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Sujet de la discussion Commentaires sur le dossier : Qu’est-ce que le Gear Acquisition Syndrome ? D'où vient-il ? Comment lutter contre ?
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Cette nouvelle pédale d’effet originale ou ce nouveau plug-in trop cool, il vous les faut absolument ! Et pourtant, votre compte est dans le rouge à cause de la vingtaine d’achats que vous avez faits lors du dernier Black Friday… Regardons les choses en face : vous avez tout l’air d’être en pleine crise de GAS, un phénomène qui n’est pas forcément bon ni pour vos finances, ni pour vous, ni pour l’environnement.


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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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Hors sujet :
Citation :
doit-on toujours soigner le comportement de tous ? Peut-on accepter de vivre dans un société où il y a des gens différents, des déviances, des anormaux...

Justement, je parlais avec un pote prof tout à l'heure. On prépare un truc et je vais sans doute accompagner une partie de ses élèves dans la réalisation d'un clip. Il me parle de ceux dynamiques et volontaires qui sont toujours là pour installer les lumières, le son...
"attention, ce ne sont pas les plus calmes
- ben ça va ensemble, non ? Les plus dynamiques, ce sont souvent les plus agités, les moins conformes."


Citation :
Comment admettre de se passer de ce synthé qui m'a fait rêver gamin, que j'ai mis 20 ans à dégotter

Chacun sa réponse.

Personne ne t'enjoins de t'en séparer si tu penses que tu es plus heureux avec que sans.

Pour ma part, j'ai commencé à bricoler des mobylettes, puis des motos dès 14 ans. Je roulais à moto de récup et bricolée avant 16 ans (en toute illégalité, mais à la campagne) pour aller au terrain de cross où je m'éclatais avec des majeurs qui avaient de belles machines qui me faisaient rêver. Je lisait avidement "moto verte" et rêvais de compétitions d'enduro ou de le concentration des éléphants.
Plus tard, études... pas les sous et pas le temps, mais je ne ratais quand même pas un occasion d'une balade comme passager avec les copains motards.
Puis j'ai commencé à bosser, mais j'avais pas le temps de passer mon permis. Là encore, chaque occasion de virée à moto était saisie.
Finalement, à 30 ans j'ai enfin pu passer mon permis et m'acheter une belle moto. Un bonheur ! A mois les longues balades le week-end, les tours de France des petites routes, les rassemblements...
Plusieurs fois par an, ma maison était pleine de motards venus de partout à qui je faisais découvrir ma région à coup de virées de 300 km avant de finir la journée dans le jardin avec un verre à la main autour d'un barbecue.
Que de beaux moments et de belles rencontres.

Mais à un moment, je me suis dit que je ne pouvais pas décemment jurer mes grands dieux contre les blaireaux qui roulaient en ville avec des 4x4 et SUV de 3 tonnes alors que moi, je cramais de l'essence sur des centaines de kilomètres juste pour me balader le week-end.
Et comme la moto ne pouvait pas servir aussi de moyen de transport utilitaire et professionnel (quand t'es musicien, c'est pas le plus pratique), ben je l'ai revendue et n'en ai jamais racheté.
Est-ce que ça me manque ? Oui.
Est-ce que ça me frustre ou me rend malheureux ? Non. Je me sens bien plus heureux en vivant plus en accord avec mes convictions.

Sans que ça ait à voir avec l'écologie, j'ai revendu des synthés et autres instruments que j'aimais bien, mais qui ne convenaient plus à mon usage. Est-ce que ça m'a rendu malheureux ? Beaucoup moins que de voir certaines machines prendre la poussière ou dormir dans des flightcases (et parfois s'y abîmer, comme ma MC-505 gardée pour raisons sentimentales et dont les potards et faders dansent maintenant la gigue). Beaucoup moins que les galères de place, de branchement, de disposition ergonomique, de nombre d'entrées nécessaires que j'avais quand j'avais plus de matos. Beaucoup moins que la frustration d'avoir des trucs pas maitrisés sur le bout des doigts, dont on sent qu'il y aurait encore tellement à en tirer, mais qu'on n'a pas le temps.
152
Franchement, moi j'applaudis des deux mains !
Ça fait 2 bonnes décennies que ce sujet me taraude et que j'observe cette complicité des sites de news de matos / informatique / de JV etc...
Là, un article vraiment bien ficelé, qui n'essaie pas, comme trop souvent, de déculpabiliser ou de relativiser à un tel point qu'il deviendrait inoffensif.

Donc : bravo et pour aller un peu plus loin, il faut que cet article soit de manière permanente visible sur la page d'accueil d'une manière ou d'une autre :)
153
Citation :
Est-ce que ça me manque ? Oui.
Est-ce que ça me frustre ou me rend malheureux ? Non. Je me sens bien plus heureux en vivant plus en accord avec mes convictions.


C'est très intéressant comme point de vue quand on parle de repenser nos modes de consommation. Le manque n'implique pas forcément une frustration qui rend malheureux et on le vit d'autant mieux qu'on l'organise, qu'on le décide, plutôt qu'on ne le subit. Je pourrais dire la même chose que Will à propos du boeuf : pour être en accord avec mes convictions, j'ai arrêté d'en manger, même si je ne suis pas encore végétarien, loin de là :D. Ça me manque ? Oui, parce que je suis un viandard à la base et qu'une bonne entrecôté ou une bonne bavette, j'adore ça gustativement. Est-ce que ce "sacrifice" me rend pour autant malheureux ? Non, clairement non.

Et il y a plein de choses dont on peut se passer comme ça, sans pour autant ressentir une dégradation de sa qualité de vie. Or, il est d'autant plus nécessaire de prendre les devants que pour des raisons de décroissance structurelle (épuisement des ressources, difficultés à produire de l'energie), nous allons être privés de quantité de choses dans les décennies à venir, et notamment de choses liées à l'import. Apprendre à s'en passer au prix de quelques renoncements, c'est se garantir de ne pas subir le manque, de ne pas en être malheureux, le jour où on nous en privera... Pensez y en buvant du café comme en mangeant des bananes, ou en swipant sur votre smartphones car l'avenir de ces choses est désormais incertain.

Rappelons nous enfin que la vie même est affaire de renoncements : il y a un jour où, pour des raisons de vieillesse par exemple, on ne peut plus faire de ski ou grand huit, qu'on ne peut plus fumer, boire ou manger trop sucré ou gras. Cette mécanique du renoncement, nous y sommes donc de toutes façons confrontés ; autant prendre ses marques dedans.

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[ Dernière édition du message le 15/02/2023 à 15:18:36 ]

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Oui. Je me joins à nouveau aux félicitations.
C'est bien écrit
C'est bien documenté (modulo la correction apportée grâce à la communauté)
ça appuie là où sa fait mal, même pour l'auteur de l'article et le média dans lequel il écrit (c'est rarissime)
155
hahaha :D
Merci, ça me touche !
J'ai beaucoup pensé à moi en l'écrivant, et à pas mal de potes aussi, faisant le pari que sur ces choses qui jouent sur nos faiblesses, on serait plus fort à plusieurs en en parlant. Et je suis vraiment et fier et reconnaissant que la direction d'AF m'ait laissé carte blanche sur ce terrain.

D'autant qu'il se prépare d'autres choses ambitieuses du même genre pour le mois de mars. ;-)

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[ Dernière édition du message le 15/02/2023 à 15:31:52 ]

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Bravo à l'équipe éditoriale d'Audiofanzine, c'est un excellent article.
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Concernant les retours de la communauté, outre les corrections faites sur les neuro-sciences, j'ai enfin ajouté une dernière partie à l'article :

Citation :
GAS : un passage obligé ?
J’es­père que vous l’au­rez compris : cet article ne vise pas à condam­ner le fait de s’équi­per, d’au­tant qu’il n’y a qu’en se confron­tant à certaines réali­tés qu’on progresse : ce qui m’a permis d’ap­pré­cier toutes les quali­tés d’un Neumann U87 après dix ans de pratique en tant qu’home studiste, c’est le fait d’être passé, pour enre­gis­trer une guitare acous­tique, d’un SM58 à un Berhin­ger B2 Pro, puis à un Blue Spark avant d’avoir l’oc­ca­sion d’es­sayer le Neumann. Au gré de cette progres­sion, j’ai pu consta­ter à chaque fois les limites d’un micro face à l’autre, comme j’ai pu m’aper­ce­voir que je n’uti­li­sais pas bien le SM58… Bref, dans le rapport au maté­riel se joue aussi une forme d’ex­pé­rien­ce… Or, à en croire de nombreux témoi­gnages, cette expé­rience passe souvent par la case GAS.

De fait, beau­coup de musi­ciens ou tech­ni­ciens expé­ri­men­tés l’avouent : ils sont eux aussi passés par un surin­ves­tis­se­ment dans le maté­riel à un moment de leur vie. C’est un peu comme une bêtise qu’il faudrait avoir faite pour réali­ser que c’est une bêtise : se jeter à corps perdu dans le matos, dans la quête de la meilleure guitare ou du meilleur micro, du meilleur plug-in, pour réali­ser à la fin que l’es­sen­tiel ne se joue pas là, et en venir à réduire son équi­pe­ment à un strict néces­saire de qualité et dont on a appris à se servir.

Plus on progresse dans l’au­­dio et la musique, plus on comprend en effet le béné­­fice de réduire ses équi­­pe­­ments à un mini­­mum. Pourquoi ? À cause d’un autre biais cogni­­tif appelé la « para­­ly­­sie d’ana­­lyse ». Ce dernier se présente lorsque trop de choix s’offrent à vous, de sorte que choi­­sir devient un enfer et nuit à votre produc­­ti­­vité. Quand on a dix synthés, on passe trois heures à choi­­sir celui qu’on va utili­­ser tandis que celui qui n’en a qu’un est déjà en train de jouer depuis long­­temps. Il est à noter en outre que les contraintes de moyens sont souvent d’ex­­cel­­lentes façons de boos­­ter la créa­­ti­­vité pour s’af­­fran­­chir des limites du peu d’équi­­pe­­ment dont on dispose. Bref, dans tous les cas, souve­­nez-vous l’adage anglais : less is more… Même si le néophyte n’aura sans doute pas envie d’en­tendre cela et qu’il devra faire son propre chemin, passer par une probable phase de GAS, avant de se rendre à la même évidence à laquelle arrivent la plupart d’entre nous…


Frederic > Merci ! Et merci à tous ceux qui enrichissent l'article avec leurs commentaires...

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[ Dernière édition du message le 15/02/2023 à 15:30:44 ]

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Article fait de généralités sans intérêt et relevant plutôt de la discussion de cafe du commerce
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Commentaire très constructif, bravo ! 👍🤣
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Si seulement toutes les discussions de café du commerce (et autres) pouvaient avoir ce degré de qualité, d'honnêteté, de courage et de documentation, le monde irait certainement mieux :clin: