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Sujet Le mastering est-il aussi necessaire que ce que l'on veux nous faire croire ?

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Sujet de la discussion Le mastering est-il aussi necessaire que ce que l'on veux nous faire croire ?
Bonjour j'ai une petite question qui est, je crois, l'éternel dilleme de l'artiste autoproduit.

Après avoir dupliqué quelques exemplaires de mon album, je compte maintenant en faire presser et je me pose toujour cette question : mastering or not mastering ?

Le fait est que je trouve que mon son perso tient plutôt la route, bien sûr le son n'est pas compressé (mais je fait de la musique de relaxation alors est-ce bien la peine de booster le volume ? :clin: ) De plus à l'écoute sur divers systèmes sonores le disque passe toujours très bien...

Peut-être qu'un mastering pourrait éventuellement ajouter plus de "brillance" et de netteté au son ? Mais j'avoue pour l'instant que pour une première production je ne suis pas sûr que ce soit essentiel. Eventuellement pour de futurs retirages le mastering est possible si le CD se vend bien et que je trouve de bons distributeurs ?

Alors alors, des avis ?
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Je dois dire que je suis assez d'accord avec strobo (d'ailleurs on doit avoir un peu les mêmes lectures, genre : article DBF) sur les inconvénients de la mode de la compression excessive. D'ailleurs il y a un article très intéressant à ce sujet:
http://macmusic.org/articles/view.php/lang/FR/id/91/?vRmtQjpAznOhMaS=1
(aller vers "guerre du volume" et "limite absolue", les graphiques sont assez marrants...)

Dans beaucoup de cas malheureusement, l'objectif du mastering est de permettre à un disque de passer correctement sur n'importe quelle chaîne / poste / autoradio. Du coup c'est le nivellement par le bas. La plupart des studios ont généralement sous la main "une chaîne de merde" (en plastique et pas chère) pour vérifier que les morceaux "passent" dessus. Si ça passe pas (genre les basses affolent les petits haut-parleurs de 5 cm ou saturent l'ampli misérable de l'autoradio), on modifie les réglages pour supprimer ce qui gêne... Donc on perd une partie du son.

Si c'est fait intelligemment, on obtient quand même on bon compromis, si c'est excessif, ça passera bien sur les autoradios mais on aura un son terne avec une dynamique rikiki.

Sil/Sic : attention on peut quand même avoir des différences de puissance entre 2 signaux qui ont la même amplitude, plus le signal est riche en harmoniques plus il sera puissant à amplitude égale. L'aire sous la courbe d'un signal carré (élevé au carré pour avoir une puissance ;) ) est plus importante que pour une sinusoïde. (cela dit c'est vrai qu'un signal "au taquet", même avec des variations de timbre, on ne peut plus dire qu'il est très dynamique...)
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L'album elephunk de black eyed peas est un exemple de mastering aussi.
le volume final est au taquet, pourtant le son est d'une grande clareté,les drums claquent, et on ne ressent aucune action de compression.
juste un léger clipping parfois, mais il faut chippoter .
...
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C'est vrai que ce disque là est un autre bon exemple. En plus, sans être fan de ce type de musique, faut avouer que c'est super bien fait ...
Ceci dit, le nivellement par le bas ne se fait pas qu'au niveau du mastering. Il m'est arrivé de faire écouter des cd que j'avais réalisés (et fait masteriser ensuite) et la réaction du mec (programmateur de spectacle ou prod en puissance) est souvent "putain ça claque!" ou "ouah, comme ça pousse!"...
Alors, on fait quoi, on se mets tous au niveau en acceptant ou on monte un syndicat des "faibles niveau powa" ?
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  • Les techniques utilisées sont différentes a chaque fois.
    par exemple, le groupe royksopp , a un titre que j'adore : eple.
    c'est clair, c'est surcompressé a mort.

    le son est puissant , lourd, mais doux en même temps , on dirait qu'il est taillé dans la soie.
    je trouve ce titre magique , pour le son et la musique , et avec la surcompression.
    ( allez, un petit peu mons compressé, ca n'aurait pas fait de mal non plus )

    a mon avis, ce son a du être fortement travaillé au mastering plutot qu'au mix.
    bosser un son de ce type au mix, ca demanderait certainement beaucoup de matériel haut de gamme sur chaque piste, et je ne pense pas que ce groupe en aie les moyens.
    du moins je le supposse.
    et je ne serai pas du tout surpris de voir du compresseur a lampe multibande opérer sur ces morceaux.


  • pour black eyed peas, l'optique est différente, gros son qui "claque".
    pour que ca claque au mastering avec un niveau RMS élevé, je ne vois pas d'autre solution qu'un clipping hard ( numérique peut être, mais certainement pas de la lampe )
    et très certainement un gros compresseur de malade utilisé ( c'est un mastering qui me met bien sur le cul a chaque fois quand même )
    et quelle transparence aussi !! techniquement, c'est un album a retenir.
    j'ai l'impression que c'est déja au mix que ca se joue.l'ingé son du mix doit être très expérimenté.
  • ...
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    Citation : Alors, on fait quoi, on se mets tous au niveau en acceptant ou on monte un syndicat des "faibles niveau powa" ?


    tu serais donc passé a côté de ce thread ???

    Pourquoi faire des masters a un niveau aussi élevé
    bonne lecture.
    ...
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    Citation : je ne vois pas d'autre solution qu'un clipping hard


    un limiteur, tu veux dire, parce que justement ça ne clippe pas. mo je pense que ça viens en grande partie du mix. je suis pas expert, mais sur un mix aéré a la base, tu peux aller beaucoup plus loin dans le cassage de dynamique sans endommager le morceau dans des proportions irremediables.
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    Oh que si, il y a du clipping , mais travaillé avec soin pour arriver a un tel niveau de cheval et un son qui claque autant.
    un wave shapper par exemple peut donner ce résultat,
    saturation parfaite pour les crêtes "percussives".
    le clipping agit presque comme un limiteur , mais la saturation est plus brutale, réduit la dynamique, mais garde le coté claquant sur des percus ou drums , ce que l'on obtient pas avec un limiteur "normal", qui aplatit le son jusqu'a le ramollir.
    mais a ne pas utiliser pour limiter d'autres sons , ou c'est la catastrophe.
    on peut appliquer ce traitement aux éléments percussifs sans que cela se remarque sur un mix final.
    maintenant, est ce travaillé directement au mix ou au master ? je n'en sais rien.
    ...
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    Le seul moyen d'avoir une illusion de gros son avec -9 dB RMs passe par quelques rêgles qui marchent généralement très bien au mix: (qui sont juste des expériences, et c'est certainement plein d'horreurs pour un ingé son qui se respecte!) :oops:

    -Pour commencer, partir avec les meilleures sources possibles. Si les sons sont mous dès le départ, on ne fera pas de miracle. J'ai tjrs cette phrase en tête d'un ingé-son qui disait que pour faire du bon son lo-fi, il faut toujours partir des meilleures sources. Ca s'applique au "louder is better".

    - Traîter les drums avec le moins d'égard possible. Il faut les égaliser en privilégiant les basses et les faire "clipper" avec le compresseur, ce qui s'obient avec une attaque très courte et un treshold assez bas. Ensuite, on joue avec le gain du compresseur. En mettant un "softclip" ou un limiter après le compresseur, le fait de monter le gain du compresseur gonflera le son, sans que le niveau crête augmente. En bout de chaine, on peut alors égaliser pour se débarasser des fréquences générées par la distortion engendrée. Au final, on a un son gavé en harmonique et en RMS, mais avec une "texture" énorme.(comme disait silicon/silicium)

    - Compresser les pistes à risque avec les mêmes principes (basses, etc...) en faisant toujours très attention à ce que la basse soit au centre, et les basses fréquences en général.

    - Egaliser le mix de façon assez abrupte. Je crois qu'il ne faut pas hésiter à virer les fréquences qui gènent, sans égard pour la plage spectracle des instruments. Les pistes sonneront bizarrement mais l'ensemble sera cohérent et hermétique à une compression sauvage (pas de chevauchement)

    - !!! : jouer avec la stéréo. C'est la seule perception qui peut donner de l'ampleur et de l'air au mix. Jouer sur la profondeur. Il faut qu'il y ait du son sur les côtés, mais aussi dans la profondeur.

    Et puis, regarder les niveaux sur sa console ou son séquenceur. En général, il vaut mieux se caler sur un niveau de master fixe, toujours le même. Si on veut un spectre hyper chargé au mix dès le départ, il faut se caler à -3dB et faire en sorte que tout tienne @ [-3dB, 0dB] sur le niveau master.

    Disons que la compression au mix est primordiale, et plus encore que d'habitude. Parce qu'on peut utiliser les compresseurs/limiteurs haut de gamme qu'on veut au mastering: si le mix n'a pas été pensé pour être "loud", et ben il sonnera pourri. :??:

    Toute la différence entre "Elephunk" de Black Eyed Peas et "Push the button" des Chemicals Brothers... Le premier a un son énorme, le second a un son pourri, et à quasi même niveau RMS. :non:
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    Euh, ça sert pas a grand chose ce que tu raconte la, notemment la compression des drums, si ça pouvait etre aussi simple que ça... c'est assez loin de ce qui se pratique. je veux dire, entre ça et "l'enhancer", c'est pas vraiment representatif de la realité.

    par contre pour les sources, la qualités, on se pose meme pas la question. si c'est pas bon, c'est pas la peine que ça aille au mastering.
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    Ce que je donnais comme techniques, ce sont des "trucs" qui marchent généralement bien, et c'est une histoire de prod. Alors ne me parle pas de "ce qui se fait dans la réalité" comme un process industriel bien rôdé.

    Mais bon, si tu le dis. Personne n'utilise d'enhancers au mastering (c'est tellement évident, qu'on se demande à quoi servent des plugs TDM comme Hyperprism & co...), que personne ne surcompresse les mixs pour gagner un max de dB avant un mastering qui ajoutera sa dose de limiting, que personne ne mix avec un compresseur ou un limiteur sur le master, que personne ne pense à la diffusion radio quand il mixe, mais non... c'est tellement faux tout ça, c'est Silicon/Silicium qui l'a dit.

    Je n'attaque pas ceux qui font bien leur boulot, mais force est de constater qu'une grande majorité de disques, indés ou commerciaux, sont devenus bruyants par la force de l'habitude. Et ce, dans les studios français, comme UK/USA. (d'ailleurs, les français ont compris qui sont les meilleurs dans la course au dB, et quand tu regardes les pochettes de plusieurs disques "commerciaux" français, ça se partage très souvent entre Metropolis/The Exchange/Sterling Sound). Mais bon, tu vas certainement me dire le contraire.

    Je REVE d'un disque dynamique et qui respire, qui ne sonne pas comme une grosse bouze sur une paire d'enceinte Cabasse, me donnant l'impression que ce sont des Tokai.

    Ce qui me fait plaisir, c'est qu'il y a une prise de conscience de ce phénomène, de plus en plus. Exemple: Bertrand Burgalat dans le dernier KR qui dit (à peu près) : "je ne compresse pas mes mixes et je laisse le travail au mastering, je m'en fous du niveau, cette course au dB, c'est juste débile".

    Et j'ai lu d'autres interviews dans lesquelles le mastering est clairement critiqué. Ca devient ridicule d'entendre des ingénieurs mastering dire : "oui, mais le client a raison, alors je la ferme ..." Et c'est quoi demain , -5 dB RMS pour tout le monde?

    Un contrat n'existe que si les deux parties s'écoutent. C'est à l'ingénieur d'être persuasif et d'imposer ses vues. C'est aussi son boulot. La réputation de son studio en dépend. Metropolis (UK) est le genre de studio à écouter ses clients. Résultat: on a du bon, et du lamentable.