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Théorie musicale

La finalité de l'art.

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Sujet de la discussion La finalité de l'art.
En partant du postulat suivant:

« L’art s’accomplit et s’achève isolément. En ce sens, il ne tends vers aucun but mais trouve sa plénitude en lui-même, dans l’instant qui surgit et qu’il approfondit jusqu’à son fondement éternel. »

Kuki Shuzo conférence « Le temps en Orient »

On peut se demander si la finalité de l’art est d’être présenté/exposé au public ?
Dans nos sociétés occidentales surmédiatisées c’est tellement évident qu’on ne se pose plus la question. Avant l’art lui-même existe déjà le projet de sa diffusion et/ou de sa médiatisation.
Qu’est-ce qui motive donc notre création ?
L’art ou l’envie de le rendre publique ?
Dans le premier cas, une fois l’œuvre crée trouvant, selon l’argument de Kuki Shuzo, « sa plénitude en lui/elle-même », est-il nécessaire de la diffuser ?
Dans le second cas ne masque-t-elle une intention autre que l’art lui-même ?

Pour résumer, faire de l’art chez soi et pour soi n’est-il pas suffisant ?
A-t-on besoin de la reconnaissance de nos amis, parents, de notre conjoint(e), du grand ou du petit public, des spécialistes, des médias pour
« valider » nos œuvres (et donc un peu du sens de notre vie) en tant qu’objet artistique ?
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Citation : Je suis d'accord ! Celui qui écrit de la musique et qui prétend "verrouiller" son interprétation ferait mieux de garder son manuscrit chez lui au fond d'un tiroir.



Moi aussi je suis d'accord mais est-ce moins de l'art pour autant?
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A priori, non...
C'est vrai que c'est très chiant, un paragraphe toute les trentes pages...
En fait, son bouquin était presque terminé : il n'y manquait qu'une correction, et bien sûr, la mise en page !
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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Citation :
Moi aussi je suis d'accord mais est-ce moins de l'art pour autant?


Il faut reconnaître que si ce tiroir n'est jamais ouvert par qui que ce soit d'autre, la question reste ouverte. Je me méfie un peu de la tendance "je suis un génie méconnu" ;-)
Donc je ne préconisais pas de garder pour soi ce qu'on fait. Je voulais plutôt dire que ce n'est juste pour un compositeur d'empêcher les interprètes de mettre du leur quand ils jouent sa musique. Bon, dans certaines limites liées au style, qui supposent une certaine culture, etc. Mais tout de même, la musique est faite pour être jouée, et par d'autres que soi-même le plus souvent !
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Citation : Il faut reconnaître que si ce tiroir n'est jamais ouvert par qui que ce soit d'autre, la question reste ouverte.Je me méfie un peu de la tendance "je suis un génie méconnu" ;-)



Oui mais là il n'est pas question des facteurs humains ou de la maîtrise de l'artiste ou de sa faculté de partager ou de choisir de faire interpréter ou pas par crainte etc etc, mais de l'oeuvre elle-même...cette oeuvre dans un tiroir pourrait bien être d'un artiste ou d'un génie reconnu...l'idée est que, partant du postulat que l'art se suffit à lui-même, une oeuvre d'art, même non-diffusée est de l'art puisqu'elle existe en tant que tel.

Dans ce thread l'idée est de détacher l'artiste de son oeuvre et de reconsidérer la finalité de cette dernière, puisque accpetant qu'elle se suffit à elle-même, on peut supposer qu'il n'est pas nécessaire qu'elle soit diffusée ou reconnue.
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Citation :
Dans ce thread l'idée est de détacher l'artiste de son oeuvre et de reconsidérer la finalité de cette dernière, puisque accpetant qu'elle se suffit à elle-même, on peut supposer qu'il n'est pas nécessaire qu'elle soit diffusée ou reconnue.


Détacher l'artiste de son oeuvre n'implique pas que celle-ci soit détachée de toute réception humaine. Après tout, nous qui spéculons sur son statut - art ou pas art - nous sommes extérieurs à l'oeuvre et à l'artiste.
Je suis d'accord que cette musique, peut-être géniale, peut sommeiller dans son tiroir pendant des décennies. Mais si elle jour elle est découverte, il y a bien quelqu'un qui va s'extasier ! Et si elle n'est jamais découverte... comment quelque chose d'in-connu peut-il être re-connu, je ne vois pas, pour ma part.
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Citation : Détacher l'artiste de son oeuvre n'implique pas que celle-ci soit détachée de toute réception humaine.



Oui tu as raison, mais à part la réceptionde l'artiste, une oeuvre doit-elle nécessairement être attachée à une réception humaine plus large pour être considérée comme étant de l'art?
J'en reviens à l'exemple que je donnais il y a quelques temps qui explicitait que dans ce cas, des oeuvres inconnues ou cachées de grands artistes reconnus ne seraient donc pas encore de l'art, alors que selon moi (et d'autres assurément)elle le sont intrinséquement.


Citation : Et si elle n'est jamais découverte... comment quelque chose d'in-connu peut-il être re-connu, je ne vois pas, pour ma part.



C'est justement là toute la question que pose le postulat de Shuzo, l'art se suffisant à lui-même par le simple fait qu'il existe, il n'aurait pas besoin d'être reconnu.

Quand un ami, excellent musicien te dis:
"Tiens hier j'ai fait un morceau. Au début je trouvais ça bien et en fait à un moment j'ai trouvé ça bidon et j'ai tout éffacé."
Le fait que n'aies pas entendu son travail mais connaissant son style, ses goûts et ses qualités artistiques, tu te doute bien q'il ait fait ça dans les règles de l'art et tu ne remets pas en question la "réalité artistique" de son travail, qu'elle soit inconnue ou reconnue...l'oeuvre existe ou a existé.
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C'est vrai qu'on peut se demander si une oeuvre d'art existe sans regard extérieur dans la mesure où celui-ci la reconstruit.

C'est un peu comme l'exemple de Berkeley: un arbre qui tombe dans la forêt fait-il du bruit si personne n'est là pour l'entendre, y'a t-il existence sans perception?
Une oeuvre n'existe t-elle pas uniquement qu'au moment où on la contemple?

A moins qu'on se dise que non, qu'il reste une unité, un beau métaphysique qui appartient de toute façon à l'oeuvre, qu'elle soit écoutée ou pas.

j'ai pas compris ce que j'ai écris. Et vous ça va?
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Citation : C'est un peu comme l'exemple de Berkeley: un arbre qui tombe dans la forêt fait-il du bruit si personne n'est là pour l'entendre



J'avais créer un thread pour débattre de ça
/le-pub-des-gentlemen/forums/t.140042,une-question-pour-ceux-qui-veulent-un-peu-se-prendre-la-tete.html


Citation : y'a t-il existence sans perception?
Une oeuvre n'existe t-elle pas uniquement qu'au moment où on la contemple?



Elle a une existence potentielle. C'est l'idée de Schroedinger et de son chat, le monde aurait une réalité supposée qui ne concrétiserait que lorsque nous en ferions physiquement l'expérience.

Un objet situé hors de ta vue par exemple juste derrière toi n'a qu'une réalité supposée...il existe par supposition mais n'existe pas "physiquement" pour ton organisme.
Sa réalité se concrétisera par la lumière qu'il te renverra lorsque tu te retourneras pour le regarder, tu "créeras" alors la réalité de cet objet
En attendant il est à la fois existant et non-existant.

C'est ce qu'on retrouve souvent dans le bouddhisme,le taoïsme et le zen, mais aussi dans la physique quantique (position des électrons etc etc...).

Citation : A moins qu'on se dise que non, qu'il reste une unité, un beau métaphysique qui appartient de toute façon à l'oeuvre, qu'elle soit écoutée ou pas.



C'est ce qu'il semblerait. Que l'oeuvre soit vue, lue, entendue ou pas n'enlève rien à sa qualité intrinsèque, même si sa réalité reste potentielle.

Citation : j'ai pas compris ce que j'ai écris. Et vous ça va?



euh si t'as compris ce que j'ai écris, alors c'est que je t'ai compris :8O:
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Bon on se comprend c'est le principal. :bravo:
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Citation : C'est l'idée de Schroedinger et de son chat, le monde aurait une réalité supposée qui ne concrétiserait que lorsque nous en ferions physiquement l'expérience.


je n'avais pas compris cette expérience comme ça, je l'avais plutôt vu comme une analogie du fait que on "additionne les états" (comme on additionne les ondes vu que l'electron semble se comporter comme une onde autant que comme une particule) en physique quantique.
L'analogie est forcément bizarre puisque cumuler un état mort avec un état vivant est une contradiction.
J'avais lu certains qui se servaient de cette expérience pour appuyer philosophiquement ce que tu dis, mais d'un point de vue scientifique, je suis pas sur que ce soit judicieux, mais bon j'ai fait un bac L lors je me tais.

Citation : C'est ce qu'on retrouve souvent dans le taoïsme


je connais unpeu le taoisme philosophique (pas le religieux), et je suis pas sur de voir cela, tu peux développer?
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Citation : je n'avais pas compris cette expérience comme ça, je l'avais plutôt vu comme une analogie du fait que on "additionne les états" (comme on additionne les ondes vu que l'electron semble se comporter comme une onde autant que comme une particule) en physique quantique.



Oui mais sa réalité dépendra justement de la façon dont on va capter son signal, soit à la façon d'une onde, soit à la façon d'une particule.
Mais avant de le capter/localiser on sait juste qu'il est l'un (onde) et l'autre (particule).

Citation : L'analogie est forcément bizarre puisque cumuler un état mort avec un état vivant est une contradiction.



Bien évidemment à la fois mort et vivant est une contradiction, c'est un des prémisses d'Aristote qui "veut" ça: une chose ne peut pas "être" et ne "pas être" à la fois.
Dans l'expérience de Shroedinger cet état "cesse" lorsque l'observateur va physiquement constater l'état du chat qui sera ou mort ou vivant mais pas réellement les deux à la fois, mais avnt cela il "est" potentiellement dans les deux états.

Le sytème non-aristotélicien de sémantique générale élaboré par Alfred Korzybski vise justement à ne pas écarter certaines alternatives sous couvert de logique aristotélicienne et considérer que ce qui "est" peut "être" de multiples façons.

Pour une intro à la sémantique générale, version soft et courte genre prise de note en cours mais bien foutu:

http://semantiquegenerale.free.fr/Articles/IntroSGfr.htm

ou version hard par Korzybski lui-même à ce lien par le biais duquel tu pourras télécharger gratuitement (merci l'éditeur)l'intégralité de son livre "Une carte n'est pas le territoire":

http://www.lyber-eclat.net/lyber/korzybski/carte.html

Il faut télécharger:
- Le rôle du langage dans les processus perceptuel
- La sémantique générale
- La préface à "science and sanity"
- Glossaire (hyper important sinon tu vas pas tout capter.


Citation : je connais unpeu le taoisme philosophique (pas le religieux), et je suis pas sur de voir cela, tu peux développer?



En fait selon le taoïsme la vie ne se divise pas en bien/mal, fort/faible, blanc/noir etc etc...selon eux tous ces états/qualités sont permanents, imbriqués et en alternance.

Seul le jugement de valeur de l'homme et sa perception divisent cette unité des états/qualités...si tu perds 20 euros ça te fait chier mais la personne qui les trouveras sera super contente...l'un et l'autre co-existent dans le même contexte au même moment, après c'est "juste" une question de point de vue.
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Je suis assez d'accord avec ce qui se développe sur la pluralité des états d'une chose, une entité, ou une notion même.
Par contre j'ai plus de mal à imaginez que ce qui est mort existe, pplus précisément que le néant existe.
Par là, un art enterré, selon moi, n'est plus. Son état d'inexistence, de mort, le rend néant. Ca parait logique comme ça, mais j'ai l'impression que vous soutenez le contraire.
Le compositeur crée son art, si personne ne le découvre et lui meurt, son art meurt avec lui. Sa finalité est donc de ne pas être.
Si cet art est connu par d'autres, c'est la mémoire des ces autres qui fait vivre l'art, mais à ce moment là, l'art a déjà évolué, car n'est plus que souvenir (il change de finalité et de "forme").
Si cet art est rejoué par d'autres, il existe et perdure par leur interprétation et les spectateurs de cet art, l'ayant en mémoire etc...

En fait, je dois pas être pour la potentialité d'une existence si personne, ou rien d'existant ne peut apprécier (dans tous les sens) la chose concernée. :noidea:
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Citation : En fait, je dois pas être pour la potentialité d'une existence si personne, ou rien d'existant ne peut apprécier (dans tous les sens) la chose concernée.



Ouais moi non plus j'aime pas les albums potentiels de Zappa :mdr:

En fait si on suit le raisonnement de Kuki Shuzo, exposer l'art c'est l'exposer aux jugements de valeurs, "l'humaniser" en quelque sorte, la rendre "bâssement" binaire et affadir sa nature intrinsèque. Or l'art et ses oeuvres n'ont pas besoin de cela pour exister.

Vous allez me dire que l'oeuvre est faite pour être vue, perçue, analysée, critiquée, discutée et ce afin de faire avancer l'art et les artistes, bien sûr c'est vrai.
Mais quoi que nous en pensions/disions une oeuvre transcende les jugements puisqu'elle les dissous dans sa forme.

Quand on regardera/écoutera/lira une oeuvre sans la juger (et peut-être en la ressentant) alors on percevra peut-être l'oeuvre autrement, c'est à dire tel qu'elle est, et elle sera ainsi même sans public, car sans public pas de jugements.
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Citation : Par contre j'ai plus de mal à imaginez que ce qui est mort existe, pplus précisément que le néant existe.



La mort ça n'est pas mieux, moins bien ou pire (remarque j'en sais rien :clin: ) c'est une autre façon "d'exister" (attention que ce soit clair je ne parle pas d'ésotérisme et de vie après la mort)...par exemple, tu admets que quelqu'un que tu connais est actuellement absent près de toi, mais son absence n'est pas dûe au néant, mais à son existence autre part et autrement.

Citation : Le compositeur crée son art, si personne ne le découvre et lui meurt, son art meurt avec lui. Sa finalité est donc de ne pas être.



Son art meurt et sa finalité est de ne pas être jusqu'à ce que qq1 trouve sa composition et décide de l'intepréter...mais perdue ou trouvée l'oeuvre existe.
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Citation :
C'est vrai qu'on peut se demander si une oeuvre d'art existe sans regard extérieur dans la mesure où celui-ci la reconstruit.


Ouah c'est bien dit :-)
Qu'une étoile existe en dehors de mon regard, ok (j'aurais dit ça aussi pour l'arbre, c'est marrant - mais il est vrai que moi je ne suis pas un philosophe mondialement connu ;-) )
Pour l'art, c'est une notion inventée par l'Homme, et destinée à lui, donc je ne vois pas vraiment une analogie, je ne vois pas de possibilité d'un art sans humain.

(moi aussi j'ai failli parler de mécanique quantique dans mon message précédent... mais c'est un peu osé demettre ainsi des sciences précises à toutes les sauces).

Hors sujet :
Tiens la différence entre étoile (ci-dessus) et art me fait penser à une petite taquinerie : Dans un miroir, je vois que la gaucheet la droite s'inversent ; pourtant ma tête et mes pieds, eux, restent à leur place ! Pourquoi ?



Donc, en revenant à nos moutons : la définition et l'existence de l'étoile sont extérieures à l'Homme ; par contre l'art est indissociable de sa production et sa réception humaines. Il n'y a pas d'analogie.
D'ailleurs mêmele partage entre humains ne va pas toujours de soi.
Il y a des gens qui, en toute bonne foi, sans provocation, peuvent dire de temps à autre "ce n'est pas de la musique", là ou d'autres se régalent sans snobisme. On en déduit que dans de tels cas, on peut seulement dire c'est - ou ce n'est pas - de l'art *pour moi*.
Voili voilà, je veux pas ressasser, j'ai exprimé mon point de vue...
66
Naigeon>

Citation : Donc, en revenant à nos moutons : la définition et l'existence de l'étoile sont extérieures à l'Homme ; par contre l'art est indissociable de sa production et sa réception humaines. Il n'y a pas d'analogie.




Je n'arrive pas comprendre si tu dis que:

1.par contre l'art est indissociable de sa production et [de] sa réception humaine.

ou

2.par contre l'art est indissociable de sa production et sa réception [est] humaine.

je penche pour la seconde solution.
67
Non je disais le 1 plutôt.
Pour la production c'est clair, je crois.
Pour la réception : qui donc est là pour dire "c'est de l'art", s'il n'y a personne ? Le concept art ne peut émaner que d'un jugement humain. L'oeuvre existe (comme l'étoile), mais sa qualité artistique est appréciée par un humain qui la reçoit comme telle.
68
Naigeon>

La réception n'est pas obligatoire, elle est tributaire du bon vouloir ou du sacro-saint jugement de l'artiste.
Mais réceptionnée ou pas, l'oeuvre d'art à une existence, réelle pour l'artiste qui l'a crée et qui la voit, potentielle pour le public qui ne la connait pas encore et ne la connaîtra peut-être jamais...ce n'est pas parce que tu ne perçois pas une chose qu'elle n'existe pas.
Et une oeuvre d'art répondant aux critères de qualités propres à l'art reste fondamentalement de l'art, perçue ou non...seule le jugement humain est absent.
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Donc c'est accepter le génie méconnu, mais génial, mais ignoré (volontairement ou pas)du reste du monde.
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Haed Minerve>

Citation : Donc c'est accepter le génie méconnu, mais génial, mais ignoré (volontairement ou pas)du reste du monde.



Oui et c'est ce que nous acceptons peut-être des millions de fois par an depuis que nous sommes nés. :|
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Pourquoi ce smiley ? Vous savez, beaucoup de gens arrivent à voir beaucoup de choses belles (tout le monde yli bô, tout li monde ily gentil), et d'autres sont très pessimistes et ne vois que du mauvais (pas que dans l'art, mais restons dans ce domaine déjà), ces derniers ont du mal à voir le beau, par perfectionnisme, fermeture d'esprit, frustration, etc...chacun ses raisons ou sa nature.

Tout peut être beau et art selon la sensibilité de chacun, l'art peut se trouver dans la compostion musicale ou dans la cuisine, ou dans le caractère d'une personne (cette personne est belle> comparaison avec l'art> la personne est de l'art).
On parle d'art aussi dans certains phénomènes involontaires, quantiques ou je ne sais quoi, dans ce sens l'art n'est pas forcément façonné par l'homme. Par contre c'est lui qui lui donne une existence.
N'est-ce pas la volonté ou le besoin de l'homme de voir des choses belles, de l'art, de l'imaginer seulement, qui fait que l'art existe ?

On veut donner une existence à l'art en dehors de l'homme en tant que tel, mais ça me parazit impossible : l'art ne pourrait pas exister sans quelqu'un poue le définir, même si ce n'est pas lui qui le crée...???
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Salut Head Minerve,
L'Art est tellement subjectif dans notre monde envahi par l'image!
L'homme "moderne" se complait dans le rétinien, et on a qu'a creuser dans l'histoire de l'Art pour trouver que c'est vrai depuis l'homme des caverne
qui peignait sur des parois de pierre..
Les "normes" du "Beau" ont beaucoup évoluées pendant l'histoire; Quand on regarde
simplement les canons de beauté Grec utilisés en sculpture et les peinture de la renaissance pour représenter la femme, on se dit que c'est un simple constat..Aujourd'hui, j'ai un peu l'impression qu'on a besoin que le beau entre encore plus dans une norme& dans une uniformisation; Toute différence se doit ainsi etre gommée pour entrer dans le moule et ne pas trop déborder..
Pourtant, a la base, l'Art se voulait etre une représentation de la Nature(la plus fidèle possible, avec plus ou moins de perfection selon les époques)

Citation : Tout peut être beau et art selon la sensibilité de chacun, l'art peut se trouver dans la compostion musicale ou dans la cuisine, ou dans le caractère d'une personne (cette personne est belle> comparaison avec l'art> la personne est de l'art).



Je suis aussi de cet avis, on peut trouver du "Beau" dans toutes choses :clin: a moins d'avoir l'esprit en éveil & la soif de recevoir du "Beau"

Citation : On parle d'art aussi dans certains phénomènes involontaires, quantiques ou je ne sais quoi, dans ce sens l'art n'est pas forcément façonné par l'homme. Par contre c'est lui qui lui donne une existence.
N'est-ce pas la volonté ou le besoin de l'homme de voir des choses belles, de l'art, de l'imaginer seulement, qui fait que l'art existe ?


Le "Beau" est dans la Nature puisque a l'origine c'est notre référence, notre premier interface, et l'Artiste a toujours voulu se l'approprier un peu..non? :clin:
L'homme, lui, comme tu l'expliques bien d'ailleurs, définit ce qui est "Beau" ou ne l'est pas, & a aussi la " prétention" de dire ce qui est "Art" ou ne l'est pas... :D:
Pour ce qui est de l'Art a mon humble avis, nous n'avons qu'un seul Grand Précepteur,la Nature..Mais on se croit tellement tout puissant, qu'on a oublier un peu qui était la poule & qui était l'oeuf :clin:
Et tu as a mon avis aussi bien cerner la chose quand tu dis:

Citation : N'est-ce pas la volonté ou le besoin de l'homme de voir des choses belles, de l'art, de l'imaginer seulement, qui fait que l'art existe ?


C'est qu' on avait besoin du "Beau" presque instinctivement, mais on na l'as pas inventer, on a L'Art peut etre pour cette raison.. :clin:
C'est comme avoir le portrait de quelqu'un qui nous est cher, mais ce n'est qu'un portrait meme si il est beau..
La question du "Beau" et de l'"Art" est un casse tete pour les historiens de l'art, les Artistes, les esthètes de toute manière ...
Je ne pense pas moi toute seule apporter une réponse qui va arréter l'affrontement, c'est juste une réflexion qui me plait :clin:
73
La finalité de l'art, c'est le thé!
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Citation :
ce n'est pas parce que tu ne perçois pas une chose qu'elle n'existe pas.


Je disais justement : en tant que chose, elle existe, car la définition de "chose" m'est extérieure. En tant qu'art, non, car la définition de "art" est intimement liée à celui qui regarde ou écoute.
AMHA tu peux chercher longtemps avant d'arriver trouver une définition précise, non vaseuse, ou pas trop large de ce qui est art, comme ça, dans l'abstrait.

Tu disais encore :

Citation :
Et une oeuvre d'art répondant aux critères de qualités propres à l'art


Quels sont ces critères ? Cela ressemble à la vertu dormitive de l'opium ;-)
Enonce-en, et plein de gens te donneront des contre-exemples de choses que tu auras rejetées en dehors de l'art. Elargis-les, et tu te retrouveras avec plein de trucs débiles dont personne ne pensera que c'est de l'art.
Vaste programme, tu y seras encore ici dans 6 mois.
L'art est destiné fondamentalement à être reconnu comme art ; c'est sa seule façon d'exister, ou d'être même définissable, étant donné son absence d'utilité. C'est le contrepoint à cette inutilité.

De plus, le fait que devant certaines oeuvres les avis soient partagés - est-ce de l'art ou pas - prouve qu'une telle définition n'existe pas !
Berlioz considérait la musique de Palestrina comme des enchaînement d'accords élémentaires et inintéressants au possible ! Moi je n'accroche pas du tout au contemporain, d'autres aiment.etc Il n'y a pas de définition universelle possible entre humains, alors cela veut dire qu'on ne peut dégager un noyau de critères qui seraient admis universellement et qui fonderaient une définition intrinsèque de l'art (sans les humains).

Voilà le point actuel de ma réflexion sur ce sujet que vous avez courageusement lançé !
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Citation : L'art est destiné fondamentalement à être reconnu comme art ; c'est sa seule façon d'exister, ou d'être même définissable



Je suis d'accord. L'art existe seulement parce que l'homme a décidé son existence. Ce n'est pas comme une étoile hors du cône de lumière ou un état quantique en-deça du mur de Planck dont on ne peut rien dire.

Quand on parle "d'immanence" de l'art, cela ne signifie nullement qu'il pourrait exister en dehors de toute création humaine. L'immanence, c'est ce que l'homme est capable d'éprouver comme essentiel à partir d'un objet physique. Quand l'homme dit "je suis", c'est son immanence (essence) qu'il éprouve et non son existence mais son existence est nécessaire pour qu'il puisse se sentir être (c'est le sens de l'existencialisme sartrien). Quand un homme dit "ceci est une oeuvre d'art", il ne fait qu'éprouver l'immanence de l'art dans un objet. Cet objet, d'ailleurs, peut parfaitement être vide d'art (sans art) et donc rien de spécial pour un autre observateur.