La finalité de l'art.
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Anonyme
« L’art s’accomplit et s’achève isolément. En ce sens, il ne tends vers aucun but mais trouve sa plénitude en lui-même, dans l’instant qui surgit et qu’il approfondit jusqu’à son fondement éternel. »
Kuki Shuzo conférence « Le temps en Orient »
On peut se demander si la finalité de l’art est d’être présenté/exposé au public ?
Dans nos sociétés occidentales surmédiatisées c’est tellement évident qu’on ne se pose plus la question. Avant l’art lui-même existe déjà le projet de sa diffusion et/ou de sa médiatisation.
Qu’est-ce qui motive donc notre création ?
L’art ou l’envie de le rendre publique ?
Dans le premier cas, une fois l’œuvre crée trouvant, selon l’argument de Kuki Shuzo, « sa plénitude en lui/elle-même », est-il nécessaire de la diffuser ?
Dans le second cas ne masque-t-elle une intention autre que l’art lui-même ?
Pour résumer, faire de l’art chez soi et pour soi n’est-il pas suffisant ?
A-t-on besoin de la reconnaissance de nos amis, parents, de notre conjoint(e), du grand ou du petit public, des spécialistes, des médias pour
« valider » nos œuvres (et donc un peu du sens de notre vie) en tant qu’objet artistique ?
Maara
Citation : Pourquoi ne le seraient-ils pas ? L'artiste (pourquoi le A majuscule, au fait ?) est défini à partir de son art et non de ses intentions, fussent-elles tournées vers son propre égo.
Citation : pourquoi le A majuscule, au fait ?)
tout simplement parceque...Si seulement la définition de l'Artiste était aussi simple..il y a certains Artistes qui on plus a voir avec le marketting & le commerce que l'Art en lui meme(si on regarde ce que faisais Warhol(sans aucun jugement négatif de ma part)et sa philosophie toute particulière de l'Art (qui pronait un Art pour tous...& c'est très réducteur de ma part..)on se dit qu'il était assez visionnaire sur le monde(Il a dit notament que dans l'avenir tout le monde aurait ses 15 minutes de gloire)
Alors parfois, on peut s'interroger sur ce que le "monde moderne" essaie de nous faire passer pour Art..
Mais ce n'est qu'un point de vue comme un autre..
shenzen
Personnellement je trouve que l'artiste créateur quel qu'il soit à un niveau de conscience nettement plus élevé que la normal, une sensibilité exacerbé, et sans nul doute un très haut niveau d'attention et d'observation.
Sans parler de schizophrénie et d'eventuel paranoîa ( des fois on aime bien lui faire croire ), l'artiste qui vit et ressent différemment la "réalité", exprime son sentiment subjectif à travers son art, son expression, un sentiment d'appaisement façe à la cruelle et dure réalité... l'acte de créer est peut être un moyen de s'élever, d'objectifier....
et le besoin d'exprimer et de reconnaitre cette expression fait appel à un ego démesurer, celui de penser que son art et son expression restera gravé dans le temps ou tout simplement touchera la communauté.
Certes ceci est bien Psycho et rien ne remplace l'inspiration Artistique, ce grain de folie et de solitude qui accompagne les créateurs sans parler du sacrifice social qui est loin d'être négligeable ( ce que beaucoup de citoyen semble oublier ! )
Que serait devenu au jour d'aujourd'hui des artistes tels que Bach, Brel, Presley, morriccone et j'en passe....
Pour moi il n'est question que de création, l'art en tant que tel, et non d'une pseudo définition de "l'artiste marketing à gogo" ( bien qu'il en faille pour tout le monde ) et bien sur que le musicien/auteur/compositeur/interprête qui reproduit une création existante est un artiste, mais en ce qui me concerne, et avant tout l'artiste est celui ou celle qui crée, qui donne une partie de soi et la partage.
En finalité on ne devient pas artiste, on l'est ou pas.
La finalité de l'art ?
Arff il est tard là
Head Minerve
Citation : Si seulement la définition de l'Artiste était aussi simple..
Je me rends compte que les définitions comme arguments sont les pires arguments qui existent, car ils sont convaincants ET fermés à toute réalité de la chose.
Il ne faut pas lier le côté marketing au fait d'être artiste ou pas à mon avis. En tout cas, ne pas juger par cet argument.
L'artiste a une qualité qui est de créer, après qu'il veuille passer cette création sur le net, ou vendre des millions de disques et passer à la télé, là n'est plus la question.
Je suis d'accord que dans la réalité, il arrive que les gens soient d'abord poussés à devenir célèbre ou reconnu pour quelquechose avant d'avoir une vocation artistique : là en effet on peut douter d'une réelle qualité artistique quelconque. Les jeunes qui s'improvisent chanteurs, en se persuadant qu'ils ont aimé ça toute leur vie, juste par ce que des émissions de recherche de chanteurs apparaissent, forcément ça fait doucement rire (jaune ou pas).
Citation : Y a t-il seulement qu'une finalité, dans l'art ?
Depuis le début, je suis persuadé que non.
Citation : je trouve que l'artiste créateur quel qu'il soit à un niveau de conscience nettement plus élevé que la normal, une sensibilité exacerbé
Oui, beaucoup de gens aiment se le dire, en se comparant à leur petit entourage et univers à eux.
Mais ce jugement de valeurs peut-être tourné dans l'autre sens :
Les artistes (pour ne prendre qu'eux en exemple) sont des hommes normaux, et les autres seraint inférieurs.
Je préfère parler comme celà, car ça suppose que tout le monde peut devenir un homme normal.
Dire qu'un artiste est supérieur sous-entend que peu y arriveront, car nous sommes tous des hommes normaux à la base. Et de plus je trouve ça raciste.
Raciste car c'est différencier les hommes des surhommes, où sont les aryens ?
Alors que de se dire que tout homme avec son évolution, peut commencer en étant sous-homme (= homme ayant beaucoup de choses à vivre/apprendre pour être épanoui)et passer homme normal, comme tout le monde, ayant des choses à construire et créer (de l'art, mais aussi une famille etc...).
Je vois trop d'arrogance dans cette philosophie du "surhomme", je me demande comment j'ai fais pour accepter cette formule aussi longtemps.
Maara
Citation : Une question(parmis d'autres) subsiste ceux qui font de "l'Art" pour etre apprécier du plus grand nombre sont ils des Artistes?
Que penser de ceux qui veulent se faire aimer du plus grand nombre?
L'Artiste aurait- t il une propension a avoir plus d'égo que d'autres?Citation :
A partir de là, j'me demande ce qui fait qu'on est si accro à supporter ce pachyderme...Vous me direz que c'est dans la nature de l'Homme, mais pourquoi ? Point.
Si je posais cette question ouverte, ("ceux qui font de l'"Art"...) c'est en eccho a ta phrase("A partir de là,...) car je penses que dans l'Artiste vit
un égo excessif car souvent écorché, et cela n'implique en rien une question d'éllitisme(en ce qui me concerne)
Maintenant, avoir un "égo écorché" n'est en rien un gage de qualité de la production artistique..et c'est là qu'on s'y perd!
C'est pour cela comme tu le dis, les definitions de l'Artiste
Citation : comme arguments sont les pires arguments qui existent, car ils sont convaincants ET fermés à toute réalité de la chose.
Il existe souvent trop d'affect de toute façon quand on parle d'Art avec des Artistes, chacun y va de sa conviction & de toute manière, il n'y a aucune issue, aucune définition pour une aventure aussi personnelle qu'est l'Art!
C'est comme essayer de saisir le vent..
C'est un peu comme avoir la Foi (en n'importe quelle religion) il y a les textes & ce que les humains en font(a bon ou mauvais escient)
Pour ce qui est de "lier le coté marketting au fait d'etre Artiste ou pas ", c'était sans jugement de ma part puisque les cas sont trop spécifique pour tenter une généralisation englobant tout les Artistes..
Citation : Je vois trop d'arrogance dans cette philosophie du "surhomme", je me demande comment j'ai fais pour accepter cette formule aussi longtemps.
Bah, t'en fais pas, je pense que tu n'est pas le seul a t'etre laisser séduire par cette philosophie, après, tout dépend de ton interprétation...
Inusable™
Citation : L'Artiste aurait- t il une propension a avoir plus d'égo que d'autres?
Sans nul doute.
D'ailleurs si son égo est contrarié, l'artiste est un micro-Hitler en puissance.
Head Minerve
Anonyme
Maara
Citation : j'imagine un bébé avec une grosse tête d'Hitler en train de jouer de la gratte ! (calembourg staïle)
Citation : Rigole pas, ça existe...
Note pour plus tard, "ne pas trainer dans la rue près de chez Mr Iceberg"
Anonyme
Essai d'état des lieux :
trois possibilités de réponses s'offrent en gros à nous
- On trouve une finalité unique à l'art ce qui permet de garder la notion d'art ( si plusieurs finalité alors comment garder la notion d'unité de l'art ?) mais puisque l'art est une activité humaine, on est presque obligé de raccorder cette finalité à celle de l'humanité. On se retrouve donc avec une finalité humaine. On est donc obligé d'admettre si l'humanité à un but,un projet, une finalité qu'elle est l'oeuvre d'une intention. Donc on doit admettre que l'humanité est le resultat d'un processus de création par un architecte ( qu'on appellera généralement Dieu même si il ne ressemble pas au Dieu des chrétiens)
- On se refuse à trouver une finalité unique ( par impossiblité plus ou moins justifié généralement) mais on trouve plusieurs finalité. On verse donc dans le relativisme car alors comment différencier l'art du non-art ? On écarte il est vrai le problème du Dieu architecte mais on perd la notion d'unité de l'art
- On écarte cette alternative en commençant par mener la critique de toute conception finaliste de l'art. Il s'agit donc de mener en esthétique une sorte d'équivalent de la revolution copernicienne.
J'avais proposé une conception purement fonctionnel de l'art je détaillerais bientot
Anonyme
Vraiment super ton post, super analyse et super idées, plus claires en tout cas que tes posts précédents qui partaient dans tous les sens sans que j'arrive à en conclure qqchose tournant autour de ton idée sur la question.
Ton point 3 est celui qui me parle le plus et découle bien du 2 comme tu le précises très justement à mon sens.
L'idée d'une révolution copernicienne me paraît pertinente, c'est son orientation qui est sujette à débat.
Je ne me la poserai pas en terme de fonctionnalité de l'art, encore que, cela dépende de ce que tu entends par fonctionnalité. A suivre de toute façon.
a.k.a
Citation : On se retrouve donc avec une finalité humaine. On est donc obligé d'admettre si l'humanité à un but,un projet, une finalité qu'elle est l'oeuvre d'une intention.
J'ai du mal à comprendre ce passage. En quoi le fait de poser l'art comme finalité humaine suppose-t-il une démiurgie ou une transcendance ?
Anonyme
Puisque l'art est une activité humaine on arrive en fait assez vite à l'idée que l'homme est concu autour d'un projet ( généralement réalisé le bon ou le bien quoiqu'on mette dedans)
Hors si le l'homme est le resultat d'un projet (donc un créature) c'est qu'il y a un créateur soit le Dieu architecte
Je pense que puisque nous ne pouvons pas connaitre l'essence de l'art etc... il serait plus judicieux de parler de symptome de l'ésthetique
Peu de gens savent précisement ce qu'est la grippe, elle mute en permance etc... Comme l'art !
Par contre on connait un certain nombre de symptome qui svt sont associés a la grippe( toux, fièvre, mal de gorge. Je pense que c'est dans cette direction qu'il faudrait chercher
Anonyme
Ce qui rend celà moins perceptibles de nos jours, c'est que nous n'appartenons plus à une seule tribu, mais à plusieurs, nous developpons des tas de sous-culture dont des appartenances "virtuelles" (je ne parle pas que d'internet, mais simplement notre intérêt pour des courants que nous ne fréquentons pas dans notre vie de tous les jours). Une sorte d'emboitement de cultures les unes dans les autres. Nous nous définissons de moins en moins par rapport à une seule, nous sommes généralement même très réticents à nous définir comme appartenant à une seule, sans doute parce que l'ideologie en vigueur nous contraints à nous penser en tant qu'individu unique par opposition à une vision collective, sauf eventuellement dans le cas où nous nous revendiquons une fonction caractéristique d'un courant (genre rebelle no future, militant ecolo, défenseur des droits de l'homme, rebelle de banlieue, agent de destructuration du réel, etc.).
L'art n'a toujours pas de finalité, mais remplit une fonction naturelle du caractère social de l'être humain. Dans la vision moderne, du fait du pragmatisme de notre société et de sa vision comptable, l'art se voit affublé de justifications diverses et qui paraissent bien souvent artificielles, mais toutes ses justifications cachent mal qu'il est un ingrédient du ciment qui maintient les sociétés en un tout.
Un peu comme la force avec la galaxie...
...
Et merde, je me suis grillé...
Ceci dit, ce n'est que mon avis...
fredian
shenzen
Citation :
Oui, beaucoup de gens aiment se le dire, en se comparant à leur petit entourage et univers à eux.
Mais ce jugement de valeurs peut-être tourné dans l'autre sens :
Les artistes (pour ne prendre qu'eux en exemple) sont des hommes normaux, et les autres seraint inférieurs.
De toute manière ou ce situe réellement la normalité !!!
chacun y trouvera une définition, l'artiste n'est pas supérieur en tant qu'être humain, il a sans doute des qualités et des talents que d'autre humain n'ont pas ( et vice versa ) , ce qui ne veut pas dire que les artistes sont supérieurs...
et de l'autre pas mal pense ( les gens dit "normaux" ) qu'un artiste est en moyenne un illuminé, assisté et branleur, se repoudrant le nez régulièrement ( surtout dans le showbizz )et rempli de pognon ( c'est encore le cas pour le star system ), en finalité pour une certaine normalité l'artiste est un parasite, j'y vois là surtout une immense jalousie donc une manière de positionner l'artiste comme un être supérieur.
La discrimination est partout les préjugés aussi
Artiste ou pas, l'important pour moi est de réaliser l'oeuvre de sa vie tout en respectant son prochain.
Head Minerve
Citation : l'art se voit affublé de justifications diverses et qui paraissent bien souvent artificielles, mais toutes ses justifications cachent mal qu'il est un ingrédient du ciment qui maintient les sociétés en un tout.
Ca suppose quelquepart que les finalités qu'on donne à l'art sont fondées sur les valeurs des sociétés, les finalités même de l'art se verraient être celles que l'homme veut bien lui donner, selon l'époque, et son propre ressenti.
Là ça devient totalement aporétique du coup ! Car l'art est manipulé par l'homme plus qu'il n'existe par lui-même.
J'ai perdu le fil, je sais plus ce que je voulais écrire...
Anonyme
Citation : Mon point de vue est plus anthropologique. Je pense que l'art répond à la nécessité de rites et de coutumes créant le lien social des tribus auxquelles nous appartenons. Il n'a pas de finalité (ou en tout cas, n'en avait pas à l'origine), il était la conséquence de la création de signes culturels permettant la reconnaissance de l'identité de chacun au travers de la culture de la tribu.
slt slone,
tu te fais rare.
moi qui croyait être à côté de la plaque dans mon message 78:...pas vraiment...pas completement en tout cas.
Anonyme
3 contre exemples :
- Penses tu vraiment que le thrue evil black métal nazie soit VRAIMENT un lien pour la société prise dans son ensemble
- Penses tu vraiment qu'un mec aussi génial mais aussi inconnue que ligeti est une influence quelconque ( de ciment par ex) sur la société... pour cela il faudrait qu'il soit écouté et compris : c'est pas demain la veille...
- Penses tu que les emotions négatives porté par exemple par cure soit vraiment un moteur de lien ? Une catharsis peut-être mais un lien je ne pense pas... on est là plutot dans le domaine de l'intime
- Penses tu que l'artistes sampleur/détourneur/collagiste qui enfreint les lois de la sociétés soit porteur de lien ( cette objetction est moins fortes que les autre je sais car on pourrait objecter qu'il renouvelle ces liens)
Perso je crois qu'il ne sert à rien de chercher toute définitions d'une finalité de l'art se heurtera à des contre exemples car elle est trop globalisante et trop réductrices de la richesse et de la diversité de l'humain
Anonyme
Head>
Citation : Là ça devient totalement aporétique du coup ! Car l'art est manipulé par l'homme plus qu'il n'existe par lui-même.
C'est pas qu'il n'existe plus par lui-même, c'est qu'il n'est plus perçu pour ce qu'il est, c'est à dire une forme exempt de jugement de valeur.
On enr eveint à la question d'intention:
fait-on de l'art pour qu'il soit jugé ou pour qu'il soit "tout court"?
Anonyme
Réponses à Ethmoh.
Citation :
- Penses tu vraiment que le thrue evil black métal nazie soit VRAIMENT un lien pour la société prise dans son ensemble
Je disais que notre "culture" est un emboitement de nombreuses sous-cultures. La société "française" par exemple, n'est pas une culture, elle est multiple. Il est loin le temps où l'on vivait par village, et encore plus loin celui des tribus perdus dans leur coin de brousse.
L'art en général est le produit de la société en général. Mais le Reggae n'est pas le produit de la société en général. Il est le produit d'une certaine partie de la société jamaïcaine.
Le nazisme est une "culture" comme une autre. Je pense qu'il est sain de la juger stupide, dangereuse et à proscrire, mais c'est un jugement de valeur. C'est une culture avec ses valeurs propres. Et d'une certaine façon, elle a son utilité: par son role d'épouvantail, elle rappelle à l'ordre les autres.
Citation :
- Penses tu vraiment qu'un mec aussi génial mais aussi inconnue que ligeti est une influence quelconque ( de ciment par ex) sur la société... pour cela il faudrait qu'il soit écouté et compris : c'est pas demain la veille...
L'echec d'un artiste à être entendu ne change pas grand chose pour l'art dans son ensemble. Malgré mes idées musicales géniales (humour), je sais que l'art peut se passer de moi.
Mais je suis sûr que Ligeti a une influence dans une "culture" à laquelle tu sembles faire parti.
Citation :
- Penses tu que les emotions négatives porté par exemple par cure soit vraiment un moteur de lien ? Une catharsis peut-être mais un lien je ne pense pas... on est là plutot dans le domaine de l'intime
Tu opposes experience intime et vision culturelle, comme si c'était contradictoire. Toute experience de masse est AUSSI une experience intime. Nous sommes des individus unique dans la foule heterogene. Toute culture nait de la sommes des experiences individuelles. Et chaque experience individuelle à un potentiel "contagieux". Cure se place en modèle d'une certaine experience individuelle. Untel y adhère. Son pote, grace à untel, s'y intéresse et y adhère aussi. Par contagion on obtient l'acceptation d'une certain nombre de signes (ici musicaux) qui font une culture.
C'est un lien comme n'importe quel autre emotion musicale.
Citation :
- Penses tu que l'artistes sampleur/détourneur/collagiste qui enfreint les lois de la sociétés soit porteur de lien ( cette objetction est moins fortes que les autre je sais car on pourrait objecter qu'il renouvelle ces liens)
L'art en tant que lien social se préoccupe peu de la technique, de la technologie. Il suffit que les signes qui le caracterisent soient acceptés. D'où le succès de musique ou de genre qui paraissent parfois indigents aux yeux et oreilles d'un artistes.
Nous pouvons très bien considérer des critères qualitatifs pour évaluer l'art et les artistes, mais force est de constater que ce sont rarement ceux là qui décident "du succès" d'une oeuvre et de leur acceptation durable dans la culture. La raison est que le succès dépend avant tout de son acceptation par la communauté. Cette acceptation peut être manipulé, mais c'est un autre débat.
Ceci étant dit, je ne suis pas un nihiliste qui croit que la technique, le travail, le message, etc, ne servent à rien et que ce qui compte est de plaire au plus grand nombre. Les artistes se doivent d'être exigeants, mais surtout avec eux-mêmes.
Anonyme
Pour ce qui concerne l'exemple de Ligeti, peut-être que le mot "échec" n'est pas le plus pertinent ni à attibuer à Ligeti lui-même pour ce qui concerne sa diffusion hors d'une certaine sphère culturelle comme tu le précise bien.
Anonyme
Effectivement, tu as eu l'intuition à laquelle je crois faire echo.
Quand nos ancetres faisaient du symbolisme, ce n'était pas de l'abstraction poetique, c'était une représentation du monde, une façon de commencer à le classifier, les débuts de la science d'une certaine manière. Le but était d'établir ce qui était dangereux et bénéfique pour la tribu et donc pour chacun des membres. Les mythes n'étaient pas une oeuvre de fiction, mais de l'Histoire interpretée par des yeux d'un autre temps et déformé par le bouche à oreille. Cette vision du monde interpreté fait la culture. Cette vision est parfois effrayante, triste, joyeuse, conquérante. L'art est une interprétation du réelle qui de fait permet à une culture de partager une perception du monde et des valeurs ancrées sur cette perception du monde.
L'art est devenue "art" quand la "science" à commencé à se distinguer de l'art et à faire la part entre la magie issue de notre incompréhension et leur réalité.
Aujourd'hui, la science est considéré comme la seule vision raisonnable du réel. Du coup, l'art perd sa motivation originale, et est souvent considéré comme un terrain de jeu pour l'esthétisme abstrait ou l'industrie du divertissement. Mais même en étant réduit à cela, il continue de servir son rôle culturel.
... Enfin, je pense...
comprachicos
On peut considérer l'art dans son principe, c'est à dire considérer ce dont il procède, et de fait, le principe de son mouvement, en quelque sorte non pas le but qu'il poursuit, mais sa façon de "bouger", ses mouvements, qui font apparaitre ce que nous pensons être sa finalité, quand ce n'est qu'une répercussion, la résolution d'un conflit interne. Art=corps en souffrance qui lutte pour sa "libération", son expansion plutôt, voilà le principe. L'oeuvre n'en est que la manifestation.
Rimbaud n'a pas eu de "public" de son vivant, ou du moins trés tard.
Créer c'est avant tout agir pour se débarasser de poids mort, la plénitude qui résulte de l'acte créateur est celle ressentie lorsqu'on a réussi à faire de la place en soi, à repousser des limites qui nous tiennent sous leur coupe. De ce point de vue, ce qu'on appelle les oeuvres sont la retranscription de ce combat pour l'autonomie.
Il n'y a pas de vérité définitive concernant le rapport au public, l'art ne sous-entend pas l'attitude, la démarche à adopter à ce niveau, affirmer que le rapport au public, la représentation sont inhérents à l'art, sont même sa condition est un point de vue grossier et brutal, en fait cela dépend de chacun: lors de la création d'une oeuvre, l'enjeu est celui de la communication, il s'agit d'établir un lien de soi à soi, un lien le plus solide possible, le plus limpide, le plus pur. Ce n'est pas exclusif à l'art, c'est également le principe d'une activité "spirituelle" (religion, de religio, religare=re-lier). Il n'y a pas de raison à cela, si ce n'est que l'humanité est un état de séparation, et qu'en amont de l'humanité, quelque chose en nous travaille à se faire entendre. De la même façon que les rêves la nuit représentent les efforts de l'inconscient pour pénétrer le conscient.
A partir de cette idée de communication, laquelle suppose deux parties, on peut voir le rapport public/artiste comme un symbole: à travers ce rapport, la représentation, l'artiste aussi bien que le public cherchent à vivre ou revivre la communication intime, la ré-union.
Certains sont attirés par cela, d'autres pas. Comme certains ont besoin de voyager pour se sentir bouger, et d'autre pas. Cela concerne la nature de chacun et il n'y a pas statuer là-dessus.
L'art "schizophrène" existe, il y a ceux qui le comprennent, et les autres. Ma sensibilité me fait dire que l'art n'est pas circonscrit à la production d'oeuvre: dans la mesure ou ce qu'on appelle art n'est que la partie visible, la manifestation d'un combat, d'une tension interne, il est possible de voir de l'art dans beaucoup d'activités humaines ne correspondant pas à la définition académique de l'art (=oeuvre), dans la mesure ou l'art est un jeu de forces internes (dont l'oeuvre d'art n'est que la manifestation), on peut envisager de faire de son corps le lieu ou ces forces agiront pleinement. On peut considérer qu' partir de là on n'a plus strictement à faire à de l'art mais plus une démarche spirituelle: c'est affaire de mot, de définition et ça n'a pas grande importance, pour ma part, dans ma perspective l'art est tout et tout est art. On peut voir l'humanité comme une métaphore crée par des dieux.
On peut "missionner" l'art, penser qu'il a pour vocation de lutter contre, d'agir pour...ce qu'on veut bien, être utile, ou au contraire inutile. L'art n'a à être que véridique, c'est à dire être la retranscription d'une lutte en soi, à partir de là il peut être ce qu'il veut, public ou privé, utile inutile, politisé ou non, ça n'a aucune importance, il faut avant tout qu'il ait agi sur l'artiste,qu'il soit efficace/efficient.
Anonyme
Effectivement, le mot echec ne s'applique pas à Ligeti. C'était une réponse plus générale que je faisais au cas hypothetique de l'artiste qui n'influencerait pas la culture.
Anonyme
Ce n'est que mon point de vue. Mais j'ai l'impression qu'il y a confusion:
Dans mon propos, je ne parle pas vraiment de l'artiste, je parle de l'oeuvre. L'oeuvre vit indépendamment de l'artiste. Que l'artiste ait un public de son vivant ne change rien au fait que, pour que Rimbaud soit une référence que tu puisses me citer en étant sûr que je connaisse, il a fallu que son oeuvre (non lui-meme) devienne une affaire culturelle, une affaire de public.
Le fait que l'artiste puisse faire de l'art pour lui-même ou pour les autres, ne changent rien à la relation de l'oeuvre avec la culture. L'oeuvre existe par son parcours dans nos vies, n'en déplaise à l'artiste. Il ne compte pas dans l'affaire, n'en déplaise à son ego boursouflé. ;)
Effectivement, il n'y a pas de définition en tant que tel de l'art et je ne donne pas de définition. Une définition de l'art est forcément dépendante de son contexte culturel. Notre vision de l'art n'a cessé d'évoluer depuis l'origine.
Je parle plus de multiples motivations. Je ne vois pas une finalité, mais plutôt une motivation initiale ("comprendre le monde" pour faire court) qui s'est scindé en plusieurs autres processus et que ce que nous appelons l'art aujourd'hui est une des branches de ce processus initial. Le définir est compliqué, dépendant des époques, surtout que sa définition passe au travers d'enjeux ideologiques de par son caractère culturel.
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