Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Originalité ou plaisir?

  • 627 réponses
  • 25 participants
  • 20 479 vues
  • 18 followers
Sujet de la discussion Originalité ou plaisir?
A compléter tranquillement le prochain dimanche pluvieux... :mdr:

Même s'il est évident que l'on peut prendre son pied dans l'orginalité, êtes-vous plutôt du genre à chercher coûte que coûte le côté innovant dans ce que vous faîtes, ou au contraire votre seul but est-il de vous éclater tranquillou dans un style bien défini?

Dans ce deuxième cas quelle est votre part d'interprétation/appropriation d'un genre?

Qu'est-ce qui fait votre style?

Que fait la police?

...
Afficher le sujet de la discussion
371

Citation : Ouais, t'as dû en rater quelques uns...


C'est faux :non:

Les autres sujets sont tous nuls :oops2:
372

Citation : Ces premiers morceaux me touchent ponctuellement, sur quelques trouvailles, alors que les derniers sont tout simplement atmosphériques de bout en bout

mais je confirme qu'avant d'en arriver là; il a soloté pendant 10 ans



Tu exprimes là tes goûts, et en fait tes goûts vis-à-vis de la guitare. Mais ils sont bien différents des miens, et je parle en tant que mellowman, pas en tant que gratteux.

Je saurai m'extasier en écoutant les arrangements essentiels du gratteux de Garbage, des riffs du mec des RATM, du gratteux de Portishead, n'empêche que je prends mon pied encore plus chez un Thal, un Eklundh, tout simplement car ils ont un univers totalement barré.

A ce stade je parle même plus de guitariste, solo blabla, mais d'approche musicale (on parlait de Miles). Certes on fait pas de la musique pour s'endormir chez les solistes rock, mais sinon ce serait pas du rock.

Citation : Combien d'artistes errent sans fin parce qu'ils cherchent encore à aller plus haut alors que leur propre sommet est atteint ?


Ça m'amène a cette question :

A quel moment doit-on redescendre ?
Je me demande même ce que s'arrêter de monter signifie... Est-ce que beaucoup ne reviennent pas à des choses plus essentielles quand ils se rendent compte qu'ils ont voulu voir trop grand ?

On a des groupes phares qui nous influencent, ou qu'on admire pour le travail tant technique qu'artistique, on monte son groupe (ou ses ~) et on tente d'aller loin. Et pis après quelques années on perce pas. Alors on se met à quelquechose de moins ambitieux et du coup on peut toucher un public plus large...

Je sais pas z'en pensez quoi ? :)
373

Citation : Alors on se met à quelquechose de moins ambitieux et du coup on peut toucher un public plus large...



C'est là que fondamentalement, on ne s'est pas compris: pourquoi moins ambitieux? C'est au contraire le plus dur Head, d'aller à l'essentiel, le plus dur. Comment en dire autant, plus même, avec moins de fioritures, moins de "tips" techniques inutiles. Comment faire respirer ses inspirations (belle celle-là :clin: ), comment se trouver, comment s'exprimer, comment utiliser le silence, comment ne pas mettre 6 synthé, 8 grattes, 16 solos à la quadruple croche, alors qu'on meure d'envie de le faire et d'en mettre plein la vue parce qu'on a le matériel et la technique?

Comment voler un peu de grâce à l'essence du monde? Comment la partager? (oh mazette on dirait que j'ai bu, je tiens à le dire: ce n'est pas le cas)

Des gars qui ont un univers de ouf, bien barré, avec des truc qui partent en vrille dans tous les sens, j'en connais des dizaines.

Des gars qui ont touché la grâce, j'en ai entendu, très peu, pas tout le temps. Tout le monde la cherche pourtant.

Citation : Tu exprimes là tes goûts, et en fait tes goûts vis-à-vis de la guitare.



Je te surprendrais pour ce qui est de la guitare. Non en l'occurence si je disais ça, c'est parce ce que ça saute yeux qu'il a commencé a trouvé quelque chose d'essentiel, de moins frivole. Il le dit lui même. Mais il n'avait pas besoin de le dire, ça transpirait.

Citation : Certes on fait pas de la musique pour s'endormir chez les solistes rock, mais sinon ce serait pas du rock.



Toujours ton idée que "l'apparente simplicité" est une ballade en 4/4 à 60 bpm! Bon sang j'arriverais pas à te l'enlever celle là...
:pleure:

Au passage nul besoin de doubles pédales et de talking lead pour que le corps est envie de bouger Head... les grooves les plus fins sont les plus résitants au temps, mais là j'espère que je prêche un convaincu :mdr:

Citation : et on tente d'aller loin. Et pis après quelques années on perce pas.



Le "back to roots" peut sûrement se produire dans ce cas de figure, mais c'est tout simplement parce qu'il est omniprésent, même chez ceux qui réussissent. Ils laissent presque tous tomber les gris-gris en fin de carrière, pour se concentrer sur l'essentiel, ça s'impose comme une évidence pour le plus grand nombre.


Voilà j'ai été un peu long, mais je ne pouvais te laisse dire/croire que tendre vers l'essentiel était une facilité ou pire un choix commercial :8O: Ca se saurait d'ailleurs s'il était simple de ne pas trop en faire.
374

Citation : Des gars qui ont un univers de ouf, bien barré, avec des truc qui partent en vrille dans tous les sens, j'en connais des dizaines.

Des gars qui ont touché la grâce, j'en ai entendu, très peu, pas tout le temps. Tout le monde la cherche pourtant.


A vrai dire, j'ai entendu des dizaines de compositeurs dans les deuxc univers, soit au toucher fin soit au phrasés barrés. Comme quoi...

Citation : Toujours ton idée que "l'apparente simplicité" est une ballade en 4/4 à 60 bpm! Bon sang j'arriverais pas à te l'enlever celle là...


C'est qu'on définit pas l'apparente simplicité de la même manière c'est tout. :clin:
Une ballade en 4/4 à 60bpm, pour moi ce n'est qu'une dalle de béton sur laquelle on peut construire la maison qu'on veut. Reste que cette dalle est simple, oui. Une structure de 13/8 en 220bpm, ça c'est l'apparente complexité. N'emp^che qu'on peut faire tapper les gens des mains sur un rythme comme ça.
Et pour finir un morceau en 4/4 60bpm reste une base simple, ça n'empêche pas qu'il soit plus touchant qu'un autre et surtout que la complexité de composition/arrangements ne soit pas là.

Je ne pense pas avoir écrit ne pas aimer la simplicité, ni avoir renié la difficulté d'écriture de choses apparemment simples dans le rendu final... :clin:
375

Citation : Une structure de 13/8 en 220bpm, ça c'est l'apparente complexité. N'emp^che qu'on peut faire tapper les gens des mains sur un rythme comme ça.



Mais tapent-ils en rythme ? :lol: Combien de fois ai-je assisté à des concerts de jazz où le public tapait des mains sur le 1 et 3 :(((
376

Citation : Ça m'amène a cette question :

A quel moment doit-on redescendre ?
Je me demande même ce que s'arrêter de monter signifie... Est-ce que beaucoup ne reviennent pas à des choses plus essentielles quand ils se rendent compte qu'ils ont voulu voir trop grand ?



Revenir à des choses essentielles, c'est cela redescendre parce que c'est réaliser qu'on a atteint le sommet. Enfin, je réponds simplement à ta question. En réalité, l'action de grimper, atteindre le sommet et redescendre c'est être dans l'essentiel pour moi parce qu'on fait un chemin naturel et honnête. Apprendre, comprendre, desapprendre. Tout ça, ce sont des mots qui ne signifient rien d'autre que poursuivre son propre chemin. Quand on apprend, on a parfois l'impression de reculer ou de stagner. On se décourage, on laisse un peu tomber et, quand on reprend son travail, on constate qu'on a avancé. On s'est simplement reposé et pourtant on a avancé. Quand on pense qu'on maîtrise ce qu'on fait, qu'on est bon, on va à un concert, on écoute un autre artiste et on prend une grande claque dans la gueule. Alors, on se sent tout petit. Il n'y a pas de sommet à atteindre qui soit plus haut que notre capacité à nous hisser sur la pointe des pieds. Et on ne reste pas une vie sur la pointe des pieds. Il faut un moment poser les talons au sol. Si je devais passer ma vie à essayer de jouer de la contrebasse comme jouait NHOP, ma vie aurait été un enfer, d'abord parce qu'elle n'aurait probablement pas suffit et ensuite parce que j'aurais voulu ressembler à un autre, faire comme un autre. Je serai passé à côté de mes propres capacités à exprimer mon ressenti musical avec mes propres moyens. J'aurais creusé des sillons sur ma route pour m'enfoncer dans les traces d'un autre. Des sillons, on en creuse indéfiniment. Mais quand on le fait en étant libre sans se poser de question sur notre niveau artistique, on avance toujours dans le bon sens. On est ni en bas, ni en haut, ni au milieu. On est, simplement.
377

Citation : Si je devais passer ma vie à essayer de jouer de la contrebasse comme jouait NHOP, ma vie aurait été un enfer


Je n'ai pas été touché par un NHOP comme j'ai pu l'être par un Vitous ou un Eberhard Weber par exemple, comme quoi tout est question de relativité en ce monde et qu'effectivement il serait bien dommage que tu te pourrisses la vie pour un tel objectif.

Ce qui m'embête un peu dans le discours de P-dro c'est cette notion d'essentiel comme si c'était une valeur objective, voir quantifiable.
A partir de quand, sur quel critère peut-on déterminer que tel ou tel a atteind "la note juste" ?

Ce qui m'effraie dans ces notions de groove et autre baliverne c'est qu'au nom d'une efficacité somme toute bien rationnelle disparait tout imaginaire, toute féérie.
Je peux m'extasier sur un morceau qui tourne grave, être sensible à la force qui résulte de la conivence basse-batterie, le placement limpide du soliste, le choix parcimonieux et judicieux des harmonies, l'inaltérable efficacité de l'ensemble mais bien souvent je me fais chier arrivé au milieu du morceau lorsque j'ai compris les 3 patterns qui lui servent de structure :noidea:

Pour moi il découle de ces notions une incitation à la paresse, paresse qui gagne jusqu'aux oreilles de ceux qui écoutent alors que franchement, l'effort d'écoute est tout de même moindre que celui de jouer en écoutant.
378

Citation : On est ni en bas, ni en haut, ni au milieu. On est, simplement.


Ca devient ontologique... :bave:

Citation :
je me fais chier arrivé au milieu du morceau lorsque j'ai compris les 3 patterns qui lui servent de structure


Pareil... :|

Citation :
Pour moi il découle de ces notions une incitation à la paresse, paresse qui gagne jusqu'aux oreilles de ceux qui écoutent alors que franchement, l'effort d'écoute est tout de même moindre que celui de jouer en écoutant.


Je suis entièrement d'accord avec ça.. :bravo:
"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
379
Head > vendu, ton dernier post est particulièrement bien exprimé. C'est nul en fait on est d'accord :(((

Citation : Ce qui m'embête un peu dans le discours de P-dro c'est cette notion d'essentiel comme si c'était une valeur objective, voir quantifiable.


Oh! j'ai dit ça moi :?!: ??

Citation : A partir de quand, sur quel critère peut-on déterminer que tel ou tel a atteint "la note juste" ?


Déterminer? C'est de la physique que tu veux là :diable:

Ce que j'appelle l'essentiel, est bien entendu différent pour chacun. Je pensais que c'était évident (sous-entendu t'es vraiment un boulet de me poser la question :mdr: :mdr: ).

Mais quelque soit le style, le genre, la forme, ça s'entend quand un compositeur/interprète s'est trouvé lui même, il y a ce petit frisson en plus, cette évidence musicale qui transpire de chaque note. Avec une échelle de réceptivité selon l'auditeur et ses influences certes, mais celle-ci a tout de même franchement tendance à s'effacer quand un artiste approche de l'essence même de sa musique. On accroche ou pas mais on ne peut y être insensible, et les barrières de style deviennent alors dérisoires dans le processus d'appréciation.

Citation : Je peux m'extasier sur un morceau qui tourne grave, être sensible à la force qui résulte de la conivence basse-batterie, le placement limpide du soliste, le choix parcimonieux et judicieux des harmonies, l'inaltérable efficacité de l'ensemble mais bien souvent je me fais chier arrivé au milieu du morceau lorsque j'ai compris les 3 patterns qui lui servent de structure



Bon. Pour moi - et je ne détiens pas la vérité, loin de là - tu confonds curiosité scientifique et vibration musicale.

Etre attiré par ce qu'on ne comprend pas du premier coup, c'est assez humain. Maintenant quand quelqu'un "vole un peu de grâce", tu le sens dans les trippes, la compréhension n'y a rien à voir. D'ailleurs quand ça arrive, on n'arrive plus du tout à analyser le morceau, non pas parce qu'il est compliqué, mais parce que le cerveau libère de merveilleuses petites endorphines qui rendent difficile tout travail de concentration chirurgicale :fou: , du moins aux premières écoutes.

On essaye les 4 premières mesures, puis on est happé et on s'abandonne, et flûte c'est encore loupé pour l'analyse :aime:

Pour les morceaux qui touchent pas, c'est en revanche beaucoup plus facile de rester concentrer uniquement sur la structure.

Maintenant il faut souligner aussi qu'un placement fin, un groove soyeux, de belles harmonies, ne sont en aucun cas une garantie d'extase et de frissons. Ce serait trop facile sinon. Si tu te fais chier au milieu du morceau, c'est tout simplement qu'il y manque l'essentiel. Une âme.

380
Ah et enfin à propos de ça, j'ai pas bien saisi:

Citation : paresse qui gagne jusqu'aux oreilles de ceux qui écoutent alors que franchement, l'effort d'écoute est tout de même moindre que celui de jouer en écoutant.





Ben justement, c'est plus facile d'être paresseux quand on a rien à faire. Ca crée de l'intérêt de jouer en même temps. On fait souvent de la musique ennuyeuse sans s'ennuyer pour autant en le faisant. Par contre écouter la même soupe assis droit sur une chaise à ne rien faire d'autre qu'écouter, est beaucoup plus douloureux en général...