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Sujet La finalité de l'art.

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Sujet de la discussion La finalité de l'art.
En partant du postulat suivant:

« L’art s’accomplit et s’achève isolément. En ce sens, il ne tends vers aucun but mais trouve sa plénitude en lui-même, dans l’instant qui surgit et qu’il approfondit jusqu’à son fondement éternel. »

Kuki Shuzo conférence « Le temps en Orient »

On peut se demander si la finalité de l’art est d’être présenté/exposé au public ?
Dans nos sociétés occidentales surmédiatisées c’est tellement évident qu’on ne se pose plus la question. Avant l’art lui-même existe déjà le projet de sa diffusion et/ou de sa médiatisation.
Qu’est-ce qui motive donc notre création ?
L’art ou l’envie de le rendre publique ?
Dans le premier cas, une fois l’œuvre crée trouvant, selon l’argument de Kuki Shuzo, « sa plénitude en lui/elle-même », est-il nécessaire de la diffuser ?
Dans le second cas ne masque-t-elle une intention autre que l’art lui-même ?

Pour résumer, faire de l’art chez soi et pour soi n’est-il pas suffisant ?
A-t-on besoin de la reconnaissance de nos amis, parents, de notre conjoint(e), du grand ou du petit public, des spécialistes, des médias pour
« valider » nos œuvres (et donc un peu du sens de notre vie) en tant qu’objet artistique ?
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Citation : je n'avais pas compris cette expérience comme ça, je l'avais plutôt vu comme une analogie du fait que on "additionne les états" (comme on additionne les ondes vu que l'electron semble se comporter comme une onde autant que comme une particule) en physique quantique.



Oui mais sa réalité dépendra justement de la façon dont on va capter son signal, soit à la façon d'une onde, soit à la façon d'une particule.
Mais avant de le capter/localiser on sait juste qu'il est l'un (onde) et l'autre (particule).

Citation : L'analogie est forcément bizarre puisque cumuler un état mort avec un état vivant est une contradiction.



Bien évidemment à la fois mort et vivant est une contradiction, c'est un des prémisses d'Aristote qui "veut" ça: une chose ne peut pas "être" et ne "pas être" à la fois.
Dans l'expérience de Shroedinger cet état "cesse" lorsque l'observateur va physiquement constater l'état du chat qui sera ou mort ou vivant mais pas réellement les deux à la fois, mais avnt cela il "est" potentiellement dans les deux états.

Le sytème non-aristotélicien de sémantique générale élaboré par Alfred Korzybski vise justement à ne pas écarter certaines alternatives sous couvert de logique aristotélicienne et considérer que ce qui "est" peut "être" de multiples façons.

Pour une intro à la sémantique générale, version soft et courte genre prise de note en cours mais bien foutu:

http://semantiquegenerale.free.fr/Articles/IntroSGfr.htm

ou version hard par Korzybski lui-même à ce lien par le biais duquel tu pourras télécharger gratuitement (merci l'éditeur)l'intégralité de son livre "Une carte n'est pas le territoire":

http://www.lyber-eclat.net/lyber/korzybski/carte.html

Il faut télécharger:
- Le rôle du langage dans les processus perceptuel
- La sémantique générale
- La préface à "science and sanity"
- Glossaire (hyper important sinon tu vas pas tout capter.


Citation : je connais unpeu le taoisme philosophique (pas le religieux), et je suis pas sur de voir cela, tu peux développer?



En fait selon le taoïsme la vie ne se divise pas en bien/mal, fort/faible, blanc/noir etc etc...selon eux tous ces états/qualités sont permanents, imbriqués et en alternance.

Seul le jugement de valeur de l'homme et sa perception divisent cette unité des états/qualités...si tu perds 20 euros ça te fait chier mais la personne qui les trouveras sera super contente...l'un et l'autre co-existent dans le même contexte au même moment, après c'est "juste" une question de point de vue.
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Je suis assez d'accord avec ce qui se développe sur la pluralité des états d'une chose, une entité, ou une notion même.
Par contre j'ai plus de mal à imaginez que ce qui est mort existe, pplus précisément que le néant existe.
Par là, un art enterré, selon moi, n'est plus. Son état d'inexistence, de mort, le rend néant. Ca parait logique comme ça, mais j'ai l'impression que vous soutenez le contraire.
Le compositeur crée son art, si personne ne le découvre et lui meurt, son art meurt avec lui. Sa finalité est donc de ne pas être.
Si cet art est connu par d'autres, c'est la mémoire des ces autres qui fait vivre l'art, mais à ce moment là, l'art a déjà évolué, car n'est plus que souvenir (il change de finalité et de "forme").
Si cet art est rejoué par d'autres, il existe et perdure par leur interprétation et les spectateurs de cet art, l'ayant en mémoire etc...

En fait, je dois pas être pour la potentialité d'une existence si personne, ou rien d'existant ne peut apprécier (dans tous les sens) la chose concernée. :noidea:
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Citation : En fait, je dois pas être pour la potentialité d'une existence si personne, ou rien d'existant ne peut apprécier (dans tous les sens) la chose concernée.



Ouais moi non plus j'aime pas les albums potentiels de Zappa :mdr:

En fait si on suit le raisonnement de Kuki Shuzo, exposer l'art c'est l'exposer aux jugements de valeurs, "l'humaniser" en quelque sorte, la rendre "bâssement" binaire et affadir sa nature intrinsèque. Or l'art et ses oeuvres n'ont pas besoin de cela pour exister.

Vous allez me dire que l'oeuvre est faite pour être vue, perçue, analysée, critiquée, discutée et ce afin de faire avancer l'art et les artistes, bien sûr c'est vrai.
Mais quoi que nous en pensions/disions une oeuvre transcende les jugements puisqu'elle les dissous dans sa forme.

Quand on regardera/écoutera/lira une oeuvre sans la juger (et peut-être en la ressentant) alors on percevra peut-être l'oeuvre autrement, c'est à dire tel qu'elle est, et elle sera ainsi même sans public, car sans public pas de jugements.
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Citation : Par contre j'ai plus de mal à imaginez que ce qui est mort existe, pplus précisément que le néant existe.



La mort ça n'est pas mieux, moins bien ou pire (remarque j'en sais rien :clin: ) c'est une autre façon "d'exister" (attention que ce soit clair je ne parle pas d'ésotérisme et de vie après la mort)...par exemple, tu admets que quelqu'un que tu connais est actuellement absent près de toi, mais son absence n'est pas dûe au néant, mais à son existence autre part et autrement.

Citation : Le compositeur crée son art, si personne ne le découvre et lui meurt, son art meurt avec lui. Sa finalité est donc de ne pas être.



Son art meurt et sa finalité est de ne pas être jusqu'à ce que qq1 trouve sa composition et décide de l'intepréter...mais perdue ou trouvée l'oeuvre existe.
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Citation :
C'est vrai qu'on peut se demander si une oeuvre d'art existe sans regard extérieur dans la mesure où celui-ci la reconstruit.


Ouah c'est bien dit :-)
Qu'une étoile existe en dehors de mon regard, ok (j'aurais dit ça aussi pour l'arbre, c'est marrant - mais il est vrai que moi je ne suis pas un philosophe mondialement connu ;-) )
Pour l'art, c'est une notion inventée par l'Homme, et destinée à lui, donc je ne vois pas vraiment une analogie, je ne vois pas de possibilité d'un art sans humain.

(moi aussi j'ai failli parler de mécanique quantique dans mon message précédent... mais c'est un peu osé demettre ainsi des sciences précises à toutes les sauces).

Hors sujet :
Tiens la différence entre étoile (ci-dessus) et art me fait penser à une petite taquinerie : Dans un miroir, je vois que la gaucheet la droite s'inversent ; pourtant ma tête et mes pieds, eux, restent à leur place ! Pourquoi ?



Donc, en revenant à nos moutons : la définition et l'existence de l'étoile sont extérieures à l'Homme ; par contre l'art est indissociable de sa production et sa réception humaines. Il n'y a pas d'analogie.
D'ailleurs mêmele partage entre humains ne va pas toujours de soi.
Il y a des gens qui, en toute bonne foi, sans provocation, peuvent dire de temps à autre "ce n'est pas de la musique", là ou d'autres se régalent sans snobisme. On en déduit que dans de tels cas, on peut seulement dire c'est - ou ce n'est pas - de l'art *pour moi*.
Voili voilà, je veux pas ressasser, j'ai exprimé mon point de vue...
66
Naigeon>

Citation : Donc, en revenant à nos moutons : la définition et l'existence de l'étoile sont extérieures à l'Homme ; par contre l'art est indissociable de sa production et sa réception humaines. Il n'y a pas d'analogie.




Je n'arrive pas comprendre si tu dis que:

1.par contre l'art est indissociable de sa production et [de] sa réception humaine.

ou

2.par contre l'art est indissociable de sa production et sa réception [est] humaine.

je penche pour la seconde solution.
67
Non je disais le 1 plutôt.
Pour la production c'est clair, je crois.
Pour la réception : qui donc est là pour dire "c'est de l'art", s'il n'y a personne ? Le concept art ne peut émaner que d'un jugement humain. L'oeuvre existe (comme l'étoile), mais sa qualité artistique est appréciée par un humain qui la reçoit comme telle.
68
Naigeon>

La réception n'est pas obligatoire, elle est tributaire du bon vouloir ou du sacro-saint jugement de l'artiste.
Mais réceptionnée ou pas, l'oeuvre d'art à une existence, réelle pour l'artiste qui l'a crée et qui la voit, potentielle pour le public qui ne la connait pas encore et ne la connaîtra peut-être jamais...ce n'est pas parce que tu ne perçois pas une chose qu'elle n'existe pas.
Et une oeuvre d'art répondant aux critères de qualités propres à l'art reste fondamentalement de l'art, perçue ou non...seule le jugement humain est absent.
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Donc c'est accepter le génie méconnu, mais génial, mais ignoré (volontairement ou pas)du reste du monde.
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Haed Minerve>

Citation : Donc c'est accepter le génie méconnu, mais génial, mais ignoré (volontairement ou pas)du reste du monde.



Oui et c'est ce que nous acceptons peut-être des millions de fois par an depuis que nous sommes nés. :|