée précise de cette fonction.
Le VM-202
Dernière petite bombe de la marque Two-Notes présentée cette année au Musikmesse de Francfort, le VM-202 reprend globalement les qualités de conception, de fabrication et d’utilisation du VB-101. C’est pourquoi nous avons décidé de « regrouper » les deux tests de ces machines. Cependant, le VM-202 propose des fonctions et une intégration différentes.
Premièrement, le VM-202, contrairement à son aîné, ne possède pas de « LoadBox » interne. Aucune présence d’entrée HP sur ce nouveau simulateur de baffle donc, la connectique se « limite » à un couple entrée/sortie stéréo analogique (au format XLR) et numérique (AES/EBU et S/PDIF). On retrouve bien entendu les entrées/sorties MIDI, l’entrée USB ainsi que l’entrée Wordclock pour la synchronisation.
Autre nouveauté : si la connectique s’est orientée vers un niveau ligne uniquement, le VM-202 bénéficie d’un étage de simulation supplémentaire. En effet, celui-ci intègre désormais une fonction de simulation d’ampli à lampes, avec pas moins de 8 modèles d’amplis disponibles d’origine. Nous avons ici la possibilité d’activer ou non la simulation, qui se trouve de toute évidence avant la simulation Spkr/Mic et l’étage PostFX (de conception identique au VB-101). Les réglages de Master Volume et Présence nous sont également proposés, comme tout bon amplificateur de puissance qui se respecte.
Enfin, jamais deux sans trois, la dernière différence est de taille, puisqu’au lieu d’un seul DSP, comme sur le VB-101, le VM-202 (comme son nom l’indique…) en embarque 2 ! Ce qui signifie qu’on a affaire à deux étages de simulation simultanés… En clair, on va pouvoir mélanger le son de deux systèmes ampli/baffle/micro totalement différents ! Et ça, c’est une nouveauté, un pas de plus vers les pratiques d’enregistrement « réelles »…
A deux, c’est mieux
Le fait de pouvoir coupler deux simulations est quelque chose que bon nombre d’utilisateurs souhaitaient voir depuis un moment sur une simulation de baffle guitare. En effet, il est très courant de mélanger deux types de micros lors de l’enregistrement d’un baffle et c’est exactement ce que permet le VM-202, avec une appréhension de la phase beaucoup moins risquée que celle que l’on peut expérimenter lors d’une prise de son traditionnelle !
Le VM-202 possède donc deux canaux de simulation – A et B – se comportant comme « deux VB-101 » parallèles possédant un étage supplémentaire d’une simulation d’ampli à lampes. Les propriétés sonores du VM-202 sont donc les mêmes que celles du VB-101 : les sensations retrouvées sont identiques. En revanche, l’étage de simulation d’ampli peut changer la donne, c’est pourquoi je propose 8 extraits correspondant aux 8 simulations d’amplis à lampe présentes dans le VM-202, pour un même ensemble baffle/micro.
Setup :
- Guitare Nash Telecaster > Blackstar HT Dual canal clean > DI Daking > Preampli Neve > Protools
- Protools Out L/R > VM-202 Line IN L/R
- canal A = BritVintC 4×12’’+ SM57 à 70 %
- canal B = BritVintC 4×12’’ + R121 à 30%
Extraits en 16 bits/44,1 kHz (différence de niveau gauche/droite dûe au choix de sortie « Mix »…) :
- Torpedo VM-202 Bootz amp PP 6L6 0200:20
- Torpedo VM-202 Bootz amp PP EL3400:20
- Torpedo VM-202 Bootz amp PP EL8400:20
- Torpedo VM-202 Bootz amp PP KT 8800:20
- Torpedo VM-202 Bootz amp SE 6L600:20
- Torpedo VM-202 Bootz amp SE EL3400:20
- Torpedo VM-202 Bootz amp SE EL8400:20
- Torpedo VM-202 Bootz amp SE KT 8800:20
Tout comme pour le VB-101, les réglages et combinaisons possibles sont très nombreux.
Au niveau du routing, 3 modes sont disponibles en entrée comme en sortie. En entrée, il est possible de régler le gain de manière identique sur les entrées 1 et 2 (en considérant une entrée mono ou stéréo) ou d’appliquer un gain différent (si l’on travaille avec une double entrée mono). En sortie, Dual Mono permet de router le canal A sur la sortie 1 et le canal B sur la sortie 2. En mode Mix, il est possible de mixer différemment les deux canaux sur chacune des sorties. Le dernier mode, Pan permet de doser et d’effectuer un panoramique gauche-droite sur chacun des deux canaux.
Le VM-202 peut donc être utilisé comme un puissant outil de reamping ou un super système ampli de puissance double-baffle/double micro. L’ayant utilisé sur des sources diverses, il se révèle aussi bon sur des guitares et des basses que sur d’autres sources sonores moins « évidentes » comme des batteries ou claviers… Les propriétés sonores de certains systèmes baffle/micro peuvent devenir très utiles à titre d’effet…
Quant au système purement « guitaristique », il vous faudra posséder en début de chaîne un préampli guitare (ou basse) digne de ce nom pour pouvoir profiter pleinement de la fidélité du VM-202. Que ce soit au format rack ou pédale, les préamplis guitare/basse, « abandonnés » par les constructeurs depuis un moment, commencent à revenir sur le marché…
Mis à part l’étage de simulation d’ampli de puissance, le son du VM-202 s’inscrit complètement dans la lignée du VB-101. Le fait de pouvoir mixer deux systèmes enceinte/micro rend la simulation encore plus réaliste, encore plus proche de ce que l’on peut expérimenter dans la réalité. Le système de routing est très bien conçu également ; tout est pensé pour que l’on puisse avoir plusieurs possibilités de mixage, dans le but d’obtenir une signature sonore unique, toujours basée sur des « outils » connus.
French Touch
Les Torpedo VB-101 et VM-202 sont des machines singulières et originales, répondant à des besoins techniques précis. La qualité de conception, de fabrication et d’utilisation laissent une excellente sensation de confiance en ces machines, que l’on imagine aisément emmener avec nous, quel que soit notre domaine d’application.
D’un point de vue personnel, j’ai pu utiliser ces machines dans des conditions réelles de studio, alternativement sur des guitares et des basses, et je dois avouer avoir été bluffé par la facilité avec laquelle les simulations s’intègrent dans un mix ou un enregistrement. Mieux encore : à aucun moment je n’ai eu la sensation d’avoir utilisé une unité de traitement sonore basée sur une simulation numérique. Il est vrai que mon vieux baffle JCM 800 de 1981 « ronfle » un peu plus que les simulations du Torpedo ; cependant, les deux n’ont pas vraiment reçu le même traitement au fil des années !
Certes, malgré une conception plutôt intuitive – basée sur une navigation hiérarchisée et bien organisée – la prise en main et la configuration réelle de ces machines prennent du temps. Avec toutes les possibilités qui nous sont offertes, pour peu que l’on soit pointilleux, la réalisation d’une simulation personnelle, répondant aux exigences sonores d’un enregistrement bien précis, prend évidemment un peu plus de cinq minutes. Mais, me direz-vous, il en va de même pour la prise de son « réelle »… En outre, les manuels sont suffisamment clairs et complets pour que la maîtrise de la machine ne s’éternise pas. Des schémas clairs expliquent simplement les différentes possibilités de câblage/configuration; chaque partie et fonction du Torpedo est passée en revue dans un grand souci de compréhension.
En outre, la fonction Remote – via le port USB – améliore grandement le workflow des Torpedo dont les différents paramètres deviennent d’un seul coup beaucoup plus faciles d’accès. Si l’on ajoute à cela une bibliothèque de réponses impulsionnelles mises à jour chaque mois et un site internet très actif dans lequel on retrouve des tutoriels intéressants ainsi que tous les documents et logiciels nécessaires au bon fonctionnement des machines, on ne peut que réussir à trouver une utilisation juste de ces deux Torpedo.
Affichés 2329€ pour le VB-101 et 2329€ pour le VM-202, on a affaire à un équipement professionnel répondant à des exigences sonores bien actuelles. Une fois n’est pas coutume, la France démontre qu’elle peut être à l’heure des rendez-vous technologiques quand il s’agit d’innover.
Merci à John et l’équipe du Studio Contrepoint.